[quote=“Freudinou, post:723440”]Bon alors True Detective…
[spoiler]Je ne sais par quoi commencer, alors on va commencer par le plus simple : Jésus Marie Joseph, ces acteurs ! C’est pas possible, ils leur ont fait tourner les scènes 50 fois. Dans un format où il est très facile de tomber dans la caricature, les mecs trouvent le ton juste. Bon OK pour Hart c’est plus facile vu que son père était tueur à gage, il a dû avoir le temps de méditer les rôles… 
Maintenant la série. Je déteste les expert & co, séries sans âmes qui sont du divertissement pur avec des personnages sans profondeur, de temps en temps un petit épisode nous rappelle qu’ils ont une vie et basta. Là nous avons les différentes époques d’une existence, avec leur début et leur fin, leurs transitions insidieuses et irréversibles, l’enquête qui se déroule n’est pas moins ou plus importante que ce qui se déroule au quotidien pour les personnages, on voit l’impact de leur boulot sur leur vie et inversement, et c’est ça que j’ai trouvé intéressant.
Ca, plus le fait que c’est à ma connaissance la seule série depuis La philo selon Philippe qui fait appel à tant de références littéraires et philosophiques. Alors je ne sais pas quelles sont les références de Pizzaïolo, qui a enseigné la littérature, mais perso, j’étais en train de regarder une application de Etre et Temps de Heidegger (huge fan je suis) et des thèmes littéraires kunderiens. Bon évidemment, il y en a sûrement d’autres mais quoiqu’il en soit, tout les thèmes que ces auteurs ont développés, tous y sont dans cette série, et de manière violente. Hart a fait de son existence son métier, pour moi il cherche à l’assumer tout en ne cessant de merder, ne comprenant que bien trop tard le sens de ce qu’il est en train de faire. Pourtant, ses leçons envers Cohle, celles d’un praticien, se révèlent parfois bien plus profondes qu’il n’y paraît.
Quant à Cohle, vraiment, il aurait été facile de le faire tomber dans la caricature, une tonalité mauvaise et une phrase devient ridicule. Bon Cohle fait le mec qui a tout compris mais c’est surtout le mec dépossédé de son existence, ce qui d’habitude fonde l’élan de chacun (la mort, le temps, l’ouverture, bref avoir conscience qu’on veut faire un pti truc sympa durant le temps qui nous est imparti), ce qu’on appelle les existentiaux, tout ceci est bloqué chez lui. Reste la recherche de sensations, à travers ses différentes addictions que sont son boulot et l’alcool.
Et là, c’est ma seule petite déception. Pour moi, Pizzaïolo ne s’est pas hissé à la hauteur de son personnage. Dans la dernière scène, on voit une sorte d’espoir, même s’il est en négatif, lorsqu’il tombe un peu dans le religieux/mystique/spirituel concernant sa fille qu’il aurait vu (dîtes-moi si j’ai pas compris). De ce fait, je pense qu’il fait de toutes les addictions de son personnage une défense contre des émotions qu’il pourrait avoir et auxquelles il ne veut pas avoir à faire face. En prenant ce parti, il ne fait que trouver une explication rationnelle selon SON système de pensée, et non pas celui de son personnage. Phénomène qui est une plaie chez les psys au passage…Je pense que les addictions de Cohle révèlent au contraire une perte irrémédiable, fondamentale, qui ne peut pas revenir, le décès de sa fille lui a révélé quelque chose de son ipséité, ses attitudes ne sont pas des défenses contre cette perte qui est totalement acceptée chez lui (dans le sens où le deuil est fait et qu’il est passé à autre chose avec les conséquences de cette expérience) mais sont plutôt un simple moyen de combler un vide par des recherches de sensations, même pas des émotions, des simples sensations dûes à des moments éphémères. Finalement, ce n’est pas l’objectif le plus important pour lui mais la route qui y mène.
Voilà, j’aime partir en cacahuètes.[/spoiler][/quote]
J’adore !
bon je dois manger après je vais faire un pavé comme le tiens mais il faut que je me documente car je crois tenir quelque chose d’implicite sur cette série.