Voilà maintenant deux semaines complètes que la licence opérationnelle de Full Tilt Poker fut retirée par l’AGCC et que conséquemment, la salle virtuelle est complètement inaccessible. Cette impossibilité de se connecter au site s’accompagne évidemment de l’incapacité de retirer ses fonds, ce qui, avec raison, soulève l’inquiétude de plusieurs.
Deux jours plus tard, le Los Angeles Times publiait un article annonçant le rachat de Full Tilt Poker par un investisseur ou un groupe d’investisseurs européens. On y apprenait alors que l’entente décrite assurerait le remboursement de tous les joueurs actuellement floués. L’article annonçait aussi l’abandon de la poursuite de Phil Ivey contre son ancien employeur.
Depuis, bien des rumeurs ont circulé, rendant d’autant plus difficile de départager le vrai du faux. Évidemment, les négociations étant de nature anonyme et comportant différentes facettes complexes, les infos crédibles et vérifiées tombent au compte-goutte. Néanmoins, voici comment se dresse aujourd’hui le portrait du dossier Full Tilt Poker.
Nous savons aujourd’hui que contrairement à ce qui avait été avancé par le Los Angeles Times, aucune entente finale concernant le rachat de Full Tilt Poker n’a été conclue. Ce qui apparaît maintenant bel et bien être comme un investisseur européen unique provenant du monde de la finance s’est toutefois entendu à ce que des négociations exclusives soient tenues pour une période minimale de 3 semaines, ce qui empêche actuellement Full Tilt Poker de négocier avec d’autres groupes que celui-ci. La nature d’une telle entente soulève toutefois le sérieux et l’avancement potentiel de la démarche en cours.
L’AGCC, la commission en charge de la licence d’opération de Full Tilt Poker, confirme que des discussions ont bel et bien lieu afin de restituer cette dernière. Il n’a pas été exclu qu’une réactivation puisse avoir lieu avant l’audience prévue pour le 26 juillet prochain.
Il est d’ailleurs maintenant confirmé que des discussions ouvertes se tiennent entre l’investisseur en question, Full Tilt Poker, mais aussi l’AGCC, l’ARJEL (la commission responsable de la licence française de Full Tilt Poker) et le Département de Justice Américain.
Selon des sources jugées très crédibles, Full Tilt Poker rechercherait une entente qui permettrait avant tout le remboursement des joueurs américains, tout en permettant de régler la poursuite du Département de Justice en parallèle. Une rumeur toutefois non confirmée suggère qu’une offre du Département de Justice serait d’ailleurs sur la table, ce qui permettrait de mieux chiffrer l’entente en prévision des négociations.
Ainsi, si le stade actuel avec négociations exclusives laisse transparaître une confiance d’entente à court ou moyen terme, aucun accord officiel ni transfert de capitaux ne s’est jusqu’ici produit.
Si aucune entente n’est officielle, pourquoi Phil Ivey aurait-il alors retiré sa plainte, alors que ses conditions reposaient sur le remboursement des joueurs? La réponse a de quoi surprendre et pourrait bien élever Ivey au titre de rédempteur du poker en ligne si une vente venait à être effectivement conclue.
En effet, l’investisseur européen en question fut introduit à Full Tilt Poker via Phil Ivey lui-même. Cette information laisse croire que c’est potentiellement ce même investisseur qui avait été rabroué par la compagnie et dont Ivey avait fait mention dans sa poursuite. La suspension de la licence d’opération de Full Tilt Poker a toutefois largement changé la donne et les termes d’une vente ont conséquemment été altérés, réduisant fort probablement les demandes de Full Tilt Poker envers tout acheteur potentiel.
Comme aucune entente n’est conclue, estimer un moment potentiel de réouverture de la salle est précipité. Nous savons toutefois que dans le meilleur des cas, deux à trois semaines semblaient représenter le délai minimum réaliste lors de l’annonce de ces négociations la semaine dernière. Ainsi, dans le meilleur des mondes où une entente serait sur le point d’être conclue, les opérations pourraient probablement reprendre vers la fin du mois.