Les cahiers du lĂ©zard 🩎

Alors je ne connais pas les calculs exacts pour dĂ©terminer les frĂ©quences. Je me suis appuyĂ© sur ce que j’ai pu trouver Ă  droite Ă  gauche sur le sujet. Il y a notamment une vidĂ©o de Zugzuang oĂč il dit que les 4bets value doivent reprĂ©senter 55% Ă  60% de notre range de 4bet. Je suppose qu’il s’appuie sur des formules qui nous donne ce ratio pour ne pas ĂȘtre exploitĂ© par les 5bets, donc sans doute en tenant compte de notre equity pour notre range de 4bet value/call. Ce dernier point me semble assez important pour ĂȘtre soulignĂ©, car il doit certainement jouer sur nos ratio de value et de bluff. Sans doute que plus notre range de stack off est fort, et plus la proportion de 4bet bluff doit ĂȘtre dans la fourchette haute. Je mets ça au conditionnel parce que je ne me suis jamais vraiment penchĂ© dessus.

Donc pour simplifier: on dĂ©termine d’abord notre range de 4bet value. Et plus il est strong et plus on sera proche des 45% de ratio de 4bet bluff, et plus il est loose et plus on sera proche des 40% de ratio de 4bet bluff. Mais je me rĂ©pĂšte, ce sont juste des suppositions qui me paraissent logiques basĂ©es sur des propos qui me semblent fiables.

Et bien sĂ»r ça n’empĂȘche pas les 4bet bluff exploitants


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Salut les gars.

Vous pouvez trouver un début de réponse sur le net: Optimal 3-bet/4-bet/5-bet Strategies

Il faut s’adapter Ă  ce qui est Ă©crit,l’important c’est de comprendre le fond.

On peut déjà rayer certaines positions puisque les ranges de 3bet/5bet concernent plus le jeu en late position;de plus comme le souligne souvent Lacertou on call plus les 4bet IP ça change la donne.

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Ok merci trÚs intéressant.

Concernant la défense quand on 3bet vs un 4bet, tu pars de quel pourcentage à défendre et pourquoi ?

Tu veux dire quel % on doit défendre vs un 4bet?

Si c’est le cas c’est 45% IP et 43% OOP.
Sachant que “normalement” plus tu 3bet polarisĂ© et moins villain va te 4bet car il gagnera plus d’ EV Ă  te call.

Si villain 4bet à haute fréquence et fold > 50% vs 5bet tu peux rajouter des bluffs.

Ex: SB vs CO steal 2,5 SB 3bet 9bb CO 4bet 21bb

==> tu risques 8,5 pour gagner 1 + 18,5
==> ton move doit passer 56,5% du temps pour ĂȘtre EV+

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Totha a dĂ©jĂ  rĂ©pondu. En gros faut savoir que sur les sizings standards on est thĂ©oriquement et directement exploitable si on fold plus de 58% environ vs 4bet. C’est juste des maths, faut calculer le risk reward pour Vilain et au dessus de combien on doit fold pour qu’il fasse un profit immĂ©diat.

PS: Pour les ratio de 4bet value / 4bet bluff, j’ai oubliĂ© d’en parler dans le post prĂ©cĂ©dent, mais les sizings choisis jouent bien sĂ»r sur ces frĂ©quences. D’ailleurs on voit bien que dans l’article de Jan6 ça pose des problĂšmes parce qu’il a dĂ©cidĂ© de faire ses calculs en se basant sur les sizings de Snowie.

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Pour la question Ă©pineuse du ratio 4bet value / 4bet bluff l’explication tient Ă  la range de 5bet adverse;si ce dernier incorpore des 5bet bluffs tels A5s-A3s 66-55 ( les small PP ayant 2% d’équitĂ© en + / aux low Axs vs la range adverse ) gardant 30-33% d’équitĂ© lorsque ces mains sont callĂ©es par le 4betteur.

Si villain obtient 54% de fold avec ses 5bet bluffs alors il peut 5bet ATC.

==> taille du pot avant 5bet = 35.5bb (1.5 des blindes, + 24 4bet + 10 3bet).
Villain risque 30bb pour gagner 35.5bb quand il 5bet bluff.La cote du pot est de 35.5 : 30, 30/(30 + 35.5) = 46% pour 5bet bluff ATC.

Ce qui oblige hero à s’adapter et à call > 44-54% des 5bet adverses.

==> 0.30 ( équité moyenne des 5bet bluffs ) x 201.5 = 60,45bb gagnés quand le 5bet bluff réussit.

==> 90 - 60 = -30bb ==> c’est ce que villain perd lorsque son 5bet bluff est callĂ©.

Je ne connais pas les dynas Ă  vos limites;je pense juste que c’est le jeu en 4bet pot et non les 3bet/5bet qui a plus d’intĂ©rĂȘt d’ou l’importance d’utiliser des solvers pour limiter la casse!

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C’est bien ca le probleme, j’ai fait les diffĂ©rents calculs/tableaux avec mes Sizes et les sizes de 4bet d’aujourd’hui et je trouve des rĂ©sultats trĂšs Ă©levĂ©. Range de 4bet : 2.49% 4.07% 4.22 7.09% 6.71% de UTG Ă  SB. Ma frĂ©quence de 4bet la plus faible serait au CO Ă  14,52%


Et d’aprĂšs les calculs de Jan6, les RFI seule vraie dif que je vois entre nos ranges ne rentrent pas du tout en compte. Seul les sizings et les combos de value chose ou l’on est Ă  peut prĂ©s pareil j’imagine
 (j’open pas 3.5x BU!!). Et t’es loin de ces rĂ©sultats, c’est pour cela que je me pose des questions.

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Je comprends pas ta ==>

TrÚs intéressant merci, une méthode différente que Jan6.

j’ai lu un peu les posts du dessus (sans remonter trop loin non plus) c’est intĂ©ressant de bien reflĂ©chir aux prĂ©flop, aprĂšs l’essentiel est vraiment de comprendre quel type de range on a selon position et quels type de main composent ces ranges. Mais une fois que c’est Ă©lĂ©ments sont acquis c’est pas forcement un super plan de crĂ©er des ranges linĂ©aire de 3b / 4b /5b / call3b / call 4bet dĂšja parce que c’est trĂšs villain dĂ©pendant et qu’il faut sample Ă©norme pour ĂȘtre certain que 5b est vĂ©ritablement + ev + que call 4bet et surtout parce que des mains limitrophes d’une range pourrait ĂȘtre incluse dans la dite range dans une stratĂ©gie mixĂ©e. Autrement dit si on confond pas range mergĂ©e, range polarisĂ©e et range linĂ©aire et qu’on entre pas dans une agressivitĂ© prĂ©flop dĂ©lirante, les grosses erreurs n’existent pas

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L’étĂ© se termine
 on arrĂȘte le farniente et on reprend les choses oĂč on les avait laissĂ©es


(je ne suis pas satisfait du titre de ce chapitre, mais j’ai ai pas vraiment trouvĂ© de plus appropriĂ©)

1.2 Conception de ranges post-flop.

a) Réfléchir en terme de ranges et non de mains.

On doit appréhender le post-flop sous deux angles:

- Le range de Vilain et comment il se comporte sur telle ou telle texture de board. Il sera affinĂ© au fil des streets selon les actions et l’évolution du board. C’est ce que l’on appelle le “handreading”.

- La composition de notre propre range. On ne joue pas uniquement notre main mais aussi notre range. On doit donc rĂ©flĂ©chir en terme de ranges et de combos, et Ă  l’intĂ©rieur de notre range se demander oĂč se situe notre main et quelle portion elle reprĂ©sente. Ici aussi bien sĂ»r en fonction de la texture du board, des actions et de l’évolution du tableau.

Savoir oĂč se situe notre main au sein de notre range nous permet par exemple de savoir quels combos bluffer ou lesquels dĂ©fendre. Par exemple, arrivĂ© river avec un bluff catch, savoir qu’on a suffisamment d’autres combos meilleurs Ă  dĂ©fendre nous permettra de folder facilement certaines mains.

On devra donc:

-> Se reprĂ©senter l’ensemble de notre range et la maniĂšre dont il a percutĂ© le board. On fait systĂ©matiquement cet exercice pour le range de Vilain puisqu’on ne connait pas sa main, mais on devra aussi le faire pour notre propre range.

-> Se reprĂ©senter notre range perçu. C’est pas tout Ă  fait la mĂȘme chose que le point prĂ©cĂ©dent. La diffĂ©rence se situant sur le niveau de notre adversaire et de sa comprĂ©hension du jeu.

-> Situer notre main par rapport Ă  l’ensemble de notre range. Afin de dĂ©terminer comment la jouer. Les notions de splitage de ranges et de sizings devront ĂȘtre comprises.

Plus les ranges PF sont loose et plus les ranges post-flop le seront. Sinon on abandonnera trop d’équitĂ©. Cette notion est capitale pour le jeu en combats de blindes. Dans la partie PF je vous ai expliquĂ© comment dĂ©fendre vos blindes. Mais si post-flop vous ĂȘtes incapables de jouer correctement vos ranges contre ceux de votre adversaire, vous allez en rĂ©alitĂ© perdre beaucoup plus que si vous aviez foldĂ© PF. Il faut toujours se demander comment vos ranges se comportent face aux ranges adverses. Le mĂȘme combo peut avoir une Ă©quitĂ© trĂšs diffĂ©rente selon les ranges en prĂ©sence.

L’exemple le plus simple Ă  apprĂ©hendĂ© est celui des combos Ă  Ă©quitĂ© diffuse. C’est Ă  dire des combos qui “frappent” beaucoup de boards mais de maniĂšre assez faible, comme les petites PP ou les hauteurs As. Savoir quand continuer dans le coup avec ces combos demande une bonne lecture des ranges et des textures de boards.

Le cas des combos dits “à potentiel” est aussi important. Ils frapperont la plupart du temps des draws assez faibles, mĂȘme s’ils retiennent nettement mieux leur Ă©quitĂ© que la catĂ©gorie prĂ©cĂ©dente. Comme le le rĂ©pĂ©terai plus loin, moins on a d’équitĂ© et plus nous devons avoir de FE pour jouer profitablement ce type de combo. C’est pourquoi on ne les dĂ©fend que contre des ranges faibles contre lesquels on a possiblement de la FE (principalement BB vs steal). Comme notre adversaire possĂšde un range loose, il frappera moins les flops, et on pourra plus profitablement jouer agressivement nos draws faibles, comme avec des reverse floats ou des check/raise CBet.

b) Le range advantage.

Avoir une vision en terme de ranges et non de mains nous permet d’évaluer comment le board avantage plus notre adversaire ou nous-mĂȘme. PossĂ©der le range advantage signifie que notre range a plus souvent ou plus fortement frapper le board, indĂ©pendamment de notre main exacte.

A chaque nouvelle street nous nous demanderons comment la carte qui tombe change les ranges et qui possĂšde l’avantage de range (je rappelle qu’à chaque street il faut rĂ©Ă©valuer les ranges). Plus un board est dynamique et plus le range advantage est susceptible de basculer. Un board dynamique est un board oĂč l’apparition d’une carte peut en changer la nature.

En gĂ©nĂ©ral si le range advantage est chez nous, nous allons plus souvent miser (parfois en donk bet), et s’il est chez Vilain nous allons plus souvent checker. Nous comprenons bien que nous jouons nos ranges et non notre main. Par exemple si une carte apparaĂźt et qu’elle est susceptible d’amĂ©liorer le range de Vilain, nous n’allons pas la miser mĂȘme si en rĂ©alitĂ© elle nous a amĂ©liorĂ© nous. Ceci permettra Ă  notre adversaire soit d’essayer de reprĂ©senter une main qu’il n’a pas (bluff), soit mĂȘme de value une main moins bonne que la notre.

> Si le range advantage est chez nous nous devons bet à haute fréquence et souvent cher.

> Si le range advantage est chez Vilain, nous devrions trĂšs souvent checker.

c) Ranges de CBet bluff.

Je fini cette partie en revenant rapidement sur les stratĂ©gies basiques de CBet en bluff. Je conseille fortement de ne pas CBet Ă  outrance any two sans plan de jeu sur les streets suivantes. Si vous avez “air” (type hauteur 6 sans equity), il sera souvent plus judicieux de ne pas CBet et de garder ce type de combos pour dĂ©caler vos bluffs sur la turn ou la river lorsque vous aurez plus d’informations sur la main de Vilain.

> Avec Ă©quitĂ©, parfois mĂȘme faible. Par exemple avec 9s8s sur Ts4c2d, on a backdoor straight draw et backdoor flush draw. Pour les backdoor straight draw, on les remarque rapidement lorsque qu’une carte du board connecte nos cartes privatives en donnant trois cartes consĂ©cutives. Comme ici T98.

Mais notre Ă©quitĂ© peut aussi se composer d’over-cards ou de bonnes hauteurs sur des flops plutĂŽt neutres (pas de draws), surtout lorsqu’on ne pourra pas assumer une mise ultĂ©rieure de Vilain. On est dans une situation de vol d’équitĂ©. StratĂ©gie qu’on adoptera de prĂ©fĂ©rence IP.

Plus notre équité est faible et plus nous avons besoin de FE pour bluffer. Il y a deux points dans la fold equity:

  • Le range de Vilain et la façon dont il a percutĂ© le board. Plus on estime qu’il a ratĂ© le board et plus on a de FE.

  • Le sizing choisi par Hero. Plus on mise cher et plus on augmente notre FE.

On doit donc considérer les 3 points (équité/percussion de Vilain/sizing) pour déterminer notre action.

> Utiliser les bloqueurs sur le calling range adverse. Sur les flush draws, les straight draws, les top pair
 L’idĂ©e est qu’on aura plus de chances de faire coucher notre adversaire si on possĂšde nous-mĂȘme une carte qui serait dans son range de call. Je reviendrai plus loin sur les notions de removal effect qui sont au cƓur les stratĂ©gie Ă©quilibrĂ©es. A noter aussi que parfois ces cartes augmentent aussi notre propre Ă©quitĂ©.

Exemple de CBet avec bloqueurs:

On a en main As9c. Le flop est Ts7s4c. On a des bloqueurs sur FD et quelques TP (AT T9) ce qui augmente les probabilitĂ©s de fold de notre adversaire. On a aussi un peu d’équitĂ© backdoor qui nous permettra parfois de continuer l’agression. Exemple de plan de jeu: 2 barrel sur tout ce qui nous rajoute de l’équitĂ© (parfois on pourra aussi essayer de la rĂ©aliser gratuitement au turn). Si un spide tombe turn: 2 barrel over-bet (GU river). 3 barrel bluff Ă©ventuel si la flush rentre river.

> Plus de CBet contre les ranges loose qui auront plus de difficultĂ©s pour se dĂ©fendre. Plus un range est loose, et moins il frappe les flops, et plus nous avons normalement de FE. Donc lorsqu’un CBet est limite, on le fera plus souvent contre un range faible que contre un range fort (dit comme ça cela parait Ă©vident
).

Contre les regs, se sera donc surtout dans les situations oĂč ils auront dĂ©fendu leur BB.

> Plus de CBet lorsque nous possĂ©dons le range advantage. C’est une idĂ©e qui ressemble un peu Ă  la prĂ©cĂ©dente, dans le sens oĂč elle amĂ©liore notre FE. La plus grosse diffĂ©rence se fait par rapport au profil de Vilain: Faut-il encore qu’il ait conscience qu’on possĂšde le range le plus fort. Contre les mauvais joueurs je conseille de ne pas trop s’appuyer sur cette raison.

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Vraiment d’accord avec ca
Et plus le fait que a partir du moment ou vous avez des ranges a peu prùs ok pousser ca a fond et essayer d’optimiser encore plus va pas vous apportez tant que ca, beaucoup beaucoup moins que les strategies de cbet flop par example
AprĂšs je comprends aussi qu’on puisse avoir envie de juste traiter tout les points et reflechir a tout ce qu’on peut optimiser, faut quand mĂȘme juste garder en tĂȘte que c’est de loin pas le chantier a privilĂ©gier

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Oui
 et non. Je m’explique:

Plus que les ranges l’important ce sont les concepts. Des ranges PF mal construits rĂ©sultent gĂ©nĂ©ralement d’une mauvaise comprĂ©hension du jeu. Je vais me rĂ©pĂ©ter, mais ça ne semble pas encore rentrer dans toutes les caboches^^: des notions comme le gap concept sont indispensables et Ă©vitent de commettre des erreurs trĂšs coĂ»teuses sur le long terme.

@pierrolf c’est quoi la diff entre range mergĂ©e et linĂ©aire ?

salut @Lacerta_max :wink:

Je te vois sur plein de threads à commenter tout ça, travailler ton jeu, je me suis jamais intéressé beaucoup à ton PA Book vu le nombre de pages, tu joues en quelles limites? Un petit graph sous la main pour voir un peu tes courbes? Attention on parle bien de poker :smirk:

@Freeze Ouai si on prend les mots au sens strict on peut dire qu’une range mergĂ©e est linĂ©aire mais elle n’est pas le seul type de range linĂ©aire. Le “milieu” d’une range polarisĂ©e est linĂ©aire Ă©galement sans ĂȘtre mergĂ©e. En gros une range linĂ©aire de la facon dont on emploie le terme est souvent capĂ©e.

@Master ouai c’est exactement ce que je pense aussi y’a ce cotĂ© rassurant a bosser le prĂ©flop parce que on est seul face a son range sans board et on peut se dire qu’on va atteindre le prĂ©flop parfait. Mais quand on voit grĂące aux solver entre autre Ă  quel point on est tous mauvais Ă  ce jeux et la tonne d’erreurs relatives qu’on fait a chaque session sur le postflop, je pense aussi que trop bosser le prĂ©flop en plus d’ĂȘtre casse tĂȘte fini par prendre trop de place sur le reste.

@Lacerta_max ouai la c’est clair on est je pense tous OK les notions clef faut les maütriser (pas juste les avoir entendu et vaguement savoir de quoi il s’agit)

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Je joue entre la NL20 et la NL50.

Pour mes rĂ©sultats je les post tous les mois et en fin d’annĂ©e. Je suis certainement l’un des plus transparent Ă  ce niveau et chacun peut juger de mon niveau.

Lorsque j’aurais un sample suffisant j’essayerai de poster mes stats par limites depuis mi-2015 (database actuelle). Je peux dĂ©jĂ  dire que je crush jusqu’à la NL20, sauf en NL10 fast oĂč j’ai pas vraiment rĂ©ussi Ă  m’adapter (avec du grind disparate). Que ça se passe assez bien en NL30. Mais je j’arrive pas encore Ă  me situer en NL50 aprĂšs des dĂ©buts difficiles. De mĂȘme mon premier shot en NL100 a Ă©tĂ© assez violent dans le mauvais sens du terme (comme mes premiers shots en NL50), et que pour diffĂ©rentes raisons (retraits importants sur ma bankroll, dĂ©motivation en dĂ©but d’annĂ©e, manque de volume), j’ai pour l’instant mis de cotĂ© mes ambitions pour la NL100.

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1.3 Comment choisir ses bet sizings?

Quand devons-nous miser cher et quand devons-nous au contraire faire peu cher? D’abord qu’appelle-on cher ou peu cher? Je dirais que des bets entre 1/3 pot et 1/2 pot sont de petits bets. OOP ou dans les pots limpĂ©s on peut estimer que jusqu’à 60% du pot ça reste plutĂŽt peu cher. A partir de 3/4 pot environ on peut considĂ©rer que le sizing commence Ă  ĂȘtre rĂ©ellement Ă©levĂ©. Entre les deux on sera sur des sizings moyens. Il faut aussi tenir compte de la taille du pot par rapport au stack effectif. Bet 1/3 pot dans un pot 4bet est un sizing moyen (Ă  100bb deep), alors que c’est juste minuscule au flop dans un pot limpĂ©.

En gros on va retenir quelques notions simples:

a) Gros sizings.

On va faire cher:

> Quand nous sommes polarisĂ©. Notre range est composĂ© de trĂšs gros jeux et et de bluffs. Souvent les boards qu’on va peu bet le seront trĂšs cher, donc de maniĂšre polarisĂ©e. L’exemple le plus simple concerne les flops trĂšs connectĂ©s oĂč on va bet cher que des nuts ou des gros draws, mĂȘme si parfois on peut mettre en place des stratĂ©gies de check full range (gĂ©nĂ©ralement OOP, puisque les boards contenant des draws avantagent le joueur en position).

> Quand Vilain reprĂ©sente un range capĂ©, surtout s’il est OOP. Donc dans tous les spots oĂč Vilain devrait souvent raise au flop ou au turn ses gros jeux, nous pouvons bet cher en value et en bluff la street suivante sur une blank (qui n’amĂ©liore donc pas son range en faisant rentrer des draws ou des double paires par exemple). L’over-bet est envisageable avec nos meilleures mains et nos meilleurs bluffs (bons bloqueurs sur le calling range adverse et pas de bloqueurs sur son folding range). Le fait que Vilain soit OOP est un plus puisqu’il va moins souvent slowplay et sont range sera plus dĂ©terminĂ©.

> Quand les nuts sont dans notre range et pas dans celui de Vilain. Nous sommes dans un cas particulier du premier point. Avec comme subtilitĂ© que nous possĂ©dons un range advantage Ă©vident. Selon les spots ça peut ĂȘtre facile ou au contraire difficile Ă  estimer. Et il ne faut pas oublier de rĂ©Ă©valuer la situation Ă  chaque nouvelle street pour estimer qui possĂšde le range advantage et s’il a changĂ© de cotĂ©. L’exemple le plus facile Ă  apprĂ©hender est le flop AK7r lorsque nous avons ouvert au CO et que BU a call: tous les nuts sont chez nous alors que Vilain n’a que 77.

Attention cependant, ce n’est pas parce qu’on a un range advantage Ă©vident qu’il faut se mettre Ă  barrel systĂ©matiquement any two! Et ce n’est pas parce qu’on a un range advantage qu’il faut toujours bet cher. **Le range advantage seul influe sur nos frĂ©quences de bet mais pas toujours sur nos sizings, c’est la texture du board qui va modifier nos sizings, notamment en fonction de la portion de nuts que comprend notre range. Range advantage et ranges polarisĂ©s sont deux notions diffĂ©rentes. Dans le premier cas ça influe sur nos frĂ©quences, et dans le second sur nos sizings. Dans de nombreuses situations nous aurons un range advantage mais avec un range value Ă©tendu et tombons dans le cas “Avec un range de value mergĂ© Ă©tendu” qu’on verra plus bas, et nous aurons souvent intĂ©rĂȘt Ă  bet peu cher.

Comme rien n’est simple, il y aura des situations oĂč spliter nos sizings et ne pas bet cher la totalitĂ© de notre range sera une bonne stratĂ©gie. J’en reparle aussi plus bas dans “Splittage des sizings de CBet en pot 3bet avec equity advantage”.

Ne pas oublier le pendant de cette notion: si le range advantage est chez Vilain, nous devrons trÚs souvent checker (hors stratégie exploitante).

b) Petits sizings.

On va faire peu cher:

> Pour tuer l’équitĂ© de Vilain (vol d’equity). C’est Ă  dire pour empĂȘcher Vilain de toucher quelque chose qui nous bat et qu’il aurait folder sur une mise de notre part, mĂȘme si on est souvent devant sans ĂȘtre en value. Les cas les plus courants sont lorsque nous sommes IP ou en pot 3bet. Nous ne sommes donc ni rĂ©ellement en value (mĂȘme si parfois on l’est de maniĂšre trĂšs thin sans trop se value cut), ni vraiment en bluff, mais nous cherchons juste Ă  faire folder des combos qui ont de l’équitĂ© contre notre main, souvent autour des 20 Ă  25%. La texture du board est ici trĂšs importante. Ce paragraphe concerne notre raison de miser, et le suivant plutĂŽt l’utilisation de la texture du board pour choisir notre taille de mise. L’idĂ©e Ă  retenir pour miser en vol d’equity, c’est qu’il faut essayer de choisir le plus petit montant qui accompli ce qu’on cherche Ă  faire. La taille de mise dĂ©pendra donc de la texture du board et du fait qu’on soit IP ou OOP.

> Quand le range de Vilain contient beaucoup de air*. TrĂšs souvent pour voler l’équitĂ© de Vilain, mais pas uniquement (plus de bluffs). Comme sur les boards trĂšs neutres quand les ranges sont trĂšs wide. Ceci est vrai au flop, mais aussi au turn ou Ă  la river. Nous avons ici un excellent risk reward. De plus il sera trĂšs difficile pour Vilain de dĂ©fendre suffisamment et de ne pas ĂȘtre exploitable.

Par exemple au BU vs BB sur un flop trÚs neutre qui a peu frappé les ranges, CBet 1/3 pot à trÚs haute fréquence est une bonne stratégie. Evidemment nous ne le ferons pas uniquement en bluff, mais aussi avec nos bons jeux et nos jeux moyens. Au turn nous allons 2 barrel assez cher (au moins 3/4 pot) avec une portion de range plus restreinte qui ne contiendra plus de air mais seulement des jeux faits et de bons bluffs. Les petits pots checkés tout le long sont un autre bon exemple, nous allons souvent faire une petite mise à la river, à la fois en trÚs thin value et avec nos airs les plus faibles. Ici nous sommes relativement mergé avec un pole value trÚs large, mais notre range contient aussi pas mal de air.

*: Air. Ce sont nos jeux qui n’ont absolument aucune Ă©quitĂ© et aucune showdown value. Donc gĂ©nĂ©ralement des hauteurs basses sans draw.

> Avec un range de value mergĂ© Ă©tendu (equity advantage). Notre range est plus fort que celui de Vilain. C’est Ă  dire lorsqu’on a beaucoup de mains Ă  value, parfois de maniĂšre relativement thin. On est dans une situation de range mergĂ©e. Ce sera souvent le cas en pot 3bet sur certaines textures. Je parle de range, ce qui signifie que dedans on devra quand mĂȘme y incorporer des bluffs. On retrouvera aussi souvent cette situation river dans les pots moyens.

A noter que plus on a de protection à faire (main vulnérable) et moins un petit sizing est intéressant.

Pour finir, on va aussi tenir compte de la position. De maniÚre générale on va plus souvent bet IP que OOP, et donc souvent moins cher et moins polarisé.

Pour résumer:

- On va surtout bet cher OOP polarisé quand les nuts sont chez nous contre un range capé.

- On va surtout bet petit IP de maniĂšre mergĂ©e ou en vol d’équitĂ© quand le range de Vilain contient beaucoup de air.

**

J’avais prĂ©vu un troisiĂšme paragraphe traitant des splitages de sizings avec equity advantage, mais comme il a besoin d’ĂȘtre retravaillĂ©, en particulier sur les sizings des draws forts et des draws faibles, je l’ai pour l’instant retirĂ©.

Différence entre equity advantage et range advantage?

En construisant cette partie je me suis aperçu d’une lacune dans mes connaissances. Y a-t-il une diffĂ©rence de dĂ©finition entre un range advantage et un equity advantage? L’equity advantage est trĂšs bien dĂ©fini pour moi: sur telle texture tel range possĂšde la plus forte Ă©quity. Mais pour le range advantage c’est un poil plus flou. Par exemple:

UTG open et SB call. Flop AK2r. Range UTG: [22+, A2s+, KTs+, QTs+, JTs, T9s, AJo+, KQo] (15%) Range SB: [JJ-88, AQs, AQo+] UTG possĂšde tous les set et les DP AK A2 et SB n’a “que” AK comme nuts et est beaucoup plus capĂ©. Cependant SB possĂšde une equity lĂ©gĂšrement supĂ©rieure (52.69 vs 47.31), mĂȘme si le dĂ©savantage de position l’annule certainement avec si peu d’écart. Sommes nous alors dans une situation de range advantage pour UTG parce que son range comporte beaucoup plus de combos trĂšs forts malgrĂ© un lĂ©ger dĂ©ficit d’equity?

Je me doute que ces situations sont marginales et qu’il faut vraiment aller les chercher dans des spots bien particuliers (quoi que en 3bet pot on doit aussi avoir des situations oĂč on a un range contenant plus de nuts, comme set et DP, contre un range contenant plus de TP et de over-pair, et oĂč les equities peuvent pencher dans un sens oĂč dans l’autre
), mais j’aimerais bien Ă©claircir les dĂ©finitions.

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nice post!

+1 !

Pour la dĂ©finition de l’ equity advantage le terme equitĂ© seul ne dĂ©finit pas grand chose,on doit considĂ©rer surtout la position ET le facteur de rĂ©alisation ce qui fait que la taille des mises influence grandement la partie de range OOP qui va dans la rĂ©alitĂ© pouvoir se dĂ©fendre correctement comme dans les cas classiques CO vs BTN,BTN vs BB.