Réflexion, peut-être idiote, sur le sens du mot "jouer"

« Jouer » est probablement un des verbes de la langue française qui peut être entendu d’un maximum de manières.

Au départ, quand on est enfant, on joue… tout simplement. C’est en nous.
Comme dans l’instinct d’autres animaux dits « supérieurs ».

Pour s’amuser et à des jeux qui peuvent sembler parfois un peu débiles ou sans aucun sens mais qui nous aideront « à être » plus tard.

Après, quand on devient plus vieux, on a tendance à ne plus jouer vraiment.

C’est dommage je trouve.

Biz et longue vie à tous ! :slightly_smiling_face:

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De mémoire jeu vient du latin « Jocus » qui signifie badinage, plaisanterie, il est à rapprocher du divertissement qui vient du latin « divertere » qui signifie détourner : il nous détourne de l’essentiel. C’est tout le contraire de l’existence au sens philosophique : nous devons faire quelque chose de notre vie et en ce sens il y a des choses sérieuses à réussir pour avoir le sentiment d’une vie accomplie. Nous sommes donc en souci par rapport à cette problématique et ce souci amène un poids, une lourdeur, pour ne pas dire un fardeau dans notre existence. Une des fonctions du jeu et du divertissement est de nous libérer de ce poids l’espace d’un moment. Là où ça devient cocasse, c’est que cette fonction première du jeu est aussi celle qui peut définitivement plonger l’existence quand un sujet utilise le jeu sous le registre de l’addiction (ad dicere, qui exprime l’appartenance de l’esclave à son maître, il est « dit à »). Le sujet utilise alors non plus le jeu comme un simple divertissement dans lequel on revient ensuite aux choses sérieuse mais comme dérobade : il va l’utiliser pour sans cesse oublier, mettre de côté ce fardeau de l’existence. Malheureusement le mécanisme fait que plus il tente de s’en éloigner, plus il plonge et plus il se retrouve finalement face à un fardeau de plus en plus grand qu’il tentait de mettre à distance.

A titre perso, je vois la vie comme un jeu, parfois je perds, souvent je gagne, quand j’en ai terminé avec quelque chose, et bien je recommence avec autre chose, en plus on connait déjà la fin du game, ça enlève du suspens comme même. J’ai une vision disons assez cyclique et un jour, pour diverses raisons, je n’aurais pu l’énergie de le faire et s’en sera terminé. Cela étant, je n’ai pas demandé à naître mais à présent que je suis là, je compte bien en profiter au maximum. :slight_smile: Pour paraphraser un célèbre auteur : prendre au sérieux quelque chose d’aussi peu sérieux que la vie, c’est vraiment perdre son sérieux.

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Dans la majorité des jeux, « jouer » implique de perdre ou de gagner, pour moi, « jouer » c’est gagner, « jouer » est, à mes yeux, bien différent de s’amuser.

Si nos motivations pour jouer sont claires et saines, vive le jeu ! (concept totalement étranger à ma personne)

Si à l’inverse on joue, pour gagner, motivés par d’obscures raisons, comme le besoin de prouver à quelqu’un ou de se prouver à soi-même quelque chose voire de prouver qu’on mérite de vivre, là ça devient dangereux, les défaites étant vécues comme des évènements hyper douloureux, et dans cet état d’esprit, ni les victoires ni les défaites ne sont bien vécues, les victoires n’étant que de simples soulagements.

J’ai eu la chance d’être suivie par @Freudinou , qui m’a profondément chamboulée, il a été un déclic. De part son écoute, sa bienveillance et son intérêt, il m’a autorisée à être, il m’a autorisée à exister juste pour ce que j’étais, moi. Sacré changement ! Il m’a mise par terre.

Plus besoin de jouer pour essayer de prouver quoique ce soit et sans cette motivation, continuer à jouer au poker ne faisait plus sens.

Je vis donc libérée, je m’autorise tout dans ma drôle de vie, sans jouer (juste un scrabble de temps en temps, j’ai quand même besoin de montrer que je suis la meilleure …) , et je n’ai jamais été aussi épanouie.

Sans jouer, je m’amuse énormément!

Merci pour tout, Maître :wink:

2 « J'aime »

jouer, c’est faire une compétition sans enjeu. C’est l’étape non traumatisante sensée permettre l’apprentissage de la règle « il faut forcément un perdant, mais donne tout pour que ca ne soit pas toi ».
Quand la passion du jeu te pousse à devenir professionnel alors tu deviens un artiste qui exerce son talent(*). Tu ne joues plus.

(*) passion : Au sens moderne , la passion est une inclination exclusive vers un objet, un état affectif durable et violent dans lequel se produit un déséquilibre psychologique (qui permet, entre autre, d’encaisser la violence de ce « jeu » )
Artiste : Personne qui produit de l’art (sic ! ), on admettra par simplification que l’Art est ce qui provoque de l’émotion
Talent : historiquement unité de poids variable :sweat_smile:, couramment « capacité à faire quelque chose »

Et je fais court vu que ca pourrait être un sujet de thèse

Et pour répondre à tes observations, jouer c’est la base de l’apprentissage pour les animaux, particulièrement les félins car quand tu t’amuses, tu ne te rends pas compte que tu apprends, que tu t’améliores. Les app d’apprentissage de langue l’ont bien compris : jeu + répétition = connaissance (et pas « savoir » ! )

Et si on ne joue plus en vieillissant c’est parce que l’école nous à bien fait comprendre que jouer et rire ne sont pas des compétences utiles pour notre avenir. Et elle s’est bien trompée

Perso, je trouve ta réflexion des plus intelligente !

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