- 24 mars 2016
- Barth_Gury
- 2996
- 9 Commentaires
David Baazov, le PDG d'Amaya est accusé par l'Autorité des Marchés Financiers de délit d'initié. Cette accusation fait suite à une enquête de plus d'un an, date du rachat de PokerStars par le géant casinotier en ligne canadien. L'intéressé de son côté nie en bloc. Il risque une grosse amende et de la prison.
David Baazov accusé de délit d'initié
L'AMF a rendu hier son verdict suite à son enquête visant le rachat de Rational Group (pokerStars, Full Tilt) par Amaya Gaming en juin 2014. Le gendarme de la bourse a déposé pas moins de 23 chefs d'accusation englobant cette opération, dont 5 à l'encontre du PDG du groupe, David Baazov.
Pour bien comprendre l'affaire, et la provenance des soupçons de l'autorité, il faut revenir plus d'un an en arrière, période où les rumeurs d'acquisition commençaient à circuler.
Les activités d'échange des actions de la société dans les semaines précédant l'acquisition de PokerStars pour 4.9 milliards de dollars avaient alors fortement évolué, à tel point que l'action d'Amaya avait progressé de plus de 200% entre avril et juin 2014 (voir graphique).
N'y voyant pas ici qu'une simple coïncidence, l'AMF a donc mené l'enquête, et sa conclusion est sans appel : Plusieurs entreprises ( Diocles Capital Inc, Sababa Consulting Inc. et 2374879 Ontario Inc..) ainsi que plusieurs hommes d'affaires (dont David Baazov et certains de ses proches comme son ami d'enfance) ont selon elle réalisé des profits substantielles en profitant d'informations privées et privilégiées.
Ces opérations illicites, décrites dans le droit français comme des délits d'initié, seront jugées par le pénal. Et David Baazov, ainsi que les autres accusés, risquent de lourdes amendes, voir même de la prison..
L’intéressé a rapidement nié les accusations qui lui font face :"Bien que je sois déçu par la décision (de l'AMF), je suis très confiant d'être en mesure de prouver mon innocence". Il est également soutenu pour le moment par son groupe "David Baazov bénéficie du soutien total des membres du bureau. [...] Amaya a diligenté une enquête interne sur les faits en question sous le contrôle des membres du bureau et avec le soutien de juristes extérieurs. Cette enquête n'a pas permis d'établir la preuve d'une quelconque violation de la législation canadienne."
Suite à l'annonce du scandale, la cotation des actions canadiennes d'Amaya a été suspendue ce matin.