Maraver la NL2

[quote=“lacertX, post:838159”]Et finalement je suis tombé dans le piège de la mégalomanie :laugh: : J’essaie de préparer toute une série d’articles avec une structure par étapes. L’idée est de partir du début (la NL2 et même avant avec une introduction présentant l’essence du poker: l’accumulations d’avantages (grandement inspiré d’une des vidéos de Jamaisbluff sur “easy game”: l’isolation) et la valeur des mains), et d’arriver jusqu’en NL20 avec toutes les notions indispensables pour battre les low stakes.[/quote]T’es un ouf :blink: … mais merci pour ça :kiss:
Si tu as besoin de quelqu’un pour te montrer comment faire ton PDF ou un endroit pour l’héberger, dis me le ^^, on se fera un p’tit skype :wink:
J’suis certain que tu fais tout cela sur un logiciel de traitement de texte, faire un PDF et l’updater a mesure de son évolution ne prendrait pas plus de 3s

[quote=“magicfresh, post:838256”]

Encore une question: pourquoi offrir ça quand beaucoup le vendent?[/quote]
Ben pour moi le poker n’est pas un métier mais un loisir.

De plus je me vois pas vendre ce que j’ai moi-même pris à d’autres. Je n’ai rien inventé, mais seulement regroupé et présenté de manière différente des choses que j’ai apprises à travers des vidéos et des ebooks. Ça serait déplacé de revendre des notions inspirées de easy game ou du poker apprivoisé par exemple juste parce que je les présente différemment et y rajoute ma touche personnelle tirée de ma propre expérience.

Et puis PA est un lieu d’échanges où chacun donne et prend selon ses possibilités et ses envies.

Je rajoute aussi que tout le travail fourni me rapporte aussi beaucoup. Il me permet de travailler et d’étudier le jeu. Ce qui finalement améliore mon jeu.

[quote=“lacertX, post:838762”]De plus je me vois pas vendre ce que j’ai moi-même pris à d’autres. Je n’ai rien inventé, mais seulement regroupé et présenté de manière différente des choses que j’ai appris à travers des vidéos et des ebooks. Ça serait déplacé de revendre des notions inspirées de easy game ou du poker apprivoisé par exemple juste parce que je les présente différemment et y rajoute juste ma touche personnelle tirée de ma propre expérience.[/quote] Bah des gars comme Elky ont bien moins de remors parce que ses “Kill Elky 1,2 et 3” ce n’est rien d’autre que ça ^^

Mais merci encore pour tout ça l’ami, j’ai fait une session skype avec Thorgal ce matin et plusieurs fois il ma répété qu’il s’appuyait sur tes ranges d’open , cela te montre que tout ton travail est utile à la communauté ce que l’on ne souligne pas assez souvent

[quote=“Mathoune, post:838769”]
Mais merci encore pour tout ça l’ami, j’ai fait une session skype avec Thorgal ce matin et plusieurs fois il ma répété qu’il s’appuyait sur tes ranges d’open , cela te montre que tout ton travail est utile à la communauté ce que l’on ne souligne pas assez souvent [/quote]

Je confirme, tu fais un boulot d’enfer !

Bonjour Lacert@x,

Est ce qu’il est possible que tu me transmette le fichier de paramétrage du HUD présenté dans ce thread.
Sinon, une question concernant le paramétrage du HUD, je ne trouve pas comment ajouter la stat TOTAL AF.

Merci d’avance,

vas-y sboss59 skype si tu veux, j’ai un moment on pourrait en profiter pour calibrer ton HUD :wink:

Merci lacert, tu est un dieu !!! Je vais essayer daprendre sa par coeur, encore merci enormement !!!

super taf, merci.

je me suis fait un ebook pour pouvoir le lire sur kindle et franchement c’est top.

Voici la dernière partie sur le jeu post-flop. En me relisant je me rend compte que je me répète assez souvent, j’essayerai donc de retravailler cette partie pour la simplifier un peu.

[quote][center]2) Les différentes situations post flop.[/center]

Je vais maintenant essayer de détailler les situations les plus courantes et la façon de les aborder. Quand j’écrirai attaquant et défenseur, je ne parlerai pas forcément du relanceur PF: Si vous faites face à un donk bet, je considère que vous passez dans la catégorie “défenseur”.

>> Attaquant.

Il s’agit de la partie la plus importante car vous serez la plupart du temps l’attaquant PF. Donc savoir quand CBet et quand ne pas CBet et élaborer un plan de jeu pour les streets suivantes selon comment réagit Vilain, son profil, et l’évolution du tableau, est ce que vous devez en priorité travailler dans le jeu post-flop.

> Le CBet.

Dans le paragraphe précédent sur la façon d’appréhender les flops selon leur texture, je vous ai déjà donné des conseils sur la pertinance du CBet. Je vais re-donner à peu près les mêmes conseils en les présentant un peu différemment.

En value: CBet presque toujours. Au turn et encore plus à la river respectez le théorème de Baluga et foldez si on vous raise, sauf au turn si Vilain est short stack. Considerez qu’un raise à la river après un trois barrel n’est jamais un bluff.

  • Avec des mains fortes à très fortes on ne va pas slowplayer et toujours CBet et miser encore turn et river, en sizant cher. Une main forte à très forte sur un flop dry est au minimum une top pair good kicker (TPGK) contre un récréatif et une top pair top kicker (TPTK) assez haute (J+) contre un reg. Plus le flop sera connecté plus la valeur de la main devra être haute pour être considérée comme forte. De même plus le range de Vilain est serré (contre un reg quand on a ouvert UTG par exemple) plus la valeur de la main devra être haute pour être considérée comme forte.

  • Avec des mains faites moyennement fortes, comme des top pair kicker moyen (TPMK), on va les jouer un peu différemment selon Vilain et la texture du flop:

-> vs récréatifs passifs: toujours CBet et 2 barrel s’il y a des draws possibles, même s’il ne s’agit que de gutshot. Plus Vilain sera loose plus nous pourrons envisager un petit bet river (voir " Le bet river (en value)"). Si le flop est très sec et que nous ne pensons pas tirer plus de deux streets de value on va CBet puis check behind (c/b) au turn et miser river. Soyez prudent si Vilain reprend le lead (donk bet ou bet river si on a checké au turn) et ne suivez pas de grosses mises.

-> vs regs ou récréatifs agressifs. On va un peu plus pot control contre les regs (on n’a pas trois streets de value mais seulement une ou deux, c’est à dire qu’ils ne nous payeront pas avec moins bien plus de une ou deux mises). Et plus bluff induce (provoquer un bluff chez Vilain) contre les récréatifs agressifs (contre les regs agressifs c’est un peu plus chaud car leurs ranges sont plus serrés). On va donc check à un moment ou un autre. Le mieux est souvent de c/b au turn avec pour plan de call un bet river, mais on peu aussi c/b dès le flop pour call turn et river ou seulement turn et folder river si on sait que Vilain n’envoie pas plus d’un tir en bluff (en particulier contre les regs contre qui on voulait surtout pot control). Si nous sommes OOP le pot control est plus difficile et il devient inconfortable de passer en c/c sur trois streets. Vous devrez alors vous demandez si vous avez plus de value à miser (donc que Vilain peut suivre avec moins bien) ou à checker (donc que Vilain peut miser avec moins bien). Si Vilain ne peut ni miser en value avec moins bien ni suffisamment bluffer vous devez check/fold (c/f).

  • Avec des mains faites moyennes, s’il y a de la “protection” à faire (mains fragiles) on va plus souvent bet, sinon on check (voir le paragraphe “Quand check/call (c/c)?”). Les mains fragiles sont des mains qui peuvent facilement être contrefaites d’ici la river, c’est à dire perdre leur valeur, par exemple des top pair ou des 2nd pair assez basses comme Q8 sur 862 ou sur K82. L’idée à retenir avec les mains faites moyennes c’est que ce sont des mains avec lesquelles nous ne pouvons miser ni en value ni en bluff, il faut donc se demander si on peut ou non miser pour capitaliser la dead money et empêcher Vilain de réaliser gratuitement son équité (voir le paragraphe “Les bonnes raisons de miser”). S’il n’y a pas de “protection” à faire (situations WA/WB) on va check et aviser selon les actions de Vilain et jouer comme décrit dans le paragraphe précédent ("vs regs ou récréatifs agressifs).

  • Avec des mains faibles: Soit nous misons pour voler l’équité de Vilain (capitalisation de la dead money) sur les flops secs et contre les joueurs pas trop collants (plus de 40% de fold to CBet), soit nous essayons d’aller à l’abattage pour le moins cher possible et checkons sur les flops ayant plus touché le range de Vilain. Voici deux exemples de flops légèrement différents pour comprendre quand pot control pour essayer d’aller à l’abattage pour le moins cher possible et quand bet pour voler l’équité de Vilain, nous avons 66:

-> Sur QJ4s (“s” pour “suited”, c’est à dire avec deux cartes de la même couleur offrant un FD possible): Vilain a plus souvent hit et même les draws ont une grosse équité contre nous (Ah5h a 47% et A8s est favori à 55%!). Nous ferons trop rarement folder l’équité de Vilain et allons c/f.

-> Sur J42r (“r” pour “rainbow”, c’est à dire avec trois cartes de couleurs différentes): Vilain a moins souvent hit et aura plus souvent des over-cards à notre paire qu’il est intéressant de faire folder. Le bet pour capitaliser la dead money est bien meilleur.

Cependant, de manière générale, ne transformez pas votre SV en bluff en NL2 et ne misez que si vous voulez et pouvez faire abandonner l’équité de Vilain. Par exemple sur un flop sec qui touche peu le range de Vilain avec une under pair (paire en dessous du tableau), comme dans l’exemple précédent:

-> Si Vilain a plus de 40% de fold to CBet, vous allez CBet 1/2 à 2/3 pot pour récolter la dead money et l’empêcher de réaliser son équité (on lui fait folder ses 25% d’équité par exemple s’il a deux over-cards à notre paire). S’il paye on va généralement GU ensuite.

-> Si Vilain a moins de 40% de fold to CBet, vous n’allez pas CBet et tentez d’aller au SD (showdown, c’est à dire à l’abattage) gratuitement, surtout s’il est passif. On ne mise pas parce qu’on ne fera pas assez souvent folder l’équité de Vilain. On pourrait se dire qu’on bet en value, mais s’il call on ne saura pas se situer et on commencera à se retrouver dans un spot compliqué.

Les low pairs, comme ##As##5s sur ##Js##7c##5d, pourront être jouées soit comme de la SV faible, donc comme dans les exemples précédents, soit comme des mains à tirage en considérant que nous n’avons pas suffisamment de showdown value et en les jouant en semi-bluff.

  • En bluff ou pour capitaliser la dead money: CBet uniquement sur flop sec ou semi sec (pas plus d’un seul draw possible) sauf contre vilain 60%+ de “fold to CB”. Uniquement en HU. 2 barrels sur scary card si vilain n’est pas trop CS (WTSD>30%). Jamais de 3 barrel bluff. Nous allons CBet nos draws. Au turn si on miss on prend la carte gratuite IP et on 2 barrel OOP si on a 8 outs+ sauf si nous pensons n’avoir absolument aucune FE (dans ce cas-là c/f ou c/c si cotes OK).

Les flops drawy seront moins souvent CBet et le seront plus cher avec un range plus polarisé. Nous miserons cher et rarement. Nous blufferons peu puisque les Vilains auront souvent hit ces flops, et nous le ferons toujours en semi-bluff avec de l’équité. Les flops dry seront plus souvent bet et le seront moins cher avec un range à la fois plus mergé et avec plus de bluffs: nous miserons peu cher et souvent puisque les Vilains auront beaucoup moins souvent touché ces flops.

Sur les flops avec deux broadways plutôt basses (type QJx QTx et JTx) vous n’allez CBet qu’en value ou en semi-bluff, surtout si la troisième carte a moins de trois gaps avec les autres. Ces flops percutent bien les ranges de défense et vous aurez peu de cartes à 2 barrel au turn (les montantes font rentrer des DP (double pair) ou des str8 (straights ou suites) chez Vilains. Et si Vilain n’a pas percuté ce flop vous pourrez éventuellement le faire passer plus tard (voir le paragraphe concernant le delayed CBet en bluff). Vous allez donc check/fold (c/f) ou check back (c/b) vos airs et vos SV (showdown value) faibles (3rd pair) et c/c vos SV moyennes (2nd pair). Contre des joueurs looses et passifs vous pourrez étendre vos CBets en value aux TPWK et 2nd pair good kicker.

  • Pourquoi jouer nos draws agressivement?

Parce que nous n’avons pas de showdown value (SV) et donc aucune chance de gagner le coup si nous n’améliorons pas. Et la plupart du temps nous n’améliorons pas. C’est d’ailleurs un peu la définition des mains à faible équité mais bonne jouabilité: elles hit souvent un draw mais elles réalisent finalement peu leur équité. Il faut bien comprendre que quand on mise un draw on est en bluff. Ou plutôt en semi-bluff. La différence entre un bluff et un semi-bluff, c’est que dans le deuxième cas si le bluff ne passe pas on a une “porte de secours” avec la possibilité de toucher notre draw.

Quand les jouer passivement?

Comme tout bluff il nous faut de la FE. Si nous n’en avons pas il ne faut pas bluffer. Mais l’avantage avec les draws c’est qu’ils nécessitent moins de FE qu’avec les bluffs purs parceque la profitabilité de notre move est un calculée sur notre FE + notre équité. Plus on a d’équité moins on a besoin de FE, et plus on a de FE moins on a besoin d’équité pour bluffer. Il sera rare qu’en étant l’attaquant vous ne profitiez pas de l’initiative pour jouer vos draws agressivement. Vous les jouerez donc passivement essentiellement lorsque vous serez le défenseur (voir le paragraphe “Les draws en défense”) et parfois en multiway (voir le paragraphe “Quand check/call”).

  • Quand check/call (c/c)?

-> Quand on a une main assez bonne mais qu’on ne peut pas se faire payer par moins bien et qu’il est inutile de tenter de capitaliser la dead money (situations WA/WB).

-> Avec des draws corrects mais avec aucune FE, on peut éventuellement c/c si les cotes sont bonnes. Ce sera surtout le cas dans des multiways sur des flops qui ont bien percutés les ranges de défense. Nous abandonnerons généralement nos draws au turn si nous n’avons pas amélioré sauf sur un petit bet qui nous donne une cote directe.

-> Draw + SV (showdown value, ou valeur à l’abattage), flush draw plus paire moyenne par exemple: Bonnes mains à check back (c/b) ou à check/call (c/c) quelque soit la street. Sauf pour des mains qui tirent vers les nuts, il est alors plus intéressant de faire gonfler le pot, surtout si on peut supporter un raise.

-> Avec des mains de valeur moyennes (TPWK et second pair par exemple, mais à adapter selon Vilain et la texture du tableau), on va souvent check puisqu’on value peu de mains et il est inutile de bluffer. Si la main est fragile on va plus souvent CBet pour empêcher Vilain de réaliser son équité. Exemple: 98 sur 972 on va CBet puisque Vilain a souvent une équité correcte (avec deux over-cards il a 25%) et donc notre main est fragile. Mais avec AT sur QT2 on préférera le check, Vilain a moins de chances de nous “rattraper”. Contre certains profils CS sur certains types de flops, on pourra quand même CBet des mains moyennes si on peut se faire payer par des draws (attention il ne faut pas que Vilain raise ses draws) ou des paires moins bonnes. Dans ce cas-là on va essayer de prendre une ou deux streets de value (flop ou flop + turn). Si on check au flop on décalera nos value bets aux streets suivantes (voir le paragraphe “Le delayed CBet”). Tous les conseils que je donne ici sont aussi valables dans d’autres circonstances comme dans les pots limpés. Cependant, OOP vous pouvez quand même CBet vos mains moyennes même si vous n’avez que peu de value à prendre, afin de vous “faciliter la vie” et de ne pas vous mettre dans des spots compliqués à gérer.

> Le delayed CBet.

Au lieu de CBet au flop vous avez décidé de check. Votre adversaire check aussi et la parole vous revient à la turn, vous pouvez alors effectuer un “delayed CBet”. Quatre cas:

  • Air: Vous aviez décidé de GU au flop mais votre adversaire ne semble pas intéressé pas le pot. Vous pouvez alors commencer un bluff sur une blank ou sur une carte qui améliore votre range. Par exemple sur un tableau ##Qh##Jh##7s, au flop vous n’avez pas CBet puisqu’il frappe bien un range de défense (flop connecté), mais sur une blank au turn vous pouvez débuter un bluff pour faire passer une partie du range de Vilain (des petites PP ou des “airs” qui vous battent comme des hauteurs AS ou King) en représentant bien une top pair avec kicker faible (TPWK) ou une seconde paire que vous jouerez exactement de la même façon. Si vous décidez de delayed CBet en bluff il faudra très souvent aussi miser la river avec un sizing dissuasif. Faites environ 2/3 à 3/4 pot turn et river. De même sur un tableau ##9s##8s##2h##Kc vous pouvez miser sur le K (vous joueriez un Kx de cette façon).

  • Faible SV: Le but est d’aller à l’abattage pour le moins cher possible, on continue donc de checker. Faire folder l’équité de Vilain est généralement moins intéressant au turn qu’au flop. Parfois vous pourrez cependant transformer vos SV faibles en bluff si vous pensez faire folder des mains meilleures que la votre et jouerez comme décrit dans le paragraphe précédent.

  • Moyenne SV: Selon la force de notre main et le profil de Vilain nous allons décider de value une ou deux streets. Soit nous misons turn et river (comme nous le ferions avec nos bluffs), soit nous checkons au turn pour miser seulement river pour représenter un “arrachage” (move que nous ferons en réalité assez rarement).

Dans les pots multiway il sera parfois possible de miser au turn pour faire folder l’équité des Vilains quand nous avons l’information que notre main est souvent la meilleure. Par exemple avec ##9s##9c sur ##Ks##8c##2h##7d en 3 way (trois joueurs). Tout le monde a checké flop et turn, et il est probable que personne n’a de K. Il peut être intéressant de miser et faire folder par exemple AQo et JTs chez les Vilains et leur faire abandonner leur 23% d’équité cumulé. Et de temps en temps vous vous ferez même payer par un 8 ou une PP qui ne vous croit pas. Cette situation se retrouvera aussi lorsque vous êtes défenseur et vous pourez jouer de la même façon. Sachez cependant que le bet est marginal et vous pouvez aussi tenter d’aller à l’abattage gratuitement, les équités cumulés des Vilains restant souvent assez basses et parfois vous aurez la mauvaise surprise de voir un K slowplayé en face.

  • Grosse SV slowplayée au flop: Normalement pas de slowplay en NL2, mais parfois nous écrasons tellement le flop qu’il est difficile de faire autre chose. Donc soit la turn peut améliorer le range de Vilain et il faut commencer à value, soit c’est une blank et nous continuons à slowplayer, mais il faudra miser à la river, sauf OOP si nous savons que Vilain va toujours tenter un “arrachage” (move apprécié des joueurs récréatifs).

> Le 2 barrel.

  • En value. Plus Vilain est CS plus nous étendrons notre range de 2 barrel. Revoyez la section sur les raisons de miser. Vous allez normalement essayer de pot control (contrôler la taille du pot) avec vos mains moyennes et allez checker; et continuer à miser avec vos meilleures mains.

  • En bluff. Si vous aviez misé au flop en bluff ou pour capitaliser la dead money vous devez décider si vous continuez votre action ou si vous décidez de GU.

-> Avec de bons draws, 8 outs et plus ou gutshot et over-cards, vous allez généralement 2 barrel OOP et fold sur un raise si vous n’avez pas les cotes pour call (attention à bien calculer vos outs, en particulier ne pas compter des outs qui ne vous donneraient pas la main gagnante). IP vous allez c/b sauf si vous avez beaucoup de FE (carte scary pour votre adversaire) ou beaucoup d’équité (très gros draws).

-> Avec des draws plus faibles, comme des gutshots, vous allez GU sur des blanks (cartes qui ne changent rien au tableau, comme une doublette ou une carte basse qui ne connecte pas le board), et 2 barrel sur une carte scary (généralement une carte montante). Pour les cartes qui sont connectées au flop, c’est plus délicat car il faut estimer si elles améliorent le range de Vilain ou non. Le meilleur conseil que je peux vous donner c’est que quand vous êtes dans cette situation taggez la main et faites des tests d’équité pendant votre review de session. Vous verrez ainsi quel type de cartes arrange quel range.

-> Avec “air” (c’est à dire sans aucune équité) je vous donnerais les mêmes conseils que dans l’alinéa précédent.

-> Avec vos petites over-pairs au flop, comme 88 sur 732, vous allez 2 barrel sur une carte assez basse, y compris sur une over-card au turn comme un T, pour souvent check la river. Sur une montante plus haute vous suivrez les conseils donnés pour les jeux moyens, ce sera donc soit un c/c (ou c/b IP), soit un c/f. Miser n’accomplirait pas grand chose, vous transformeriez votre main en bluff en ayant peu de chance de faire folder mieux. Voir aussi l’alinéa suivant.

-> Que faire avec une top pair flopée sur une montante au turn? Tout dépend de la force de notre top pair et de la façon dont la carte du turn impacte le range de Vilain. Par exemple avec ##Tc##9c sur ##9s##6s##2c et ##As au turn, nous serons très prudent et devrons souvent GU. Vilain aura soit un FD qui aura hit, soit un 9 meilleur, voir une PP au dessus du 9, et parfois même un floating avec Ax. Ses SV (showdown value) moins bonnes que notre main seront normalement check. Mais avec des top pairs flopées plus solides nous pourrons en général soit c/c, soit 2 barrel en value avec un sizing assez petit (1/2 pot à 60% du pot) selon le profil de Vilain. S’il bet encore à la river nous aurons une décision à prendre selon son sizing, son profil et la texture du tableau. Si Vilain bet cher, est passif et que le board est peu propice au bluff, nous folderons. Mais sur des petits bets, face aux joueurs agressifs et avec des miss draws au tableau, nous pourrons envisager de c/c encore river. Si Vilain check lui aussi au turn, sauf si la river est encore une over-card à notre paire, nous pourrons placer un value bet relativement thin, entre 1/2 et 3/4 pot selon notre adversaire et la force de notre main (tenir compte de la hauteur de notre paire et de celle de notre kicker).

Pour le 3 barrel, prenez les conseils que je donne dans le paragraphe sur le bet river. Évitez en NL2 le 3 barrel bluff, move à haute variance inutile au début. Vous ne saurez pas forcément quelles cartes barreller et de toute façon en nano limites il est plus rentable d’être déséquilibrer vers les value bets dans ce genre de situation.

> Value TPGK sur combien de streets?

Il est très difficile de donner une réponse générale à cette question. Voici les éléments à prendre en compte:

  • Ranges adverses:

-> Tight (nit ou reg call vs hero en EP). Pas plus de 2 barrel en général. Nous ne voulons pas que le pot grossisse trop.

-> Semi-loose (reg call vs hero en LP ou certains récréatifs). Deux à trois barrel, mais on évitera que le pots ne grossisse démesurément.

-> Loose (récréatif loose). Trois barrel assez facile. Beaucoup de value à faire, mais rester prudent si le board évolue à notre désavantage ou si Vilain devient agressif.

  • Texture du tableau:

Pensez toujours à réévaluer la situation à chaque street et ne restez pas focalisé sur la force de votre main au flop.

Par exemple: ##Ah##Js sur ##As##9d##2s##Kh##Ts. Ici notre main est devenue faible à la river et ne méritera pas de 3 barrel.

  • Nombre de Vilains:

En multiway on jouera comme face à un range strong si c’est un reg qui nous paye ou si on est payé par plusieurs joueurs. Si un draw rentre ou qu’une carte tombe qui donne des DP probables aux Vilains on n’hésitera pas à GU au turn.

>> Défenseur.

Vous serez normalement beaucoup moins souvent le défenseur que l’attaquant. Cependant cette situation est un peu plus difficile à gérer puisqu’on n’a pas l’initiative et que finalement on a la plupart du temps raté le flop. Il est plus difficile de bluffer mais si on ne joue que ses cartes on risque de perdre pas mal d’argent. Cependant comme je vous conseille des ranges de défense PF solides vous pourrez suffisamment résister sans avoir à très souvent bluffer, et vos bluffs seront en général plutôt low variance comme des raises CBet et des floatings, les deux avec équité. En réalité les situations les plus difficiles seront de savoir jusqu’où continuer avec des jeux moyens à assez forts lorsque votre adversaire continue son agression. Prêtez une attention particulière aux sizings de votre adversaire et à l’évolution du tableau.

Je vais ici surtout parler des draws en défense. Pour les mains faites je vous ai déjà rapidement donné des pistes pour savoir comment les jouer dans la section “Ranges et stratégies de jeu face à un open-raise”, ainsi que dans les sections précédentes du jeu post flop. L’essentiel sera d’estimer les ranges adverses selon le profil de Vilain (et sa position surtout s’il s’agit d’un reg), de ses actions et de la texture du tableau, et d’essayer d’arriver à une taille du pot qui corresponde à votre équité face à ce range. En gros plus votre équité est grande plus vous voulez un gros pot.

On va avoir un shéma de base qui pourrait ressembler à ça:

  • Call 1 barrel avec 2nd pair ou paire intermédiaire et mieux.

  • Call 2 barrel avec top pair et mieux.

  • Call 3 barrel avec top pair bon kicker à double pair selon les sizings et la texture du tableau.

Il ne s’agit donc que d’un schéma très incertain qui ne vaut pas grand chose et à adapter à chaque situation. Par exemple avec TPGK, vous êtes près à call 3 barrel contre un joueur loose très agressif (bluff beaucoup ou overplay des top pair faibles), mais pas contre un NIT qui open UTG. De la même façon une double pair ou même un brelan ne valent plus grand chose sur un tableau avec quatre cartes consécutives ou de la même couleur. Ce que vous devez toujours garder en tête c’est “qu’est-ce que je bas, qui est dans le range de Vilain et qu’il aurait joué comme ça?” Si vous ne battez plus grand chose il faut folder.

Avant de parler des draws, voici trois petits conseils rapides:

-> Plus le range de Vilain est loose, plus on va call loose et raise en bluff. Par exemple en 3 way+ pot (trois joueurs au flop ou plus) foldez tout ce qui est moins bien que TPGK et ne payez 3 barrels qu’avec TPTK+ (et souvent mieux contre un reg). Contre un NIT ou un joueur relativement passif (AF<2.5) ne payez qu’avec mieux qu’une paire, voir DP.

-> Très peu de donk bet en head’s up (HU), seulement avec de gros jeux quand Vilain va soit trop souvent c/b, soit souvent nous raise. Le cas le plus courant sera avec un récréatif passif dans le coup.

-> Le raise CBet avec de gros jeux? Toujours sur flop drawy pour faire payer les tirages mais aussi pour éviter que si une carte “bloquante” ne tombe elle ne tue l’action. C’est à dire qu’une carte qui puisse effrayer votre adversaire ou vous, ne vous empêche de prendre plus de value les streets suivantes, en général une carte qui complète un draw. Sinon seulement si OOP et contre un range strong (tenir compte des sizing tells, des positions et du profil de Vilain). Sinon on just call pour garder ses bluffs et ses mains moyennes. Pour les streets suivantes on va garder à peu près les mêmes conseils: IP au turn on ne raise que si le tableau commence à présenter des draws afin de garder les bluffs et les mains moyennes de Vilain. OOP on va plus souvent raise même sur les tableaux assez secs pour éviter un c/b de Vilain à la river. River, IP comme OOP on va évidemment raise (assez souvent à tapis après un 3 barrel) nos gros jeux.

> Les draws en défense (les over-cards, ou OC, sont souvent considérées comme des draws même si elles ne tirent pas vers de gros jeux):

Avec les ranges que je vous ai proposés qui comportent peu de suited connectors en défense vous vous retrouverez assez peu souvent dans cette situation. Je vous rappelle les raisons pour lesquelles je vous déconseille de jouer les SC en défense: ces mains sont assez difficiles à jouer sans l’initiative (en plus vous êtes débutants) et le rake affreusement élevé des micro limites rend certaines mains légèrement EV+ en mains EV-. Cependant comme vous jouerez des broadways suited et que parfois vous compléterez en BB avec de bonnes cotes, il vous arrivera de temps en temps de jouer des draws en défense. La première chose à savoir quand on joue les draws en défense, c’est qu’il ne faut pas call un bet de Vilain (et encore moins plusieurs bets) avec pour seul plan de toucher sauf dans deux cas précis:

-> Nous avons les cotes directes. Vilain bet peu cher ou nous sommes en multiway. Lorsque nous avons les cotes directes nous ne commettons jamais d’erreur à call, ça ne nous fera pas perdre d’argent sur le long terme. Ce n’est pas forcément le meilleur choix mais il n’est pas mauvais.

-> Nous avons d’excellentes cotes indirectes. Le range de Vilain est strong et nous pensons lui prendre beaucoup si nous touchons. Il faudra cependant généralement abandonner au turn si notre draw ne rentre pas, les cotes deviennent beaucoup moins bonnes sur une seule street. Ou alors nous sommes en multiway et nous avons plus de chances de prendre le tapis d’un Vilain, en particulier s’il y a des joueurs récréatifs dans le coup (pensez à regarder la taille de leurs stacks pour estimer vos cotes explicites). Dans tous les cas il faut avoir conscience que les cotes indirectes sont nettement meilleures IP que OOP.

Dans les autres cas il faudra avoir un plan de rechange si nous ne touchons pas. En général ce sera pour bluffer au turn si Vilain montre de la faiblesse (stratégie de floating), ou à la river si nous sommes OOP (floating inversé, plus difficile à maîtriser puisqu’il faut bien connaître Vilain pour l’appliquer). La stratégie de raise CBet est applicable dans certains cas, surtout OOP. Raise un 2 barrel au turn est aussi possible, mais il s’agit d’une stratégie plus high variance et je vous conseille d’attendre d’avoir plus d’expérience pour la tester. Je vais maintenant parler des différents types de draws et des stratégies applicables avec:

  • Gros draws (combo-draws et parfois paire + draw et nuts FD):

-> Soit stack off au flop parce que notre équité est très forte, soit call si vous n’êtes pas content de stack off contre un range trop strong, de toute façon on a presque toujours la cote pour payer. Si on raise le CBet de Vilain, on bet turn OOP, pour call un raise seulement si on a les cotes, ce qui ne sera souvent pas le cas en cas de raise à tapis d’un joueur full stack (pensez à faire des tests d’équité post-session pour vérifier les cotes), ou on c/b IP (carte gratuite). Si on call au flop et qu’on miss au turn, on pourra souvent call un 2 barrel sauf si celui-ci est très gros et qu’on est OOP.

Les pair + draw, selon la force de la paire et son équité face au range de Vilain, peuvent être jouées soit comme un combo-draw soit comme un draw avec SV (voir plus bas). Les nuts FD, dans notre stratégie low variance, seront eux plus souvent joués comme des draws moyens, surtout au turn si on n’a pas hit, il est assez rare en NL2 que les jouer hyper agressivement soit la meilleure chose à faire.

  • Draws moyens (FD, OESD):

-> Call au flop et on avise turn selon le plan choisi. Si on hit turn on stack off, surtout si on est OOP, si on est IP on peut encore slowplayer s’il ne risque pas de tomber de cartes bloquantes à la river. Si on miss, soit Vilain check et on bet (2/3 pot environ) en semi-bluff (stratégie de floating), soit il mise et on fold OOP sauf tout petit sizing qui donnent une cote directe), IP on peut call si son sizing est faible (1/2 pot ou moins) grâce aux cotes implicites, et seulement si vous pensez en avoir. En général si on miss on va GU nos draws moyens au turn sauf si Vilain nous donne des cotes intéressantes.

-> On peut aussi raise, surtout OOP, nos low FD puisque leur équité est plus faible que par exemple des FD + over-cards (en plus Vilain va souvent barrel en bluff sur nos outs), et que nous folderons plus facilement sur un re-raise. De plus ces mains ont moins de cotes implicites que les OESD. Il est souvent bien de call sur des flops que Vilain pourra peu barrel en bluff (Axx ou Kxx) et de raise sur des flops qu’il pourra d’une part barrel en bluff et d’autre part qu’il aura peu percuté (comme des medium et low flops connectés). Nous jouerons donc nos low FD un peu comme le groupe suivant.

  • Draws faibles (gutshots, over-cards + backdoors, etc…). 4 à 6 outs. On peut rajouter certains draws avec plus d’outs mais avec très peu de cotes implicites ou des reverses odds, comme des OESD à une carte (9x sur QJT), des OESD par le bas (87 sur KT9), ou des low FD.

-> IP: On prendra en compte le profil de Vilain et la texture du flop, est-ce qu’il CBet beaucoup? Est-ce qu’il 2 barrel souvent? Etc… Soit on raise son CBet si bonne FE (Vilain CBet et 2 barrel beaucoup, et flop type low et pairé par exemple), soit call (floating) pour bluff au turn si Vilain check (Vilain CBet beaucoup mais 2 barrel peu, flop type hauteur As ou King). Si on raise et que Vilain call on ne bet turn que si on pense avoir suffisamment de FE.

-> OOP: Raise si bonne FE (comme pour IP). Parfois, mais plus rarement que IP, on peut call (floating inversé) si on pense que Vilain va souvent check au turn et folder si on bet river, par exemple sur un flop que Vilain va souvent CBet puis GU s’il n’a rien (flop Axx ou Kxx). Si on raise et que Vilain call on ne bet turn que si on pense avoir suffisamment de FE. Contre un range fort on va folder.

-> Les over-cards solides avec hauteurs As qui donnent en plus un peu de showdown value (AJ+) peuvent être considérées comme des draws assez faibles (6 outs) et jouées tel quel. Elles ont l’avantage que Vilain si c’est un reg va souvent barrel nos outs. Par exemple avec AQ sur 945r, on call le CBet et un As ou une Q tombe au turn, Vilain va 2 barrel ses airs sur ce qui peut être une scary card pour nous. Il va aussi barrel ses airs du flop qui viennent de toucher et que nous dominons (AJ sur un A ou KQ sur une Q par exemple). Avec des over-cards sans As soyez un peu plus sélectif puisque votre SV est plus faible et essayez d’avoir en plus des backdoors.

  • Draws avec SV. Je parle ici surtout des SV moyennes à faibles, comme des 2nP. Les bonnes SV, comme des top pair, seront en général jouées plus agressivement puisque nous avons une bonne main faite qui mérite de prendre de la value.

Ce sont souvent des mains qu’on va jouer assez passivement, bonnes pour c/c au moins au flop. Si Vilain check on va aussi check, il est inutile de bluffer et on va essayer d’aller à l’abattage. Mais si on tire vers les nuts il est plus souvent intéressant de miser pour faire grossir le pot. A noter que ce type de mains sera souvent joué de la même manière en étant attaquant PF ou défenseur.

Par exemple, IP après un check de Vilain sur ##Ks##Jc##3s on va bet avec ##9s##8s (pas de SV), on va check avec ##Js##Ts (SV correcte), et on va bet avec ##As##Js (pour faire grossir le pot si on hit les nuts).

  • Situations particulières:

-> vs regs-NIT, surtout sur un open en EP, et récréatifs CS: jouez passivement au flop (pas de raise CBet). Suivez si vous avez au moins 8 outs. Au turn, GU si vous n’avez pas touché (sauf avec 12 outs+ ou si sizing qui vous offre la cote directe ou presque) et stack-off si vous avez touché.

-> En multiway: Vous aurez de meilleures cotes pour call, jouez vos bons draws passivement, surtout s’il y a des fishs dans le coup, et abandonnez vos draws faibles.

Petite récap:

-> Raise si FE et hors cotes.
-> Raise ou call si FE et avec cotes (directe et/ou implicite).
-> Call sans FE mais avec cotes (directe et/ou implicite).
-> Fold sans FE ni cotes.

NB:

-> Les cotes sont meilleures IP parce qu’on peut plus facilement extraire de value si on hit.

-> Quand vous comptez vos outs, pensez à compter que vos outs “cleans”, c’est à dire ceux qui qui vous offrent assurément la meillleure main: ne compter pas ceux qui vous amélioreraient mais qui pourraient donner un meilleur jeu à votre adversaire, comme une carte qui compléterait une flush quand vous cherchez quinte ou qui donnerais une quinte supérieure à Vilain.

>> Faire face à un donk bet.

Comme cette situation est assez particulière puisqu’on perd l’initiative je l’ai séparée de la partie “Attaquant”.

> Le donk bet de Vilain au flop.

Je parlerai d’abord du cas où Vilain est un joueur récréatif qui donk bet à un montant “normal” (je parle du donk bet à 1bb un peu plus bas).

En NL2 beaucoup de joueurs (y compris des regs) misent dès qu’ils ont quelque chose. Ils ne réfléchissent pas plus loin: “j’ai une paire, je veux value, je bet”. Aux limites supérieures le donk bet n’aura pas la même signification et sera appréhendé de façon un peu différente, mais pour l’instant si vous n’avez rien et pas d’informations précise sur Vilain, dites-vous que vous avez économisé un CBet et foldez.

Cependant, si elle est fiable, utilisez la stat “Donk Bet Flop” pour évaluer le range de Vilain. Certains joueurs récréatifs agressifs en abusent et d’autres ne donk bet que s’ils ont hit. Sachez qu’on touche une paire au flop environ une fois sur trois et on a un petit quelque chose, gutshot ou mieux, une fois sur deux sur un flop drawy.

  • Par défaut estimez qu’un Vilain récréatif qui donk bet peu (20% ou moins) aura souvent TP+ (on part du principe qu’il joue ses cartes), donc ne restez dans le coup qu’avec TP+ et soyez méfiant les streets suivantes (restez très attentif aux sizings et essayez d’évaluer si votre kicker est bon). Si vous avez un gros jeu, raisez sur les flops drawy et suivez sur les flops secs comme vous le feriez face à un CBet. Jouez vos draws passivement tant que vous avez les cotes, vous avez à priori peu de FE.

  • Si Vilain donk bet moyennement (20-55% environ) il aura certainement toutes les paires et tous les draws possibles. Ayez conscience que vous avez peu de FE immédiate puis Vilain ne lâchera rien tout de suite. Évitez donc les raises en bluff trop spewy sauf si vous savez que Vilain est un peu weak. Jouez à peu près comme le cas précédent avec la différence que Vilain aura plus de mains faibles (draws et weak pairs), vous pourrez donc être un peu plus loose et mettre un peu de pression les streets suivantes.

  • Si Vilain donk bet beaucoup (+ de 55%), nous avons sans doute à faire à un degen. Deux stratégies sont envisageables: Vous savez que vous avez de la FE et pouvez bluffer Vilain (certains sont très agressifs si nous montrons de la faiblesse mais n’insistent pas si nous montrons de la force). Mais très souvent nous aurons en face un donkey (âne) sur qui nous n’avons aucune FE. Dans ce cas-là attendez de toucher un jeu solide (TP+) et apprétez-vous à call toutes ses mises, sauf si la valeur de votre main a chuté arrivé à la river. N’insistez pas pas avec vos draws moyens et restez que si les cotes sont intéressantes (d’ailleurs évitez de jouer les SC contre eux). Attention, certains donkeys se calment à la river et d’autres envoyent systématiquement de gros bets jusqu’au bout. Vous tomberez aussi parfois sur des joueurs qui donk beaucoup (souvent avec un sizing assez faible) mais qui GU au turn, notez-le si vous en voyez un.

Contre les joueurs qui donk bets entre 50 et 70% environ, vous pouvez avoir plus ou moins la même stratégie que si vous étiez le défenseur PF et subissez un CBet.

Encore mieux que les stats du tracker, utilisez vos notes si vous en avez, les notes sur les ranges de donk bets sont parmi celles que vous devez absolument prendre. Le plus important est de savoir comment il joue ses draws et ses mains faites (c/c ses draws et donk bet ses mains faites par exemple). En plus de savoir avec quoi Vilain bet, par déduction elles peuvent aussi vous aider pour d’autres situations. Par exemple si vous savez que Vilain donk bet dès qu’il a quelque chose, si vous le voyez checker vous pouvez en déduire qu’il n’a rien (et s’il c/c quand même, prenez note!). De plus elles permettent parfois de contredire les stats, comme un Vilain qui donk bet peu mais qui ne le fait qu’en bluff et c/r ou c/c ses bonnes mains.

Autres situations:

  • Si Vilain est très short stack on va plus souvant GU et très peu bluff quelque soit le flop, par contre on va stack off relativement loose.

  • Si Vilain est un reg: Étrangement (ou pas en fait), ce sont souvent des NITs qui donk bet. Ils font ça avec une faible over-pair (avec en général un sizing d’environ 1/2 pot). Puis ils misent turn, encore avec un sizing moyen à faible et check la river. Quand leurs sizings sont gros c’est plutôt signe d’un gros jeu (un set en général puisque leurs ranges de call PF sont beaucoup plus orienté PP que SC). Jouez donc votre main en fonction de ces informations. Si Vilain est un reg plus tandard, il est plus difficile d’évaluer son range, par défaut jouez en fonction des informations disponibles (voir les conseils donnés plus haut).

  • Le cas du multiway est différent. Ne restez qu’avec un bon jeu, surtout si le donk betteur est un reg (il a au pire une top pair très bien kickée). Jouez donc comme pour les autres situations de pots multiway.

> Le donk bet 1bb de Vilain au flop.

L’approche la plus courante est de jouez comme face à un check. Voici d’abord l’approche par type de flop:

-> Sur un bon flop à CBet on raise (environ 3/4 pot) en bluff (mais avec un peu d’équité) et en value (TP+) et on call nos équités moyennes (2nd Pair) qu’on aurait check behind. Un alternative possible est d’attendre le turn pour raise nos bluffs (par exemple avec deux over-cards) si Vilain bet encore 1bb.

-> Sur un mauvais flop, si on n’a pas d’équité on fold (on aurait GU de toute manière sur un check de Vilain), sinon on va call nos équités moyennes et faibles et raise nos fortes équités. Si on call on suivra le même plan au turn.

Voici maintenant l’approche par équité:

  • Avec SV faible à moyenne: on call et on avise turn et river selon ce qu’il se passe et l’évolution du board.

  • Avec SV moyenne à forte: on raise en value tout de suite. Les SV moyennes peuvent être call et raise au turn ou à la river.

  • Avec air mais avec équité (over cards ou draws): Voici une line que j’aime bien suivre: on call au flop et on raise au turn si Vilain bet encore 1bb (qu’on hit ou pas), si le tableau n’est pas trop connecté. Raise tout de suite au flop est aussi possible et plus standard. On peut aussi simplement jouer notre équité avec d’excellentes cotes offertes, ce ne sera jamais une erreur de call un draw avec les cotes même si on GU systématiquement si on miss, ce jeu sera plus low variance et plus simple (pas besoin d’essayer d’estimer sa FE face au range de Vilain).

  • Avec air sans équité: on va assez souvent GU tout de suite, surtout sur les flops connectés. Pas de level en NL2. Contre certains récréatifs, vous pouvez GU même sur un bet à 1bb. Ils ont souvent un petit quelque chose qu’ils ne lâcheront pas facilement. Si vous n’avez absolument aucune équité foldez et ne vous embarquez pas dans un coup qui peut potentiellement vous faire spew.

NB: Si Vilain est short stack on va plus souvant GU et très peu bluff quelque soit le flop.

> Le donk bet de Vilain au turn.

Un cas assez déstabilisant. Tant que vous n’avez pas de read ne cherchez pas midi à quatorze heure et ne restez dans le coup qu’avec TP+. Si Vilain re-bet à la river, soyez attentif au sizing et ne suivez de gros bets qu’avec une main forte.

> Le donk bet de Vilain à la river.

Après un 2 barrel en value, il vous arrivera souvent la drôle de surprise de voir votre adversaire reprendre le lead. Contrairement au donk bet au flop qui n’a pas toujours de sens, celui à la river a généralement une de ces trois raisons:

  • Vilain donk bet parce qu’il a peur d’un c/b de votre part et de perdre de la value. Il a donc une main forte. Méfiez-vous des gros donk bets quand les draws rentrent, mais Vilain le fait aussi parfois avec un gros jeu fait ou un jeu fait qui s’est amélioré (comme une top pair qui se transforme en trips ou DP à la river). Donc s’il vous c/c flop et river et donk bet river sur la doublette de la carte haute ou sur une carte qui fait rentrer les draws il vous faudra généralement folder, et encore plus si Vilain est passif.

  • Vilain donk bet en bluff quand son tirage a raté. Si Vilain est agressif et que la river est une brique et que les draws ne sont pas rentrés, vous devrez call (si vous étiez en value flop et turn évidemment). Essayez de vite repérer ceux qui bluffent leurs miss draws, et à quel sizings ils le font. La façon dont les vilains jouent leurs miss draws à la river est une des notes les plus importante à prendre.

  • Vilain donk bet petit parce qu’il a une main moyenne à faible et qu’il ne souhaîte pas payer une grosse mise: il s’agit de ce qu’on appelle un block bet. Attention, paradoxalement ces Vilains ont aussi du mal à folder leur main si on les raise, ne tentez donk pas de les bluffer avec un raise.

Maintenant qu’on sait pourquoi Vilain donk bet, on va considérer plusieurs paramètres avant de prendre une décision:

-> L’évolution du tableau. Un double c/c suivi d’un gros donk bet d’un joueur passif quand les draws rentrent indique environ 100% du temps que votre main faite est battue. Mais même contre un joueur agressif il vous faudra presque toujours folder. Pour vos simple pair et faibles DP, la décision est facile, mais pour vos sets, voir vos suites quand la flush tombe, il faudra prendre en considération les deux éléments suivants.

-> Le profil de Vilain. Contre un jour passif c’est un fold presque automatique si le bet est gros (voir le troisième élément) et que les draws rentrent. Si les draws miss il faut voir si vous battez des mains de value, puisqu’un joueur passif bluffera rarement ses miss draws. Mettez cependant dans votre HUD une stat sur son agressivité river: souvent les joueurs récréatifs sont très passifs flop et turn mais deviennent agressifs à la river. Vous pouvez choisir soit l’AF river, soit l’AFq river, soit enfin le bet river (mais évitez de vous level avec ces stats qui sont assez longues à converger). Si vous faites face à un joueur agressif, en particulier s’il s’agit d’un joueur récréatif, en général vous folderez si les draws ont hit et vous suivrez s’ils ont miss. Vous vous adapterez évidemment si vous avez des reads sur les sizings de Vilain. Gardez cependant en tête qu’un bet pot, et encore plus un over-bet, est souvent en micro limites un gros signe de force à la river.

-> Le sizing du bet. Donc, comme je viens de le dire, respectez les bets pot et les over-bets. Sur les petits sizings (moins de 1/2 pot) vous suivrez souvent. Ces block bets sont suffisamment souvent faits par des jeux moins forts pour justifier un call avec TPGK+ si le board est suffisamment déconnecté. Donc logiquement plus il sera connecté plus il vous faudra une main forte pour suivre, même un petit bet. Pensez toujours à la force relative de votre main et non à sa force absolue. Un brelan sur QT98 avec 4 cartes de la même couleur est une main faible.

> Séquence de mise particulière:

Petits bets suivis d’un gros bet (parfois même un over-shove) à la river. Il y a des degens qui font ça avec n’importe quoi (repérez-les), mais ça veut aussi souvent dire: “j’ai une grosse main, je te test avec une petite mise, tu me call tu as donc quelque chose, alors il faut que je rentabilise au maximum ma main et je fais un gros bet sur la dernière street de value que j’ai”, ou quelque chose comme ça. Comme nous jouons low variance, par défaut nous considérerons que Vilain a un grosse main jusqu’à preuve du contraire.

>> Le jeu à la river.

> Le bet river.

  • En value: L’important n’est pas de miser quand on a la meilleure main, mais de miser quand on peut se faire payer par moins bien. C’est à la river que ce concept est le plus important étant donné que les valeurs des mains ne peuvent plus évoluer.

Prenez de la value! Réfléchissez à ce avec quoi Vilain peut payer et choisissez le sizing adapté. Si vous avec nuts et que Vilain peut avoir des mains assez fortes, vous pouvez over-shove (au moins face à un récréatif). Si vous avez une main très moyenne mais que Vilain peut avoir des mains plus faibles mais ne payera pas un gros bet: faites un petit sizing (voir un tout petit sizing). Le nombre de fois qu’il vous payera avec moins bien doit compenser les fois où il vous payera avec mieux. En général, si vous hésitez entre le check et le bet, faites un petit bet (sauf contre joueur très agressif qui peut y déceler de la faiblesse et vouloir vous bluffer, mais il y en a moins qu’on le pense). Parfois on peut même miser 1bb seulement!

  • En bluff: L’important est de miser quand on peut faire folder une meilleure main suffisamment souvent: adaptez vos sizings en fonction de ce que vous voulez (et pouvez) faire folder. Donc éviter contre un range strong ou contre une CS.

> Le call river.

La question que vous devez vous poser face à un bet est: avec quoi peut-il faire ça? Utilisez toutes les informations disponibles (évolution du tableau, des actions range et profil de vilain, etc…) avant de prendre une décision.

-> Vilain peut-il miser avec moins bien assez souvent? (bluff ou value une main moins bonne) Evaluer son range selon le tableau, le profil de Vilain et les actions précédentes.

-> Le prix à payer est-il acceptable? Evaluez vos cotes, contre un bet 1/2 pot vous devez être devant 25% du temps pour que le call soit EV+, contre un bet pot, vous devez être devant 33% du temps.

Surtout éviter les calls de frustration avec des mains contrefaites! Vous aviez une grosse main au flop ou au turn mais les cartes qui sont ensuite tombées ont fortement diminué sa valeur: ne vous accrochez pas et foldez. Exemple: ##8s##7s sur ##Ac##8c##7d au flop, puis tombe ##Jc et ##Ad. Ou alors ##6d##6h sur ##Qs##Ts##6c au flop, puis tombe ##Ks et ##Js.

Voici à quoi peut ressembler votre cheminement de pensée à la river:

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> Le raise river.

Il est généralement en value. Donc quand vous le subissez il faut que votre main soit très forte pour ne pas folder. Cependant dans les petits pots il représente beaucoup moins de force que dans les gros. Il est important de tenir compte des sizings de votre adversaire pour calculer les cotes. Même si en général un raise river est un signe de force, sur un min-raise (relance minimale de votre bet) il faut que vous soyez devant peu souvent pour justifier un call. La question à se poser sera: peut-il faire ça en bluff ou avec moins bien de temps en temps? Si oui on peut call.

Les récréatifs ont du mal à bet/fold lorsqu’ils ont une main. Évitez donc de les raise en bluff si vous les soupçonnez d’être en value.

>> Les over-shoves.

Vilain envoie son tapis en over-bet.

Il s’agit d’un cas très délicat puisque chaque mauvaise décision vous fera énormément perdre, y compris les mauvais folds. Tout d’abord il vous faut connaitre parfaitement les cotes, savoir compter vos outs et estimer votre équité. Par exemple face à un shove au flop qui correspond à moins d’un 1/2 pot, si vous estimez que Vilain fait ça avec une top pair ou moins bien, vous avez presque la cote pour suivre avec deux over-cards solides (20 à 25% d’équité). Vous aurez typiquement ce cas dans des pots 3bet ou 4bet contre des joueurs non full stacks. Donc si vous 3bettez avec AK et qu’un Vilain donk shove le flop J84 pour moins la moitié du pot, vous devez call si vous pensez qu’il va plutôt slowplay ses gros jeux (votre équité est compris entre 20 et 25% selon sa proportion de bluffs, vous êtes donc à la limite entre le call et le fold dans cet exemple).

En dehors de ce cas particulier, la règle générale est que plus l’over-shove est important par rapport au pot, plus votre main devra être forte pour pouvoir suivre (note: forte face au range de Vilain). Comme on l’a vu on peut suivre un shove 1/2 pot avec deux over-cards solides (dont un As si possible), mais contre un shove à hauteur du pot il nous faudra un bonne TP ou un bon draw (minimum FD + over-cards). Face à un shove à deux fois le pot et plus ça dépendra beaucoup du profil de l’adversaire mais normalement nous ne suivrons qu’avec des jeux très fort (DP+).

>> Les multiways en pots relancés.

  • Si vous êtes attaquant vous ne ferez que peu de CBet en bluff. Si vous en faites, faites-les uniquement contre 2 Vilains maximum et avec de l’équité (minimum over-cards + gutshot si le flop est suffisamment déconnecté). Checkez vos mains moyennes et soyez prêt à folder (sauf face à un petit bet si vous avez une paire suffisamment haute).

  • Si vous êtes défenseur ne suivez un bet qu’avec TPGK+ ou un bon draw (8 outs+). Il vous faudra une main plus forte en moyenne dans les pots multiways pour continuer le coup. Dit autrement la force de votre main diminue avec le nombre de joueur dans le coup. Si stack off avec un bonne over-pair au flop est parfois bon en HU (si l’adversaire est agro ou over-player), ça devient très souvent incorrect en multiway (sauf face à des short stacks).

Pensez à donk bet en value s’il y peu de chance de voir un CBet du relanceur PF, donc essentiellement sur les flops un minimum drawy. Au début, les pots multiway serons les seuls cas où vous effectuerez des donk bets, et toujours en value.

Au flop nous jouerons la valeur de notre main et ne blufferons donc pas. Cependant les choses peuvent devenir différentes au turn et si personne ne semble s’intéresser au pot nous pourrons envisager de commencer un bluff si on est face à pas plus de deux joueurs (voir le paragraphe sur les pots orphelins).

>> Les pots orphelins.

Personne ne semble intéressé par le pot.

En règle générale, lorsque vos adversaires check deux fois, il est bon de commencer à bluffer s’il n’y a pas trop de monde dans le coup. Ça peut être le cas dans des pots relancés mais vous aurez plus souvent cette situation dans les pots limpés, très courants en NL2. Si vous faites face à deux joueurs maximum, que le board n’a pas trop percuté les ranges adverses, et que arrivé au turn tout le monde a checké, vous allez pouvoir miser en bluff (3/4 pot) turn ET river (si vous n’êtes payé qu’une seule fois au turn).

Évitez de bluffer les boards hauteur As en multiway. En NL2 beaucoup de joueurs récréatifs jouent pratiquement tous leurs d’As. Il y aura cependant quelques cas où il sera probable que personne n’a d’As et qu’un bluff peut passer, par exemple dans un pot limpé quand vous pensez que les limpers auraient raise leurs As PF.

>> Voler les pots limpés.

Moins il y aura de joueurs dans le coup plus vous pourrez tenter de bluffer. Avec un seul adversaire vous blufferez pratiquement tout le temps à un moment ou un autre s’il check (sauf s’il est catalogué très CS), alors que contre trois adversaires ou plus vous ne blufferez quasiment jamais (sauf semi-bluff avec bonne équité). L’idée à retenir c’est que vous allez généralement bluffer turn et river après des checks adverses au flop. En HU vous blufferez plus souvent les grosses cartes (montantes qui sont scary pour Vilain) et en multiway plutôt les briques (plus de chance qu’une montante touche un des adversaires).

Au flop, misez toutes vos bonnes équités, draws ou bonnes mains faites sauf si vous n’avez aucune FE (flop très drawy) ou aucune value et avisez turn. Si vous avez été payé par plus d’un joueur et/ou que votre main est devenue faible, abandonnez. Si votre main a gardé toute son équité ou s’est améliorée continuez à miser. Si votre main est “moyenne” (2nd pair assez haute, pair + draw), vous pouvez c/c au turn et aviser river.

Si vous n’avez rien, attendez de voir ce que font vos adversaires. En général si vous pensez qu’un bluff est possible vous le débuterez au turn, mais parfois en HU et IP vous pourrez bluffer au flop si celui-ci a peu touché le range de Vilain (flop dry). Si vous avez misé au turn il vous faudra souvent miser aussi la river (les Vilains aiment bien suivre une fois “pour voir” avec des mains faibles. Si vous avez misé au flop, il vous faudra déterminer s’il est préférable de GU ou de miser encore au turn (voir à la river). Voilà pourquoi je préfère commencer un bluff au turn: on ne misera pas plus de deux streets et on a un tour de plus pour prendre une info (Vilain a checké une fois de plus). Si votre adversaire a suivi vos bets de manière très loose (paire très faible ou hauteur As), prenez absolument la note et ne le bluffez plus.

Voici quelques lines possibles à adopter selon le type de main que vous avez:

-> Avec gros jeux, pas de slowplay (sauf cas rares) et on bet bet bet trois streets.

-> Assez bonnes mains mais fragiles (96 sur 934 ou A8 sur 877): on bet au flop et avise au turn selon le nombre de caller et l’évolution du tableau. On mise essentiellement pour faire folder les équité des Vilains.

-> Bonnes mains solides (WA/WB) mais avec peu de value à faire (##Ks##3c sur ##Kh##7c##2d): on c/c . Si tout le monde check au flop on bet turn et river environ 2/3 pot.

-> TPNK-TPMK à l’As. Les top pairs à l’As seront jouées un peu différemment des autres top pairs (plus d’As dans les ranges adverses) et vous resterez très prudent si notre kicker est faible. De plus vous jouerez assez souvent ces pots puisque les petits Axs feront parti de vos range d’over-limp. Si on peut value moins bien que notre paire (draws ou paires moins bonnes) on va bet flop + turn et aviser river selon la texture du tableau et le profil de Vilain. Sur les flops très dry on va check le flop (c/c une ou deux streets), et bet turn et/ou river selon comment les cartes qui tombent arrangent le range de Vilain. Exemple: On a A4 sur A72, on check et deux Vilains check. Turn: un J. On bet et un Vilain call. River un 3. On va bet pour value essentiellement sur un J. par contre si les deux Vilains call au turn ou que la river est un J on va check la river (sans doute pour c/f).

-> Avec mains moyennes (essentiellement deuxième paire), c/c au flop en HU, sinon on va plutôt GU. Si tout le monde check on bet turn et river avec nos meilleurs jeux “moyens” si on pense avoir de la value, et seulement river sinon.

-> Avec SV faibles (petites paires ou hauteur As, voir hauteur King) on essaie d’aller à l’abattage gratuitement. Parfois avec une main type low pair + overcard ou backdoor (##As##3c sur ##3s##5s##Tc par exemple) on va bet et jouer comme un draw en semi-bluff (il est dommage d’abandonner notre équité et on ne peut pas c/c confortablement).

-> En semi-bluff: Au flop, tenir compte du nombre de joueurs dans le coup. Contre un ou deux joueurs vous miserez tous vos draws corrects (à partir de gutshot + backdoor) si vous avez un peu de FE. Contre plus de deux adversaires vous ne miserez qu’avec de bons draws (8 outs cleans minimum) sur des tableaux qui ne percutent pas trop les ranges adverses (sinon c/c si bet pas trop gros de Vilain). Avec les draws vers nuts on va quand même miser pour faire gonfler le pot si on hit et si on ne craint pas un re-raise (bet/call sauf contre sizing démesuré). Au turn vous continuerez à miser avec les bons draws et abandonnerez les plus faibles sauf sur une scary card qui vous rajoute de la FE. River, en général vous si vous avez miss vous devrez GU.

-> Sur un flop dry contre un seul joueur avec air: IP: s’il chek on bet. OOP: on bet si on a des backdoors (Qs7s sur Ks4c2d), sinon on reporte éventuellement notre agression au turn. Stratégie assez proche du CBet.

-> Avec air en multiway: ne pas bluffer, du moins pas au flop. Comme déjà expliqué on pourra éventuellement débuter un bluff au turn si on est près à aussi bluffer la river.

Pour les sizings, faites autour de 3/4 pot.

>> Jouer les récréatifs.

  • Meilleure ligne en value: bet flop + turn. (Prendre de la value tant qu’il y en a, et tant qu’il y a des cartes à venir les récréatifs aiment payer “pour voir”.

  • Meilleure ligne en bluff: bet turn + river. Ligne low variance (deux streets et pas trois de mises en bluff).

>> Jouer les regs en NL2.

  • Je ne reviens pas sur le rake qui rendra les regs wars EV+ uniquement pour la room.

  • Jouez très safe contre eux post-flop.

  • Ne tentez pas de moves high variance.

  • Évitez de vous level.

  • Au contraire! C’est eux qui ferons des erreurs, qui tenterons des moves au mauvais moment parce qu’ils n’ont pas encore de bonnes lectures de ranges et de boards, et c’est eux qui vont se level. Jouez solide contre eux et concentrez vous sur les récréatifs.

  • Cependant jouer solide ne signifie pas jouer fit or fold (c’est à dire jouer seulement ses cartes, ou ABC). N’hésitez pas à profiter de leurs petits leaks ou à raise leurs CBets en bluff lorsque l’occasion se présente. Comme je l’ai dit plus haut évitez seulement les moves high variance comme des gros bluffs dans des spots boderlines. Normalement vous ne perdrez votre tapis contre eux qu’en cas de set up (rencontre de deux gros jeux qui fini inévitablement à tapis). Les set up s’annulerons sur le long terme si vous ne surjouez pas certains jeux, mais leurs erreurs vous seront profitables.

  • Bien sûr certains regs serons meilleurs que vous et réussirons à vous exploiter, mais en NL2 ils seront peu nombreux et ce que vous perdrez contre eux sera vite regagné ailleurs. Évitez au maximum de jouer ceux-ci, quitte à changer de table. L’ego est votre ennemi, il ne vous fera que perdre de l’argent.

Voici deux tableaux indicatifs qui pourront vous aider dans certaines situations lorsque vous ne saurez pas quoi faire.

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19quandonhsite.png[/center]

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[center]Idées principales à retenir sur le jeu post-flop:

[b][color=#0000ff]>> Evaluer le range de Vilain, à tout moment d’un coup, se demander avec quelle main il peut jouer comme il le fait.

Savoir se situer par rapport à ce range, c’est à dire quelle est notre équité.

Anticiper et avoir un plan de jeu, savoir à l’avance ce qu’on va faire selon les réactions de Vilain et l’évolution du tableau.

Toujours savoir pourquoi on mise, en value (par quoi on peut se faire payer), en bluff (ce qu’on peut faire folder), ou pour empêcher Vilain de réaliser son équité (récolter la dead money). Pas de bluff sans fold equity.

Garder la taille du pot en rapport avec la force relative de notre main. Attention, certaines mains peuvent être fortes contre certains profils et moyennes contre d’autres, de même leurs forces varient en fonction de la texture du tableau et du nombre de Vilains dans le coup.

Eviter l’over-play (ne pas surjouer notre main).[/color][/b][/center][/quote]

Voilà, c’est fini. Il ne me restera que la conclusion à poster avec le bilan de mon grind en NL2.

Ça c’est du message !

sacré travail bravo.

Psychopathe :whistle:

Merci merci merci!

[quote][center]Conclusion[/center]

Bravo! Vous êtes dorénavant un joueur gagnant de NL2, du moins normalement. Vos gains devraient être réguliers et vous vous sentez sans doute de plus en plus à l’aise aux tables. Mais ne grillez pas les étapes et attendez d’avoir joué plusieurs dizaines de milliers de mains et que votre bankroll vous le permette pour monter à la limite supérieure, la NL4 ou la NL5 selon le site sur lequel vous jouez.

Bien que jeu proposé ici devrait être gagnant plus ou moins jusqu’en NL10 (avec sans doute quelques adaptations si vous jouez du 5-max ou du fast poker) votre WR (winrate) ne sera pas optimal. Il faudra donc bientôt apporter quelques modifications à votre jeu. Lors de votre passage en NL4/5 vous continuerez dans un premier temps à jouer le même jeu qu’en NL2, mais une fois que vous aurez trouvé vos marques vous commencerez à modifier légèrement certaines choses. Ce sera le thème de l’étape suivante, “défoncer la NL4/5”.

[center]Bilan[/center]

J’ai fait le tour de tous les réseaux du .fr en NL2 en essayant de jouer le plus près possible des ranges et conseils prodigués dans “maraver la NL2”. Je suis gagnant. Ouf! Mais j’ai remarqué quelques différences assez notables entre les différentes rooms.

> Spécificités liées aux différents réseaux:

iPoker (Everest, Betclic, Unibet, Turbopoker):

J’ai joué 12 tables et plus, en fait j’ouvrais toutes les tables de disponibles aux heures auxquels je jouais (17-20 heure environ). Le soft étant lent et ayant rencontré peu de résistance, je pouvais assez facilement beaucoup multitabler. Evidemment ne faites pas de même et contentez-vous de deux tables maximum au début, avant de monter à quatre et enfin six si vraiment vous vous sentez à l’aise. Le multitabling m’a d’ailleurs fait commettre trop d’erreurs.

Je n’ai pas rencontré de problème particulier sur ce réseau. Beaucoup d’argent mort notamment. Les joueurs semblent assez fit or fold dans l’ensemble, j’ai par exemple un CBet success à plus de 50%. On joue et gagne beaucoup de petits pots, le jeu low variance y est très bien adapté.

PartyGaming (PartyPoker, PMU, Bwin):

Je passe rapidement sur les bugs à répétition du soft qui m’ont fait perdre un nombre incalculable de blindes.

J’ai joué un peu moins de tables que sur iPoker, 8 en moyenne, mais avec quelque pics à 12+.

Un peu plus d’“énergumènes”. Des suck out à gogo. Du coup un jeu plus high variance et plus tiltogène.
Plus difficile de récolter la dead money. Les joueurs sont plus CS et agressifs. Faudra plus jouer en value et être un peu plus tricky en utilisant nos reads. Le jeu low variance semble plus difficile à mettre en place et il faudra être capable de temps en temps de hero call. On verra par exemple des joueurs qui arrivent qu’on ne connaît pas et qui font n’importe quoi.

Un niveau donc très faible, plus faible que sur iPoker mais pourtant aussi plus difficile à gérer à cause d’un field plus agressif et plus CS. Les joueurs font un peu n’importe quoi. Faut donc prendre beaucoup de notes et s’adapter. On devra jouer un peu plus high variance. Un style trop weak sera beaucoup moins gagnant que sur iPoker. Mais d’un autre coté si on s’adapte bien on pourra exploser notre WR. On sera en moyenne plus tight et on laissera plus souvent les Vilains bluffer. Puisque les joueurs sont plus CS au flop, nous ferons moins de CBet sans rien. Notre WWSF dégringolera mais nous gagnerons plus de gros pots.

Une autre raison pour laquelle nous serons plus nit: on verra assez souvent des open à 6bb et plus (sans doute à cause des raccourcis de mises absurdes du solft).

J’ai vu des choses assez incroyables sur ce réseau. Des Vilains over agros mais aussi d’autres d’une passivité incroyable! Un 18/2 qui check flop et turn avec TPGK pour finalement check back une double paire dans un petit pot limpé… Des récréatifs qui check back la river avec les nuts… Ou encore un reg qui ne stack off pas river (call un raise) avec full max…

PokerStars:

Au départ je jouais 12 tables mais comme le soft est rapide et le niveau de jeu plus élevé j’ai du réduire ce nombre à 8.

Beaucoup plus de regs. Et moins serrés dans l’ensemble. Le niveau général est plus élevé, et pas uniquement selui des regulars, les récréatifs aussi sont en moyenne meilleurs et lâchent plus difficilement leurs jetons.

Je suis passé à un sizing d’open à 3bb dans toutes les positions à cause de ce field plus regish et plus serré.

Il faudra surtout se concentrer sur l’importance d’éviter les erreurs et les spews (plus difficiles à récupérer). Mais en restant rigoureux on peut encore atteindre un WR correct, même s’il sera plus faible que sur iPoker ou
PartyGaming.

Winamax et son 5-max:

Je vous dirais franchement qu’ici j’en ai bavé.

Le 5-max défavorise un jeu tight: nous devons jouer plus loose et plus agressif, nous rakons donc plus. Une place de moins à la table c’est une position (UTG) gagnante de moins, et c’est aussi un récréatif potentiel en moins. Ces éléments pèsent énormément.

La NL2 de Winamax est à peu près aussi regish que celle de PokerStars, voir plus à cause du 5-max qui enlève une place. Je trouve cependant le niveau moyen des joueurs (regs et récréatifs) plus faible que sur PokerStars. Les récréatifs sont presque aussi mauvais que sur le réseau Party. Et les regs sont les plus mauvais (en moyenne) que j’ai vu sur tous les réseaux, avec des plays complètement absurdes… Mais comme ils sont beaucoup plus nombreux que sur Party ou iPoker, et à cause du 5-max, cette room est la moins intéressante du .fr. Cependant il est aussi possible que ce ne soit qu’une impression due au fait que j’ai joué plus de coups contre eux (à cause du 5-max et qu’il y avait rarement plus d’un seul récréatif par table) et donc que j’ai plus remarqué leurs mauvais plays… Ça semble aussi plus tilter qu’ailleurs…

> Spécificités du fast poker:

J’ai aussi un peu joué de fast poker (ou go fast ou spotpoker ou encore zoom selon les sites).

Ce format peut être intéressant, mais seulement pour ceux qui ont déjà validé la limite et qui possèdent une expérience et un mental solides. Voici 2-3 petites choses qu’il faut avoir en tête:

  • On peut difficilement repérer les joueurs qui font n’importe quoi. Gros manque à gagner à cause du manque de reads et la moins grande adaptabilité qu’on peut avoir.

  • Les ranges des Vilains et surtout des récréatifs sont en moyenne plus serrés. Il faut s’y adapter.

  • Le coté “addict” est plus fort en fast poker. On peut avoir tendance à privilégier le volume à la qualité.

  • Comme on fait un volume important en peu de temps, on se forge plus vite une expérience. Mais seulement un certain type d’expérience. On se met parfois à jouer de manière plus robotique et on peut prendre moins de temps pour réfléchir à chaque situation (attention d’ailleurs à ne pas se laisser emporter par le rythme soutenu du format). On se retrouve à gagner en expérience parce qu’on voit un grand nombre de situations en peu de temps, mais d’un autre coté on a du mal à progresser dans la compréhension du jeu (j’en reparle un peu plus loin avec le handreading).

  • Le moral s’use plus rapidement en cas de bad run: les situations s’enchaînent plus vite. Il faut donc un mental suffisamment solide quand les choses ne se passent pas très bien. Perso il m’est arrivé de m’énerver après une session négative en NL2 go fast, alors que le même jour je perdais bien plus en NL20-30 standard. Juste parce que les bad beats, set up défavorables et suck out se sont enchaînés très vite.

  • Sur le fast poker on peut moins jouer exploitant du fait de l’absence de HUD et de la plus grande difficulté à suivre les coups dans lesquels on ne joue pas. Ceci impacte assez significativement le winrate, en particulier lorsqu’on n’a pas encore une grande connaissance du field. Il ne faut pas l’oublier, c’est un jeu hyper exploitant qui gagne le plus en micro limites.

  • A cause du manque d’info à cause de l’absence de HUD, il faut compenser par une prise de notes importante et continue. Ceci est primordiale et on doit apprendre à savoir quelles notes sont importantes.

  • Enfin, sur les tables standards comme on est beaucoup plus focus sur chaque coup (y compris ceux dans lesquels on n’est pas impliqué), on développe plus nos handreadings, ce qui est très important évidemment.

> Bilan personnel.

Le mass multitabling, le manque de reads et la fatigue (devoir jouer un grand nombre de mains pour atteindre un sample significatif) m’ont fait commettre quelques grossières erreurs (des caves entières perdues bêtement). Malgré ça,juste en jouant simple avec un jeu très orienté value/récupération de la dead money/petits bluffs dans les pots orphelins j’ai dégagé un WR plus que correct (sauf sur Winamax). Tout en sachant que je n’ai pas joué de manière optimale en ratant énormément de spots EV+, comme les vols de blindes vs nits, dont il est difficile d’évaluer la perte de value.

Mais plutôt que des blabla voilà les chiffres:

Graph regroupant toutes les NL2 6 max:

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Toutes mes stats sur la NL2 6 max:

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On s’aperçoit qu’il y a aune multitude de leaks exploitables. Vu qu’on joue essentiellement exploitant c’est normal, mais il faut en avoir conscience et par la suite commencer à travailler dessus.[/quote]

Dans le prochain post je mettrais les courbes et stats par réseaux.

GG pour ces courbes :wink:
Tes stats sont bien tights (surement dû au multitabling de masse) tu as ses stats avec les ranges que tu préconise dans tes supers travaux “titanesques” :slight_smile: ?
En tout cas ton jeu est clairement gagnant!!
Thx
GL pour la suite

[quote=“Balla, post:847475”]
Tes stats sont bien tights (surement dû au multitabling de masse) tu as ses stats avec les ranges que tu préconise dans tes supers travaux “titanesques” :slight_smile: ?[/quote]

Oui, j’ai appliqué les ranges et les conseils prodigués. Mais il ne faut pas oublier que ce sont des ranges indicatifs et qu’il faut s’adapter continuellement. Je suis donc très souvent sorti de ces ranges parce qu’il n’était pas bon de les suivre dans une situation particulière. Pour donner un exemple extrême: un NIT open à 6bb, je resserre drastiquement mes ranges et ne vais pas hésiter à folder AQ. Et ce cas de figure, même s’il est généralement moins extrême que ça, se répète en réalité très souvent en micro. Il faut avoir conscience que nous jouons beaucoup de 40/3 et de 15/12, donc quand ces joueurs open on ne va jouer que des mains très fortes.

Et puis 20/16/5 ce n’est pas si NIT en NL2. Si on regarde bien on est vraiment NIT que OOP ou en défense. Ça reste en adéquation avec un des conseils les plus important dans le poker: jouer en position avec l’initiative. On va jouer très peu en défense et avec des ranges qui se jouent facilement. Et lorsqu’on aura l’initiative, soit on sera IP, soit nous aurons un range fort, nous commettrons ainsi moins d’erreurs.

On voit par exemple que j’ai un WR plus que correct en BB alors que j’ai peu défendu ma BB. Mon avis est qu’en NL2 il faut peu défendre ses blindes, mais bien les défendre. Ceci notamment à cause du rake, mais aussi à cause du fait que les Vilains steal peu. Sur Winamax les choses sont sans doute différentes (je passe de -7bb/100 à -29bb/100 en WR ajusté) parce que les joueurs sont plus looses dans leurs ranges d’open. Dans mon prochain post je mettrais mes stats par réseaux et on verra bien que le jeu que j’ai appliqué montre quelques limites dans le 5-max.

Voici donc les graphs et stats par réseaux (je les ai joués dans cet ordre entre avril et juin 2015):

Pour iPoker. J’ai joué sur Turbopoker et peut-être un tout petit peu sur Everest (je n’en suis plus sûr). Je n’ai pas de compte sur Betclic ou Unibet.

Pour Partygaming. J’ai d’abord un peu joué sur PMU, mais j’ai fait l’essentiel du volume sur Party, j’ai même ouvert un compte exprès. Je n’ai pas joué sur Bwin parce que j’ai retiré ma BR de cette room que je n’aime pas.

Pour PokerStars.

Et enfin pour Winamax.

Un mot sur la variance:

Sur iPoker je n’ai connu aucun bad run. J’ai presque envi de dire “malheureusement” parce que c’est sur sur ce réseaux que le jeu low variance marche le mieux et c’est ce style de jeu qui atténue le plus la variance.

Sur Party, j’ai connu un mini bad run, mais surtout du aux particularités du réseaux: les joueurs trop CS qui hit river. Rien donc qui ne soit pas standard.

Sur PS le début a été difficile, un petit bad run et une adaptation un peu lente de ma part à cause d’un multitabling trop important.

Et sur Wina on peut facilement analyser mon graph: adaptation laborieuse suivi d’un mini bad run vers les 3Kh, puis les choses se sont bien passées (mais je serais honnête je n’aimais pas jouer sur cette room et un début de lassitude s’installait). Et vers les 12Kh il y a eu un bad run que je n’ai pas réussi à remonter avant un autre vers les 21Kh. Ce ne sont pas en réalité de vrai gros bad runs, mais juste les aléas de la variance mais sur un si petit sample ça impacte énormément le WR et rend difficile de rendre des conclusions.

Sur un si petit sample il est difficile de savoir si les WR sont représentatifs sur chaque room (le WR global sur les 50Kh jouées en NL2 6 max lui commence sérieusement à l’être par contre). Je dirais quand même que mon WR réel doit être plus bas sur iPoker (pas connu de bad run), mais d’assez peu puisque je n’ai pas connu non plus de good run. C’était une sorte de grind pépère… Pour Party c’est très difficile à dire tellement le field est particulier. Mais il doit y avoir moyen de garder un WR proche de celui que j’ai avec le jeu que je préconise. Pour PS je dirais que mon WR réel doit être assez proche de celui que j’ai eu en All-in Adj. Enfin sur Wina il doit être plus élevé (vers les 8bb/100 je pense si on a une bonne sélection de table), mais cette room devra nécessiter quelques adaptations. Je pense que le jeu que je proposerai dans “défoncer la NL4/5” (titre non définitif) sera plus adapté à ce site.

Pour finir je vais poster des mains qui me semblent intéressantes. Pas pour leur aspect technique, ce sont plutôt des coups dans des petits pots standards. Mais justement ce sont ces coups qui sont importants sur le long terme pour le WR. Ce sont ce qu’on pourrait appeler notre “fond de jeu”, c’est à dire des coups joués automatiquement mais qu’il faut savoir bien jouer.

Je posterai les mains par catégories: PF, post-flop, mes grosses erreurs et enfin celles de mes adversaires regs. A l’intérieur de chaque catégorie elles seront posté par chronologie et non par thème.

Je commence par le jeu PF.

Voilà ce que les 3bets bluff peuvent apporter contre les regs qu’on titille. Je suis face à un reg qui fold beaucoup sur les 3bets (69%) malgré des stats assez serrés (19/13). Je l’ai 3bet bluff 2-3 fois depuis le début de la session et il a à chaque fois foldé. Je post cette main pour montrer pourquoi il est important d’avoir des ranges de 3bet bluff même en NL2. Ici Vilain a tilté et 4bet-shove mergé, ce qu’il y a de pire à faire contre un range de 3bet polarisé. On voit aussi ici un gros leak de certains regs de NL2: ils “craquent” assez facilement.

Une main pour aborder les cotes PF contre les min 3bets. Avec les mains dominées je vous conseille de folder sauf contre un 3bet minimal comme ici si vous pensez que Vilain est strong, les cotes doivent être vraiment très bonnes. Ici on a 0.04€ à mettre pour potentiellement remporter 1.80€ (rake déduit) = 2.22% de cote implicite. ATo touche double pair+ 3.8% du temps. Vous pouvez payez quand vous avez la cote pour toucher un monstre, ce qui arrivera rarement (avoir une cote sous les 3.8% est rare, mais contre un 3bet minimal on les a).

Attention à ne pas iso automatiquement!
Ici Vilain est 10/0 et son range est super strong. A4o n’est pas assez fort contre le range de ce Vilain et on est content d’aller voir un flop gratuitement. En fait Vilain commet une erreur en nous permettant de voir un flop alors que sa main est largement favorite.

Les PP ne doivent pas être call de manière automatique!
Ici Vilain est un reg short stack: pas de cote implicite.

La même chose ici.
Surtout on ne call pas! >> C’est un fold: on est OOP, Vilain est 60bb deep et il open cher.
Le fait qu’on soit OOP joue beaucoup dans le setmining. On rentabilisera beaucoup plus difficilement nos sets. En BB contre des open à 3bb ou en SB en multiway ou contre des ranges strongs et vs full stack il devient cependant intéressant de call, mais seulement dans ces cas-là.

Pétage de plomb d’un reg après l’avoir 3bet seulement 2-3 fois.
Comme pour la première main pour montrer l’importance d’avoir des ranges de 3bet bluff afin de rentabiliser nos premiums et de profiter des mauvaises adaptations des Vilains.

[quote=“lacertX, post:847494”]Voici donc les graphs et stats par réseaux (je les ai joués dans cet ordre entre avril et juin 2015):

Pour iPoker. J’ai joué sur Turbopoker et peut-être un tout petit peu sur Everest (je n’en suis plus sûr). Je n’ai pas de compte sur Betclic ou Unibet.

Pour Partygaming. J’ai d’abord un peu joué sur PMU, mais j’ai fait l’essentiel du volume sur Party, j’ai même ouvert un compte exprès. Je n’ai pas joué sur Bwin parce que j’ai retiré ma BR de cette room que je n’aime pas.

Pour PokerStars.

Et enfin pour Winamax.

Un mot sur la variance:

Sur iPoker je n’ai connu aucun bad run. J’ai presque envi de dire “malheureusement” parce que c’est sur sur ce réseaux que le jeu low variance marche le mieux et c’est ce style de jeu qui atténue le plus la variance.

Sur Party, j’ai connu un mini bad run, mais surtout du aux particularités du réseaux: les joueurs trop CS qui hit river. Rien donc qui ne soit pas standard.

Sur PS le début a été difficile, un petit bad run et une adaptation un peu lente de ma part à cause d’un multitabling trop important.

Et sur Wina on peut facilement analyser mon graph: adaptation laborieuse suivi d’un mini bad run vers les 3Kh, puis les choses se sont bien passées (mais je serais honnête je n’aimais pas jouer sur cette room et un début de lassitude s’installait). Et vers les 12Kh il y a eu un bad run que je n’ai pas réussi à remonter avant un autre vers les 21Kh. Ce ne sont pas en réalité de vrai gros bad runs, mais juste les aléas de la variance mais sur un si petit sample ça impacte énormément le WR et rend difficile de rendre des conclusions.

Sur un si petit sample il est difficile de savoir si les WR sont représentatifs sur chaque room (le WR global sur les 50Kh jouées en NL2 6 max lui commence sérieusement à l’être par contre). Je dirais quand même que mon WR réel doit être plus bas sur iPoker (pas connu de bad run), mais d’assez peu puisque je n’ai pas connu non plus de good run. C’était une sorte de grind pépère… Pour Party c’est très difficile à dire tellement le field est particulier. Mais il doit y avoir moyen de garder un WR proche de celui que j’ai avec le jeu que je préconise. Pour PS je dirais que mon WR réel doit être assez proche de celui que j’ai eu en All-in Adj. Enfin sur Wina il doit être plus élevé (vers les 8bb/100 je pense si on a une bonne sélection de table), mais cette room devra nécessiter quelques adaptations. Je pense que le jeu que je proposerai dans “défoncer la NL4/5” (titre non définitif) sera plus adapté à ce site.[/quote]

GG pour tes résultats.
Par contre je pense qu’il va faloir te pencher un peu sur ta red Line donc les spots ou tu stop souvent l’action turn ( peux être un mauvais plan de jeu )mais vraiment rien de grave

GL

Il ne s’agit pas de mon jeu, mais du jeu que j’ai pratiqué durant ce test. Il ne s’agit donc pas d’un jeu optimal, mais d’un jeu gagnant facilement applicable par les joueurs débutants. Il y bien d’autres choses à revoir. C’est ce que j’essayerai d’expliquer par la suite dans les prochaines parties qui suivrons et qui concerneront les limites un peu au dessus, la NL4 et surtout la NL10 (c’est là que les choses sérieuses commencent…). Avec des notions de 4bet bluff, d’iso-raise loose, de vols et de défenses de blindes, ainsi que l’exploitation des leaks adverses par exemple. Tout un tas de choses bonnes pour la red line…

Au passage je pense que l’essentiel de la baisse de la red line vient du fait du peu de vols et de défenses de blindes durant ce test. Je crois qu’en NL2, et c’est particulièrement vrai pour les débutants, il faut mieux peu défendre les blindes, mais bien le faire. L’essentiel est que la ligne de gain monte bien.

Voici quand même la courbe totale du test en NL2 (il y a 2400 mains de plus que la première courbe postée, j’ai du rejouer un peu depuis la fin du test; ou alors je me suis trompé en filtrant les dates, ça n’a pas d’importance). La red line est à 46% de la blue line pour un WR de -12.5bb/100. En sachant que j’ai joué un jeu low variance (pas de gros moves), très solide avec peu de défense de blindes et en adéquations avec mes recommandations pour les débutants, elle ne me semble pas trop dégueu.

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