Le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ne devrait pas attendre la finale du 11 juillet pour rappeler TF1 à ses obligations en matière de publicité clandestine", affirme le site Le Post (filiale du Monde), qui considère que la chaîne a transformé ses commentateurs en hommes-sandwichs…
« La cote de la France est encore à 2 contre 1. Retrouvez toutes nos statistiques sur tf1.fr ». Prononcée au début de la seconde mi-temps de France-Mexique, cette phrase résume les nouvelles missions des journalistes sportifs de la chaîne privée. En plus de commenter, ils doivent désormais inciter leurs téléspectateurs à miser sur le match retransmis, de préférence chez l’un des deux opérateurs auxquels TF1 s’est associé.
L’ouverture récente du marché des paris en ligne ne pouvait que bouleverser la perception que nous avions des rencontres sportives. De simple sport, le football est ainsi devenu un jeu d’argent, au même titre que les courses de chevaux ou les boules du Loto, la collusion entre grands médias et les opérateurs de paris en ligne (auxquels la majorité a choisi de s’associer) étant désormais matérialisée dans la relation que font les premiers de l’offre commerciale des seconds.
Ainsi, TF1, qui possède la plus grande partie des droits de retransmission de la Coupe du Monde FIFA pour notre pays, a-t-elle transformé ses commentateurs en hommes-sandwichs au bénéfice de la Française des Jeux ou d’EurosportBet, les deux opérateurs dont la chaine privée assure la promotion sur son portail.
Preuve en est qu’à chacun des matches que TF1 a retransmis, la cote des deux protagonistes a été donnée en direct, suivie d’une incitation à retrouver les « statistiques » sur le site de la chaîne. A y regarder de près, quand l’internaute se connecte sur TF1.fr, il ne trouve pas de « statistiques », ni même de « pronostics » mais en haut de la page d’accueil, une bannière l’invitant à venir miser sur le match en cours, ou sur ceux qui suivront dans la journée.
C’est ainsi que de commentateur sportif, Christian Jeanpierre et ses alter ego se sont transformés en autant de croupiers au service d’opérateurs de paris en ligne. On leur souhaite juste d’avoir bien négocié cette nouvelle attribution…
A l’heure où la déchéance des Bleus devient synonyme de pertes abyssales pour la chaîne de la famille Bouygues, souhaitons que TF1 parvienne à engranger un maximum de bénéfices sur les paris en ligne dont elle assure insidieusement la promotion. Il lui faut faire vite, car le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel ne devrait pas attendre la finale du 11 juillet pour rappeler TF1 à ses obligations en matière de publicité clandestine.
