[Partage] Traductions "régulières" d'articles stratégiques d'un forum US renommé

Comment perfectionner sa stratégie de check-raise au flop Partie 2/2

Les joueurs qui ne check-raise pas (ou trop peu) sont faciles à battre.*

Si vous ne me check-raisez pas, il n’y a que deux résultats possibles lorsque je bet:

  1. Vous foldez et je gagne le pot
  2. Vous callez et prenez une carte turn hors de position

Vous foldez donc toute votre équité, ou me permettez de réaliser la mienne. Aucune de ces options n’est bonne pour vous. Et cela empire si je sais que vous ne check-raiserez pas - je peux vous exploiter avec une fréquence substantielle de mises de value et de bluffs.

Les joueurs avec une stratégie de raise bien structurée dans leur arsenal post-flop sont difficiles à battre. Si je dois prendre en compte vos tendances agressives de check-raise, je pourrais réfléchir à deux fois avant d’open light sur votre big blind.

Dans cet article, je vais me concentrer sur le check-raise de la big blind, car c’est peut-être la meilleure position pour pouvoir effectuer un check-raise.

3 concepts que vous devez savoir avant de procéder à un Check-Raise

1. Considérations relatives aux ranges

La première chose à considérer est la façon dont la range de chaque joueur interagit avec les cartes du flop. Évitez de check-raiser sur les flops qui favorisent fortement la range de votre adversaire et attaquez sur les boards qui favorisent votre propre range.

Par exemple, regardez comment les ranges contrastent lorsque la Big Blind flat un open raise d’UTG.

L’agresseur pre-flop UTG a des mains beaucoup plus fortes dans sa range que la Big Blind, ce qui confère à UTG un avantage de range notable avant le flop. Cependant, une range de défense Big Blind typique a des mains que UTG n’aura jamais - des mains comme 97 ou 43. La présence de ces mains dans la range de Big Blind conduit à un avantage de range sur certaines textures de board, mais la plupart des boards favorisent l’agresseur pre-flop en position.

Voici quelques exemples de flops qui ne devraient jamais être relancés par la Big Blind car ils favorisent fortement l’agresseur pre-flop en position:
• K♣ J♥ T♠
• Q♥ J♦ T♠
• A♥ A♠ K♥

D’un autre côté, voici quelques flops qui conviennent pour une range de check-raise de la Big Blind:
• 9♥ 7♠ 5♥
• 6♠ 4♦ 3♥
• T♦ 6♠ 4♥

2. Fréquences et sizings de C-Bet

Le sizing et la fréquence du c-bet de votre adversaire ont un impact important sur ce à quoi devrait ressembler votre range de check-raise.

Si votre adversaire c-bet peu fréquemment, répondez en check-raisant avec prudence. Si votre adversaire c-bet souvent ou utilise un petit sizing, check-raiser avec une range plus large que d’habitude.

Le sizing du c-bet est également très important. Les petits sizings de c-bet indiquent souvent une range relativement large et mergée, ce qui permet a la Big Blind de check-raiser plus souvent. Les gros sizings de c-bet coïncident généralement avec une range plus polarisée, ce qui est mieux contré par un call ou un fold – que par un chek-raise.

3. Avoir une stratégie de Check-Raise équilibrée

Il est important d’avoir une stratégie de check-raise bien équilibrée - un ratio correct de value bets par rapport aux bluffs afin de rester inexploitable - en particulier contre une concurrence rude.

Prenons un exemple extrême: un joueur à la Big Blind qui check-raise toujours qu’avec des mains forte en value et rien d’autre. Ce joueur s’ouvre à l’exploitation de multiples façons:

  • Le joueur en position peut faire des héro folds en toute quiétude chaque fois qu’il est relancé, en continuant uniquement avec ses mains les plus fortes.
  • Lorsque la Big Blind check-call, le joueur en position peut barreller le turn et la river à une fréquence élevée

Pour éviter d’être exploité comme ça, vous devez vous concentrer sur l’équilibre de votre range de check-raise avec des value bets et des bluffs.

Exemple de Check-Raise - CO Open vs Big Blind Call

Examinons un exemple pour voir ces concepts en action:

Hero est à la Big Blind avec:
Xx Xx

4 folds . CO raise 2,5BB. 2 folds . Hero call.

Flop (Pot: 5,5BB) T♦ 6♠ 4♥
Hero check. CO bet 3,5BB. Hero…?

Considérez les ranges des deux joueurs:

1
Range d’open raise du CO recommandée

Pour avoir une meilleure idée de la façon dont les ranges se comportent sur cette texture de board, examinons à quoi ressemble une range d’open de CO contre une range de flat de BB.
Range de défense Big Blind vs open du CO recommandée

Sur T♦6♠4♥, Hero en Big Blind a plus de mains très fortes (deux paires +) dans sa range que CO. Certes, l’original raiser est légèrement plus susceptible d’avoir le top set (puisque Hero peut choisir de 3-Bet TT pre-flop), mais cela ne représente que 3 combos. Par ailleurs, Hero a 4 combinaisons de deux paires de plus (64 et T6) que CO. En conséquence, Hero peut établir une range de check-raise sans devenir exploitable.

L’équilibrage avec les bluffs ici sera facile car Hero a un certain nombre de tirages qui fonctionneront bien en check-raise bluff (comme 57s, 87o, 97o).

Comment Check-Raise contre une range de C-Bet polarisée

Si le CO utilise une stratégie de c-bet polarisée (illustrée ci-dessous) avec un sizing relativement gros, hero devrait répondre avec une range de check-raise étroite et polarisée.

3
Range de c-bet polarisée de CO vs big blind

Contre une range de c-bet polarisée, une range de check-raise raisonnable comprendrait des mains très fortes ainsi que des bluffs qui peuvent tirer les nuts mais qui n’ont pas de véritable showdown value

Capture du 2020-03-23 22-50-20
Big blind calling range (+ check-raise polarisé ) vs CO c-bet

En prenant cette ligne contre une stratégie polarisée de c-bet, notre objectif est de faire tapis sur la river. Utilisez un sizing de check-raise flop relativement gros et continuez à utiliser de gros sizings turn et shove river.

Comment check-raiser contre une range de C-Bet 100%

Les joueurs qui ont un c-bet de 100% sont rares, mais il est relativement courant d’affronter des adversaires qui c-bet full range en utilisant un petit sizing (25% à 33% du pot). La prise en compte de la range que nous utiliserions contre l’extrême premier exemple nous aidera à mieux comprendre ce dernier.

Contre un CO qui c-bet toute sa range, Hero peut profitablement check-raise une range large contenant plus de bluffs que de value bets . Voici une range raisonnable de check-raise pour Hero à utiliser contre un tel joueur:

Capture du 2020-03-23 22-50-36
Big blind calling range (+ check-raise mergé) vs CO avec 100% c-bet

Hero a presque 3 fois plus de combos de value dans cette range par rapport à la range qui check-raise contre un c-bet polarisé. Nous incluons maintenant des combos de Tx forts, ainsi que des combos de top paire de force moyenne (T7o).

Check-raise avec quelques paires de force moyenne aide à équilibrer davantage toute notre range dans toutes les streets. Nous choisissons les combos de T7o car c’est la top paire qui a le meilleur potentiel de backdoor.

T7o peut sembler un peu loose, mais il se comporte bien comme check-raise vs une fréquence de c-bet super élevée. Jetez un œil à l’équité du T7o contre la range de c-bet de notre adversaire:

6

T7o est presque favori à 2 contre 1 contre la range de c-bet du CO. Non seulement le check-raise de Hero extrait de la value lorsque le CO suit avec une plus faible main, mais il déni l’équité également de CO quand celui-ci fold.

Si nous permettons à notre adversaire de c-bet petit sans craindre d’être relancé, il arrive à réaliser son équité en toute impunité.

Quand il s’agit de choisir nos bluffs, utiliser des mains avec peu de showdown value qui peuvent tirer les nuts est un bon point de départ. Le CO aura généralement du mal à se défendre aussi souvent que nécessaire avec une range aussi large, ce qui nous permet de bluffer à une fréquence plus élevée que d’habitude. Cela explique le nombre élevé de bluffs que nous avons dans ce spot (48 combos de bluffs contre 37 de mains de value).

Si nous fessons face à un call, nous voudrons utiliser une stratégie mixée en fonction de la carte turn. Les top paires de force faible et moyenne (T7o) sont définitivement des checks turn, et l’inclusion de certaines de nos mains nutsées (comme 66) aide à protéger notre range de check turn. Abandonner certains de nos tirages les plus faibles et les bluffs purs est également approprié.

Nous pouvons continuer à bareller turn en value avec nos forts Tx et nos combos de deux paires. Nous pouvons équilibrer cette range en bluffant avec des mains qui ont floppé beaucoup d’équité ou qui ont récupéré de l’équité au turn.

Des stratégies mixées bien pensées sont difficiles à exploiter. Le fait de checker des mains nutsées protège toute notre range de check, et miser un mixte de mains de value et de bluffs au turn garantit une range de bets équilibrée.

Récapitulatif pour Check-Raiser

La prochaine fois que vous envisagez d’établir une range de check-raise au flop, passez en revue cet article et ajustez votre range en conséquence:

  • Examinez la texture du board et jugez quel joueur à l’avantage de range
  • Tenez compte du sizing du c-bet utilisé par votre adversaire et de sa fréquence de c-bet
  • Équilibrez votre range de check-raise avec le nombre approprié de value bets et bluffs en fonction du sizing de votre raise

Avec ces points à l’esprit, vous ne devriez avoir aucun problème à structurer vos propres ranges de check-raise dans les spots appropriés.

Le fichier au format PDF pour ceux que ça intéresse:
Perfectionner_sa_strategie_de_check-raise_au_flopII.pdf (390,0 Ko)

11 « J'aime »

Super merci, c’est le genre de contenu que je cherche actuellement…

1 « J'aime »

Salut tout le monde,
Ayant trouvé un peu de temps, j’ai traduit un article « hors planing » concernant des concepts qui reviennent souvent dans les articles déjà traduits et dont les concepts sont fondamentaux au poker:

  • Les concepts d’avantages

Les 3 concepts d’avantages pour façonner votre stratégie post-flop (position, range et avantage de nuts)

Dans cet article, vous découvrirez chacun de ces concepts et leur impact exact sur votre stratégie. Commençons par ce que vous savez probablement déjà …

Connaissez-vous les avantages de position, de range et de nuts au poker?

L’utilisation de ces concepts pour façonner votre stratégie postflop vous aidera à gagner plus d’argent dans des situations avantageuses et à limiter vos pertes dans des situations désavantageuses.

Qu’est-ce que l’avantage positionnel?

L’avantage positionnel fait référence à l’avantage stratégique de pouvoir agir en dernier dans chaque des streets.

Pourquoi l’avantage positionnel est-il important?

L’information, c’est le pouvoir (et le profit) au poker. Le fait qu’un joueur puisse agir en dernier sur une street donnée est avantageux car il aura plus d’informations à sa disposition lorsqu’il prendra ses décisions.

Utiliser correctement votre avantage positionnel vous permettra de bluff-catch, de value bet et de bluffer plus efficacement.

Qu’est-ce que le Range Advantage?

Le joueur dont la range a le plus d’équité a un avantage de range.

Pourquoi l’avantage de range est-il important?

L’avantage de range est important car, à mesure que votre avantage de range augmente, vous pouvez bet de manière profitable à une fréquence plus élevée. Si votre avantage est suffisamment important, il vous permet d’utiliser une stratégie de bet à haute fréquence pour exercer une pression sur la range de l’autre joueur.

Disons que je relance au bouton et que vous callez à la Big Blind. Je commence par un avantage de range parce que ma range pré-flop est plus forte que la vôtre, et cet avantage de range se répercute presque toujours sur le flop.

Ma range de relance de bouton aura dans ce spot, environ 54% d’équité pre-flop contre votre calling range de Big Blind.

Voici les ranges que j’ai estimées pour chacun de nous:

Sur certains boards, mon avantage de range augmentera, comme:

  • A♣K♦Q♠ > 56%
  • Q♥J♣ T♦ > 56%
  • K♦Q♠T♣ > 56%
  • K♣ J♦4♥ > 55%
  • Q♥T♣3♦ > 55%

Sur d’autres boards, votre range récupérera un peu d’équité, bien que ce soit rarement suffisant pour prendre la tête. Voici quelques boards de ce type:

  • 9♣7♠5♥ <54%
  • 7♦5♠5♥ <54%
  • 8♠7♦6♣ <54%
  • 7♥6♣4♦ <52%
  • 6♠4♠3♦ <51%

L’exemple est assez clair: les boards hauts favorisent la range du Bouton tandis que les boards bas favorisent la range de Big Blind.

Quelle est la range qui gagnerait en équité si le flop venait J♠3♦2♦? Ma range du bouton ou votre range de Big Blind?

Votre range de Big Blind.

Pre-flop, vous aviez 45,33% d’équité. Une fois que le flop vient J♠3♦2♦, votre équité augmente à 46,49%.

Cette différence de 1,16 point de pourcentage n’est pas suffisante pour vous donner un avantage de range - qui m’appartient toujours au bouton - mais c’est un flop relativement bon pour vous en terme d’équité.

Des avantages significatifs en terme de range sont également courants lorsque la small blind ou la big blind 3-bet et que les relanceurs initiaux callent. Dans ces situations, le 3 better aura généralement raison d’utiliser une stratégie de c-bet à haute fréquence.
L’agresseur préflop n’a cependant pas toujours l’avantage de range …

Lorsqu’un joueur relance preflop et est cold-callé par un joueur qui à la position sur lui, le cold-caller a généralement un avantage de range. En effet, la range du cold-caller devrait être assez serrée et solide étant donné qu’il a suivi avec des joueurs derrière lui qui peuvent le faire sortir du pot avec un squeeze

Le relanceur preflop aura plus de mains super fortes (JJ+, AK), mais celles-ci seront souvent dépasées par les nombreuses mains manquantes dans sa range.

Qu’est-ce que le Nuts Advantage?

Un joueur a un avantage de nuts quand il a plus de combinaisons de mains très fortes (deux paires ou mieux) que son adversaire.

Pourquoi l’avantage de nuts est-il important?

L’avantage de nuts est important car il dicte avec quel sizing un joueur peut bet ou relancer dans une situation donnée. Le joueur avec un avantage de nuts devrait utiliser de gros sizings afin d’essayer de destacker son adversaire lors de value bets - et d’appliquer une pression maximale lors de bluffs.

Disons que vous relancez du bouton que je call en Big Blind et que le flop vient A♠K♦5♠.

Dans cette situation, vous avez toutes les combinaisons de AK, KK et AA alors que je n’en ai pas. Donc, vous devriez bet très gros pour vous donner une chance de me destacker à la river. Mes mains sont ainsi liées; Je peux soit caller avec une range raisonnable, soit over-folder, ce qui vous permet de me bluffer de manière très profitable. En d’autres termes, je dois choisir entre souvent jouer pour mon stack ou souvent être bluffé.

L’agresseur préflop n’a pas toujours un avantage de nuts Si dans l’exemple ci-dessus le board était bas et connecté, la Big Blind aura souvent l’avantage de nuts. Sans surprise, ce sont les mêmes boards qui ont favorisé la Big Blind dans la section avantage de range:

  • 9♣7♠5♥
  • 7♦5♠5♥
  • 8♠7♦6♣
  • 7♥6♣4♦
  • 6♠4♠3♦

Il y a chevauchement car l’ avantage de nuts influence l’avantage de range. Lorsque votre range a plus de mains nutsées avec 80% + d’équité, votre équité totale est augmentée grace à tout vos outs.

Sur ces boards bas et connectés, le Bouton devrait utiliser une stratégie de c-bet moins agressive. Sinon, il court le risque d’être exploité par de fréquents check-raise de la part de Big Blind, qui aura souvent une main forte.

Lorsque les deux joueurs ont presque le même nombre de combinaisons de nuts, la stratégie des deux joueurs ne doit pas être modifiée.

Remarque: en micros / small stakes, en raison d’un rake très élevé, la Big Blind est forcée de défendre avec moins de combinaisons off-suit. Cela signifie que, à moins que le bouton open par un miniraise, la Big Blind n’aura pas un avantage de nuts aussi important sur ces boards bas. (Tout cela suppose que le joueur en Big Blind essaie de jouer avec une stratégie solide pre-flop.)

Conclusion

Ces concepts sont à l’origine de toutes les décisions au poker. Assurez-vous de les prendre en compte et de construire vos stratégies en conséquence.

Jusqu’à la prochaine, bonne chance, bon grind à vous!

Le fichier au format PDF pour ceux que ça intéresse:
Les 3 concepts d avantages.pdf (476,4 Ko)

9 « J'aime »

Hello PA,

Je reprends mes traductions, cela faisait un petit moment que je n’avais pas posté ici suite à l’arrêt brutal de mon PC (vu son âge avancé il n’a pas supporté le confinement) et mon DD m’a lâché :anguished:

Je viens d’investir dans un nouveau PC et me voici donc de retour pour vous proposer un article sur le déni d’équité:

Comment le déni d’équité influence (presque) chaque décision et vos résultats

Denied-600x400

Le déni d’équité est à la base de presque toutes vos décisions aux tables de poker, même si vous ne vous en rendez pas compte.

Compris et pris en compte correctement, il peut augmenter votre edge dans chaque spot et ainsi améliorer votre win-rate.

Dans cet article, j’expliquerai exactement ce qu’est le déni d’équité et comment il doit façonner votre stratégie. Je vais également décomposer un type de board intéressant mais souvent mal joué, sur lequel le déni d’équité est un facteur déterminant.

Commençons!

Qu’est-ce que le déni d’équité?

Le déni d’équité consiste à empêcher un joueur de réaliser son équité en le forçant à folder avant l’abattage. Par exemple, si vous foldez une main qui avait 40% d’équité pour gagner le pot contre un c-bet flop, on vous a refusé 40% d’équité.

Ce concept devient de moins en moins applicable à mesure que vous vous trouvez dans l’arborescence du jeu (visualisé ci-dessous).

PREFLOP> FLOP> TURN> RIVER

Le déni d’équité est le plus important preflop, ce qui est la principale raison pour laquelle le limp preflop doit être évité - vous n’avez aucune chance de prendre le pot et d’empêcher vos adversaires de réaliser leur équité.

Bien que ce concept semble similaire et chevauche même le concept de bluff, ne vous y trompez pas - ils ne sont pas les mêmes.

Pour vous aider à mieux comprendre cette distinction, j’ai préparé quelques exemples de main. Voici le premier:

Online $0.50/$1. 6-Handed. Stacks Effectifs 100$ .

Hero est en MP avec J :hearts: T :hearts:
UTG folds. Hero raises à 2,2$. 3 folds. Vilain calls en BB.

Flop (4,7$): 5 :clubs: 5 :diamonds: 3 :diamonds:
Vilain cheks. Hero bets 2 $. Vilain folds K :hearts: 8 :hearts:

Dans cette main, le bet du flop de Hero devrait être considéré comme un bluff car il a fait folder Vilain avec une bien meilleure équité, comme vous pouvez le voir sur le calcul de Flopzilla ci-dessous.

Note de l’éditeur: Nous avons mis en évidence les informations pertinentes dans des cases rouges tout au long de cet article pour ceux d’entre vous qui ne connaissent pas les calculs de Flopzilla et Piosolver.


JTs a 24,39% d’équité contre K8 sur 553 (comme illustré dans l’encadré rouge à droite)

Jetons un coup d’œil à la seconde main:

Online $0.50/$1. 6-Handed. Stacks Effectifs 100$.

Hero est en MP avec 4 :hearts: 4 :spades:
UTG folds . Hero raises à 2,2$. 3 folds. Vilain calls en BB.

Flop (4,7$): 5 :clubs: 5 :diamonds: 3 :diamonds:
Vilain checks. Hero bets 2$. Vilain folds K :hearts: 8 :hearts:

Examinons également celle-ci avec Flopzilla:


44 a 72,42% d’équité contre K8 sur 553 (illustré dans l’encadré rouge à droite)

Dans ce cas, nous ne pouvons pas dire que Hero a bluffé parce qu’il n’a pas forcé une meilleure main - une équité plus élevée - à folder. Ce que le bet de Hero a fait, cependant, a été d’ empêcher Vilain de réaliser son équité.

Ceci est important pour sa main car sur de nombreuses turns – avec n’importe quel carreau (sauf le 4 :diamonds: ) ou une Broadway - Hero sera forcé de folder contre un bet. À moins, bien sûr, qu’il ait eu une lecture solide que Vilain float et barrel avec trop de bluffs.

Ainsi, la décision de Hero de c-bet avec cette main a empêché 3 mauvais résultats:

  1. Que Vilain touche un roi ou un 8, ce qui arrivera sur 12% des cartes à la turn.
  2. Que Vilain bluffe Hero sur une scary card turn (n’importe quelle carte à carreau ou Broadway).
  3. Même si Hero call turn, Vilain peut double barrel bluff et Hero foldera probablement sur la plupart des run outs.

Comment le déni d’équité devrait-il influencer votre stratégie?

Le déni d’équité influence deux aspects majeurs de votre stratégie:

  1. Le bet sizing que vous devez utiliser sur un certain board
  2. La fréquence à laquelle vous devez c-bet sur un certain board

Dans cet esprit, regardons un exemple de main et une solution de Piosolveur pour voir l’influence du déni d’équité en action.

Online $0.50/$1. 6-Handed. Stacks Effectifs 100$.

Hero reçoit deux cartes au bouton
3 folds . Hero raises à 2,5$. SB folds. Vilain calls en BB.

Flop (5,5$): 8 :clubs: 8 :diamonds: 2 :hearts:
Vilain checks. Hero…?

Analysons les détails de cette main au solveur pour voir ce qu’il suggère:


Le solveur choisit de c-bet toute sa range à une fréquence de 100% ou presque-100%, en utilisant principalement un sizing de 33% du pot (il utilise une taille plus grande ~ 7% du temps).

C’est une solution quelque peu choquante. Évaluons le fonctionnement interne de celui-ci pour mieux le comprendre.

Pourquoi le solveur choisit-il de c-bet 33% du pot dans ce cas?

Rentrons un peu plus dans les détails. Si vous avez du mal à suivre l’une de ces sections, restez avec moi jusqu’au dernier paragraphe pour une explication claire.

Pour répondre à cette question, regardons d’abord les fréquences de défense optimales (selon Piosolver) pour Vilain face aux 3 sizings différents.

Pour que le bluff de Hero atteigne soit breakeven, il doit fonctionner un certain pourcentage du temps selon cette formule:

Required fold equity (RFE) = Bet size / (Bet size + Pot size)

Maintenant, je vais entrer chacun des 3 sizings du solveur dans cette formule et la comparer à la fréquence de défense suggérée par Piosolver:

  1. Contre un sizing de la taille du pot, Piosolver suggère que Vilain doit folder 62% de ses mains.

Fold equity requise = 55 / (55 + 55) = 0,5 → 50% du temps

Donc, vs ce sizing, Vilain overfold de 12% (62% - 50%).

  1. Contre un sizing de 66% de la taille du pot, Piosolver suggère que Vilain doit folder 53,6% de ses mains

Fold equity requise = 36 / (36 + 55) = 0,395 → 39,5% du temps

Vs ce sizing, Vilain overfold ~ 14% (53,6% - 39,5%).

  1. Contre un sizing d’un tiers de la taille du pot, Piosolver suggère que Vilain doit folder 41,5% de ses mains

Fold equity requise = 18 / (18 + 55) = 0,246 → 24,6% du temps

Ainsi, vs ce sizing, Vilain overfold de 17% (41,5% - 24,6%).

Sur la base de ces chiffres, nous pouvons postuler que le solveur choisit le bet de 33% du pot car il oblige Vilain à folder un maximum d’équité pour le minimum de jetons investis , et puisque la plupart de la range de Vilain a raté ce flop, il fait sens de profiter de cette opportunité de bluff.

Pourquoi le solveur choisit-il de c-bet près de 100% des mains dans ce cas?

Je dirais que cette fréquence est choisie par le solveur parce que Hero oblige Vilain à overfold de 17% avec un c-bet. Toutes les mains sauf les plus fortes - qui, bien sûr, ne vont pas trouver un fold - vont massivement sur-réaliser leur équité car elles forcent beaucoup de mains à folder, mains qui auraient autrement une bonne équité contre la range qui c-bet.

Le tableau ci-dessous présente l’équité de chaque main de la range de Hero par rapport à la range de fold de Vilain:

Par exemple, vous pouvez voir que les 97s avaient 35,67% d’équité par rapport à la range qui a été forcé de folder. Cet important déni d’équité, associé à l’incapacité de Vilain à protéger suffisamment sa range rend un c-bet extrêmement profitable.

Même lorsque Hero est devant avec une main comme une pocket paire de quatre (72,5% d’équité), un c-bet fait folder une énorme partie de la range de Vilain qui avait 27,5% d’équité. De plus, cela garantit que Hero ne sera pas bluffé dans les streets ultérieures - une forte possibilité avec une main vulnérable comme une pocket paire de 4.

Tel est le pouvoir du déni d’équité. C’est très courant sur des boards secs et pairées comme celui-ci, car Vilain est obligé de folder des mains qui, autrement, ont une quantité décente d’équité.

Conclusion du déni d’équité

Le déni d’équité est un concept essentiel que tout joueur de poker doit comprendre, quel que soit son niveau de compétence.

Enfin, il est important de se rappeler que les décisions qui sont influencées par le déni d’équité sont également influencées par:

  • La value potentielle gagnée par les bets.
  • Le montant de la value que vous pourriez perdre lorsque vous êtes call ou raise par une meilleure main.
  • La fréquence à laquelle vous devez folder au turn si vous choisissez de ne pas miser.

Réfléchir à tout cela peut être difficile, mais, comme toutes choses au poker ou dans la vie, avec la pratique, vous deviendrez compétent.

Le fichier au format PDF pour un meilleur confort de lecture et pour ceux que ça intéresse.

Le prochain article traitera du delayed C-Bet.

A bientôt :wink:

Ps: n’hésitez pas svp à me signaler toutes coquilles possibles.

19 « J'aime »

Note to myself : je devrais lire tous ces articles car le contenu a l’air super ! Merci Balla pour le taff :wink:

2 « J'aime »

Merci pour l’article. :+1:

Tu t’es monté une machine de guerre ?

1 « J'aime »

Super travail !

Comment vais je pouvoir attendre ?

1 « J'aime »

Hello @stratege85 :wink:
Non j’ai pris un pc portable « gamer » et un écran en supplément. (c’était la période des soldes j’en ai profité).

Merci et sois patient, la patience est une arme :slight_smile:

1 « J'aime »

Bonjour,

C’est très intéressant !

Merci pour ce travail que je découvre ! :grinning:

1 « J'aime »

Merci pour cet article très complet !

Je pense que l’évolution principale du poker ces dernières années est justement la prise de conscience de l’importance du deny d’equity, qui a modifié notre thinking process et donc nos stratégies et nos sizings.

Il y a plusieurs points soulignés par l’article qui me semblent importants et qui ne sont pas assez souvent compris:

  • Plus on s’éloigne de la river et plus le deny d’equity est important. Exactement l’inverse des notions de bluff et de value qui sont très floues PF. C’est pourquoi la notion de 3bet « bluff » PF est mal compris et amène parfois à des ranges un peu pétés (parfois trop polarisés, mais aussi parfois linéaires mais trop weaks). Je préfère le terme de 3bet « light », même si c’est pas forcément le meilleur. Il permet mieux de préciser qu’on est dans notre bas de range mais que l’idée n’est pas forcément de bluffer (comme on l’a dit cette notion n’est pas très claire PF).

  • On deny aussi les bluffs (on bet « pour ne pas se faire bluffer »). En quelque sorte on tue la FE adverse. J’aime dire qu’on empêche Vilain de deny notre propre equity.

  • La possibilité de transformer notre main en bluff les streets suivantes. Ceci n’est pas très développé dans l’article, puisque ce n’est pas le sujet. Je pense qu’on peut quand même dire que le but principal du bet flop est le deny d’equity, et qu’à chaque street on réévalue notre plan d’action selon ce qu’on pense être le plus profitable.

  • Ce qui compte sur un sizing c’est qu’il pousse Vilain à commettre la plus grosse erreur. Dans l’article il est expliqué que c’est le bet small qui éloigne le plus Vilain du MDF (sur l’exemple, pas en général) et donc lui fait commettre la plus grosse erreur. Je pense qu’il est bon de préciser que pour appliquer ce sizing il faut réellement qu’on pense obtenir ce qu’on cherche. IG il faudra parfois dévier de cette stratégie. Par exemple si Vilain ne fold que très peu vs bet small (et se rapproche du MDF) parce qu’il y voit de la faiblesse qu’il veut ensuite exploiter, et overfold vs plus gros bet, on peut soit modifier nos sizings (et sans doute nos ranges), soit continuer à appliquer le 1/3 pot full range mais augmenter significativement nos 2 barrel. Je ne sais pas quelle est la meilleure strat, mais instinctivement je dirais la première si notre but est bien le deny d’equity. De même si Vilain abuse de c/r vs bet small, on va devoir modifier nos strats.

Je rajouterai que CBet full range permet aussi IP de voir plus souvent toutes les cartes jusqu’à la river (cbet/call check/check) contre des fields qui souvent ne donk pas assez turn.

Génial ! Justement un des spots que je voudrais travailler.

2 « J'aime »

Merci @Lacerta_max pour tes précisions, je me doutais que ce sujet et le prochain t’intéresserais :wink:

2 « J'aime »

Merci @Balla pour tout ce travail de traduction qui m’avait échappé jusqu’à présent.

Très intéressant l’article sur le deny d’equity.

2 « J'aime »

Merci ! Super travaille !

1 « J'aime »

Hello PA!
Aujourd’hui nouvel article qui traite du delayed C-bet (n’hésitez pas me signaler les fautes de frappe si vous en voyez).

Bonne lecture :wink:

Comment perfectionner sa stratégie avec le delayed C-bet

Chaque joueur de poker expérimenté a le C-bet (abréviation de «continuation bet») dans son arsenal.

Le C-bet capitalise sur deux faits cruciaux:

  1. L’agresseur pré-flop a généralement la range la plus forte de tous les joueurs dans la main.
  2. Il est difficile de se connecter avec le flop. (La chance de flopper une paire avec n’importe quelle main non appariée au Texas Hold’em n’est que de 32,43%.)

Mais le C-bet est devenu victime de son propre succès. De nombreux joueurs C-bet excessivement sur certaines textures de flop, qui peuvent être exploités avec des check-raises flop et des floats agressifs .

Alors, comment pouvez-vous vous empêcher de C-bet trop souvent tout en capitalisant sur votre avantage de range en tant que relanceur pré-flop? Une réponse: le delayed C-bet.

Voici ce que vous êtes sur le point d’apprendre (ou de revoir):

  • Qu’est-ce qu’un delayed C-bet?
  • Quand et pourquoi vous devriez delayed C-bet?
  • Exemple de mains de delayed C-bet

Qu’est-ce qu’un delayed C-bet?

Les delayed C-bets se produisent lorsque l’agresseur pré-flop mise après que l’action a été un check sur la ou les streets précédentes. C’est une stratégie sous-utilisée et souvent mal comprise, et le faire avec vos mains faites, des draws et des bluffs vous permettra de gagner plus de pots et d’éviter des spots difficiles.

L’intégration des delayed C-bets dans votre jeu aura un certain nombre d’avantages, notamment:

  • Renforcer votre range de check,

Checker avec des mains décentes protège votre range de check de manière adéquate. En faisant cela, vous empêchez vos adversaires de vous exploiter avec une stratégie de probe-bet agressive .

  • Empêcher les C-bets trop abusifs,

Comme mentionné ci-dessus, de nombreux joueurs C-bet à presque toutes les occasions simplement parce qu’ils ont l’initiative, ce qui est exploitable. Effectuer un delayed C-bet avec une partie de votre range empêchera votre range de C-bet flop de se saturer avec trop de bluffs et / ou de mains marginales.

  • Rendre le bluff plus efficace,

Lorsque votre adversaire call votre C-bet sur le flop, sa range se rétrécit, ce qui signifie que vous serez confronté à une range globalement plus forte au turn. D’un autre côté, lorsque vous n’effectuez pas votre C-bet au flop et que l’action se termine par un check, les ranges sont plus larges et donc plus faibles au turn.

Etre face à une range plus faible rend les delayed C-bets en bluff plus efficaces. Cela est particulièrement vrai lorsque vous êtes en position car votre adversaire a checké deux fois. Lorsque votre adversaire a montré deux fois de la faiblesse, vous pouvez être plus confiant avec vos bluffs.

Quand devriez-vous effectuer un delayed C-bet?

Voici trois situations courantes dans lesquelles vous devriez envisager un delayed C-bet plutôt qu’un C-bet.

1. Lorsque votre main ne peut pas être bet confortablement sur trois streets en value

Lorsque vous avez une main faite qui n’est pas assez forte pour bet sur les trois streets en value, envisagez de delayed C-bet. Vous devriez le faire principalement lorsqu’il est peu probable que votre main risque de devenir plus faible (outdraw) que les mains que votre adversaire foldera au flop .

Par exemple:

100NL Cash Game. 100BB Effective Stacks

Hero is dealt A :spades: 2 :spades: on the button
Hero raises to $3. Villain calls from the big blind.

Flop ($6.50) A :large_blue_diamond: 8 :clubs: 3 :heart:
Villain checks.

Sur ce flop, la main de Hero est:

  • Pas assez forte pour value bet sur trois streets.
  • Bien en avance sur la range de mains que Villain foldera sur un C-bet flop.

De plus, checker avec des mains comme celle-ci renforce la range de check de Hero, lui permettant de mieux se défendre contre les bets sur le turn. Pour ces raisons, Hero peut checker le flop avec l’intention d’extraire de la value (ou de bluff-catcher contre des bets) sur les streets suivantes.

Quand vous avez une main faite qui est vulnérable au check - comme 8 :heart: 7 :heart: sur un flop 7-3-2 - vous devriez plus vous pencher vers un C-bet sur ce flop pour deny l’équité. De tels C-bets obligeront votre adversaire à folder des mains non faites qui pourraient toucher turn, ce qui est toujours bon pour vous.

2. Lorsque votre main est super forte et bloque les mains fortes de votre adversaire

Lorsque vous floppez une main super forte sur un board dry (sec), pensez à utiliser un delayed C-bet.* Par exemple:

100NL Cash Game. 100BB Effective Stacks

Hero is dealt K :spades: K :heart: in the cutoff
Hero raises to $3. Villain calls from the big blind.

Flop ($6.50) K :large_blue_diamond: 8 :spades: 2 :clubs:
Villain checks.

Le top set de Hero bloque la plupart des mains fortes de Villain sur ce board très dry (sec), donc il est plus préférable de checker que de C-bet. Quand Hero check, Villain aura une opportunité de bet turn en bluff, ou parce qu’il aura touché quelque chose.

De plus, il est peu probable que Villain check-raise - un scénario de rêve pour le top set de Hero - sur ce board dry (sec). Si le tableau était plus drawy (coordonné), C-bet avec top set serait une option plus intéressante.

3. Lorsque vous avez une main médiocre sur un board wet (humide)

Si vous C-betez avec trop de mains marginales sur des flops wet (humides), votre adversaire peut vous exploiter avec une stratégie de check-raise agressive. Vous n’aurez tout simplement pas une range suffisamment forte pour vous défendre efficacement.

Vous pouvez éviter d’être exploité en effectuant un C-bet uniquement lorsque vous détenez des mains fortes ou des mains qui ne vous dérangent pas de folder contre un check-raise. Avec une main médiocre, effectuez un delayed C-bet au turn ou à la river.

Exemple de mains à delayed C-bets

Passons maintenant aux historiques de mains soumises par nos membres avec des commentaires stratégiques fournis par notre coach.

Exemple n° 1: Delayed C-bet en 3bet pot

Online Cash 4-Handed. 100BB Effective Stacks.
Hero is dealt K :heart: Q :large_blue_diamond: in the small blind
Button raises to 2.3bb. Hero 3-bets to 9.5bb. Button calls.

Flop (20bb): J :spades: 7 :clubs: 6 :large_blue_diamond:
Hero checks. Button checks.

Turn (20bb): 9 :spades:
Hero bets 13bb. Button calls.

River (46bb): 4 :heart:
Hero bets 30.33bb.

Il est vraiment logique d’utiliser ce combo K :heart: Q :large_blue_diamond: comme delayed C-bet sur ce board. Il fait un bon travail en bloquant certaines des mains fortes du bouton (KJ / QJ), mais il y a beaucoup d’autres mains dans notre range qui sont des C-bets bluffs plus efficaces. Considérez notre range pré-flop dans ce spot:


Rouge=3-Bet,rose= 3-Bet en option, bleu= fold

Il y a beaucoup de mains dans cette range qui ont moins de showdown value et plus de jouabilité dans les streets futures que KQo. Celles-ci incluent les 98s, T8s, T9s, Q9s, QTs et même nos combos de KQs qui ont un backdoor flush draw. Si nous effectuons un C-bet avec ces mains, plus 12 combos supplémentaires de KQo, nous courons le risque de C-bet trop de mains marginales, ce qui rend notre range vulnérable aux raises.

Au turn 9 :spades: , certaines mains qui auraient dû checker sur le flop seront désormais des value bets turn (comme JJ, 99 et J9). Nous devons également delayed C-bet avec des bluffs afin d’équilibrer notre range; l’utilisation de KQo a du sens car il a deux overcards et a un draw vers les nuts.

Je préfère un bet légèrement plus petit sur le turn et la river dans cette main. Notre range de value se compose principalement d’une paire après avoir checké le flop, et bet gros rend moins probable que notre adversaire continue avec une pire paire.

Remarque: opter pour un C-bet à fréquence mixte avec KQo serait un jeu décent ici, ce que je suis sûr qu’un solveur confirmerait. Cela dit, il est bon de simplifier votre stratégie et de checker à chaque fois.

Exemple n° 2: Delayed C-bet avec une main de value marginale dans un pot en multi-way

25NL Cash Game. $25 Effective Stacks.

Hero is dealt A :spades: T :spades: in the hijack
Hero raises to $0.75. Cutoff calls. Big blind calls.

Flop ($2.35): 8 :clubs: 5 :large_blue_diamond: A :large_blue_diamond:
Big blind checks. Hero bets $1.17. Cutoff calls. Big blind calls.

Turn ($5.86): 3 :heart:
Big blind checks. Hero bets $2.93. Cutoff calls. Big blind folds.

River ($5.86): 4 :clubs:
Hero checks. Cutoff checks.

Nous ne devons pas C-bet avec cette main sur le flop. Nous avons ici des paires supérieures (AJ+) plus fortes pour C-bet en value, ainsi que nos combos de deux paires et de sets (88, 55, A8, A5). Si nous C-bettons avec des paires supérieures plus faibles également, nous nous rendons vulnérables aux raises flop - en particulier dans un pot multi-way comme celui-ci.

De plus, garder AT dans notre range de check garantit que nous avons des paires relativement fortes lorsque nous checkons. De même que C-bet avec AT sur ce flop peut conduire à des situations délicates si l’un des adversaires raise. Cependant, lorsque l’action flop se conclue par un check et que le turn est une blank, AT est un value bet facile et une excellente main à avoir dans notre range de delayed C-bet.

Cela dit, vous pourriez faire un C-bet sur le flop et checker le turn avec cette main. Mais miser à la fois le flop et le turn ici est tout simplement trop thin (mince).

Exemple n° 3: Exploiter les joueurs faibles avec les delayed C-bets

$2/$5 Live 9-Handed. $400 Effective Stacks.

Hero is dealt 9 :large_blue_diamond: 9 :spades: in middle position
UTG straddles to $10. Hero raises to $25. UTG calls.

Flop ($57): A :large_blue_diamond: 5 :spades: 5 :clubs:
UTG checks. Hero checks.

Turn ($57): T :heart:
UTG checks. Hero checks.

River ($57): J :heart:
UTG checks. Hero checks.

Puisqu’il s’agit d’une main en live, je vais recommander une stratégie de delayed C-bet hautement exploitante qui a généré de l’argent pour moi aux tables en live.

Une tendance courante des joueurs en live est de miser avec n’importe quelle paire sur le turn après que le flop a été checké. Je pense qu’ils le font pour «se protéger», ou parce qu’ils ont peur de faire face à un bet turn. Quoi qu’il en soit, cette tendance est un leak récurrent qui peut être exploité avec une stratégie agressive de delayed C-bet.

Sur ce board, de tels adversaires leaderaient turn avec tous les combos Ax, Tx et 5x présents dans leur range. Si tel est le cas, nous pouvons delayed C-bet sur le turn avec un taux de réussite astronomiquement élevé. Nous pouvons également checker plus de mains que nous aurions normalement C-bet sur le flop afin d’atteindre plus souvent ce spot turn très rentable.

Ces types de joueurs sont plus courants dans les jeux en live, mais cet ajustement fonctionnera bien aussi contre quiconque probe bet trop libéralement.

Dernières remarques

Si vous avez lu cet article, félicitations car vous avez couvert beaucoup de terrain en peu de temps. Pour récapituler les principaux points:
• Le delayed C-bet est lorsque vous betez sur le turn après avoir manqué une opportunité de C-bet sur le flop.

Les avantages du delayed C-bet comprennent:
- Renforcer votre range de check.
- Gardez votre fréquence de C-bet sous controle.
- Rendre vos bluffs plus efficaces.

Les situations dans lesquelles vous devriez delayed C-bet incluent:
- Lorsque votre main faite n’est pas trop vulnérable et ne peut pas être confortablement value bet sur trois streets.
- Lorsque votre main est super forte et bloque les mains fortes de votre adversaire.
- Lorsque vous avez une main médiocre sur un board wet (humide).

Merci d’avoir lu!

L’article au format PDF pour un meilleur confort de lecture et pour ceux que ça intéresse:
Perfectionner sa stratégie avec le delayed C-bet.pdf (554,0 Ko)

Le prochain article traitera du floating.

A bientôt :wink:

10 « J'aime »

Merci @Balla pour cet article. Je me souviens encore de mes débuts sur PA où on s’était moqué de moi quand je parlais de « delate » CBet^^.

J’ai quelques réflexions qui me viennent:

  • Aujourd’hui on conseille de CBet range certaines textures. Typiquement le K82r d’un des exemple. Le delayed CBet quand on bloque un board locké me semble donc être une stratégie plutôt exploitante. Je ne sais pas ce que dit le GTO là-dessus, p-ê qu’il check quand même à petite fréquence et donc les top set et les pires airs seront dans les checks. Des avis sur les spots de CBet range ?

  • Je retiens l’importance du WA/WB pour check des mains moyennes (TPNK 2nd pair en particulier). Comme dit plus haut, ce sont aussi souvent des textures CBet haute fréquence, donc qu’on est aussi censé CBet avec ce type de main. Comment concilier les deux ?

  • Sur l’exemple w/KQ sur J769, le coach conseille de faire plutôt des petites mises. J’avais vu une vidéo de Zugzuang dans ce genre de spot OOP en pot 3bet qui conseillait au contraire de faire cher, bet pot turn et shove river (idée de bet cher vs ranges capés). Des avis ? Peut-être que le delayed CBet sera plus utilisé OOP (hors BvB) quand on est pas censé bcp CBet, même si l’article parle surtout de spots IP, en particulier pour exploiter les double checks adverse.

  • Je me pose des questions sur les sizings de delayed CBet. J’ai envie de dire que ça doit pas mal ressembler à ceux choisis pour les probe bets turn, et que l’overbet doit être assez souvent utilisé. Je pense surtout aux spots OOP où on va check flop très haute fréquence. Delayed en overbet par exemple avec nos check/raise ratés du flop me semble bien. Perso j’ai tendance à delayed pot avec mon top range et de bons bluffs, et delayed 3/4 pot avec des mains moins fortes et de moins bons bluffs. Je suis là aussi très intéressé par les strats et sizings utilisés (soyez pas timides, postez^^).

  • En checkant mes databases je me suis aperçu de deux choses intéressantes. Beaucoup de joueurs ont des stats de delayed CBet très faibles, et en même temps les stats de fold to delayed CBet sont très élevées. Même si c’est assez logique, (les joueurs soit CBet trop, soit cherchent juste à showdown et donc ne delayed pas // et ils probe bet trop turn, donc leurs ranges de double check sont complètement pétés, comme expliqué dans l’article) il y a clairement quelque chose à exploiter là.

2 « J'aime »

attention quand même aux articles pré-solvers imho… (d’ailleurs la date des articles originaux, si elle est disponible, me parait une information plutôt cool à ajoutre :stuck_out_tongue: )

1 « J'aime »

Hello @Lacerta_max,
Pour tes questions 1 & 2 j’ai prévu 2 articles sur les C-bets OOP & IP et oui delayed C-bet top set est clairement exploitant vs vilain aggro/bluffeur, pour le play GTO dans ce spot je pense (pas étudié) que c’est plus C-bet OOP que IP déjà avec KK sur K82r et que les « pires airs » seront quasi toujours C-bet car pas de SD value et de la FE sur ce board.
Je ferai une simu dans le semaine pour voir ce qu’indique GTO+ dans ce spot si ça t’intéresse en mettant 3 sizings 1/3, 1/2 et 3/4 :wink:

Pour la 3 il y a sûrement une question de risk reward au sujet des petits sizings après je contredirais pas Zug qui est un top player/coach et l’idée de faire cher, bet pot turn et shove river vs les ranges capées et clairement EV+ :slight_smile:

Pour la 4 j’aime aussi l’overbet quand on miss nos x/r flop mais le bet 1/3 pour value et pour induce un raise (et aussi en réponse pour la 5 vs ceux qui fold trop vs delayed cbet :wink: ) et bien aussi, mais en général je vais 3/4 pot en semi-bluff/value sinon.

Salut @WaitWaitW
Ok c’est une chose que je ferai pour les prochains articles, en général je prends des articles d’un an max. mais le dernier j’avoue (vu que très peu de contenu sur le sujet) date de 2 ans.

1 « J'aime »

Pour info @Lacerta_max GTO+ bet 1/3 ou check 50% top set sur ce flop malgré trois sizings proposés 1/3, 1/2 et 3/4.

1 « J'aime »

Salut à tous,
Un petit article en supplément (de juillet 2020 pour @WaitWaitW :wink: ) court entre deux sur les stats du showdown:

Showdown1

Le WTSD: Went To Showdown

C’est une statistique postflop très importante qui vous indique à quelle fréquence un joueur atteint l’abattage (showdown) après avoir vu le flop. Elle est utile pour identifier le profil de votre adversaire.

Par exemple, si un joueur a vu le flop 10 fois et est allé au showdown 4 fois dans une session, le WTSD de ce joueur est de 40% pour cette session.

Cette statistique doit être utilisée conjointement avec le Won Money at Showdown (W $ SD ou WSD) et le Won When Saw Flop (WWSF), sur lesquelles je reviendrai sous peu.

Une bonne fréquence pour le WTSD se situe autour de 27 à 32%, 30% étant un bon pourcentage à viser. Trop bas, vous êtes probablement en train de trop folder postflop; trop élevé, vous callez probablement trop souvent.

Étant donné que la grande majorité des pots ne dépassent pas le pré-flop (seulement 17% des mains voient le flop), cette statistique nécessite un échantillon beaucoup plus important pour une lecture précise - visez à avoir au moins 5000 mains sur un joueur avant de faire des ajustements notables basés sur le WTSD.

Le WSD: Won Money at Showdown

Également abrégé en W $ SD, cette statistique vous indique à quelle fréquence votre adversaire gagne lorsqu’il atteint le showdown. Comme évoqué ci-dessus, cette statistique n’est pas très utile en soi, mais elle peut être utile lorsqu’elle est utilisée en conjonction avec le WTSD.

Un bon W $ SD se situe entre 49% et 54%. Une fréquence correcte dépend des deux autres statistiques mentionnées. Par exemple, un joueur qui a un pourcentage de Went to Showdown (WTSD) faible aura généralement un WSD relativement élevé et vice-versa. En d’autres termes, si vous atteignez rarement le showdown, c’est probablement parce que vous êtes un joueur serré qui a généralement besoin d’une main forte pour aller au showdown.

En général, si votre WSD est trop bas, cela signifie que vous callez probablement trop de mauvaises mains et / ou bluffez trop tôt (ou trop) dans la main. S’il est trop élevé, cela signifie que vous ne bluff-catchez probablement pas assez et / ou que vous ne bluffez pas assez.

L’échantillon requis pour une lecture décemment précise est le même que pour le WTSD, au-dessus de 5000 mains.

Le WWSF: Won When Saw Flop

Lier les 3 statistiques qui fonctionnent ensemble…

Le WWSF fait référence à la fréquence à laquelle votre adversaire a remporté le pot après avoir vu le flop.

Une fréquence WWSF décente se situe entre 45% et 53%, avec une bonne moyenne se situant autour de 48%. Trop bas, cela signifie que votre adversaire ne bluff pas assez et / ou abandonne trop. Trop haut, cela signifie que votre adversaire bluff et / ou bluff-catch trop.

L’échantillon requis pour une lecture raisonnablement précise est le même que celui des deux précédents a savoir au moins 5000 mains.

Comment le WTSD, le WSD et le WWSF fonctionnent ensemble

Chacune de ces statistiques fournit un contexte important pour les autres, ce qui vous permettra de tirer des conclusions majeures sur vos adversaires.

Prenons quelques exemples de joueurs.

(N’oubliez pas que: WTSD = Went To Showdown, WSD = Won Money At Showdown et WWSF = Won When Saw Flop)

Joueur 1: WTSD: 32 / WSD: 51 / WWSF: 46

Ce joueur est plus ou moins une «calling-station» passive. Il a un WTSD élevé, mais il call apparemment assez léger puisqu’il ne gagne que 51% du temps au showdown. Il n’est pas non plus très agressif, d’où le faible WWSF.

Le degré auquel le joueur 1 est une «calling-station» sera plus clair en regardant son VPIP. Un VPIP élevé, comme 40%, signifie que ce joueur joue beaucoup de mains et ne fold pas beaucoup après le flop. Votre ajustement contre un tel joueur devrait être d’opter pour des value bets plus thin (plus de value bets avec des mains moyennement fortes) et moins de bluffs.

Joueur 2: WTSD: 26 / WSD: 56 / WWSF: 44

Ce type de joueur va rarement au showdown, mais ce n’est clairement pas dû à une forte agression car il a également une WWSF faible. Le joueur 2 est probablement un joueur assez serré qui fold assez souvent après le flop - une conclusion que nous pouvons tirer de son WSD élevé.

Joueur 3 : WTSD: 30 / WSD: 52 / WWSF: 49

En supposant que ce joueur a des statistiques pré-flop décentes (~ 25% de VPIP), le joueur 3 est tout à fait le type de joueur que l’on souhaite éviter à la table. Il ne semble pas folder trop ou trop peu en fonction de son WTSD. Il est également clairement agressif et essaie activement de voler des pots, comme indiqué par le haut WWSF.
Attendez-vous donc à faire face à de nombreuses décisions difficiles contre un joueur comme celui-ci.

Pour d’autres explications sur ces statistiques je vous invite à regarder les pages 9 & 10 du PDF de @Lacerta_max « Rétamer la NL10 ».

Merci d’avoir lu!

L’article au format PDF pour un meilleur confort de lecture et pour ceux que ça intéresse:
Les statistiques du showdown.pdf (224,5 Ko)

Le prochain article traitera du floating.

A bientôt :wink:

7 « J'aime »

Hello hello. Je me permets de donner quelques précisions basées sur mon exp perso.

Les samples. Ces stats nécessitent des samples assez importants. Cependant plus un joueur est loose et plus elles convergent vites. Simplement parce qu’il voit plus de flops et les occurrences sont plus nombreuses que pour un joueur tight. En plus les joueurs très loose ont souvent tendance à avoir des profils caricaturaux post-flop, ce qui fait que les stats convergent encore plus vite.

Le WTSD: Un WTSD bas peut révéler un joueur qui fold trop, mais aussi au contraire un joueur qui fait trop folder les autres. C’est là qu’on voit l’importance de mettre ces stats en corrélation. WTSD bas + WWSF bas = fold trop (trop weak), mais WTSD bas + WWSF haut = qui fait trop folder (trop aggro).

Le WSD: Effectivement un joueur qui a un WTSD bas aura souvent un WSD haut, mais seulement s’il est classifié weak (càd avec WWSF bas). S’il est classifié aggro (càd avec WWSF haut) il aura au contraire souvent un WSD bas. A noter qu’un joueur très agressif mais aussi très serré, peut tout à fait avoir un WTSD bas, un WWSF haut et un WSD haut, parce que ses ranges PF sont très strongs. La corrélation avec les stats PF est donc importante. Normalement plus un joueur est loose PF et moins il devrait pouvoir se permettre d’avoir des WWSF et WSD élevés. En tout cas plus un joueur est loose PF et plus ces stats peuvent révéler des tendances anormales post-flop. Pour moi le WSD est la stat, parmi ces trois, qui converge le plus lentement car un peu plus dépendante au run.

Le WWSF et le field. Alors j’aimerais rassurer tout ceux qui jouent en petites limites et qui ont des WWSF entre 42 et 45%. Il ne s’agit pas forcément d’un gros leak. En fait, plus encore que les deux autres stats, le WWSF dépend énormément du field joué. En passant imo il s’agit de la plus importante des trois. Je pense qu’elle converge un peu plus vite et qu’elle révèle relativement rapidement des tendances chez les récréatifs loose. Donc selon qu’on joue un field très loose passif ou au contraire très tight aggro, cette stat peut changer même avec le même style de jeu. Le plus important en fait est la moyenne de pots multijoueurs qu’on joue. Plus on jouera de multiway et évidemment plus elle aura tendance à être faible. En NL2 où on joue rarement des pots à moins de 3 joueurs on aura du mal à avoir des WWSF hauts. De plus on se retrouvera souvent à checker notre BB avec des poubelles, se retrouvant dans des pots souvent OOP avec des mains faibles et en multiway, donc qu’on ne gagnera que difficilement très souvent. Nos strat d’overlimp, en particulier en SB impactent aussi notre WWSF.

Harrington, dans « Poker cash 3 Online », avait estimé un WWSF correct à 45, en faisant une moyenne, discutable, entre les pots HU et multiway. D’après d’autres sources, un bon WWSF tournerait autour des 48 pour des limites NL50+. Mes propres analyses et leakfinder me font dire qu’en micro avoir entre 43 et 48 est très bien (si possible au moins 45), selon nos ranges, nos strats, et fields joués. A partir de 50%, en micro, ça me semble trop aggro à cause des nombreux multiway joués.

3 « J'aime »