Passer du NLHM au FLHM : Partie 1 - Le Jeu Préflop

Passer du NLHM au FLHM : Partie 1 - Le Jeu Préflop

Un vieux dicton pokérien le dit en substance : « Un bon joueur de FLHM peut assez facilement devenir un bon joueur de NLHM, la réciproque est rarement vraie ». Old Shatterhand, un des meilleurs joueurs de limit hold’em du .fr, vous livre ses conseils pour réussir cette transition. Cette première partie sera réservée au jeu préflop en cash game short handed.

Old Shatterhand Coach PokerUn vieux dicton pokérien le dit en substance : « Un bon joueur de FLHM peut assez facilement devenir un bon joueur de NLHM, la réciproque est rarement vraie » Pourquoi cela ? Tout simplement car même si comme son nom l’indique c’est encore du Hold’em et donc sur le papier la règle est encore plus simple car les mises sont plafonnées, cette différence minime a en fait énormément de conséquences. Il faut plutôt appréhender le FLHM comme un autre jeu radicalement différent du NLHM. Et donc « désapprendre » beaucoup des réflexes de jeu que vous pratiquez en NLHM.

Pour ne prendre qu’un exemple, un joueur de FLHM foldera statistiquement toujours moins de mains sur toutes les streets qu’un joueur de NLHM. A titre indicatif un bon joueur de NLHM ira à l’abattage en moyenne dans environ 26% des cas alors qu’un bon joueur de FLHM ira dans environ 39 à 40% des cas à l’abattage. C’est 50% de plus qu’en NLHM ! C’est pourquoi, toute proportion gardée, un bon joueur de FLHM emmagasine plus d’expériences sur le jeu post-flop qu’un bon joueur de NLHM.

Cet article a pour but de détailler certaines adaptations nécessaires que doit effectuer un joueur de No Limit Hold’hem gagnant pour devenir également un joueur gagnant en Limit Hold’hem sur les niveaux pratiqués sur le .fr.

Principales adaptations concernant le jeu Pré-flop

Considérations préalables sur la relance pré-flop

Vous devrez vous adapter à la dynamique de la relance et de la sur-relance du FLHM qui est sensiblement différente de celle du NLHM.

Relancer (sur-relancer) plus

  •  Le premier joueur à entrer dans un coup, doit toujours l’effectuer en relançant (bien qu’entrer dans un coup en limpant est une des caractéristiques du jeu en FLHM/NLHM à petites limites).
  • Derrière une relance, si vous désirez jouer le coup, il est préférable de rentrer en sur-relançant plutôt qu’en suivant la relance. (il existe cependant des exceptions : si la table est très loose passive, si vous avez une main à potentiel en position tardive, etc. ).

Si vous entrez dans un coup, ne foldez pas pré-flop en cas de relance

  • C’est une différence majeure avec le NLHM. En FLHM, il n’y a pas/peu de fold equity préflop à attendre de la part du premier joueur entrant dans un coup. Quand un joueur mise et qu’il est relancé ou quand un joueur relance et qu’il est sur- relancé, l’agresseur doit savoir qu’il sera toujours suivi par le miseur initial.
  • Contrairement au NLHM, le relanceur ne foldant pas sur une sur-relance, la sur-relance s’effectue donc soit pour la valeur de la main, soit pour récupérer une fold equity post flop ou soit, le plus souvent pour « casser la cote » des autres joueurs et isoler le relanceur.

Adaptations concernant la sélection des mains

La sélection des mains est très importante, comme en NLHM, mais ici les critères de sélection de mains diffèrent du NLHM tant sur les structures sélectionnées que sur les stratégies d’utilisation de ces panels de mains.

 Jouez plus de mains

D’une manière générale, en FLHM vous devez jouer plus de mains qu’en NLHM et cela dans toutes les positions.

 Ayez moins peur de jouer hors de position

Une des conséquences des limitations de mise des relances est que la position est certes importante mais moindre qu’en NLHM. Donc vous devez jouez plus de mains en position avancées et particulièrement en défense de blinds.

 Jouez moins les petites paires

Alors qu’en NLHM, on va jouer toutes les paires dans toutes positions en espérant soit remporter le coup tout de suite soit trouver un set au flop en vue de prendre le stack/cave de son ou ses adversaires. En FLHM, lorsqu’on touche un set, on ne pourra pas espérer prendre plus qu’une dizaine de petites mises (SB) environ et non un stack/cave entier. Donc la rentabilité de ces paires est beaucoup plus faible en FLHM. Les adaptations en conséquence de ce qui précède sont les suivantes:

  • En Position avancées (UTG et UTG+1), ne relancer une paire qu’à partir de 77/66+
  • Au Cut-off et Bouton, on ne les jouera en relançant qu’à partir de 55+ (En SB on les jouera toutes)
  • Si le nombre de participants pré-flop augmente, en positions tardives on abaissera plus sa sélection et on limpera en espérant toucher un set au flop.

Adaptations concernant les connecteurs assortis

  • D’une manière générale, il faut moins les jouer qu’en NLHM en position avancée et plus les jouer en position tardive ; et uniquement quand plusieurs joueurs sont entrés dans le coup.
  • Il faut les jouer lorsque les pots sont « multi-ways » et plutôt de manière passive en callant plutôt qu’en relançant (sauf si les connecteurs sont des cartes hautes).
  • Ne pas jouer les trop petits connecteurs (76s-)
  • Jouer plus en position et en pot multi-ways des Axs mais attention au jeu post-flop si vous ne touchez qu’un As.

Allez plus souvent au flop avec des paires moyennes et des mains moyennes

  • En Position avancées (UTG et UTG+1), en NLHM, si vous jouez des mains moyennes facilement dominées vous les folderez si on vous sur-relance. Par exemple des mains comme :AV, AT, RTs, 77, 88,… seront foldées sur un 3bets. En FLHM, vous allez les jouer et même si vous êtes sur-relancé vous irez toujours voir le flop avec ces mains.

Ne jouez pas pré-flop des mains « poubelles »

  • En NLHM, pour mixer votre jeu, en attaque comme en défense, vous devez à un certain niveau intégrer dans votre panel de relances des « mains poubelles » avec des « grosses » mains.
  • En FLHM vous ne devez pas « polarisez » vos mains pré-flop et donc jouer ces types de mains. Vous ne devez jouer que des grosses mains, des mains moyennes (qu’en NLHM vous ne sélectionnerez pas à cause de la crainte d’une sur-relance), et des mains à potentiel parfois mais jamais des mains très faibles ne pouvant gagner que sur une « fold equity » que vous ne trouverez que rarement en FLHM. Sur le fr, les 3bets « light » sont à proscrire.

Défendez plus vos blinds

  • En FLHM, vous devez défendre beaucoup plus vos blinds qu’en NLHM aussi bien en callant une relance qu’en sur-relançant.
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