Vos expériences et progressions en MTT?

Je vais utiliser un terme fort, voire peut être même répréhensible par certains, mais je pense que les MTT sont la plaie du poker. Je m’explique:

1. Les MTT sont le format de jeu dans lequel la chance intervient le plus. Il s’agit :
-de tomber sur les bonnes tables (sans la choisir)
-sur ces tables d’avoir une bonne position relativement aux stacks des autres.
-de faire les bonnes rencontres au niveau des cartes (comprendre toucher des set over set)
-de gagner ses coin flip.
-que tous les éléments indiqués ci-dessus se manifestent préférablement lors d’un MTT à buy-in élevé.

2. C’est le format de jeu provoquant le plus de dépendance :
2.1. Le temps à consacrer au MTT est considérable, et cela de 2 points de vue :
-il faut en jouer beaucoup pour tenter au maximum de battre la variance.
-jouer et aller loin dans un MTT implique d’y consacrer une longue plage horaire et donc de se désocialiser.
2.2. C’est ce format de poker qui provoque le plus de dépendance psychologique :
-la performance du joueur est fortement combinée avec la chance (comme indiqué ci-dessus)
-l’aspect ludique (facteur de dépendance) y est le plus développé. Bcp de joueurs l’expriment : “tout le monde est à égalité, on joue plus pour le plaisir.”
-l’argent est dématérialisé (on joue des jetons)
-Il y a possibilité de gagner un gros gain en ayant misé petit.

3. C’est le format de jeu le plus malsain:
-l’occurence des gains est plus rare que celle des pertes, ce qui implique qu’il y aura plus de moments de déception/tristesse que de joie. Tout ceci favorise, chez le joueur, l’apparition de sentiments de dépression, d’injustice.
-c’est le format de jeu où le niveau des joueurs s’y exprime le moins. Il y a un nivellement maximum de part le jeu principalement préflop et la taille des tapis réduite.

2 points à rajouter:
-A noter que les bons joueurs adeptes de ce format de jeu, sont souvent ceux ayant perfés (gagné un gros gain) rapidement. Ils sont donc dans la recherche continuelle de cette réussite initiale, qui après (souvent) leur échappe.
-Chez les profanes, le poker s’assimile au MTT, d’où la notion de jeu de hasard dans ce jeu. Or on le sait tous, le poker en cashgame est loin d’être un jeu de pur hasard… :wink:

Salut,

effectivement ça part souvent dans tous les sens en MTT. Au début j’ai essayé de jouer comme j’avais lu sur certain site, en suivant à la lettre ce que j’avais lu (la position ect…). Mais vue que c’est un peu du n’importe quoi en début de partie je me suis fait souvent massacrer par des vilains qui chatté leur quinte, leur flush ou autre… N’étant pas super patient ça me gonflé et envoyé tout en l’air la main suivante.
Aujourd’hui, pendant les 4 premiers niveaux je ne joue que les mains premiums AA, KK, AK, QQ (pas tout le temps). ça permet de faire un écrémage sur tous les fous qu’il y a déjà et à toi ça te permet de ne pas tout envoyer en l’air( comme moi lol). Après je commence à élargir mes mains. C’est sûr faut avoir un peu de jeu.
Je ne suis pas un pro mais depuis que je joue de cette façon sur les 10 derniers MTT que j’ai fait j’ai été 7 fois ITM.
A+

Yep Blizzzzz, tu y vas un peu fort.:wink: Mais cela permet de mieux comprendre pourquoi on est plutôt tournois pour les uns, et plutôt cash pour les autres.

La plaie du poker ? Tu n’aimes pas ça , c’est tout. Si je me laissais aller, je pourrais dire la même chose du cash pour ma part. J’ai horreur de ça, je joues donc en tournois, ce que j’adore. Perso, je considère que les tournois Turbos, ainsi que les satellites ne devraient pas exister. Pourtant de nombreux joueurs en raffolent, et certains en font leur domaine de prédilection car ils y excellent.

Pour répondre au 1, je dirais : patience ! Et je précise que si tu gère ton bankroll, pas besoin d’avoir de la chance QUAND on joue un BI élevé. Ca n’arrive pas ça. Tu joues à ton niveau, et quand ça gagne, ça gagne, point. C’est pour cela que je n’aime pas les sats : tu te force à gagner 2 fois en peu de temps, et la 2eme c’est la plus dure à cause des probas (gagner 2 fois de suite) ET du niveau des joueurs que tu croisera en fin de tournois. Et comme tu dis, c’est frustrant.
Mais enfin ??? Soyons logiques : La gestion de bankrol n’est pas seulement là pour t’aider à ne pas re-casher à tout-va, mais elle est là aussi pour t’aider à rester à ta place. C’est à mon avis pour ça que c’est LA notion numero 1 du poker.

En 2 , je t’invites à étudier le parcours de JBT449 sur Fulltilt, et après tu ne me parlera plus de “jouer un max pour contrer la variance”.
De plus, c’est pas un joueur de MTT qui va multitabler 8 à 10 heures par jour… Enfin pas plus d’engagement en temps que sur du cash ou du S&G pour mon cas.
Ces derniers temps, ça a beau se passer pas mal, je joues très peu, même si j’ai le temps. Parce que j’ai pas trop envie, c’est tout. Alors ou est la dépendance ? Sur 4 ans de poker-tournois, j’ai fait 2 ou 3 breaks de 4 mois à un an!
Argent dématérialisé ? Une cave est une cave, là encore -> Gestion de Bankroll. Selon moi, faut dédramatiser-dématérialiser l’argent sur une table pour être à l’aise. Quand tu vois l’argent, il te rappelle l’enjeu, il te rappelle que tu as peur de perdre ton BI -> pas bon pour moi ça, je suis là pour jouer. L’argent je le vois comme tel, uniquement quand je passe en mode “gestion de bankroll”. Vraiment : c’est en partie pour cela que je ne joues pas en cash, j’aime pas “voir” mon pognon sur un tapis vert. (je sais, j’ai qu’à changer la couleur du tapis dans “options” lol)

Et je répond au 3eme point : C’est malsain selon toi uniquement parce qu’on gagne moins souvent, et que la stratégie générale n’est pas la même qu’en cash.
Dépression, injustice ? Au début, oui. Personnellement, j’ai appris à faire rentrer ça dans ma vie, et je le combat. Le poker de tournois m’a justement beaucoup appris sur ma résistance psychologique, et m’a appris à faire quelque chose que je maîtrisais mal dans ma vie de tous les jours : relativiser et positiver. Apprendre à encaisser. Si tu sais encaisser les nombreux bads-beats d’un tournois, tu as un avantage psychologique. Et tu seras d’accord que c’est un avantage si un jour tu te tournes vers le cash-game.
Suivre sa voie en laissant de côté les futilités (bad-beat par des noobs…). Les moustiques salissent ton pare-brise, mais n’empêche pas ta caisse de rouler à 110 ou plus, et d’arriver à la destination que tu t’es fixé!

Les bons joueurs n’ont pas forcément perfés dès le début, non. Mais ils perfent avec régularité. La notion de “long terme” est plus que jamais de rigueur en MTT.
Et oui, ont le sait tous, le hasard ne suffit pas à expliquer le poker, et c’est ce que je pense aussi en tant que joueur de MTT convaincu.

Bref, désolé de ne pas être du tout d’accord avec toi. Je comprends tout à fait ton sentiment, et je comprends que l’on puisse voir les choses comme cela, mais je suis persuadé que c’est lié surtout aux gouts de chacun. On aime pas tous les même sports.
Et on a tous d’excellentes raisons.
Que dis-je, les gouts ? C’est bien plus profond que cela. La culture, l’expérience, la psychologie… Je pense que peu de gens sont capables de se remettre en question au point de pouvoir passer du cash au tournament. Ca doit être long comme boulot. Le mieux serait sans doutes de pratiquer les 2 dès le départ. Car, c’est vrai, l’argent est plus rapide en cash. Mais c’est dommage de rater la gloriole.
Mais bien heureusement, le poker ne se limite pas à ce modeste choix :
Parlons de Lee Watkinson qui cartonne bien en Live dans des Events assez prestigieux, et qui merdouille un max sur Fulltilt (*je m’apperçois à l’instant qu’il vient de gagner 40000 sur 3 TF récentes, le revoilà donc gagnant, mais ca ne lui fait que 4$ de bénef par tournois sur 6600 joués ! Bonne chance pour la suite Lee).
Et inversement, il n’est pas rare de voir un bon joueur de tournois online à une TF de WPT, mais ils sont loin d’être une majorité.
Parlons aussi de ces quelques “cas spéciaux” qui cartonnent à des niveaux assez élevés, et qui sont déstabilisés dans les micro-limites.
L’enjeu, la variante, le terrain, les joueurs, les stratégies… Autant d’éléments qui font du poker un véritable petit monde.

Donc le poker n’est que le reflet de la vie : chacun y trouve son petit bonheur, ou son gros malheur…:stuck_out_tongue: Mais si on ne cherche pas, on peut rater une éventuelle carrière ou provoquer son malheur (je pense à tous ces joueurs qui ne font presque que du NLHE ou ils sont perdants grave, alors qu’il cartonnent en Omaha, mais y jouent très peu, cf OPR). Il faut se trouver, ici plus qu’ailleurs.
D’ailleurs, je sais qu’il faudrait que je fouine du côté de l’Omaha, pour voir si je suis pas en train de rater quelque chose, mais c’est tellement dur d’y consacrer tout mon temps poker… Remues-toi l’fion Robin !

J’avais jamais autant parlé de poker jusqu’ici, excusez mes longueurs. :slight_smile:

edit : Ah j’oubliais, l’environnement est déterminant aussi. J’ai pas de famille à gérer : c’est un gros + pour un joueur de tournois. Car c’est vrai que la gestion du temps n’est pas la même.