Le jeu à la river au Pot Limit Omaha Part1

Le jeu à la river au Pot Limit Omaha Part1

Voici la suite des articles de cours du coach yeepaa sur le jeu post flop en pot limit omaha. Nous nous intéressons désormais au play optimal à la river. Ce cours sera séparé en deux parties. Alors, prêt à devenir un expert du PLO ?

 

Préambule 

Sur la river, on connait sa main, on a 7/7 cartes qui composent notre jeu de 5 cartes – on sait ou on se trouve en comparaison du jeu max, qu’on le détienne ou non – et nous avons donc les options de miser pour valoriser un jeu fort et qui est en avance sur le range adverse, de miser pour faire sortir du coup un adversaire aimant voir flop/turn mais qui va lacher sur une nouvelle salve à la river ou encore payer avec un jeu ayant de la showdown value et sur une évolution de board qui favorise les mises en bluff de notre adversaire qui va avoir une portion non négligeable de miss draw en rapport à ses mises de valorisation.


Les Textures de la River– continuité de la turn ou bouleversement de la cartographie de la main ?

Cas A

La river ne change rien, une brique des plus complète arrive et le jeu max n’a pas bougé d’un iota ni même ajouté une évolution en regard aux jeux forts possibles sur le board. Un 2 sur QJ74 rainbow par exemple. Les nuts étant QQ, ensuite JJ, etc… nous détenons par exemple AKQ7, soit 2 paires – top et middle – ici devant un check d’un adversaire qui va nous avoir payer/payer sur les streets précédentes, nous pourrons miser une très grande part du temps avec la main gagnante et dans la plupart des cas, check pour éviter de se faire raise amenant une décision « difficile « , ne pas réaliser cette mise sera renoncer à une mise de valorisation mais aussi laissera de l’information gratuitement à notre adversaire pour les prochains coups.
Ne pas miser doit vraiment être plus l’exception que la règle et il faut savoir value un peu thin face à un adversaire qui ne saura lâcher TPTK ou Top et bottom (qui montre déjà que sa sélection de mains est mauvaise en jouant des mains à dangler et Oop –puisqu’il check ici avant nous)

Cas B

Peu importe que la rivière change quelque chose ou non, nous avons ouvert par une relance préflop, nous avons cbet/barrel un flop/turn face à un adversaire que nous savons pouvoir exploiter, qui est faible et va toujours tenter d’aller à l’abattage pour pas cher avec un jeu moyen – DP/TP/petite quinte/petite flush… - mais qui est capable de lâcher sur une forte mise river. Nous avons pris soin par nos sizings de ne pas le commit à payer avec une cote qui lui rendrait le call facile même avec un jeu de force moyenne/faible en comparaison aux possibilités du board et nous misons donc 2/3 à 3/4 du pot (voir même a pot, selon les tendances de l’adversaire et l’élasticité de ses ranges de call) et nous polarisons donc par une mise sur la dernière avenue de la main.
Ici, ce que nous pensons savoir de la main de l’adversaire, ce que nous sommes capable de représenter et les tendances de l’adversaire sont autant d’éléments qui vont rendre le coup intéressant sur la durée ou non.
Le metagame – nous sommes nous déjà retrouvé « catch » par un jeu moyen sur un schéma de mise/texture de board similaire – va être prépondérant dans notre prise de décision entre give up ou montrer une mise qui symbolise soit les nuts soit air.
Il va falloir raisonner en termes d’équilibre, aussi bien sur les mises que sur les fréquences de celles-ci à la river. 

D’un point de vue mathématique, voyons quelles sont les ratios mises/réussites que nous devons obtenir pour rendre profitable de tels moves : 

Ceci n’a rien de révolutionnaire, mais doit-nous permettre de trouver des sizings en plus de fréquences de bluffs qui rendent le coup profitable. 

 

L’adversaire – exploitable - propice à la polarisation ou non ?

Si l’adversaire du moment aime pédaler jusqu'à la dernière carte pour lâcher quand il a miss draw dans une proportion suffisante et est bluffable sans engager une trop grosse portion de jetons, il ne faut pas se retenir de le faire.
Il est à garder à l’esprit que certains joueurs vont prendre une mise faible river pour une mise de valorisation et fold facilement alors que d’autres vont l’interpréter dans l’autre sens et payer avec des jeux plus que moyens. Là, on rentre vraiment dans l’exploitation des profils et tendances des adversaires et avoir une conscience affutée des velléités adverses va nous amener à moduler nos sizings pour produire telle ou telle chose – un call ou un fold.
Il va par là même ne pas se rendre exploitable par un joueur observateur/au dessus du field moyen qui va lui ajuster son jeu et nous catch un peu plus dans un premier temps pour prendre de l’information sur nous – si il n’arrive pas à obtenir cela grâce à d’autres à la table.

Encore une fois, il va falloir bien faire attention à qui nous avons à faire et ne pas produire un jeu stéréotyper sur une limite et dans une session.
Nous allons donc miser river, polarisé et uniquement polarisé (enfin presque uniquement) dans le sens ou nous aurons soit une main de force suffisamment au dessus de notre adversaire – lorsque l’on est nuts, c’est très facile – à value, soit nous aurons air ou presque – ou une main que nous savons/pensons perdante - et nous allons miser pour prendre le coup par la seule capacité à faire coucher notre opposant.
Nous pourrons toutefois (ici, vient le presque) miser en thin value – plus ou moins thin – face à un adversaire que nous avons estampillé comme faible/calling station et contre qui notre main sera suffisamment en avance sur lui pour nous permettre d’extraire une mise de valorisation avec un jeu loin d’être max.
Il y a des tas de profils qui sont plus qu’exploitable et contre qui bet/fold la river sera plus que pertinent, ces dits profils ne plaçant un raise river que nuts et only nuts. Ils auront une fréquence de call river somme toute faible et une portion de relance encore plus marginale, ceux-ci seront donc des cibles de prédilections de mises river pour prendre le coup et il ne sera pas nécessaire de faire de gros sizings pour prendre le coup et rendre les coups profitables.
Pour conclure, en dehors des mains sur lesquelles ont va se baser sur notre équité et le SPR pour engager le maximum de jetons, il va y avoir pléthores de « petits pots » qui vont maximiser notre winrate si on sait manœuvrer dans l’aquarium dans le lequel nous évoluons. Savoir trouver et cibler quel friture en puissance nous avons devant nous va nous apporter des options de mises, en sizings, en fréquences, pour prendre un maximum de value même quand notre jeu ne le permet pas.
Il faut évidemment trouver ces fréquences et ses adversaires pour ne pas se commuer en machine à bet river et finir par s’empaler parce que l’on à décider qu’il fallait miser ici ou là de façon erratique.

 

 

Le jeu à la river au PLO part2

 

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