Les cahiers du lĂ©zard 🩎

1.5.3 Check/raise et raise au turn en bluff.

Je vais parler ici essentiellement des situations oĂč on a call un CBet au flop et nous faisons face Ă  un 2 barrel. Mais on pourra garder certaines idĂ©es pour d’autres situations: nous avons check/call le flop au lieu de CBet et Vilain mise encore le turn. On a CBet le flop puis dĂ©cidĂ© de check le turn OOP. On a subit un donk bet au flop et Vilain mise Ă  nouveau le turn. En position nous n’avons pas CBet le flop et Vilain mise le turn (probe bet). Etc


On va garder les mĂȘmes idĂ©es qu’au flop. La diffĂ©rence principale est qu’on va choisir des combos diffĂ©rents et gĂ©nĂ©ralement abandonner nos draws faibles (sauf si nous estimons avoir une trĂšs grande FE). En rĂ©alitĂ© ce qui compte est d’abord l’equity de nos bluffs. Certains combos citĂ©s dans le paragraphe prĂ©cĂ©dant possĂ©daient environ 20% d’equity au flop. mais s’ils n’amĂ©liorent pas au turn leur equity chute de moitiĂ© ce qui les rend moins profitables si le turn n’augmente pas notre FE.

Quel type de combos allons-nous choisir alors? On garde donc ceux qui possĂšdent autour des 18-20% d’equity. C’est Ă  dire souvent des draws moyens sans showdown value qui deviennent beaucoup plus faibles et difficiles Ă  call profitablement: nos cotes ne sont plus bonnes sur une seule street, surtout lorsque nous sommes OOP avec peu d’implied. Au dessus de cette valeur nous avons un call profitable (selon les sizings adverses). Trop en dessous nous sommes trĂšs bas dans nos ranges et la profitabilitĂ© de notre bluff dĂ©pend trop de la seule FE.

La plupart du temps nous allons facilement abandonner nos gutshots qui ont une equity trùs faible au turn si elles n’ont pas de grosses over-cards.

Nous allons donc choisir essentiellement des OESD et des FD. En prenant prioritairement ceux qui sont clean sur leurs outs ou qui bloquent les ranges adverses de call. Avec nos OESD nous allons parfois utiliser la mĂȘme stratĂ©gie dĂ©jĂ  dĂ©crite lorsqu’il y a un FD affichĂ© et que nous possĂ©dons une carte de ce FD: on pourra bluffer river si la flush rentre en cherchant Ă  la reprĂ©senter (attention Ă  bien Ă©valuer les ranges adverses afin qu’ils ne contiennent eux-mĂȘme pas trop de FD).

A noter qu’au turn si vous ĂȘtes IP vous pouvez encore call une mise d’environ 1/2 pot. Les 5 Ă  8% d’equity directe qu’il vous manque seront compensĂ©s par les quelques implied qu’on a toujours en position, surtout avec des draws “invisibles” (certaines straight et les flush backdoor). En cas de mises adverses plus fortes il faudra essayer d’estimer nos cotes implicites. Les nuts FD sont aussi assez souvent encore bons Ă  call pour les quelques reverses en notre faveur, mais surtout parce qu’on a encore parfois la meilleure main (showdown value) et que notre As est possiblement un out. OOP, Ă  moins d’avoir un combo draw ou un trĂšs gros nuts FD (avec deux over-cards qui nous donnent la meilleure main assez souvent lorsque nous touchons une paire river) nous ne pouvons que rarement check/call profitablement une mise standard.

Parfois dans certains spots on va transformer en bluff des 2nd pair si nous pensons ne plus pouvoir les call profitablement. Par exemple parce que nous pensons que Vilain va souvent placer un 3 barrel et que nous ne pourrons pas bluffcatch la river. Dans ce cas on va devoir dĂ©cider entre fold et transformer en bluff. Ce sera surtout le cas OOP. On pourra alors jouer ces combos comme si nous avions middle set. C’est intĂ©ressant lorsqu’il n’y a avait pas de draws au flop: notre range de check/raise comprend donc peu de draws et nous piocherons dans des 2nd pair pour bluffer. Ces combos ont l’avantage de bloquer des sets chez Vilain. Gardez en tĂȘte qu’il faudra assez souvent shove la river dans l’idĂ©e de faire folder des TP. Faites-le donc face Ă  des profils capables de folder ça. Essayez aussi de prendre des combos dont les outs vers DP sont cleans.

1.5.4 Check/raise et raise Ă  la river en bluff.

Je vais essentiellement parler des gros pots, comme par exemple dans une situation oĂč on subit un 3 barrel. Dans les petits pots les notions que je vais aborder sont moins importantes et d’autres Ă©lĂ©ments prennent plus de place. Mais dans tous les cas, quelque soit votre line, n’oubliez pas d’ĂȘtre crĂ©dible et d’avoir aussi des value hands dans vos ranges.

Ici l’equity n’a Ă©videmment plus de place dans le choix de nos bluffs. Par dĂ©finition elle est de 0. Mais pour ĂȘtre exact elle est de 0 contre les ranges de call adverses et pas forcĂ©ment contre les ranges de bet adverses. C’est le cas par exemple de paires qu’on pourrait dĂ©cider de transformer en bluff: elles n’ont pas tout Ă  fait l’equity nĂ©cessaire pour bluffcatch. On garde donc encore cette notion d’utiliser le haut de notre range de fold: on se situe sur l’échelle de notre range.

Mais la notion qui prédomine est celle du removal effect.

Si les bloqueurs sont importants sur toutes les streets c’est Ă  la river qu’ils deviennent l’élĂ©ment dĂ©terminant. C’est essentiellement eux qui vont nous permettre de choisir nos combos de bluff.

IdĂ©alement nous prendrons les combos qui possĂšdent le plus de bloqueurs sur les ranges de bet/call de nos adversaires, et le moins sur leurs ranges de bet/fold. On cherche Ă  bloquer leurs value hands sans bloquer leurs bluffs (il est souvent difficile de concilier les deux). Par exemple deux cartes qui bloquent une straight, ou une qui bloquent straight et l’autre un set ou DP.

Encore plus qu’au turn les 2nd pair ou paires intermĂ©diaires sont parfois de bons candidats pour raise river des 3 barrel lorsqu’on pense que c’est plus profitable que de bluffcatch. MĂȘme si les principes qui nous font bluffcatch ou raise bluff sont souvent trĂšs similaires. La diffĂ©rence Ă©tant qu’on estime que l’un a plus d’EV que l’autre. Parfois on a une main qui peut bluffcatch mais dont l’EV du raise bluff est supĂ©rieur si on fait suffisamment folder des mains qui nous battent en plus des bluffs qu’on battait.

Move trĂšs profitable en BB vs SB contre des joueurs loose qui barrel beaucoup mais savent faire de bons folds.

Je ne vais pas m’étendre d’avantage ici sur le sujet, j’en ai dĂ©jĂ  parlĂ© dans la section sur le removal effect et j’en reparlerai dans la derniĂšre partie sur les stratĂ©gies avancĂ©es.

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1.5.5 Le 2 barrel bluff en over-bet.

Afin de mettre un maximum de pression l’over-bet est un atout utile s’il est bien utilisĂ©. Choisissez un sizing consĂ©quent, entre 125% et 200% pot (mon standard personnel est 150% pot).

Il y a une idĂ©e capitale dans les stratĂ©gies d’over-bets: Nous avons un range polarisĂ©. Je vais commencer avec les situations de ranges adavantage oĂč nous aurons gĂ©nĂ©ralement une stratĂ©gie d’over-bet sur 3 streets, puis j’aborderai les autres situations plus spĂ©cifiques au turn.

a) StratĂ©gie d’over-bet avec range advantage contre range capĂ©.

J’en ai dĂ©jĂ  parlĂ© dans la section sur les bet sizings et il ne s’agit pas d’une stratĂ©gie spĂ©cifique au turn. Mais je reviens rapidement dessus.

Cette stratĂ©gie sera trĂšs utilisĂ©e dans les situations oĂč nous possĂ©dons un range davantage net. Le cas le plus connu est sur un flop AKxr quand Vilain n’a pas AA KK AK dans son range, et c’est encore accentuĂ© s’il n’a pas de set ou de DP grĂące Ă  la troisiĂšme carte du board. Par exemple s’il a call en SB sur votre open de CO et que le flop est AK2r. Il n’a pas 22 A2 K2 dans son range, ni mĂȘme souvent les meilleurs As.

Cependant dans certains cas, comme dans l’exemple citĂ©, Vilain peut avoir un avantage d’equity (ce qui ne serait pas le cas s’il avait call en BB). Mais le fait que son range est capĂ© lorsque nous avons tous les nuts dans notre range nous permet de mettre une grande pression. Pour maximiser cette pression l’over-bet est la meilleure arme.

Vilain ne peut thĂ©oriquement pas avoir de range de raise dans ces situations, nous permettant de toujours rĂ©aliser l’equity de nos bluffs.

Nous allons donc pouvoir over-bet (souvent dĂšs le flop) un range polarisĂ© avec un ratio de bluffs plus important que dans les autres situations. A noter que dans notre exemple nous pouvons tout Ă  fait over-bet en value avec AQ, et mĂȘme AJ, qui crushent le range capĂ© de notre adversaire. Ceci peut paraĂźtre contre-intuitif mais si vous faites des tests d’equity vous vous apercevrez que dans cette situation les TPGK sont des nuts avec plus de 80% d’equity contre le range de notre adversaire.

Avec cette stratĂ©gie d’over-bet avec range advantage contre un range capĂ© nous allons thĂ©oriquement shove la river Ă  bonne frĂ©quence. Dans certains spots il est thĂ©oriquement correct de shove tous nos bluffs. Dans la pratique les choses sont diffĂ©rentes et il faudra ĂȘtre trĂšs attentif aux profils en face.

Notez que cette stratégie fonctionnera moins bien contre des profils récréatifs qui sont incapables de folder une TP quelque soit la main que vous représentez.

Nous allons tout de mĂȘme sĂ©lectionner nos bluffs et pas faire n’importe quoi. En gĂ©nĂ©ral des combos type low FD, GS, ou bottom pair + BDFD (qui bloquent les rares sets que Vilains pourrait avoir) sont de bons candidats pour multibarrel en over-bet en bloquant assez bien les ranges de call et peu les ranges de fold de notre adversaire s’il s’agit d’un reg.

b) Autres situations.

Je vais maintenant parler de la stratégie spécifique au turn sans range advantage.

Voici un exemple d’over-bets turn pour illustrer le concept. Nous sommes CO vs BU, w/6d5d sur Jd4s4h Td CBet flop 75% pot et 2 barrel Turn 200% pot.

Flop: Jd4s4h: Nous checkons une grosse partie de notre range OOP. Nous polarisons donc notre main lorsque nous misons. Cela signifie que n’ayant que des nuts (3 streets de value sur board pairĂ© en Ă©tant OOP) ou de gros bluffs dans notre range nous allons miser trĂšs cher. Ici nous avons BDFD+BDSD, qui est l’un des rares bluffs que nous pouvons avoir, et misons 75% pot.

Turn: Td. Notre FD backdoor rentre. Tous nos combos de bluff au flop qui n’ont pas amĂ©liorĂ© au turn sont GU. Il ne reste donc ici que nos FD XXdd qui seront over-bet. Nous misons 200% pot.

Pour résumer on va 2 barrel over-bet:
-> Lorsque nous misons peu souvent.
-> Avec un range trÚs polarisé comprenant des nuts et des draws sans showdown value.

ConcrÚtement on va over-bet au turn avec nos sets (si possible middle set et bottom set qui ne bloquent pas les TP adverses), et nos petits FD qui peuvent faire folder des draws supérieurs.

En ayant maximisĂ© notre FE au turn nous devons souvent GU nos bluffs Ă  la river. L’exception sera lorsque notre range advantage est tellement important que nous pouvons potentiellement miser 100% de nos bluffs.

1.5.6 le 3 barrel bluff.

J’aborde ici trĂšs rapidement un concept dĂ©veloppĂ© plus profondĂ©ment dans d’autres sections puisqu’il dĂ©coule surtout des notions de removal effect et de ranges capĂ©s. Mais je donne quelques directions quant aux types de situations Ă  3 barrel bluff en SRP.

On va souvent utiliser les miss straight draws pour bluffer en 3 barrel , si possible avec 2 over-cards qui bloquent le calling range adverse (TP) et/ou ne bloquent pas son folding range (ne pas avoir de carte de la couleur d’un FD affichĂ© au flop qui ne rentre pas). Pour bluffer, les bloqueurs sur les calling ranges sont plus importants que les bloqueurs sur les nuts (vous m’entendrez souvent le rĂ©pĂ©ter).

On peut aussi utiliser un miss straight draw en bluff quand une flush rentre et que nous avons une carte de la flush lorsque Vilain est capĂ© (peu de flush draw qu’il va check/call au turn par exemple).

De maniĂšre gĂ©nĂ©rale on va plus bluffer IP quand on est face Ă  un range capĂ©. Si on estime que Vilain va check/raise ses gros jeux avant la river on en dĂ©duira que notre FE est plus importante. Les gros bets mettent plus de pression Ă  notre adversaire (voir le paragraphe prĂ©cĂ©dent ou d’autres sections sur les sizings).

Attention cependant Ă  Ă©viter d’utiliser les miss FD pour bluffer, en particulier les plus gros comme les nuts FD ou les combo draws. Nous bloquons une partie non nĂ©gligeable du folding range adverse et Vilain sera plus enclin Ă  nous hero call lorsqu’un FD miss. A noter aussi que ces gros draws ont suffisamment d’equity flop et turn pour ĂȘtre moins bluffĂ©s river. Les FD backdoor du flop touchĂ©s au turn peuvent ĂȘtre un peu plus bluffĂ©s.

Contre les récréatifs (et les mauvais joueurs en général), lorsque tous les draws miss à la river, un bet 1/3 pot pour faire folder les miss draws fonctionne assez bien si on ne bloque pas trop les draws.

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Voici la fin sur la section “agressivitĂ© post-flop”.

1.5.7 Delayed bluffs, ou quand reporter nos bluffs sur les streets suivantes.

Vous avez décidé de ne pas miser le flop. Quelle sera alors votre stratégie les streets suivantes, en particulier avec vos airs?

Dans cette section je vais englober un peu toutes les situations, mais il sera utile de la mettre en parallĂšle avec les deux suivantes concernant les pots orphelins et les petits bluffs.

Les concepts évoqués ici sont importants pour votre jeu, ils concernent à la fois vos ranges et le handreading qui sont sans doute les deux éléments les plus importants du post-flop (avec les raisons de miser et les bets sizings, deux éléments un peu plus basiques que vous devez déjà correctement maßtriser).

La notion principale est qu’on ne souhaite pas faire grossir un pot sans equity tĂŽt dans un coup, et que moins on a d’equity et plus on va dĂ©caler nos bluffs vers la river. Je vais essayer d’aborder cette notion sous ses deux facettes mais les deux restent fortement liĂ©es.

a) La premiĂšre idĂ©e est de ne pas faire grossir un pot sans Ă©quitĂ© tĂŽt dans un coup. Ceci est une notion basique du jeu au flop. Nous aurons suffisamment de semi-bluffs pour ne pas rajouter des airs sans equity. Nous rĂ©Ă©valuerons la situation les streets suivantes selon ce qu’il se passe et l’évolution du board. La prise d’informations sera dĂ©terminante pour choisir de la suite Ă  adopter.

On va jouer peu de gros pots mais beaucoup de petits pots pour lesquels on se battra. Savoir GU assez vite dans un coup est important, mais ça ne veut pas dire qu’on abandonne dĂ©finitivement le pot. On rĂ©Ă©value toujours la situation les streets suivantes. Je vous rappelle ce leitmotiv: On ne joue pas en mode automatique mais on automatise nos modes de rĂ©flexion.

Par exemple, aprĂšs que l’on n’ai pas CBet un flop, lorsque Vilain ne mise pas sur une texture oĂč il devrait trĂšs souvent miser ses jeux (bonne showdown value qui ont besoin de protection ainsi que ses draws), nous comprenons que nous avons souvent Ă  faire Ă  un range capĂ©. Et comme souvent dans ces cas nous pouvons miser cher les streets suivantes.

Il est bon de mentionner que nous pouvons aussi jouer de cette façon avec nos miss check/raise au flop. Par exemple si nous avons une texture peu propice aux CBets au flop et décidons de check/raise notre middle set. Seulement Vilain check back. Nous allons donc delayed CBet trÚs cher.

b) La seconde idĂ©e est que moins on a d’équitĂ© et plus on va dĂ©caler nos bluffs vers la river (par dĂ©finition un bluff river n’a pas d’équité ). Ce qui est une rĂ©sultante de la premiĂšre idĂ©e.

Ainsi dans les petits pots (limpĂ© PF et/ou checkĂ© tout le long) on va beaucoup miser river, et en value bet thin, parfois mĂȘme trĂšs thin (dans quelques cas une hauteur As peut ĂȘtre un value bet river!), et, c’est ce qui nous intĂ©resse ici, avec des combos n’ayant aucune chances de gagner Ă  l’abattage, donc nos plus petites hauteurs, si on estime avoir un peu de FE. Plus notre combo est faible, plus on a de chances de faire coucher Vilain, et moins on misera cher, puisque plus on cherchera Ă  faire folder des mains faibles chez lui. C’est une notion que j’ai dĂ©jĂ  abordĂ©e: plus on veut faire folder une main forte et plus on mise cher, et inversement plus on veut faire folder une main faible mais qui nous bat et moins on a besoin de faire cher. Cette idĂ©e est utile pour le splittage de nos ranges mais ça dĂ©passe ici les notions que je veux aborder.

Dans les petit pots checkĂ©s tout le long il y a beaucoup de airs chez nos adversaires. Donc on a souvent besoin de ne pas faire trĂšs cher pour les faire folder. Cependant, indĂ©pendamment de la force de notre main, on peut avoir envie de faire folder une grande portion des ranges adverses, y compris des petites pairs ou mĂȘme des combos plus forts suivant la texture du board, et alors il nous faudra miser beaucoup plus cher. L’over-bet peut devenir une arme supplĂ©mentaire.

La question qu’on doit donc toujours se poser est “qu’est-ce qu’on cherche Ă  faire folder?” Soyez trĂšs attentifs aux actions selon l’évolution du board. Quand vous aurez compris que Vilain ne peut pas avoir souvent un jeu fort ou mĂȘme moyen, vous devrez essayer de bluffer. Il vous faudra alors choisir le meilleur sizing selon ce que vous cherchez Ă  faire coucher.

1.5.8 Le turn dans les multiway.

Le vol intelligent des pots orphelins est un skill supplémentaire pour augmenter notre WR. Surtout les pots à trois joueurs.

Dans les multiway, que ce soit en pots relancĂ©s ou en pots limpĂ©s, c’est souvent Ă  partir du turn qu’on va dĂ©cider de bluffer, souvent mĂȘme sans equity. Ici la lecture de ranges est l’élĂ©ment dĂ©terminant. Je vais donner un exemple pour bien comprendre:

Nous avons une relance PF d’un reg au CO suivie par un rĂ©crĂ©atif en SB et nous suivons Ă  notre tour en BB. Au flop tout le monde check et au turn la SB check Ă  nouveau. Nous avons gagnĂ© Ă©normĂ©ment d’informations: Le reg n’a pas CBet au flop et le rĂ©crĂ©atif a check deux fois. Sur une blank au turn il y a peu de chance qu’un Vilain possĂšde quelque chose de fort. Nous allons donc miser Ă  bonne frĂ©quence le turn et trĂšs souvent encore la river si on n’est suivi qu’une seule fois (sinon GU).

Si par contre si nous sommes dans une situation oĂč reg au CO a ouvert, que nous avons suivi en SB et qu’un autre reg en BB a suivi Ă  son tour, les choses sont trĂšs diffĂ©rentes. Nous avons moins d’informations lorsque tout le monde a check au flop: le reg en BB peut avoir voulu laisser le CO faire son CBet et donc possĂ©der un bon jeu. Et celui au CO peut avoir dĂ©cidĂ© de check back une main moyenne (type TPMK) parce qu’il estimait ne pas avoir de value contre deux ranges de reg et prĂ©fĂ©rer passer en mode “trapp” ou “bluffcatch”. Si nous devons bluffer ce spot nous le ferons moins au turn sans equity et plus Ă  la river, selon le principe de ne pas faire grossir un pot sans equity.

Nous serons Ă©videmment attentif aux cartes qui tombent et de quelle maniĂšre elles percutent les ranges. Par exemple bluffer les grosses cartes est classique en HU mais en multiway elles risquent plus d’avoir amĂ©liorĂ© les Vilains, en particulier si c’est un As. On bluffera donc plus les blanks ou les cartes que les Vilains auront peu dans leurs ranges. Comme lorsqu’une flush rentre et que nous sommes dans une situation oĂč nos adversaires auraient presque toujours misĂ© un daw au flop.

Mon conseil est donc de ne jamais GU un multiway lorsqu’on a ratĂ© le board et au contraire d’ĂȘtre extrĂȘmement attentif aux actions des Vilains par rapport Ă  la texture du board (rappelez-vous du leitmotiv). Ceci est encore plus important lorsque nous avons la position relative sur un des deux joueurs dans les pots en 3 way. Vous avez d’ailleurs sans doute remarquĂ© que mes ranges de over-call PF en BB sont diffĂ©rents selon si on a la position relative sur la SB ou pas. Ceci est rĂ©ellement dĂ©terminant dans la construction de nos ranges de dĂ©fense (sans mĂȘme parler du profil de la SB). On devrait mĂȘme normalement Ă©largir les ranges que je propose dans ces spots mais j’ai tout de mĂȘme prĂ©fĂ©rĂ© garder des ranges solides que je sais de toute maniĂšre profitables si on ne fait pas n’importe quoi post-flop.

Pour les pots Ă  quatre joueurs et plus, la probabilitĂ© qu’un mauvais joueur a touchĂ© quelque chose devient souvent trop importante pour pouvoir beaucoup bluffer. Mais c’est possible. On gardera les mĂȘmes idĂ©es mais on sera plus prudent.

1.5.9 Multiplier les petits bluffs.

J’entends trop souvent dire qu’on a pas de FE en micro limites et qu’il ne faut pas bluffer. Il n’y a pas plus faux. Mais on va bluffer diffĂ©remment des plus hautes limites. On va s’appuyer sur une idĂ©e trĂšs simple: Les Vilains, surtout rĂ©crĂ©atifs, ont souvent rien, mais lorsqu’ils ont quelque chose ils le lĂąchent difficilement.

-> En micro limites, on va multiplier les petits bluffs mais faire peu de gros bluffs tant qu’on n’est pas sĂ»r d’avoir Ă  faire Ă  un Vilain qui a suffisamment de discipline pour faire de bons folds.

Les stratĂ©gies qui en dĂ©coulent deviennent trĂšs simples: on va souvent essayer de faire folder les “rien” par de petits bluffs, et on va trĂšs peu s’enterrer dans de gros bluffs. On va donc abuser des bets river dans un pot checkĂ© tout le long et essayer de voler les pots orphelins de maniĂšre gĂ©nĂ©rale
 On va delayed CBet cher. On va abuser du stab contre les joueurs qui ne protĂšgent pas leurs ranges. Etc, etc
 N’hĂ©sitez pas Ă  tester des choses dans les pots limpĂ©s qui sont vraiment propices Ă  ça tellement les ranges sont loose et que ça ne coĂ»te pas cher. Restez focus sur chaque coup et essayez toujours de dĂ©terminer les ranges et d’évaluer votre FE, mĂȘme quand vous aviez dĂ©cidĂ© de GU au flop. Je pourrais presque dire surtout lorsque vous aviez dĂ©cidĂ© de GU au flop. En effet vous multiplierez l’EV de vos combos sans equity du flop en les bluffant river.

A ce propos, et comme nous l’avons vu dans le paragraphe sur les delayed bluffs, il est souvent meilleurs de jouer nos airs du flop comme ça. Par exemple je vous conseille de trĂšs peu CBet sans equity au flop (comme des SC qui ont complĂštement ratĂ© le board), mais arrivĂ© river vous vous retrouverez avec le bottom de votre range (aucune showdown value, mĂȘme pas une hauteur) qui est trĂšs profitable Ă  bluff. Plus votre showdown value est faible, plus vous cherchez Ă  faire folder un range large et moins vous avez besoin de miser cher.

Je reviens rapidement sur ce dernier concept, mĂȘme si je l’ai dĂ©jĂ  rapidement abordĂ© plus haut: lorsqu’on souhaite splitter nos sizings de bluff, plus on sera bas dans notre range et moins nous avons besoin de faire cher. A l’opposĂ© plus nous cherchons Ă  faire folder un range fort et plus nous devons miser fort pour que ce soit profitable. Le cas le plus extrĂȘme Ă©tant lorsque nous transformons une showdown value en bluff: nous voulons faire folder des combos de type TP et devons alors miser trĂšs cher. Alors que nous avons besoin de miser trĂšs peu cher pour faire folder des airs qui battent nos airs.

Pour finir le chapitre sur l’agressivitĂ© post-flop, voici deux derniers petits conseils:

- Exploitez les sizings tells. Tant que vous jouez Ă  des limites oĂč les joueurs offrent trop d’informations proffitez-en. Le spot le plus courant Ă©tant celui du reg un peu weak qui CBet en calibrant son sizing uniquement sur la force de sa main. DĂšs qu’un reg CBet OOP 1/2 pot sur un board connectĂ© c’est qu’il y a quelque chose qui cloche (soit dans ses sizing tells soit dans son jeu). MĂȘme si vous n’ĂȘtes pas obligĂ© de systĂ©matiquement le raise bluff lorsque vous avez air complet, cela doit quand mĂȘme vous titiller. En tout cas essayez assez rapidement de voir comment il rĂ©agit aux raises dans ces situations.

- Envisagez raise bluff river contre des joueurs capables de value bet thin. Attention on est ici dans un spot trĂšs high variance. Il faut donc bien Ă©valuer les risques que Vilain tente un hero call, par exemple parce que son sizing peut avoir induce quand il a bet petit
 De mĂȘme contre les petits sizings soyez sĂ»r que Vilain n’est pas capable de le faire aussi avec de gros jeux.

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Hùte de voir le pdf car lire section par section comme ça c est un peu fouilli pour moi :slightly_smiling_face:

Un Ă©norme merci pour ton travail en tout cas !

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merci encore un fois pour le boulot, c’est vraiment les nuts.

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1.6 Rappel: Comment jouer ses draws avec l’initiative.

Nous sommes de dernier relanceur PF et en situation d’effectuer un CBet au flop. Les mĂȘmes notions seront souvent aussi correctes pour les pots limpĂ©s en HU ou Ă  trois joueurs au flop.

Il existe quelques notions utiles qu’il faut essayer de toujours garder en tĂȘte:

- Moins nous avons d’equity et plus nous avons besoin de FE pour rendre un bluff profitable (EV+). Dans la plupart des situations nous aimons avoir au moins autour des 20% d’equity pour bluffer. Si nous n’avons pas cette equity, il devient important que notre FE soit plus importante (miser sur des scary cards ou avoir un bon CRE.

- A l’inverse, plus nous avons d’equity et moins nous avons besoin de FE pour que notre bluff soit profitable.

- Nous essayons de bluffer les combos qui retiennent le mieux leur equity au flop et Ă  la turn.

- A la river, c’est le card removal effect (CRE) qui compte puisque par dĂ©finition nous avons 0 equity contre les ranges adverses de call.

Voici des stratĂ©gies simples qui pourront ĂȘtre de bonnes bases de travail. Je vais essentiellement parler des draws classiques (SD et FD), mais dans certaines situations des over-cards (surtout avec des BDFD et/ou BDSD) ou les bottom pairs (surtout si les outs vers DP sont cleans et donc retiennent bien leur equity), seront jouĂ©es comme des tirages.

> Draws faibles (4-6 outs):

Gutshot, mais aussi over-cards ou BDFD+BDSD. Parfois aussi bottom pair si on ne pense pas pouvoir compter sur notre showdown value. Les gutshots, over-cards et bottom pair qui possÚdent aussi un BDFD seront souvent joués plus agressivement.

  • Bet cher au flop, parfois en over-bet. C’est au flop que des draws de type gutshot ont environ 20% d’equity.

Pour les draws de type BDNFD ou BDSD+BDFD, ça dĂ©pendra essentiellement de la texture du tableau. Je conseille de ne les miser que dans des situations oĂč on va beaucoup miser et peu cher. Pour les BDNFD on va considĂ©rer que notre As est un out et un peu plus le jouer comme un draw moyen puisqu’on a au moins 9 outs au turn qui amĂ©liorent notre equity et qui nous amĂšneront aux situations de draws moyens au turn.

  • Si pas d’amĂ©lioration au turn (tombĂ© Ă  10% d’equity environ) et sans augmentation de notre FE, on abandonne ces draws. Si nous possĂ©dons une bonne FE (voir les points citĂ©s prĂ©cĂ©demment sur les scary cards, le CRE et le range capĂ© de Vilain), nous pouvons Ă©ventuellement miser trĂšs cher, par exemple en over-bet.

  • La river dĂ©pendra de notre FE estimĂ©e.

> Draws moyens (8-10 outs):

Essentiellement les FD et les OESD, mais les gutshots + 2 over-cards pourront parfois ĂȘtre jouĂ©es de la mĂȘme maniĂšre que des OESD.

  • Bet au flop avec des sizings normaux qui dĂ©pendront essentiellement de la texture du tableau.

  • Nous continuerons trĂšs souvent Ă  miser au turn avec environ 20% d’equity. Il y aura quelques cas oĂč nous prĂ©fĂ©rerons prendre notre free card IP, essentiellement lorsque nous estimons avoir trĂšs peu de FE. Notre sizing dĂ©pendra de la situation, mais une stratĂ©gie d’over-bet avec des petits FD (et des jeux trĂšs forts pour notre pole value) est possible. Les OESD seront plus souvent misĂ©s avec un sizing moyen (comme avec des jeux de type TP assez forts pour ĂȘtre value). Essayez de garder environ autant de bluffs que de value hands au turn.

  • A la river on abandonnera nos gros FD. Pour nos 3 barrel bluff on utilisera plutĂŽt les miss OESD qui possĂšdent le meilleur removal effect. Par exemple s’ils bloquent bien les meilleures TP prĂ©sentes chez Vilain, ou s’ils contiennent une carte (si possible haute) d’une Ă©ventuelle flush qui serait tombĂ©e. Lorsqu’il n’y a pas de straight draw dans nos ranges, on pourra piocher dans des petits FD pour bluffer, puisqu’ils bloquent moins les folding ranges adverses que les gros FD, et qu’ils nĂ©cessitent plus de FE gĂ©nĂ©rale pour ĂȘtre jouĂ©s profitablement (y compris dĂšs le PF, ne l’oubliez pas).

> Draws forts (12 outs+):

FD+OESD et gutshot + FD. Mais aussi les trĂšs gros NFD avec 2 grosses over-cards qui sont des outs et qui peuvent souvent ĂȘtre la meilleure main Ă  l’abattage mĂȘme sans amĂ©lioration. On peut aussi rajouter les pairs + FD et les pairs + OESD mĂȘme si je prĂ©fĂšre les jouer un peu diffĂ©remment et trĂšs souvent passivement pour protĂ©ger mes ranges de check.

J’ai presque envie de dire qu’on peut tout faire avec ces draws tellement ils ont d’equity! Ils en ont assez pour ĂȘtre jouĂ©s passivement, mĂȘme au turn, ou pour nĂ©cessiter trĂšs peu de FE lorsqu’on les joue agressivement.

Il n’y a qu’une seule erreur importante Ă  Ă©viter avec les plus gros draws (12 outs+ cleans), c’est de devoir les folder avant d’avoir vu une river! Abandonner autant d’equity est une trĂšs grosse erreur. Comme au flop il n’est jamais horrible de go broke, c’est au turn lorsque notre equity est divisĂ©e par deux qu’il faudra ĂȘtre vigilent. Ce qu’il faut absolument Ă©viter, c’est de devoir folder sur un shove adverse Ă  ce moment. Nous risquons de nous retrouver dans une situation oĂč les odds sont proches de notre equity mais juste au dessus.

  • Au flop on peut bet ou check. IP comme OOP. Mais comme on a l’initiative, il est souvent prĂ©fĂ©rable d’en profiter pour CBet. De toute façon un raise de notre adversaire ne nous ennuie pas et nous pourrons assez facilement shove par dessus. Hors de position, on a aussi la possibilitĂ© de check/raise.

  • Au turn on peut aussi miser ou checker. Par contre si on check c’est pour rĂ©aliser notre equity et rarement pour C/RAI. Si on voulait partir Ă  tapis c’est au flop qu’il fallait le faire lorsqu’on Ă©tait au maximum de notre equity. Lorsqu’on C/RAI un draw moyen au turn on est clairement en bluff parce qu’on n’a pas assez d’equity pour call. Avec un combo draw ce n’est pas du tout la mĂȘme chose. Il y aura cependant quelques situations oĂč on va shove au turn (toujours nous et non pas call un shove), par exemple dans les pots oĂč il reste 1 PSB. Ne perdez pas de vue que le turn est la street la plus dĂ©licate Ă  jouer avec ces draws.

  • River a on accompli ce qu’on cherchait: rĂ©aliser entiĂšrement notre equity avec un jeu fort. Si on a miss on bluffera qu’exceptionnellement ces draws. Je rappelle qu’ils ont besoin de trĂšs peu de FE pour ĂȘtre profitables (EV+) sur le long terme, et peuvent n’ĂȘtre jouĂ©s que pour leur equity. Il y a une autre raison de ne pas les bluffer: ce sont souvent des combos qui bloquent les ranges de fold river de nos adversaires, en bloquant les draws qui miss.

VoilĂ  pour les stratĂ©gies simples. En jouant vos draws de cette façon lorsque vous serez le dernier relanceur PF vous commettrez peu d’erreurs, surtout contre les mauvais joueurs passifs ou un peu weaks. Cependant il y a d’autres façons de les jouer, en particulier OOP contre les joueurs agressifs ou contre des joueurs compĂ©tents sur certaines textures de boards qui sont sensĂ©s beaucoup avantager le joueur en position. Nous verrons cela dans la partie “2. StratĂ©gie avancĂ©es”. Vous pouvez cependant revenir sur les idĂ©es prĂ©sentĂ©es dans les paragraphes “1.5.2 Check/raise et raise CBet au flop en bluff” et “1.5.3 Check/raise et raise au turn en bluff” qui prĂ©sentent quelques notions utiles que vous pourrez utiliser pour jouer vos draws diffĂ©remment et plus profitablement. L’idĂ©e principale Ă©tant de repĂ©rer les bon combos Ă  utiliser pour les jouer un peu comme si vous Ă©tiez le dĂ©fenseur PF.

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Salut lacertax

Tu est pas sur les table de fast nl4 en ce moment sur PMU ?

Oui. Je fais pas mal de fast sur PMU vu que j’ai des soucis de micro-dĂ©connexions sur Betclic. (en rĂ©alitĂ© ça vient de chez moi, mais le soft Party gĂšre mieux ces micro-dĂ©connexions et je ne me retrouve pas sit out toutes les 30 secondes comme sur Betclic
).

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DerniÚre partie des stratégies simples du jeu post-flop.

1.7 Stratégies de jeu en pot 3bet.

PlutĂŽt que de faire une liste exhaustive de toutes les situations, je vais prĂ©senter les plus rĂ©currentes et celles qui sont gĂ©nĂ©ralement les moins bien jouĂ©es en pots 3bet. Les idĂ©es et concepts qui s’en dĂ©gageront vous seront aussi utiles pour d’autres situations. Ce sont donc les concepts qui sont importants, et il vous sera profitable de bien les comprendre pour correctement les appliquer.

Ces concepts existent aussi souvent dans les pots single raise, mais dans les pots 3bet les SPR sont spĂ©cifiques et nous donnent des leviers diffĂ©rents, ce qui fait que ces concepts s’adaptent souvent diffĂ©remment. On s’apercevra aussi qu’en rĂ©alitĂ© un SPR rĂ©duit limite nos choix et rend le champ des possibles plus petit. Les pots 3bet sont donc plus faciles Ă  jouer techniquement. Leur difficultĂ© vient des mises beaucoup plus importantes. Les effets des leaks mentaux y sont donc dĂ©cuplĂ©s.

Pour les autres situations courantes, vous suivrez les mĂȘmes stratĂ©gies de jeux que dans les SRP. Il n’y a pas de diffĂ©rences particuliĂšres si ce n’est dans les sizings.

Tout ce qui suit concerne le jeu Ă  100bb deep.

1.7.1 Généralités.

a) Concepts de base.

  • Le 3betteur aura gĂ©nĂ©ralement un range polarisĂ© contenant des airs et des nuts, alors que le dĂ©fenseur aura plus souvent un range condensĂ©.

  • Un range polarisĂ© est plus facile Ă  jouer, et un range condensĂ© contenant plus de mains moyennes se retrouve souvent en situation de bluff catch.

b) Textures de flops.

Il y a deux grands types de flop (avec tous les intermédiaires possibles), voici leurs spécificités.

-> Flops statiques: Flop secs ou semi-secs. En gros ce sont les flops rainbow ou au pire suited qui ne contiennent pas deux cartes entre la Q et le 8 ou trois cartes connectés. Les equities vont peu bouger sur les streets suivantes. La position est moins importante. Le 3betteur aura normalement un avantage de ranges et une stratégie de CBet à haute fréquence avec faibles sizings ou avec splittage des sizings. Sur ces boards on jouera assez souvent sur trois streets. A93r KK6s J62s 742r

-> Flops dynamiques: Il y a un grand nombre de types de flops dynamiques, dans certains cas l’avantage de ranges reste chez le 3betteur et dans d’autres non. Je ne vais en prĂ©senter que trois qui me semblent caractĂ©ristiques. Dans tous les cas Les equities peuvent facilement basculer sur les streets suivantes.

  • Flops medium connectĂ©s. Ce sont les flops les plus dynamiques. Les equities peuvent beaucoup bouger. La position est trĂšs importante. Le 3betteur n’a plus l’avantage de ranges puisque ces flops percutent fortement les ranges condensĂ©s plus spĂ©cifiques aux dĂ©fenseurs. Il aura une stratĂ©gie de CBet Ă  trĂšs faible frĂ©quence et contre les bons joueurs il devra parfois check full range, en particulier OOP. QT9s T97s

  • Flops high-medium (surtout suited) contenant deux cartes entre la Q et le 8. Ces flops percutent bien les ranges condensĂ©s du dĂ©fenseur. Le 3betteur aura souvent une stratĂ©gie de CBet Ă  faible ou moyenne frĂ©quence avec parfois splittage des sizings. Lorsqu’il dĂ©cide de sizer cher on jouera souvent sur deux streets. QT2s J94s

  • Flops low connectĂ©s. Ce sont les flops dynamiques qui sont sensĂ©s le moins percuter les ranges condensĂ©s du dĂ©fenseur. Ce sont sans doute les moins dynamiques et pourront ĂȘtre plus ou moins jouĂ©s comme des boards statiques. Ainsi le 3betteur aura une stratĂ©gie de CBet Ă  haute frĂ©quence avec faibles sizings, ou plus rarement avec splittage des sizings comme sur les flops prĂ©cĂ©dents. Lorsqu’il dĂ©cide de sizer cher on jouera souvent sur deux streets. Il faut comprendre que ces flops favorisent le 3betteur car il possĂšde plus d’over-pairs fortes et qu’en mĂȘme temps ils percutent son range de 3bet light contenant des low Axs et low SC, parfois mĂȘme des low PP. 762s 643s

Résumé:

  • Sur les flops statiques les equities vont peu bouger (le board est “lockĂ©â€) alors que sur les flops dynamiques ils peuvent fortement bouger.

  • Les flops contenant au moins deux cartes entre la Q et le 8 sont ceux qui percutent le plus les ranges condensĂ©s du dĂ©fenseur. Ce seront les flops les moins CBet indĂ©pendamment de leur texture statique ou dynamique.

1.7.2 En tant que 3better OOP.

Un mot sur les sizings de CBet et 2 barrel. IP vous pouvez splitter entre 1/3 1/2 et gros bets au flop. Mais OOP je vous conseille plutĂŽt de splitter sur deux sizings seulement: 1/3 pot et gros bet (entre 2/3 et pot). AprĂšs avoir CBet flop 1/3 pot, si vous dĂ©cidez de 2 barrel faites un gros sizings (3/4 pot minimum). AprĂšs avoir CBet gros, si vous dĂ©cidez de 2 barrel ce sera souvent Ă  tapis. Pour le choix du sizing de CBet au flop je vous renvoie aux textures de flops. En gros plus souvent vous allez CBet un range mergĂ© avec range advantage et plus vous aurez intĂ©rĂȘt Ă  faire 1/3 pot.

a) 2 barrel nos draws.

Vous avez CBet le flop avec un draw et Vilain a call. Quelle est la meilleure façon de jouer le turn?

L’idĂ©e rĂ©currente sur laquelle je reviendrai trĂšs souvent dans beaucoup de situations est de ne jamais se mettre en situation de bet/fold un bon draw. Il vous arrivera de devoir le bet/fold mais ce sera dans des spots oĂč Vilain n’est pas sensĂ© vous raise. Soit parce que votre range est polarisĂ©, soit parce que vous avez un range advantage Ă©vident. Malheureusement, ou heureusement je ne sais pas, en micro limites peu de joueurs comprennent ces notions


Voici trois lines de jeu possibles aprĂšs que vous ayez CBet le flop:

  • Check/call vs small bet de Vilain. Comme on le verra plus loin, dans ces situations le dĂ©fenseur en position aura souvent intĂ©rĂȘt Ă  bet petit au turn lorsque le 3betteur ne 2 barrel pas.

  • C/RAI vs gros sizing. Le C/RAI possĂšde un mauvais risk reward contre les petits bets, par contre il puni trĂšs bien les gros bets dans les situations oĂč Vilain va souvent stab. Le meilleur spot pour cela est lorsque vous avez CBet small au flop sur un texture oĂč Vilain doit beaucoup dĂ©fendre, et que celui-ci va trop souvent essayer de prendre le coup au turn.

  • 2 barrel shove en over-bet. GĂ©nĂ©ralement aprĂšs un CBet flop au dessus d’un 1/2 pot. C’est souvent le meilleur play lorsqu’il reste entre 1.5 et 2 PSB. Vous jouerai vos mains fortes mais vulnĂ©rables de la mĂȘme façon.

Les draws faibles ou qui retiennent mal leur Ă©quity peuvent trĂšs bien ĂȘtre 2barrel/fold. Par exemple sur une line CBet flop 1/3 pot et 2 barrel 3/4 pot. On aura la mĂȘme line avec des TP (soit en 2 barrel/call soit en 2 barrel/fold selon le range estimĂ© de Vilain).

Les combo draws peuvent plus facilement ĂȘtre jouĂ©s en check/call, mĂȘme si des lines agressives sont possibles.

b) Delayed CBet polarisé.

Vous n’avez pas CBet le flop et Vilain a check behind sur une texture oĂč il est sensĂ© miser avec ses mains vulnĂ©rables.

Vous avez le choix entre deux stratégies selon la situation: soit delayed CBet turn trÚs cher pour jam la river, soit delayed CBet small pour over-bet la river.

-> Si Vilain est capé, vous allez polariser votre ranges en misant trÚs cher (bet pot) avec vos airs et vos ranges forts de check/call et de check/raise ratés du flop. En particulier sur les textures que vous allez peu CBet. Vous aurez par exemple des mains de type over-pairs dans vos ranges de check/call au flop. Ainsi vous aurez beaucoup de combos à delayed CBet en value.

Il vous faudra shove la river à bonnes fréquences.

-> Si Vilain n’est pas capĂ©. Par contre s’il peut avoir un gros jeu, soit parce qu’il peut avoir slowplayĂ© le flop, soit parce que le turn est susceptible d’avoir frappĂ© son range, on peut miser petit au turn (1/3 pot) sur une texture drawy avec l’idĂ©e d’over-bet la river sur une blank. Si Vilain ne raise pas le turn, il cape son range puisque ses mains fortes sont vulnĂ©rables et il ne devrait pas simplement les call. Nous l’avons amenĂ© Ă  caper son range. ArrivĂ© river il aura donc essentiellement des draws ratĂ©s et des mains moyennes. L’idĂ©e est toujours de miser trĂšs cher avec un range polarisĂ© lorsque Vilain est capĂ©.

Dans une moindre mesure les stratĂ©gies dĂ©crites ici s’appliquent aussi dans les situations oĂč nous sommes dĂ©fenseur OOP et que Vilain n’a pas CBet le flop. Cependant il y aura plus de trapp dans ces cas-lĂ , en particulier sur des textures de flop susceptibles de plus frapper nos ranges condensĂ©s de dĂ©fense et qui pourraient pousser Vilain Ă  check une grosse portion de ses ranges dans le cadre d’une stratĂ©gie Ă©quilibrĂ©es. Ainsi mĂȘme si notre adversaire aura souvent un range capĂ©, celui-ci sera potentiellement plus fort et comprendra plus d’over-pairs fortes. On est alors dans des situations trĂšs Vilain-dependant, et nos lines de jeu dĂ©pendront de la capacitĂ© de notre adversaire Ă  check behind des mains fortes au flop, et de ses aptitudes Ă  folder certains combos forts PF mais devenus des bluff catchers.

De maniĂšre plus gĂ©nĂ©rale, hors situation de delayed CBet, aprĂšs deux checks au flop on va miser le turn en fonction de la force de notre main: trĂšs cher (pot) avec de gros jeux et de bons bluffs, peu cher avec d’autres combos afin d’élargir les ranges de call de notre adversaire et de gagner plus souvent Ă  l’abattage.

1.7.3 En tant que défenseur.

a) DĂ©fendre les draws vs 2 barrel.

Vous avez call le CBet de Vilain au flop avec un tirage et subissez une seconde mise sans avoir amélioré votre main.

Voici d’abord deux notions utiles:

-> IP: Call avec 18% d’equity est gĂ©nĂ©ralement profitable grĂące aux implieds, mĂȘme assez faibles (pensez Ă  estimer les reverses). Par contre OOP cela ne l’est plus.

-> Si on call avec moins de 18% d’equity il faut avoir la possibilitĂ© de souvent bluffer river pour rendre le call turn profitable.

Je vais vous présenter le jeu au turn avec nos draws sous formes de points que vous devrez fixer dans vos acquis. En vous appuyant sur ces points vous pourrez faire les bons choix in game.

> La plupart du temps au turn, les EV du fold, du jam et du call sont relativement proches.

> Pour calculer notre equity au turn, il ne faut pas oublier de tenir compte des reverses, ainsi que des bloqueurs possiblement présents chez Vilain (comme des over-pairs qui bloqueraient nos outs vers straight).

> Bien Ă©valuer nos implied avant de call. Si elles sont mauvaises, soit on fold, soit on call si on pense pouvoir souvent bluffer la river, soit on jam si on pense avoir de la FE (avec minimum 15-18% d’equity).

> Plus on va faire de nuts (pas de reverses) et plus on va pouvoir call profitablement. Nos nuts FD, mais aussi les petites OESD camouflĂ©es dont les outs ne sont pas bloquĂ©s, seront les draws les plus souvent call. Une petite OESD est plus profitable Ă  call qu’un FD moyen bien qu’ayant moins d’outs.

> Les FD non max (hors combo draws) sont souvent meilleurs Ă  jam. Ils possĂšdent peu d’implied et quelques reverses, ainsi que moins de possibilitĂ©s de bluffer river (#OESD qui sont trĂšs souvent meilleures Ă  bluffer river sans bloqueurs sur miss FD). N’oublions pas non plus qu’on reprĂ©sente souvent un miss FD et que Vilain sera plus enclin Ă  nous hero call en passant en mode check/call.

> Les gros draws, surtout avec des cartes hautes, sont toujours profitables Ă  call pour leur seule equity (sauf hors cotes vs over-bet), mais on peut parfois les jam.

> Plus le sizing de Vilain est Ă©levĂ© (>1/2 pot) et plus on aura d’intĂ©rĂȘt Ă  jam et moins Ă  call.

Pour Ă©quilibrer nos jam turn avec nos semi-bluffs, nous allons aussi jam toutes nos value hands vulnĂ©rables (TP peu dominĂ©es, set et low flush), tant qu’on ne se value cut pas trop souvent. Quand on sait qu’on ne lĂąchera pas notre jeu fait sur une blank Ă  la river et qu’il y a des draws il est gĂ©nĂ©ralement meilleur de jam nous-mĂȘme. On va shove mĂȘme avec des mains qui ne sont pas des nuts afin de tuer l’equity des semi bluffs de Vilain. Evidemment nous ne pouvons pas le faire si Vilain possĂšde un gros avantage de ranges, il faudra alors choisir entre call et fold.

b) Vilain ne 2 barrel pas OOP.

Vilain a CBet le flop et vous avez call. Au turn il check et la parole vous revient.

L’idĂ©e principale est qu’on va miser peu cher lorsque Vilain va trĂšs souvent soit check/fold soit check/raise, donc peu check/call. On va ainsi miser 1/3 pot, mĂȘme sur les textures connectĂ©es puisqu’il est compliquĂ© pour notre adversaire de slowplayer et ses draws ne nous inquiĂštent pas comme nous l’avons dĂ©jĂ  vu plus haut. Gardez en tĂȘte que de maniĂšre gĂ©nĂ©rale les petits sizings sont efficaces lorsque notre adversaire a du mal Ă  check/call.

-> On minimise nos pertes avec nos ranges de bet/fold.

-> On minimise les gains de Vilain avec ses ranges de check/raise et qu’on fold.

-> On améliore notre risk reward.

-> On oblige thĂ©oriquement Vilain Ă  dĂ©fendre plus. Ce qu’il aura beaucoup de mal Ă  faire avec ses ranges de check au turn, surtout lorsque ceux-ci sont mal construits.

1.7.4 Adaptations contre les joueurs trop agressifs.

Je disais en prĂ©ambule que les pots 3bet sont normalement plus faciles Ă  jouer que les SRP. Cependant les erreurs y ont un impact plus important, comme nous l’avons vu par exemple lorsqu’on se retrouve Ă  devoir folder trop d’equity. L’une des erreurs les plus importante est celle de ne pas savoir jouer les Vilains agressifs. Je ne parle pas ici de ceux qui font n’importe quoi, ceux-lĂ  ne seront jouĂ©s qu’en value. Mais de ceux qui vous donnent l’impression de vous marcher dessus., comme s’ils devinaient votre jeu, vous expulsant du coup trop souvent ou foldant lorsque vous avez enfin touchĂ©.

La premiĂšre chose Ă  savoir c’est qu’il ne faut pas hĂ©siter Ă  les 3bet. Vous commettrez moins d’erreurs dans les pots 3bet grĂące au SPR rĂ©duit. Par contre vous devrez bien construire vos ranges de 3bet afin de frapper un maximum de flops. La mĂȘme idĂ©e est Ă  garder lorsque c’est Vilain qui vous 3bet: surtout n’élargissez pas vous ranges de call mais gardez des ranges qui frappent bien les boards. J’ai dĂ©jĂ  parlĂ© des adaptations PF Ă  faire contre les gros 3betteurs, je ne vais pas y revenir ici, mais en lisant la suite vous comprendrez pourquoi je vous dis de garder des ranges de dĂ©fense solides.

La deuxiĂšme chose importante Ă  garder en tĂȘte est qu’il faut absolument savoir GU trĂšs tĂŽt dans les coups lorsque votre equity est faible. L’idĂ©e sera de GU trĂšs tĂŽt ou de jouer le coup Ă  fond. Peu de demi-mesures.

Post-flop vous avez en gros deux situations sensibles: soit vous allez devoir jouer un range polarisĂ© entre des jeux forts et des draws, soir devoir jouer un range capĂ©. Les deux peuvent vous faire commettre de grosses erreurs si vous les jouez mal et oubliez l’idĂ©e de jouez les coups Ă  fond.

Les ranges polarisés sont en réalité assez simples à jouer si on suit deux rÚgles basiques:

-> En bluff: On va essayer d’ĂȘtre en situation d’ĂȘtre le premier Ă  shove. Quelque soit les sĂ©quences de mises nous devons anticiper les montants afin de ne jamais se retrouver en situation de faire l’avant-derniĂšre mise. Cela va souvent se jouer au turn. Je vous invite Ă  relire les paragraphes concernant le jeu avec nos draws et dans quelles situations nous devons jam.

-> En value: On va essayer d’ĂȘtre en situation de laisser Vilain shove le premier. Nous devrons donc faire l’avant derniĂšre mise. L’exception sera lorsqu’on a plus d’intĂ©rĂȘt Ă  faire folder l’equity de Vilain avec nos mains vulnĂ©rables.

La plus grosse difficultĂ© sera de jouer nos ranges capĂ©s car vous devrez les jouez passivement en essayant de deviner si Vilain vous bluff assez souvent. Mon conseil sera ici d’oublier vos constructions de ranges avec des combos que vous devez folder sur chaque street. Mais au contraire de vous dĂ©sĂ©quilibrer en ne gardant que les combos qui pourront subir l’agression jusqu’à la river sur la plupart des run out. Cela ne veut pas dire qu’une fois que vous avez dĂ©cidĂ© de call le flop vous ne lĂącherez plus votre main. Si le board Ă©volue de maniĂšre dĂ©favorable vous devrez quand mĂȘme folder plutĂŽt que de tenter des hero call de l’espace.

1.7.5 Notions importantes Ă  retenir.

Je vais rĂ©sumer les notions les plus importantes dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©es ainsi que quelques autres qui ne s’appliquent pas spĂ©cifiquement aux situations dĂ©crites.

  • Pour dĂ©truire l’avantage positionnel du joueur IP, nous serons amenĂ© Ă  faire des mises plus grosses OOP lorsque notre range est polarisĂ©.

  • Les petites mises sont trĂšs efficaces IP lorsque Vilain peut difficilement dĂ©fendre en check/call.

  • Nos pires bluffs doivent avoir au moins 15% d’equity lorsque nous partons Ă  tapis au turn pour obliger Vilain Ă  call avec la majoritĂ© de son range de bet. (vos pires bluffs et non pas la moyenne de vos bluffs)

  • L’over-bet turn avec un range composĂ© de value hands vulnĂ©rables et de bons draws est souvent le bon move.

  • Ne pas se retrouver en situation de bet/fold un bon draw (8 outs+ cleans). Nous devons Ă©viter de faire un call breakeven. Il faut donc s’assurer de faire la derniĂšre mise.

  • Les mains fortes mais vulnĂ©rables aux ranges de bet/fold de votre adversaire (vos TP, set et low flush) doivent ĂȘtre shove au turn tant que vous ne vous value cuttez pas trop souvent. Dit autrement, ne pas slowplayer si on doit tuer 20% d’equity adverse. Ainsi nous amĂšnerons Vilain Ă  commettre l’erreur du point prĂ©cĂ©dent. Dans certains cas particuliers si on pense que Vilain va over-bluffer la river on pourra quand mĂȘme juste call, car le risque pris sera plus profitable.

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J’ai a chaque fois eu la flemme de lire mais j’ai cru lire que tu allais en faire un format pdf de tous ses pavĂ©s, une fois le tout arrivĂ© je lirai le tout :wink:

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+1 !

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Jam kezako? MĂȘme si je pense que C’est l’équivalent de shove

Oui, j’aime varier mon vocabulaire^^

Gros gros boulot @Lacerta_max, et c’est super intĂ©ressant!
Une future bible assurément :+1:

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Oui c’est un synonyme argotique de shove ou push : https://www.pokervip.com/poker-terms/jam

En français on dirait « envoyer sa boĂźte » (boĂźter) mais c’est un terme plutĂŽt utilisĂ© par les joueurs de live.

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Toujours aussi intéressant !
Merci @Lacerta_max

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C’est toi avec le mĂȘme avatar en Zoom sur PMU ?

Yep. Tu m’as slowroll JJ ^^

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J’étais troublĂ© par le fish qui cold call ton 3b et qui call ton 5b shove :male_detective:t6:
Vs toi seul call Ă©vident, surtout vu mon image

2. Stratégies avancées.

Le titre est je l’avoue quelque peu abusif. Je vais en rĂ©alitĂ© principalement vous prĂ©senter quelques situations un peu plus spĂ©cifiques en vous proposant un autre angle d’approche et tenter d’insister sur quelques notions qui je l’espĂšre vous permettront d’amĂ©liorer un peu votre comprĂ©hension du jeu.

Introduction.

Une chose importante qu’il faut faire quand on cherche Ă  s’éloigner d’un jeu basique “ABC” est de sortir du carcan “quelles sont mes cartes?”, “est-ce que j’ai touchĂ© le board?” et “qui a l’initiative?” pour se concentrer sur les bons modes de rĂ©flexions que je vais dĂ©tailler ci-dessous. Vous verrez que vous aborderez le jeu post-flop sous un nouvel angle. Voici les questions que vous devez automatiquement vous poser:

- Qui a l’avantage de range?

- Qui a l’avantage de position?

- L’avantage de position est-il important sur cette texture de board? (Ă©ventuellement tenir compte du SPR qui peut augmenter ou diminuer l’importance positionnel)

- Comment je dois jouer mes ranges dans cette situation?

- Dois-je dévier de ma stratégie pour une autre plus profitable? (poker optimal* > poker équilibré)

*: Une stratĂ©gie optimale est une stratĂ©gie GTO qui en dĂ©vie lorsque une autre line a plus d’EV.

On privilĂ©giera donc une rĂ©flexion basĂ©e sur les avantages de position et de range, et la façon de jouer l’ensemble de nos ranges dans une situation prĂ©cise, plutĂŽt que sur l’initiative et comment jouer notre main. Savoir qui a l’initiative ne sert qu’à Ă©valuer des ranges. De mĂȘme la façon, jouer notre main exacte n’entre en compte que dans une stratĂ©gie plus globale de comment jouer nos ranges. A noter qu’on en revient au REM (Ranges Equity Maximisation), principe de base post-flop expliquĂ© dans l’ebook “Easy Game” de Andrew “BalugaWhale” Seidman oĂč la notion d’initiative est absente. Sauf que les notions de range advantage, de position advantage et de stratĂ©gies de ranges deviennent prĂ©dominantes.

Voici un exemple simple pour me faire rapidement comprendre: Nous avons avons relancĂ© PF en MP et le CO qui est un bon reg nous a suivi. Nous frappons TP2K sur un flop 986s. L’approche basique serait juste de se dire: “j’ai l’initiative et une bonne main mais fragile, je CBet”. Une meilleure approche met en place les modes de rĂ©flexions susmentionnĂ©s. Nous n’avons pas la position. Sur cette texture la position est importante. Je n’ai pas d’avantage de ranges. Jouant contre un bon adversaire je ne dois pas sortir de mes stratĂ©gies de base. Le bon play est de c/c parce que je ne peux pas CBet ce flop Ă  bonne frĂ©quence ayant un dĂ©ficit important de position et de ranges, et donc que je dois check une grosse partie de mon range.

Pourquoi laisse-t-on souvent le joueur ayant l’initiative effectuer un CBet?

Je reviens sur la notion d’initiative. Comme je l’expliquais dans la partie sur le jeu PF, il est gĂ©nĂ©ralement plus facile de jouer avec l’initiative. Je l’ai mĂȘme rajoutĂ©e Ă  la thĂ©orie de l’accumulation d’avantages, et cette notion est dominante dans la thĂ©orie d’isolation. Mais dans cette section notre approche est diffĂ©rente et axĂ©e sur des concepts de jeu post-flop plus avancĂ©s.

-> Le joueur ayant l’initiative possĂšde gĂ©nĂ©ralement un range plus polarisĂ© que le joueur ne l’ayant pas. Son range PF Ă©tant plus diffus (ou moins condensĂ©). Contre un range polarisĂ© le dĂ©fenseur souhaite plutĂŽt call que bet ou raise avec une grosse portion son propre range. Voici pourquoi on laisse souvent le joueur ayant l’initiative continuer Ă  miser, mais on verra que ce n’est pas toujours le cas dans la section sur les donk bets, Ă  cause notamment du point suivant. Sur certaines textures, en particulier les plus statiques, le relanceur sera obligĂ© de souvent CBet, au moins en position avec de petits sizings, parce que son range plus diffus percute plus de flops mais moins fortement. Le dĂ©fenseur ayant un range plus condensĂ© qui percute moins de flops avec une portion de son range (low PP et SC en particulier) mais plus fortement, a intĂ©rĂȘt Ă  laisser le relanceur effectuer son CBet.

-> Le joueur n’ayant pas l’initiative possĂšde gĂ©nĂ©ralement un range plus condensĂ©, sans toutefois ĂȘtre forcĂ©ment capĂ©. Sur certaines textures de boards ceci peut confĂ©rer un avantage de range. Si l’initial raiser en a conscience il devient mauvais avec certaines portions de nos ranges de dĂ©fense d’essayer de lui laisser faire un CBet qu’il ne devrait effectuer qu’à faible frĂ©quence. De plus, les stratĂ©gies de CBet ayant beaucoup Ă©voluĂ©es, les ranges de CBet sont de mieux en mieux construits et contiennent de moins en moins de airs, ce qui peut encore diminuer l’intĂ©rĂȘt de laisser notre adversaire effectuer son CBet sur certaines textures trĂšs dynamiques.

2.1 Stratégies de CBet selon la texture du flop.

Je parlerai essentiellement des situations en single raise pot. J’essaierai de le mentionner lorsque les stratĂ©gies en pots 3bet diffĂšrent d’une maniĂšre qui me semble significative.

A- Stratégies de CBet OOP.

- En gĂ©nĂ©ral si on n’a pas trois streets de value, il faut mieux check. C’est particuliĂšrement vrai sur les textures qu’on ne peut pas CBet Ă  haute frĂ©quence. Mais on va parfois rajouter quelques mains qui n’ont que deux streets de value, en particulier si elles sont vulnĂ©rables, et qui protĂ©geront aussi nos ranges de CBet et check au turn (on va les check/call turn).

Attention, quand je dis trois streets de value cela ne veux pas dire qu’on va forcĂ©ment les 3 barrel. D’abord parce que le run out peut ĂȘtre dĂ©favorable, et ensuite parce qu’on pourra dĂ©cider de les check/call ou check/raise Ă  la river, voir de les check/raise au turn.

- En gĂ©nĂ©ral, on va peu CBet sur les textures et dans les positions oĂč Vilain va beaucoup faire de floating, notre bet est donc peu efficace et n’accompli pas grand chose.

1) Prendre conscience de l’importance de la position selon le type de flop.

Le range advantage et le position advantage sont les deux mamelles du jeu post-flop.La façon dont vous jouerez votre main dĂ©pend de la façon dont vous jouerez vos ranges dans une stratĂ©gie dĂ©pendante de ces deux notions. Dit simplement plus les deux avantages sont chez vous et plus vous miserez Ă  haute frĂ©quence, et plus ils sont chez l’adversaire et plus vous le laisserez miser. Ces avantages doivent ĂȘtre rĂ©Ă©valuer sur chaque street.

Je vais ici me concentrer sur la notion de position advantage, ayant dĂ©jĂ  bien abordĂ© celle de range advantage. L’avantage de position dĂ©pend essentiellement de la texture du board. En rĂ©sumer, plus le board est dynamique, avec en particulier la prĂ©sence de draws possibles, plus les equities peuvent bouger, et plus la position prend de l’importance. Les CBets accomplissent peu de choses. En sachant que plus les SPR se rĂ©duisent et plus l’avantage de position diminue. Donc plus le stack effectif est petit par rapport au pot et moins la position est importante. Cette idĂ©e est trĂšs importante pour nos stratĂ©gies de 3bet OOP (et mĂȘme parfois de 4bet) avec des combos qui prĂ©fĂ©reraient avoir la position avec des gros SPR.

Je vais donc vous prĂ©senter les trois types de flop en gardant les exemples donnĂ©s dans “Applications of No Limit Hold’em” de Matthew Janda .

Flops a): Flops secs avec une ou deux cartes hautes (flops statiques ou “lockĂ©s”): la position est moins importante. Les equities vont peu bouger. Pour ĂȘtre exact, ce n’est pas qu’elle n’est pas importante (elle l’est toujours sauf lorsque le SPR est extrĂȘmement petit), mais elle l’est moins qu’avec les textures de flops suivants. On voudra CBet Ă  bonne frĂ©quence. Nos sizings dĂ©pendront de notre range advantage ainsi que de notre stratĂ©gie soit mergĂ©e soit polarisĂ©e, avec splittages possibles.
Type de flops: A44r KK4s Q32r AK5r

Flops b): Flops intermédiaires: la position est moyennement importante. On va CBet à moyenne fréquence avec splittages possibles. On est dans une situation intermédiaire entre la précédente et la suivante.
Type de flops: 742r 997r QT5r K65s

Flops c): Low flops et flops drawy (flops dynamiques): la position est importante. Les equities peuvent beaucoup bouger. On va CBet Ă  faible frĂ©quence, mais souvent trĂšs cher si on le fait. On aura souvent des stratĂ©gies de jeu diffĂ©rentes en pot 3bet et pots 4bet, surtout sur les low flops. D’abord parce qu’en rĂ©duisant le SPR on a un peu diminuĂ© l’importance positionnel en nous donnant par exemple la possibilitĂ© de jouer sur deux streets au lieu de trois, et ensuite parce que les ranges Ă©tant diffĂ©rents on peut se retrouver avec un range advantage suffisant pour miser Ă  bonne frĂ©quence, mĂȘme si sur certaines turn nous serons amenĂ© Ă  check trĂšs frĂ©quemment (je rappelle que la particularitĂ© de ces flops est justement que les equities peuvent fortement changer).
Type de flops: 742s 876s 733s 986s

Note: On pourra cependant avoir des stratĂ©gies de CBet Ă  bonne frĂ©quence sur les low boards lorsque nous possĂ©dons le range advantage. Mais il faut avoir conscience que nos adversaires vont souvent faire du floating. Ce qui reportera souvent l’action au turn oĂč nous devrons dĂ©velopper des stratĂ©gies de protections de ranges puisque nous voudrons alors trĂšs souvent checker une grande portion de nos ranges. Je vous renvoie au paragraphe concernant le check/raise au turn.

> Sur flop a): Comme Vilain va moins bet en position, on va CBet nos mains fortes et nos bluffs.
> Sur flop c): Comme Vilain va beaucoup bet en position, on va check/raise nos mains fortes plus des bluffs.

2) De l’importance de protĂ©ger nos ranges de check.

Nous avons vu que sur les flops oĂč la position est moins importante nous allons CBet raisonnablement, plutĂŽt polarisĂ© (avec des combos qui ont trois streets de value et de bons bluffs). Nous allons peu ou pas check/raise mais check/call quelques nuts pour les check/raise plus tard.
Nous avons aussi vu que sur les flops oĂč la position est importante nous allons peu CBet, parfois mĂȘme check full range. Nous aurons ici une stratĂ©gie de check/raise polarisĂ©e avec des nuts ou des draws qui font nuts.

Je pense que le plus simple pour essayer de protĂ©ger nos ranges de check est de grosso modo les jouer comme si nous Ă©tions le dĂ©fenseur PF. Sur les flops oĂč la position est importante, comme on va relativement peu CBet on se retrouve presque toujours dans une situation comparable Ă  celles oĂč on a call PF, avec cependant quelques diffĂ©rences dues aux ranges qui ne sont pas les mĂȘmes. Nos ranges de check sont donc naturellement protĂ©gĂ©s puisque non affaiblis par un range important de CBet. Notre range moins condensĂ© sera cependant moins dĂ©fendable qu’un range de call PF: nous folderons donc plus souvent contre un stab de notre adversaire que contre un CBet lorsque nous sommes dĂ©fenseur. Ce n’est pas grave dans la mesure ou Vilain prend un risque PF pour se retrouver dans cette situation. Cette notion est assez importante et sera reprise les streets suivantes lorsque nous subirons par exemple un stab aprĂšs que Vilain a prĂ©cĂ©demment call.

Je vous renvoie aux sections concernant le jeu en tant que dĂ©fenseur, en particulier celles concernant la façon de jouer nos draw (“Check/raise et raise CBet au flop en bluff”.

Sur les textures de flops ou la position est moins importante il peut devenir difficile de dĂ©fendre nos ranges de check puisque nous allons aussi souvent CBet des mains faites et que nous avons beaucoup de air. Bien que ce ne soit pas trĂšs grave puisque Vilain prend un risque PF en callant et ne pourra pas si souvent stab au flop dans ces situations puisque nous allons CBet Ă  bonne frĂ©quence, il faut quand mĂȘme protĂ©ger nos ranges. Par rapport Ă  la texture de flop prĂ©cĂ©dente nous nous retrouvons dans une situation moins proche de celle oĂč on est caller PF puisque beaucoup de nos combos forts sont CBet. Nous avons donc une situation oĂč nous risquons d’ĂȘtre plus capĂ©. Il est alors trĂšs important de check aussi des nuts, comme des top set et top DP qui bloquent le calling range de Vilain si on les CBet, mais il va aussi falloir parfois ĂȘtre prĂȘt Ă  faire quelques calls limites et dĂ©licats avec nos meilleures TP que l’on n’a pas CBet. Il peut ĂȘtre difficile de splitter nos combos forts entre 3 barrel et check/call. Ici les reads sur Vilain seront primordiaux pour Ă©viter de faire de mauvais calls (Vilain ne bluff pas assez ou ne va jamais se value cut) ou de mauvais fold (abandonner un combo dans le haut de notre range contre un Vilain trĂšs agressif, surtout si on n’a pas de bloqueurs sur son bluffing range). Dans l’ensemble nous allons quand mĂȘme jouer ces combos de maniĂšre assez proche que dans les spots oĂč nous avons call PF.

3) Stratégies de check/raise ou check/call avec nos value hands.

Voici les stratégies habituelles selon les trois types de flops présentés.

a) Les flops qu’on va souvent CBet seront rarement check/raise mais souvent CBet ou check/call.
Ainsi nos mains fortes de type TPTK, over-pairs, middle set et bottom set seront CBet. On dĂ©cidera ensuite si on les 3 barrel ou si on check/raise ou check/call selon l’évolution du board et comment le range advantage Ă©volue. Ainsi que de la maniĂšre dont on va jouer nos ranges. Par exemple sur une blank au turn, on peut dĂ©cider de check un fort combo pour protĂ©ger nos ranges de GU.
Nos mains moyennes sont peu vulnĂ©rables, on va peu les CBet et prĂ©fĂ©rer les check/call. On va aussi beaucoup check/call nos forts combos qui bloquent le board: top set et double paire haute. Selon l’évolution du board on choisira ensuite comment les jouer.

b) Les flops qu’on va moyennement CBet (et jamais sans equity), seront occasionnellement check/raise. On va donc alterner CBet, check/raise et check/call. Les top sets seront plus souvent check/call (removal effect sur calling range adverse) et les autres sets soit CBet soit check/raise. Sur les streets suivantes on les jouera comme dans le point prĂ©cĂ©dent.
Nos mains moyennes étant plus vulnérables, on va plus souvent les CBet.

c) Les flops qu’on va rarement CBet (et jamais sans trùs forte equity), seront souvent check/raise. Ces flops seront aussi trùs souvent check/fold avec les mains qui possùdent peu d’equity.
Nos mains moyennes sont ici trĂšs vulnĂ©rables mais ne peuvent que difficilement ĂȘtre CBet ou check/call. Check/raise devient alors une option intĂ©ressante avec certaines d’entre elles.
Ces flops seront check/raise avec un plus gros sizing que les autres, au moins x4 le bet de Vilain.

=> Plus le flop rend la position importante (low/drawy), et plus on va check/raise nos mains trĂšs fortes.

4) Stratégies résumées:

Flops a):

  • TrĂšs peu de check/raise.

  • Beaucoup de check/call avec des mains trĂšs fortes (top set et DP max) et des mains moyennes. Les mains les plus fortes seront check/raise soit au turn soit Ă  la river. Pour Ă©quilibrer on pourra parfois transformer une main moyenne en bluff en utilisant les notions de removal effect expliquĂ©s dans d’autres sections.

  • Beaucoup de CBets avec des mains fortes (TPTK, overpairs, middle set et bottom set) et des bluffs. En combats de blindes les TPGK deviennent des mains fortes et seront multi barreller. On Ă©quilibrera nos 3 barrel value avec des bluffs qui utilisent essentiellement le card removal effect (QJ sur Kxx x x lorsque le coeur du range de call de Vilain est KQ-KJ).

Flops b):

  • On va mixer les check/raise et check/call avec les mains trĂšs fortes. Les top sets seront plus souvent check/call (et check/raise au turn) et les autres sets ainsi que certains combos draws seront check/raise.

  • Les mains fortes (jusqu’à bottom DP) seront plus souvent CBet mais peuvent aussi ĂȘtre parfois check/call.

  • Les mains moyennes seront plutĂŽt check/call.

  • Les bluffs avec equity seront plus souvent CBet (FD, OESD, bons draws backdoors, et bottom pairs kicker As avec BDNFD). Les bluffs avec peu d’equity (type gutshot, ou bottom pairs + BDFD) peuvent aussi ĂȘtre check/raise pour Ă©quilibrer nos check/raise en value. Mais pour augmenter l’equity de nos ranges de bluff on devra parfois aussi check/raise des draws moyens de type NFD donk le kicker est une petite carte.

  • On va plus souvent GU nos airs sans ou avec peu d’equity, y compris des mains de type underpairs.

Flops c):

  • Les mains trĂšs fortes seront toujours check/raise. Mais aussi des mains moins fortes qui sont vulnĂ©rables afin d’empĂȘcher Vilain de facilement rĂ©aliser son equity sur ce type de board. On a peu de FE sur un simple CBet qui n’accompli souvent pas grand chose contre de bons joueurs.

  • Comme on va trĂšs peu CBet ces flops (et beaucoup check/fold, check/raise et check/call), on va aussi plus souvent check/raise ou check/call nos draws. Puisqu’il est difficile d’avoir de la FE sur un CBet.

Un petit mot sur les frĂ©quences de mises en value. Dans le chapitre sur les bluffs nous verrons les bons ratos bluffs/value. Je vais juste dire ici qu’en gros avoir 30% de value hands au flop, 50% au turn et 70% Ă  la river, sur des mises standards autour des 3/4 pot, est une bonne base. Ces ratios sont Ă  appliquer sur des sĂ©quences de mises sur 3 streets, ce qui sera souvent le cas avec des ranges plutĂŽt polarisĂ©s OOP. IP nous verrons que c’est un peu diffĂ©rent. Pour les check raise, essayer de maintenir un ratio de 2/1 en bluff/value. Comme nous aurons plus de mal Ă  rĂ©aliser l’equity de nos bluff lorsque nous somme OOP, nous aurons un ratio un peu plus important de value hands que lorsque nous raisons IP.

B- Stratégies de CBet IP.

N’ayant plus Ă  se prĂ©occuper de l’avantage positionnel de notre adversaire et de la façon de protĂ©ger nos ranges, on va porter l’essentiel de notre attention sur le range advantage et sur la maniĂšre de tirer avantage de la position.

Nous avons vu que OOP, si on n’a pas 3 streets de value il faut mieux en gĂ©nĂ©ral checker. Nous avons aussi vu que nos frĂ©quences de mises en value Ă©taient proches de 30% au flop, 50% au turn, et 70% Ă  la river. IP par contre, nous pouvons mettre en place des sĂ©quences de mises en value sur une ou deux streets, ce qui va modifier nos frĂ©quences. Voici ce qu’il faut retenir, sur des mises standards de 3/4 pot:

  • Avoir 70% de value hands sur le dernier tour d’enchĂšre.
  • Avoir 50% de value hands sur l’avant dernier tour d’enchĂšre.
  • Avoir 30% de value hands sur l’antĂ©pĂ©nultiĂšme tour d’enchĂšre.

Cependant, comme il est difficile de mettre en place un plan de jeu sur une seule street, car si on bet flop et check turn Vilain pourra souvent bet la river, on va éviter de prévoir un bet pour value sur une seule street au flop, et préférer checker ces mains au flop pour éventuellement les miser soit au turn soit à la river, ou alors les utiliser en bluffcatch sur une street.

Conséquences:

IP, nous allons value bet avec un range plus large et donc plus mergĂ© que OOP, avec des mains qui auraient check/call OOP. Comme des TPGK, voir mĂȘme des paires intermĂ©diaires et 2nd pair bons kicker sur certains flops. Nous allons aussi beaucoup plus miser des combos que nous aurions check/fold OOP, dans l’intention de tuer les equities des ranges de check/fold de Vilain qui possĂšdent environ 25% d’equity. EmpĂȘcher Vilain de rĂ©aliser son equity avec ses mains marginales est plus efficace lorsque nous sommes IP. Nous miserons donc plus souvent nos mains vulnĂ©rables. Nos sizings serons globalement plus petits et nous pouvons mĂȘme Ă©ventuellement splitter entre un plus grand nombre de sizings.

RĂ©sumer:

- OOP: Si nous n’avons pas trois streets de value, nous allons souvent check/call. Nous allons moins souvent CBet et avec un range plus polarisĂ© composĂ© de value hands plus fortes, et une proportion de bluffs plus importante.

- IP: Si nous pouvons avoir deux streets de value, nous allons CBet avec l’intention soit de 2 barrel et check/back la river soit de check/back le turn et bet la river (ou call une mise adverse). Je conseille de 2 barrel les mains les plus vulnĂ©rables et de check/back turn et bet river les mains les plus solides.

EDIT: Oubli de ma part qui sera rectifiĂ© dans la version dĂ©finitive en pdf: L’avantage de range prĂ©domine toujours sur l’avantage de position. Sur certaines textures dynamiques, comme les low flops, l’avantage de position ne fait que se cumuler Ă  l’avantage de range. Dans les pots 3bet, les ranges Ă©tant trĂšs diffĂ©rents, les stratĂ©gies de CBet ne sont plus les mĂȘmes.

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