Poker : la grande illusion

[quote]Prenons 2 joueurs (A et du même niveau. Sur 100 coins flips joués preflop, admettons que les stats soient parfaitement respectées et que chacun en gagne 50.
Vous me direz que dans ce cas, les 2 joueurs auront gagnés autant l’un que l’autre (ou perdu puisque le rake joue son rôle)… Et bien pas du tout!!

En effet, il se peut très bien que le joueur A ait gagné ses coins flips sur des pots petits alors que le joueur B a gagné les siens sur des gros pots, voir des pots importantissimes.
Bref, les 2 joueurs ont le même niveau, les stats sont respectés, mais l’un a dévalisé l’autre parcequ’il a chatté les gros pots.

Ceci n’étant qu’un aspect. Il existe la même chose sur l’apparition des bad beat, sur les confrontations set over set, sur l’all in factor, etc…[/quote]

J’ai écrit là-dessus pour ce qui est des MTT et j’ai aussi fait une vidéo qui doit être disponible sur mon blog (« la chance en MTT » je crois). Je suis persuadé que la plupart des gens ne comprennent pas de quelle manière la chance intervient dans les MTT (il suffit d’entendre les éternels « il faut gagner des coin flips pour gagner un MTT or les chances de gagner plusieurs coin flips sont minces, donc les MTT c’est de la chance », ce qui ne correspond absolument pas à la réalité des MTT).

C’est important de comprendre comment ça marche réellement, car il y a des adaptations à faire pour tirer partie de la chance.

Joe Cada est un parfait exemple de ça. Comme je l’ai dit dans le post à son sujet, un bon joueur de MTT est quelqu’un qui sait se créer de bonnes opportunités de suckout.

Eh eh, moi je déteste presque Poker stars qui me fait chatter dans des tournois à 2$ que je joue comme un déglingo et qui me fait bouffer toutes les saloperie possibles dans les tournois plus cher.

Ceci dit, j’ai aussi eu des grosses mains que j’ai joué aussi agressivement et que tu n’as pas payé, si ça avait été celle-là que tu avais payé, ça aurait paru normal.

Et puis la troisième c’est presque un coin flip.

Bjr Blizzzzz,
Je te conseil la lecture du book de ManuB « passer pro », même si tu ne désire pas vivre du poker.
Ce livre répondra je pense a plusieurs questions que tu te pose.
Le cerveau d’un humain « normalement constitué » n’a pas une vision globale réelle des séries positive et négative de chance, ou variance.
A cela s’ajoute l’énervement, l’impatience qui peut détériorer notre jeu, et lors d’une séries négative, le résultat se passe d’explication.
Bon courage a toi, je sais que ca n’est pas facile.
Bien cordialement.

Perso j’ai arrêté le HU, et pourtant j’aimais bien, mais bien que d’un naturel plutôt zen, j’avais quand même beaucoup de mal à absorber la variance.

Boulot oblige, j’ai aussi arrêté les MTT, pas tellement eu le choix (mauvaise excuse), et je n’avais ni la patience ni la concentration nécessaires pour les jouer correctement (excuse qui tient déjà mieux la route :slight_smile: )

Aujourd’hui je joue au poker online comme je jouerais en live. Une session de deux heures de temps en temps, quand j’en ai vraiment envie, une table sans tracker, observation attentive, et je me marre bien.

Evidemment, je profite quand même un peu des avantages online, notamment en choisissant soigneusement ma table… et la variante du moment qui semble la plus lucrative. Par exemple, en ce moment, il y a d’excellents clients en PLO8 1/2$, faut pas laisser passer l’occase.

Durant ces, je sais plus, 2 ans et des briquettes ? passés avec vous, j’ai acquis les bases qui m’ont permis de me faire plaisir sans faire trop de bêtises. Je sais pertinemment que je ne serai probablement jamais un très bon joueur de poker, mais je suis heureux comme ça, et au final, n’est-ce pas ça qui compte ?

Bonne journée à tous !

Spy

ça fait plaisirs de te revoir Spy :wink:

Le plaisir est partagé :slight_smile:

Hypergenius wrote:

35000 mains en NL25$, 1,2bb/100h, il y a un an j’avais 12bb/100 sur le même échantillon

quote]

Ben c’est juste un bon exemple de variance. Comme quoi 35k mains c’est rien. T’as bien chatté au début, ou alors tu bad run maintenant. Ou alors c’est entre les deux…

Enormément d’erreurs sur les mains, tu peux parler mauvaises rencontres mais tu as perdu beaucoup trop.

Blizzzzz wrote:

Je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur exemple … Ou alors il manque des paramètres dans ta tentative de démonstration.
Dans le cas que tu évoque, les stacks sont supposés être équivalents (100 allin préflop, il n’y a donc pas un joueur qui remporte les gros pots et l’autre les petits pots.

La question est pourquoi tu perds les gros et gagne uniquement les petits.

Comme cela a déjà été dit 1 000 fois le but du jeu est de battre la chance (et le rake) au minimum en faisant moins d’erreurs que l’adversaire et en lui en faisant faire le maximum.

Mais je pense que je ne t’apprends rien.

un bon joueur saura maximiser ses gains et minimiser ses pertes…:wink:

[quote]Je suis persuadé que la plupart des gens ne comprennent pas de quelle manière la chance intervient dans les MTT (il suffit d’entendre les éternels « il faut gagner des coin flips pour gagner un MTT or les chances de gagner plusieurs coin flips sont minces, donc les MTT c’est de la chance », ce qui ne correspond absolument pas à la réalité des MTT).
[/quote]

Je veux bien que tu développes… Btw, à 10-12BB deeps, je vois pas comment tu évites les CF; ensuite, tu ne peux pas systématiquement monter un gros stack en début de MTT malheureusement. Tu peux tenter de minimiser tes showdowns clairement en ciblant bien tes spots de push tout ça, mais en vrai je suis jamais allé loin dans un MTT sans une chance phénoménale (passer les CF importants, faire un ou 2 suckouts etc…).

[quote]
Avec plus de 15K SNG jouer cette année, jpeux te dire que ma courbe de gain et ma courbe d’EV est pas mal similaire[/quote]

On se comprend mal, ce que tu dis confirme qu’empiriquement la loi des grands nombres fonctionne ce dont je ne doutais pas.
Ce qui me faisait réagir dans vos posts à toi et à canonbis, c’est l’utilisaton du mot variance à toutes les sauces. La variance d’une courbe de gains, c’est une notion très précise, pas du tout un indicateur de la chance ou de la malchance ponctuelle de quoi que ce soit. Mathématiquement, c’est juste la moyenne du carré de l’écart à la moyenne . Donc plus elle est élevée, plus tu auras de grosses variations aléatoires autour de la moyenne, plus elle est basse, moins tu en auras.
Ensuite les phrases du type « la variance me rattrape » ou ce genre de trucs n’ont pas de sens. On peut avoir ponctuellement pas mal de chance (les CF qui passent en pagaille, les grosses rencontres en notre faveur) sans parler une seule seconde de variance.
Finalement, c’est bien d’avoir joué 15k de SNG cette année, mais je vois pas ce que ça vient apporter au débat. Tu as bien de la chance d’avoir des courbes EV et réelle similaires; la convergence dans la loi des grands nombres est de fait extrêmement lente au poker (parce qu’elle dépend majoritairement d’expériences somme toute assez rares_les gros pots jouent un rôle prépondérant pour le winrate au NL), du coup il peut y avoir de grosses différences entre les 2 courbes même sur des stretchs fabuleusement longs ( j’avais dit dans un de mes anciens posts qu’un million de mains pour juger de manière pertinente du winrate n’est pas exagéré loin de là et je le maintiens).

On en a déjà parlé plusieurs fois mais il suffit de faire quelques essais avec le simulateur de chatte (inutile de courir au sex shop du coin ça n’a aucun rapport avec les poupées gonflables).

http://pokervariancesimulator.fr

Ca simule l’évolution des gains en fonction du nombre de mains, du winrate et du S Deviation.

On peut constater que pour un échantillon de mains identique, avec le même winrate et même SD, certains joueurs sont gagnants et d’autres à la cave.

Finallement la vraie force des bons joueurs n’est-ce pas de rester maitres d’eux-même dans toutes les circonstances et surtout lorsque ça va mal ?
Il me semble que la technique n’est très difficile à maitriser et que les plus gros gains sont réalisés en période de bad run.
Lorsque l’on perd un peu moins que les autres joueurs.

Je trouve aussi qu’il n’y a pas assez de vidéos de sessions qui se passent mal.
Les profs peuvent parfois donner une fausse image de la réalité du poker en sélectionnant (consciemment ou non) leur sessions video à diffuser sur le site.
Je ne leur jette pas la pierre car à leur place je réagirai pareil car sinon comment être crédible?
Le cours en direct avec Linec et Valvégas en PLO était une vraie leçon de patience par exemple. Mais s’il n’avait pas été en direct on aurai (je pense) jamais vu la vidéo parcequ’elle aurait été jugée « pas intéressante » ce qui est vrai du point de vu technique mais faux du point de vu « état d’esprit ».
Et le poker c’est 80% « état d’esprit »+« bon sens » et 20% « technique » à mon avis.

Je suis complètement d’accord avec le post initial.
Ici, on ne parle ni de variance, ni de long terme ni de concept abstrait.

Quelque soit le joueur, quelque soit sa limite, quelque soit sa discipline, il y a des gros pot (Fin de MTT, fin de session de CG deep extreme, shoot a la limite supérieure, etc…). Nettement plus gros que ce que l’on joue d’hab.
Pour celui qui gagne ces quelques pots là, RAS. L’ascenseur fonctionne.
Pour celui qui les perds, il va mettre enormement de temps a compenser. Et si ces pots extraordinaire se produisent tous les 2/3 mois, il est très possible d’en perdre 3 voire 4 de suite et de ne jamais s’en remettre.

Exemple, Durr et Barry Greenstein qui dispute un pot de 950 K$ sur High stakes poker à 52%/48%. AA greenstein et paire + Tirage couleur pour durr. Même pour un mec qui a $5 a 10M de bankroll, perdre ce coin flip n’est pas anodin. Parce que High stakes poker, c’est pas tous les jours. Et un pot a $900 000, c’est pas tous les ans.

Et ça, c’est que de la chance. Et c’est la que ce fait la différence entre deux joueurs de niveau equivalent qui ont commencé en même temps et qui pourtant n’ont pas le même ROI. Cf Sto vs Sharp (enfin je crois ;))

OMGWtfTY wrote:

[quote][quote]Je suis persuadé que la plupart des gens ne comprennent pas de quelle manière la chance intervient dans les MTT (il suffit d’entendre les éternels « il faut gagner des coin flips pour gagner un MTT or les chances de gagner plusieurs coin flips sont minces, donc les MTT c’est de la chance », ce qui ne correspond absolument pas à la réalité des MTT).
[/quote]

Je veux bien que tu développes… Btw, à 10-12BB deeps, je vois pas comment tu évites les CF; ensuite, tu ne peux pas systématiquement monter un gros stack en début de MTT malheureusement. Tu peux tenter de minimiser tes showdowns clairement en ciblant bien tes spots de push tout ça, mais en vrai je suis jamais allé loin dans un MTT sans une chance phénoménale (passer les CF importants, faire un ou 2 suckouts etc…).[/quote]

Quel que soit ton tapis, si l’adversaire pousse et que tu penses être en coin flip contre son range, tu dois payer, parce qu’il y a forcément de l’argent mort. Les vraies décisions sont quand le coup est close en terme d’équité.

Le problème c’est qu’il y a une différence énorme entre dire ça et dire qu’il faut survivre à ses coins flips (et ça rejoint un peu la réflexion de Blizzz, c’est pour ça que j’en ai parlé).

Quand tu prends un coin flip c’est contre un range. Mais quand tu dis qu’il faut survivre à des coin flips c’est contre une main. C’est comparer des choux et des carottes. Quand tu affrontes un range, parfois tu es en coin flip, parfois devant, parfois derrière. Tu peux accepter des coin flips durant ton tournoi et pourtant ne jamais être en coin flip contre le main réelle de l’adversaire. Tu peux aussi prendre un coup où tu es hyper favori contre le range de l’adversaire mais en fait sur cette main exacte tu seras en coin flip et tu peux être loin derrière un range et folder alors que sur cette main précise c’est un coin flip. On peut très bien faire un très bon ou un très mauvais call et être en coin flip. En fait on peut même être grand favori contre un range et affronter une main qui nous domine complètement.

Le problème c’est qu’un tournoi, ce n’est pas une série de coin flips qu’il faudrait gagner tous. Ca ne se passe pas comme ça, c’est tout.

-D’abord les décisions à tapis vraiment close sont plutôt rares et parmi celles-ci les véritables coin flip contre la main de l’adversaire sont encore plus rares.

-Ensuite, il ne faut pas gagner tous les coin flip (ou même les autres coups), mais seulement ceux où nous sommes à tapis, et là on rejoint la réflexion de Blizzzz sur le moment où l’on gagne le coin flip.

Récemment j’ai fait une table finale dans un tournoi. Sur la totalité du tournoi j’ai joué 6 coin flips (contre la main réelle de l’adversaire). J’en ai gagné 3 perdu 3. Sur les 3 gagnés, un certain nombre ont eu lieu quand j’étais à tapis et je devais les gagner. Sur les 3 perdus, deux ont eu lieu quand mon adversaire était à tapis et je pouvais les perdre. Le troisième m’a sorti du tournoi. J’ai gagné autant de coin flip que j’en ai perdu, mais j’ai été plutôt chanceux en ce sens que j’ai gagné ceux qu’il fallait et perdu ceux que je pouvais perdre.

-Enfin, le jeu de tournoi dépasse largement les décision pour son tapis. Quantité de coin flips qu’on peut jouer ont lieu quand nous sommes l’agresseur ce qui n’a rien à voir. Le plus gros des tournois se joue sur les pots volés (ou les vols manqués).

Quand tu pousses ton tapis en vol ou en resteal par exemple, tu es derrière le range de call de l’adversaire, mais il ne faut pas croire qu’on ne joue que la fold equity. On joue aussi la possibilité de suckout. Bien sûr on préfère voir l’adversaire folder, mais une grande partie de l’équité d’un coup vient de la possibilité de suckout.

C’est exactement ça qu’un Joe Cada illustre, à l’inverse de Darvin Moon qui a foldé un coup avec une cote de 7 contre 1 au flop.

Je vais prendre un exemple pour tout mettre ensemble. Quand j’ai gagné le MSOP, je n’ai pas joué un seul coin flip. A aucun moment je n’ai refusé un coin flip, mais il se trouve que je n’en ai pas joué. C’est comme ça que se déroule vraiment un tournoi. Parfois on joue six coin flips et parfois aucun, et même quand on en joue, on n’a pas forcément besoin de les passer tous.

Par contre dans ce tournoi, j’ai gagné un 30/70. J’étais à tapis et j’avais besoin de le gagner pour rester dans le tournoi. Le move que j’ai fait sur ce coup a été beaucoup critiqué, mais ce qui est important c’est que j’étais sur un move. Je savais être derrière le range de call de mon adversaire, mais je savais aussi qu’il y avait beaucoup d’argent mort et que je n’avais pas besoin de le faire folder souvent pour que ce soit rentable.

La chance en tournoi prend bien des formes. Pousser un shortstack avec de la merde des dizaines de fois et ne jamais être payé en est une par exemple. La chance en MTT c’est que les coups qui doivent tenir tiennent et que les coups qu’on perd ne soient pas si importants que ça. Gagner ou pas des coin flips, ou même mettre des suckouts n’a pas tellement d’importance. Il y a plus de chance à gagner un 80/20 quand on est à tapis qu’à gagner un 20/80 quand on est gros chipleader.

EDIT : Tu peux aussi aller voir la vidéo dont je parle dans mon premier post. C’est la vidéo d’un tournoi ou j’avais fait 15ème je crois en ne jouant pas un seul coin flip jusqu’à la main qui me sort. C’est une assez vieille vidéo, mais ce que je dis ici est assez développé.
Reste à savoir comment profiter de ça et c’est l’objet de ma réflexion actuelle sur le jeu.

Bah essentiellement on dit la même chose; pour aller loin,il faut passer 2-3 coins flips (allez disons des 70/30 aussi si tu veux) au bon moment pour des gros pots, y a pas vraiment à y échapper sauf à monter un stack énorme au début du tournoi (et même là d’expérience on finit par se faire rattraper par les blindes et à devoir voler_ et par là même à resteal-payer des resteals).

Formulé autrement, on s’en sort pas en tournoi sans jouer des gros pots à showdown incertain, ou encore en volant suffisamment souvent sans showdown et en jouant postflop avec tout ce que ça implique.

Disons que tout ça est un peu empirique en ce qui me concerne, mais bon.

moi et mon pote durrrr on te soutient a 400%,le poker c est ultra rigged…

Hypergenius wrote:

[quote] J’ai passé 18000 mains sur 35000 en badrun, je suis limite break even : POKER IS RIGGED !!!

2 badrun comme ça en 35000 mains et je suis incapable de savoir si je joue mal ou si je n’exploite pas au millimètre toutes les infos que j’ai à disposition …[/quote]

boh, ça veut dire que tu es carrément GAGNANT contre tes adversaires ! Si tu prends en compte le rake, tu les as explosé. Sur autant de mains, moi je dis : chapeau, bravo.

(j’espère que tu te sens un petit peu mieux, et bon courage pour ton retour dans un an… :stuck_out_tongue: )

Concernant l’intérêt de vidéos dans lesquelles on pourrait voir un bad run, je pense qu’au contraire elles seraient d’une grande utilité.
Je n’ai que trop rarement vu des sessions où un mec de la table chatte comme pas possible et où le prof doit faire des Hero call ou gros fold. Je n’en ai même pas en mémoire d’ailleurs.

Bien sûr on demande pas des vidéos sans jeu, mais des vidéos avec gros déchattage et pas forcément sur des bad beat avec all-in pré river.

Enfin c’est mon avis.

Les videos avec 2 profs ensemble qui se marrent, c’est sympa et ludique, mais ce n’est pas le quotidien d’un joueur, seule face à sa bécane et devant gérer (parfois (trop souvent)) de difficiles sessions.

John T. Chance wrote:

[quote]OMGWtfTY wrote:

[quote][quote]Je suis persuadé que la plupart des gens ne comprennent pas de quelle manière la chance intervient dans les MTT (il suffit d’entendre les éternels « il faut gagner des coin flips pour gagner un MTT or les chances de gagner plusieurs coin flips sont minces, donc les MTT c’est de la chance », ce qui ne correspond absolument pas à la réalité des MTT).
[/quote]

Je veux bien que tu développes… Btw, à 10-12BB deeps, je vois pas comment tu évites les CF; ensuite, tu ne peux pas systématiquement monter un gros stack en début de MTT malheureusement. Tu peux tenter de minimiser tes showdowns clairement en ciblant bien tes spots de push tout ça, mais en vrai je suis jamais allé loin dans un MTT sans une chance phénoménale (passer les CF importants, faire un ou 2 suckouts etc…).[/quote]

Quel que soit ton tapis, si l’adversaire pousse et que tu penses être en coin flip contre son range, tu dois payer, parce qu’il y a forcément de l’argent mort. Les vraies décisions sont quand le coup est close en terme d’équité.

Le problème c’est qu’il y a une différence énorme entre dire ça et dire qu’il faut survivre à ses coins flips (et ça rejoint un peu la réflexion de Blizzz, c’est pour ça que j’en ai parlé).

Quand tu prends un coin flip c’est contre un range. Mais quand tu dis qu’il faut survivre à des coin flips c’est contre une main. C’est comparer des choux et des carottes. Quand tu affrontes un range, parfois tu es en coin flip, parfois devant, parfois derrière. Tu peux accepter des coin flips durant ton tournoi et pourtant ne jamais être en coin flip contre le main réelle de l’adversaire. Tu peux aussi prendre un coup où tu es hyper favori contre le range de l’adversaire mais en fait sur cette main exacte tu seras en coin flip et tu peux être loin derrière un range et folder alors que sur cette main précise c’est un coin flip. On peut très bien faire un très bon ou un très mauvais call et être en coin flip. En fait on peut même être grand favori contre un range et affronter une main qui nous domine complètement.

Le problème c’est qu’un tournoi, ce n’est pas une série de coin flips qu’il faudrait gagner tous. Ca ne se passe pas comme ça, c’est tout.

-D’abord les décisions à tapis vraiment close sont plutôt rares et parmi celles-ci les véritables coin flip contre la main de l’adversaire sont encore plus rares.

-Ensuite, il ne faut pas gagner tous les coin flip (ou même les autres coups), mais seulement ceux où nous sommes à tapis, et là on rejoint la réflexion de Blizzzz sur le moment où l’on gagne le coin flip.

Récemment j’ai fait une table finale dans un tournoi. Sur la totalité du tournoi j’ai joué 6 coin flips (contre la main réelle de l’adversaire). J’en ai gagné 3 perdu 3. Sur les 3 gagnés, un certain nombre ont eu lieu quand j’étais à tapis et je devais les gagner. Sur les 3 perdus, deux ont eu lieu quand mon adversaire était à tapis et je pouvais les perdre. Le troisième m’a sorti du tournoi. J’ai gagné autant de coin flip que j’en ai perdu, mais j’ai été plutôt chanceux en ce sens que j’ai gagné ceux qu’il fallait et perdu ceux que je pouvais perdre.

-Enfin, le jeu de tournoi dépasse largement les décision pour son tapis. Quantité de coin flips qu’on peut jouer ont lieu quand nous sommes l’agresseur ce qui n’a rien à voir. Le plus gros des tournois se joue sur les pots volés (ou les vols manqués).

Quand tu pousses ton tapis en vol ou en resteal par exemple, tu es derrière le range de call de l’adversaire, mais il ne faut pas croire qu’on ne joue que la fold equity. On joue aussi la possibilité de suckout. Bien sûr on préfère voir l’adversaire folder, mais une grande partie de l’équité d’un coup vient de la possibilité de suckout.

C’est exactement ça qu’un Joe Cada illustre, à l’inverse de Darvin Moon qui a foldé un coup avec une cote de 7 contre 1 au flop.

Je vais prendre un exemple pour tout mettre ensemble. Quand j’ai gagné le MSOP, je n’ai pas joué un seul coin flip. A aucun moment je n’ai refusé un coin flip, mais il se trouve que je n’en ai pas joué. C’est comme ça que se déroule vraiment un tournoi. Parfois on joue six coin flips et parfois aucun, et même quand on en joue, on n’a pas forcément besoin de les passer tous.

Par contre dans ce tournoi, j’ai gagné un 30/70. J’étais à tapis et j’avais besoin de le gagner pour rester dans le tournoi. Le move que j’ai fait sur ce coup a été beaucoup critiqué, mais ce qui est important c’est que j’étais sur un move. Je savais être derrière le range de call de mon adversaire, mais je savais aussi qu’il y avait beaucoup d’argent mort et que je n’avais pas besoin de le faire folder souvent pour que ce soit rentable.

La chance en tournoi prend bien des formes. Pousser un shortstack avec de la merde des dizaines de fois et ne jamais être payé en est une par exemple. La chance en MTT c’est que les coups qui doivent tenir tiennent et que les coups qu’on perd ne soient pas si importants que ça. Gagner ou pas des coin flips, ou même mettre des suckouts n’a pas tellement d’importance. Il y a plus de chance à gagner un 80/20 quand on est à tapis qu’à gagner un 20/80 quand on est gros chipleader.

EDIT : Tu peux aussi aller voir la vidéo dont je parle dans mon premier post. C’est la vidéo d’un tournoi ou j’avais fait 15ème je crois en ne jouant pas un seul coin flip jusqu’à la main qui me sort. C’est une assez vieille vidéo, mais ce que je dis ici est assez développé.
Reste à savoir comment profiter de ça et c’est l’objet de ma réflexion actuelle sur le jeu.[/quote]

A imprimer et à conserver près de l’écran (pas sur l’écran).
Belle analyse John.