Le nit (ou les nits) :
Les nits, c’est un peu le livret A des rooms poker, on a l’impression qu’il ne sert à rien (pas d’offense, je suis moi-même un nit repenti) mais n’empêche qu’il nous rapporte sans rien faire ses 0,00001 % d’intérêt tous les ans.
Sa maxime est : Ego sum usque, si obsidendam (“Je m’investirai que je suis max”)
Il ne faut pas le confondre avec le tigh agressif, adversaire redoutable, agressif et qui sait s’adapter. A y regarder de plus prêt, je pense qu’il y a deux types de nit :
Le nit du pays de candide :
Souvent débutant ou abonné à la NL 5 depuis 5 ans, il ne sait pas convertir ses mains en value relative. Ainsi AA est et doit être la main gagnante à l’abattage. Bonne nouvelle, floppez un set ou double paire, et son tapis vous appartiendra. Ainsi, on pourra exceptionnellement payer des PP 66-22 en blinds étant donné qu’un check/raise ne le fera quasiment jamais fuir. Commencez à vous level contre lui et c’est fini.
Le nit roublard :
Lui on ne lui fait plus, il s’est fait craquer 40 000 paires d’As durant sa carrière, ne comptez pas sur lui pour vous donner son tapis une 40 001ème fois. Ca tombe bien, on ne veut pas son tapis, on veut juste le faire folder. Ainsi, un check/raise, un raise Cbet, un float, etc. le fera souvent fuir malgré sa range strong, il ne continuera qu’avec du lourd (attention à ses réactions au float cependant qui peuvent être du pot control) A la river, il y a un pallier psychologique qu’il sera prêt à payer, au delà il foldera, on misera donc en value en dessous de ce pallier et en bluff au dessus.
Comment ne pas se casser les dents contre un nit ? Facile, il a une range face up, utilise les mêmes schémas de mise et va nous dire lorsqu’on est battu. Oh bien entendu, même le nit bluffe, tout le monde bluff, et il en sera fier. Seulement le nit ne bluff pas assez. Laissez le donc vous montrer fièrement son 3bet bluff, son donk bet en bluff ou même son Héros call sur 1 street avec seconde paire…Perso je fold, et je recommence à lui voler sa blind dès le tour suivant. En parlant de blind, mon standard doit être 80/90 % de vol en SB/BTN et 40 % CO quand il y a des nits derrières…
Un exemple du caractère limité d’une range nit, sur un flop K63r, contre un nit qui défend 9,5 % des mains (ce qui est énorme chez lui), soit AA-22,AKo-AQo,AKs-AJs,KQs-KJs,QJs, il suffit juste de comprendre ses schémas de jeu. Quand fold-il seconde paire par exemple ? Ainsi, il va souvent payer 3 streets avec TP+ et folder seconde paire sur un 2 barrel. On voit ainsi qu’il va garder un peu plus de 60 % de ses mains au flop sur un Cbet, ce qui est déjà EV+ sur un Cbet à 2/3p dans le sens où notre main a souvent une petite équité. A la turn, quasiment 50 % de sa range va folder, notre 2-barrel sera donc EV+ une nouvelle fois. Le problème c’est que parfois certains vont se dire river “range capée, overbet !” et se faire insta-call, d’autres vont 2-barrel alors que les secondes paires sont déjà parties au flop, etc.
Le fond du problème c’est que trop de joueurs font de l’ego et du leveling face aux nits. Ils veulent tout leur prendre au lieu de prendre régulièrement un peu. Ils prennent en compte leur dynamique, l’historique, etc. et se disent que non, ce qu’il fait est trop face up alors que le nit est juste en train de value comme il le fait habituellement. Il suffit d’une mise parfois pour réduire à néant tout ce qu’on avait gagné sur ce joueur, ne faites pas cette mise ! (comme je le fait encore trop souvent… :unsure: ).
Voilà, en conclusion je dirais que le nit est notre ami, il faut l’aimer aussi 