Rapport trimestriel de l'ARJEL sur le poker en ligne

Rapport trimestriel de l'ARJEL sur le poker en ligne

« L’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage. » L’ARJEL vient de publier son dernier rapport trimestriel, qui montre une nouvelle baisse importante du poker en ligne. Peut-on espérer que la chute s’arrête et que le poker rebondisse ?

"C’est l’histoire d’un homme qui tombe d’un immeuble de cinquante étages. Le mec, au fur et à mesure de sa chute se répète sans cesse pour se rassurer : jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien, jusqu’ici tout va bien. Mais l'important c’est pas la chute, c’est l’atterrissage." La Haine.

Les trimestres se suivent et se ressemblent. Une nouvelle fois l’ARJEL constate une baisse importante du marché du poker en ligne, sans qu’aucune mesure concrète ne soit esquissée pour endiguer la chute. On a l’impression, qu’à l’instar de l’homme tombé de l’immeuble, l’ARJEL se dise « jusqu’ici tout va bien ».

Le poker en ligne encore en baisse

Entre le troisième trimestre de 2012 et celui de 2013 :

  • Les mises de cash-game ont baissé de 21%
  • Les droits d’entrée en tournoi ont augmenté de 11%
  • Au total, le Produit Brut Global a baissé de 17%, de 70 M€ à 58M€

On connaît l’air : le cash-game en forte baisse, les tournois en petite hausse, mais comme les tournois représentent un faible pourcentage du volume, au total, le marché chute beaucoup.

D’après le rapport, « la baisse globale du produit brut des jeux de 12 millions d’euros se décompose comme suit :

  • pour l’activité de cash-game (baisse de 13 millions d’euros), par un effet lié à la baisse du niveau des mises pour environ 10 millions d’euros, par un effet lié à la hausse du taux de retour aux joueurs (hors bonus) de 5 millions d’euros, légèrement compensé par la combinaison d’effets divers (environ 2 millions d’euros).
  • pour l’activité de tournois (hausse de 1 million d’euros), par un effet lié à l’augmentation du niveau des droits d’entrée pour un peu plus de 2 millions d’euros, dégradé par l’effet lié à l’augmentation du taux de retour aux joueurs (hors bonus) pour environ un million d’euros. »

Plus inquiétant encore, le nombre de joueurs actifs est en baisse dans les deux activités : baisse de 8% des joueurs de tournois et baisse de 21% des joueurs de cash-game.

Qui peut endiguer la chute du marché du poker ?

Le facteur le plus cité pour expliquer l’effondrement du poker est la législation depuis l’ouverture du marché français. Ça serait donc à l’Etat français de trouver des solutions. Il y trouverait d’ailleurs un intérêt vu que les taxes sont proportionnelles au Produit Brut : en baisse. Malheureusement, si la piste d’une européanisation du poker avec en première étape la mise en commun des marchés français, italien et espagnol, est parfois évoquée, elle n’est jamais accompagnée d’annonce concrète. A moyen terme, il n’y a probablement rien à espérer de ce côté.

C’est donc aux rooms seules de résoudre leur quadrature du cercle. Faut-il investir dans la publicité ? Ou rendre le poker plus ludique avec les nouveaux concepts des Expresso et Zoom Poker ? Ou miser sur le poker social avec par exemple le Guns ‘n Glory ? Il parait difficile, pour ne pas dire impossible, d’attirer de nouveaux joueurs avec des moyens en baisse constante. C’est le sujet de l’article d’Eloi, sur l’avenir du poker en ligne.

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