Notions de base pour débutants

" Les SC peuvent aussi être utilisées de temps en temps, mais je préfère les prendre pour les squeezes bluff contre deux regs"

Pourquoi ?

Il doit parler OOP

Non IP

bravo mec c’est énorme ce que tu as fait bravo bravo et si je te l’ai pas encore dit bravo :wink:

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PAbluestar.jpg[/right]
5) Ranges de call.

Un joueur a ouvert le pot en raisant, personne n’a call avant que la parole ne vous arrive. Après vous être demandé si vous pouviez 3bet ou folder, il vous reste la possibilité de call. Je vous rappelle que vous devez immédiatement vous poser ces deux questions:

[quote]- Quel est le range du joueur qui open raise? Selon son profil et sa position, son range est-il serré ou large?

  • Qui doit encore parler? Quel est le profil des joueurs derrière vous? Des regs, des joueurs récréatifs, short stack ou full stack?[/quote]
    D’abord il faut comprendre pourquoi on call, les deux premières raisons sont les principales, la troisième est très marginale lorsque vous débutez:

a) Parce que votre main a trop d’équité face au range de l’open raiser (OR) pour être foldée, mais est trop faible pour être 3bet pour value. Ces mains sont les paires moyennes, les grosses broadways et les bons As. Si vous avez environ 45% d’équité contre le range de Vilain, le call est souvent correct en position. OOP, il vous faudra un peu plus. Soyez aussi prudent avec les mains qui risquent d’être dominées (en particulier les Axo et les broadways offsuits), c’est à dire de toucher le même jeu que votre adversaire mais avec un moins bon kicker. Par exemple sur un flop J72 vous avez top pair avec QJ mais Vilain a top pair avec AJ, donc un meilleur kicker.

b) Votre main n’a pas suffisamment d’équité directe mais possède une forte cote implicite et/ou une bonne jouabilité. Ce sont les mains dites « à potentiel » qui peuvent donner de gros jeux post-flop. Cependant, pour les jouer il faut que cette cote implicite soit réellement suffisante (ne pas la surestimer) ou que vous pensez avoir suffisamment de FE post flop. Sans l’une de ces deux conditions, il ne faut pas les jouer. Vous ne les jouerez donc pas contre les short stacks. Evitez aussi de les jouer OOP à moins que les cotes soient particulièrement favorables (en BB contre un min-raise par exemple). Ces mains se composent de deux groupes:

  • Les petites PP qui ont peu de jouabilité post flop si elles n’ont pas fait brelan. Je parlerai du setmining un peu plus loin.

  • Les mains à bonne jouabilité qui peuvent toucher de bons tirages, comme les SC, certaines broadways suited, ou les Axs. On dit qu’elle ont une bonne jouabilité parce qu’elles sont relativement faciles à jouer post flop: on sait plus souvent se situer face à notre adversaire (on a un gros jeu, un draw, ou rien) et on a plus de choix de lines à notre disposition (semi-bluff par exemple).

c) Votre main est relativement faible mais vous pensez être meilleur que votre adversaire post-flop. Vous commettrez moins d’erreurs que lui et remporterez souvent le coup quand vous n’aurez rien touché (par exemple en bluffant ou en tentant un floating). En gros, plus vous êtes meilleur que lui post-flop plus vous allez élargir votre range de call; et plus c’est lui qui est meilleur que vous, plus vous allez passer en mode 3bet ou fold pour ne garder un range de call que très réduit. Cependant, si vous êtes débutant, ne vous amusez pas à trop call dans cette idée. Si vous le faites, privilégiez la position (BU vs CO, BB vs SB), et pensez à vérifier qui il reste à parler (risques de squeeze ou d’over-call).

Un mot sur les broadways. (je parle ici de toutes les mains comprenant deux cartes supérieures qui ne sont pas des paires, y compris avec un T ou un A). Selon les cas ces mains peuvent être soit dans la première catégorie, soit dans la seconde, parfois même entre les deux. Avec les PP, elles constitueront la grosse partie de votre range de call. Mais vous remarquerez que les broadways offsuits sont presque toutes foldées alors que leur équité n’est que d’environ 3% inférieure aux broadways suited. Alors pourquoi jouer les unes et pas les autres? C’est simplement pour une question de jouabilité post-flop et de potentiel vers nuts (les deux étant liés).

- La jouabilité: les Bs (broadways suited) n’ont que 3% d’équité pure en plus, mais elles floppent 10.90% des fois un FD (et accessoirement 0.90% une flush). Même si vous ne réalisez pas votre équité vous pourrez gagner le coup en semi-bluffant (si vous avez une FE suffisante évidemment).

- Le potentiel: Les Bs peuvent faire de grosses flushs et parfois des quintes, donc des mains monstrueuses, alors que les Bo ne frappent rarement mieux que TPGK.

Voici l’équité de certaines mains contre un range standard UTG 12% (22+,ATs+,KJs+,QJs,JTs,AJo+,KQo):

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quitvsopenUTG12pourPA.png[/center]

On se rend compte que très peu de mains sont suffisamment fortes pour justifier un call uniquement pour leur valeur PF dans cette configuration (66+ AJs+ AQo+).

[b]Maintenant contre un range de 19% /b:

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quitvsrangeMP19pourPA.png[/center]

Je vais maintenant donner des exemples de ranges par position contre un reg standard. A adapter selon le profil du vilain. Par exemple, si un ultra-nit open UTG, foldez les AQ et les Broadways, par contre vous pouvez suivre avec toutes les PP pour setminer. Mais sachez les lâcher post-flop si vous n’avez pas touché votre set, même sur des boards à priori bons pour votre main. Par exemple, UTG 14/10 open à 4bb, vous suivez du BU avec JJ (ici, même QQ et AK seront juste call) et il 3 barrel cher sur T8344, votre main n’est surement pas devant. Par contre, vous callerez plus souvent contre des adversaires plus looses avec des mains qui dominent bien leurs ranges (de type AJo ou KQs). Pour résumer plus le range de vilain est strong (joueur serré et/ou en position précoce) plus le votre serra axé PP (pour setminer). Et plus son range est large, plus vous collerez avec des bons A, des grosses broadways, des broadways suited, voir des SC et vous folderez les petites PP.

Légende:
En bleu: Les mains qui sont la plupart du temps call.
En jaune: Les mains qui peuvent être call selon la situation.

[center]Exemple de range de call MP vs UTG[/center]

Très strong, les risques soit de squeeze soit de multiway ne sont pas négligeables. Selon le profil de UTG, vous suivrez ou 3betterez QQ et AK. Si la table est facile vous jouerez toutes les PP ainsi que AJs et KQs.

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callMPvsUTGpourPA.png[/center]

[center]Exemple de range de call LP vs EP[/center]

Mon range de base est assez serré mais vous pouvez rajouter quelques broadways suited si vous vous sentez assez à l’aise post-flop pour les jouer correctement (tenir compte du profil de l’open-raiser et des joueurs qui restent à parler).

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callLPvsEPpourPA.png[/center]

[center]Exemple de range de call BU vs CO[/center]

Si le CO est facile à jouer, vous pouvez élargir ce range (attention quand même aux profils des blindes, qu’il n’y ait pas de gros squeezer), et jouer des mains en jaune. Ces mains en jaune seront celle que vous pourrez aussi jouer s’il y a des joueurs récréatifs non short stack dans les blindes. Mais ne les jouez pas trop souvent, ce sont des mains assez faibles.

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callBUvsCO9-14pourPA.png[/center]

[center]Exemple de range de call SB vs EP[/center]

Il s’agit d’un des ranges les plus serrés: vous êtes OOP contre un range à priori strong. Comme toujours vous 3beterez ou pas QQ et AK selon le profil de l’open raiser.

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calllSBvsEPpourPA.png[/center]

[center]Exemple de range de call SB vs BU (open 40%) avec reg en BB[/center]

Mon range de base est excessivement serré (deux mains!) puisque théoriquement la BB pourra soit squeeze très souvent (range du BU large et votre propre range faible puisque vous n’avez pas 3bet), soit call avec une bonne cote une multitude de mains, vous obligeant ou à folder PF sur son squeeze ou à jouer un multiway OOP. Pour cela théoriquement il vous faudrait presque uniquement 3bet ou fold. Dans la pratique, en micro limites, vous pourrez call un range plus large. Cependant, en SB vous callerez beaucoup moins et vous 3betterez un peu plus qu’en BB.

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callSBvsBU40reginBBpourPA.png[/center]

[center]Exemple de range de call SB vs BU (open 40%) avec joueur récréatif full stack en BB[/center]

Ici encore j’ai mis un range de base très serré. Mais comme il y a peu de chance que BB squeeze et beaucoup qu’il call, vous pourrez jouer beaucoup de mains en jaune. Attention cependant aux SC qui n’aiment pas être jouées OOP sans l’initiative… par contre il sera souvent profitable de call les petites PP.

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callSBvsBU40fishinBB2-11pourPA.png[/center]

[center]Exemple de range de call BB vs EP[/center]

Evidemment très axé PP. A noter que des mains très fortes (QQ et AK) seront très régulièrement just call contre des profils serrés, d’ailleurs se sera mon standard avec AKo (afin de garder des mains très fortes dans mon range OOP vs UTG). Jouer ou pas KQs dépendra de votre adversaire, s’il est très bon et que vous n’êtes pas sûr de votre jeu pour le moment, il faut mieux folder pour l’instant.

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callBBvsEPpourPA.png[/center]

Exemple de range de call BB vs BU (open 40%)

Notre éventail sera ici très dépendant de notre adversaire et du montant de sa mise. Mais vous aurez souvent une bonne cote pour aller voir un flop face à un range large (sur des min-raises vous jouerez beaucoup de mains en jaune). Il ne vous faudra cependant pas simplement jouer fit or fold post-flop (voir chapitre VII-4-d), c’est pour ça que si vous ne vous sentez pas à l’aise avec certaines mains il faut mieux les coucher pré-flop que mal les jouer post-flop, je pense notamment aux SC et aux mains très dominées qui peuvent être difficiles à jouer OOP. En micro limites, la défense de blindes n’est pas une priorité. Vous devrez d’abord apprendre à jouer en position avant d’apprendre à défendre vos blindes contre les vols du Bouton.

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BBvsBUpourPA.png[/center][center]Légende: Or: toujours 3bet. Bleu: call ou 3bet mergé pour celles en plus foncé (voir CHAPITRE VI-4-a, le resteal mergé). Jaune: soit call, soit fold, soit 3bet-bluff selon la situation (voir CHAPITRE VI-4-b, le resteal polarisé).[/center]

NB: Ce sont ici des ranges face à des opens à 3bb de joueurs non short stacks. Si les Vilains ouvrent plus cher ou sont short stack, il faudra resserrer ces ranges. Si les Vilains open moins cher, il faudra au contraire défendre plus.

BB vs SB: voir CHAPITRE VI paragraphe 10.

On remarquera que nos ranges sont très différents en SB et en BB. Très peu de call en SB, la plupart du temps ou on 3bet ou on fold. Cependant, s’il y a un joueur faible en BB, vous devez revoir cette stratégie et suivre plus souvent. Un mot aussi sur les petites PP en SB vs LP. Contre un joueur qui steal beaucoup, il n’est pas rentable de call avec pour setminer (hors cas où on a un fish full stack en BB). Si vous décidez de les jouer, il faudra pouvoir gagner le coup autrement qu’en touchant un set. Vous pouvez parfois les 3bet contre un joueur qui folde beaucoup sur les 3bets. Cependant ces mains n’ont pas de bloqueur et ont peu de jouabilité post flop si on est call. Si vous collez avec, vous devrez pouvoir transformer ces mains en bluff post flop assez régulièrement. Voir cette récente vidéo de Zugzwang et Booba qui l’explique très bien. Personnellement je fold 22-55 presque toujours. 66-77 sont souvent call. 88+ ne sont jamais foldés.

Tenir compte des joueurs à parler derrière vous:

  • Avec des gros squeezeurs derrière vous et un open raiser assez loose, pensez à cold call des premiums de temps en temps pour effectuer le fameux NYBR (voir l’article « le New York Back Raise » de Jérôme). Mais cette situation sera assez rare en micro limites.

  • Avec des fishs dans les blindes, on peut un peu ouvrir son range de call grâce aux cotes implicites. Toutes les PP peuvent devenir intéressantes à jouer.

Comment s’adapter en cas d’un open à un montant au dessus des standards? Il y a deux cas:

  • Un degen qui fait à peu près n’importe quoi. Adaptez vos ranges en fonction des siens. S’il ouvre trois mains sur quatre à 8bb, vous allez call ou 3bet mergé dès que vous aurez une bonne main.

  • Un joueur avec un PFR ridicule qui ouvre ses premiums à 5, 8, voir 10bb. Si son PFR est vraiment très faible et qu’en plus il s’agit d’un reg (il y en a des comme ça en micro), vous n’allez suivre que AK et vos PP si vous avez la cote. Attention! S’il s’agit d’un 20/1 (sur un sample significatif), vous jouerez QQ comme une PP! Suivez votre plan de départ et foldez au flop si vous n’avez pas touché votre set. D’ailleurs vous pouvez être sûr qu’il va faire un CBet très cher. Cependant, vous rencontrerez ce cas extrême rarement en SH.

Un mot sur le setmining. Vous avez peut-être remarqué que je n’incorporais pas forcément toutes les PP dans mes ranges de call et d’over-call (surtout en SB). Il y a plusieurs raisons à ça:

  • On ne les rentabilisera pas forcément contre un bon joueur, surtout si on est OOP.

  • Ces mains ont peu de jouabilité post-flop et nous serons très souvent amenés à folder sur un CBet. Vous avez sans doute remarqué que beaucoup de joueurs très serrés foldaient pourtant beaucoup sur les CBets. Ce sont des joueurs qui call PF systématiquement leurs petites PP et abandonnent s’ils n’ont pas trouvé leur set. Comme dit juste avant, cette stratégie est mauvaise contre un joueur compétent si elle n’est pas mixée avec d’autres.

Cependant, comme je l’ai dit dans le chapitre I, nous ne cherchons pas à être inexploitable, mais à être exploitant. Si notre fold to CBet est à 70% et notre raise CBet à 6% parce que nous ne collons que des PP PF, ceci n’est pas forcément grave selon les profils adverses. Même certains regs se feront déstacker contre nos sets malgré nos stats. Mais au delà de la NL5, ça deviendra de plus en plus rare. A vous de voir contre qui il sera profitable de setminer. Mais à éviter contre les LAG et les TAG, plutôt viser les NIT et les reg-fish over-agro qui overplay tout.

Pour ce qui est des cotes de setmining, on recommande en général du 15 contre 1 IP et du 20 contre 1 OOP.

Pour aller plus loin:

6) Over-calls et squeezes.

Revenir au sommaire.

[quote=“LORENZO2, post:688524”]" Les SC peuvent aussi être utilisées de temps en temps, mais je préfère les prendre pour les squeezes bluff contre deux regs"

Pourquoi ?[/quote]

On est dans le cas du 3 bet polarisé IP, c’est bien ça? En fait l’idée, c’est que je vais call un open avec ces mains pour jouer post flop si je pense que je vais suffisamment souvent remporter le coup pour rendre le call profitable (FE + jouabilité de la main). Si je pense que ce n’est pas le cas, ou je 3 bet (si le spot est bon), ou le plus souvent je fold.

Maintenant pourquoi je dis que je les préfère pour squeeze, parce que contre deux (bons) adversaires, je pense que ces mains ne sont pas bonnes à être call malgré les cotes qui peuvent paraître bonnes:

  • Notre FE diminue significativement contre deux adversaires, on est donc plus souvent obliger de “toucher” pour gagner le coup.

  • Et quand on “touche”, avec une str8 ou pire une flush apparente au tableau on gagnera pas forcément bcp. Les riques de set up étant en plus plus importants: s’il y a de l’action dans un 3 way avec une flush possible on sera pas forcément content de tout mettre au milieu avec notre couleur hauteur 8.

Donc dans des situations où j’aurais call vs un seul joueur, je peux préférer le squeeze s’il y en a deux. De plus (mais j’ignore si ça a réellement une grosse importance), les ranges de call 3b OOP de mes adversaires seront éloignés de mon propre range.

Voilà l’idée. Je précise que c’est en analysant les ranges de call et d’overcall de Snowie et en lisant les différents posts à son sujet que j’ai commencé à réfléchir à ça.

Je rajoute enfin, qu’on est bien dans une configuration d’open d’un reg et de call d’un second.

[quote=“lacertX, post:688593”][quote=“LORENZO2, post:688524”]" Les SC peuvent aussi être utilisées de temps en temps, mais je préfère les prendre pour les squeezes bluff contre deux regs"

Pourquoi ?[/quote]

On est dans le cas du 3 bet polarisé IP, c’est bien ça? En fait l’idée, c’est que je vais call un open avec ces mains pour jouer post flop si je pense que je vais suffisamment souvent remporter le coup pour rendre le call profitable (FE + jouabilité de la main). Si je pense que ce n’est pas le cas, ou je 3 bet (si le spot est bon), ou le plus souvent je fold.

Maintenant pourquoi je dis que je les préfère pour squeeze, parce que contre deux (bons) adversaires, je pense que ces mains ne sont pas bonnes à être call malgré les cotes qui peuvent paraître bonnes:

  • Notre FE diminue significativement contre deux adversaires, on est donc plus souvent obliger de “toucher” pour gagner le coup.

  • Et quand on “touche”, avec une str8 ou pire une flush apparente au tableau on gagnera pas forcément bcp. Les riques de set up étant en plus plus importants: s’il y a de l’action dans un 3 way avec une flush possible on sera pas forcément content de tout mettre au milieu avec notre couleur hauteur 8.

Donc dans des situations où j’aurais call vs un seul joueur, je peux préférer le squeeze s’il y en a deux. De plus (mais j’ignore si ça a réellement une grosse importance), les ranges de call 3b OOP de mes adversaires seront éloignés de mon propre range.

Voilà l’idée. Je précise que c’est en analysant les ranges de call et d’overcall de Snowie et en lisant les différents posts à son sujet que j’ai commencé à réfléchir à ça.

Je rajoute enfin, qu’on est bien dans une configuration d’open d’un reg et de call d’un second.[/quote]

Ok merci, je comprends ton point de vue mais je ne suis pas daccord.

bah pareil j’utilise les cotes je trouve ça tellement plus simple que que d’être obliger ingame de rajouter ta mise au pot pour ensuite faire une division (rien que ça, ça y est je suis sit out :D)
Mais comme tu le dit c’est fu$*ùm"m’k calculateur sont en % :woohoo: :blink: :silly: :side:

[quote=“LORENZO2, post:688634”]

Ok merci, je comprends ton point de vue mais je ne suis pas daccord.[/quote]

Le problème c’est qu’il est impossible dans le tracker de vérifier s’il est profitable d’overcall les SC contre deux regs. Le filtre reg # fish n’existe pas encore…

Enfin bon, de toute façon je pense qu’un débutant n’a pas spécialement intérêt à call les SC quelque soit la situation. Ce ne seront pas des mains qui lui feront bcp gagner d’argent. (en micros les mains les plus profitables seront tjs les prémiums et les PP)

PS: Je ne l’ai pas dit, mais le cas qui me ferait overcall des SC derrière 2 regs serait s’il y avait des joueurs récréatifs dans les blindes qui peuvent encore rentrer dans le coup.

[quote=“lacertX, post:688660”][quote=“LORENZO2, post:688634”]

Ok merci, je comprends ton point de vue mais je ne suis pas daccord.[/quote]

Le problème c’est qu’il est impossible dans le tracker de vérifier s’il est profitable d’overcall les SC contre deux regs. Le filtre reg # fish n’existe pas encore…
C’est vrai et puis la notion de “bon reg” est aussi relative.

Enfin bon, de toute façon je pense qu’un débutant n’a pas spécialement intérêt à call les SC quelque soit la situation. Ce ne seront pas des mains qui lui feront bcp gagner d’argent. (en micros les mains les plus profitables seront tjs les prémiums et les PP)
Mon Point de vue est que des suited connectors moyenne ont vraiment trop de jouabilité face à 2x100bb IP pour les transformer en bluff et cela quel que soit ses adversaires, surtout que la probabilité que le premier caller a en main un PP est assez importantes et il sera relativement “face up”

PS: Je ne l’ai pas dit, mais le cas qui me ferait overcall des SC derrière 2 regs serait s’il y avait des joueurs récréatifs dans les blindes qui peuvent encore rentrer dans le coup.
Je suis assez daccord que de toute facon il s’agit d’un point de detail[/quote]

Voilà, c’est ce tableau de Snowie qui m’a bcp fait réfléchir à l’overcall contre 2 regs. On est au BU, il y a eu un open UTG et un call. On voit que Snowie ne call presque rien et jette même des JTs et des 77. (il estime qu’il n’est pas profitable de les jouer) Mais il squeeze 87s-54s.

Bien sûr il s’agit de ranges qui se veulent inexploitables et qui sont très loin des réalités des micro limites.

Personnellement je n’arrive pas à me faire une opinion précise sur le sujet. Notamment pour la raison que tu as évoqué Lorenzo (la notion de bon reg qui est relative), qui fait que nos adversaires ne jouerons pas un jeu inexploitable…

PS: Au fait, Lorenzo, tu as essayé d’open UTG les ranges que Snowie conseillait en FR? (avec des 65s ou QTs par ex).

[quote=“lacertX, post:688681”]Voilà, c’est ce tableau de Snowie qui m’a bcp fait réfléchir à l’overcall contre 2 regs. On est au BU, il y a eu un open UTG et un call. On voit que Snowie ne call presque rien et jette même des JTs et des 77. (il estime qu’il n’est pas profitable de les jouer) Mais il squeeze 87s-54s.

Bien sûr il s’agit de ranges qui se veulent inexploitables et qui sont très loin des réalités des micro limites.

Personnellement je n’arrive pas à me faire une opinion précise sur le sujet. Notamment pour la raison que tu as évoqué Lorenzo (la notion de bon reg qui est relative), qui fait que nos adversaires ne jouerons pas un jeu inexploitable…

PS: Au fait, Lorenzo, tu as essayé d’open UTG les ranges que Snowie conseillait en FR? (avec des 65s ou QTs par ex). nan nan, je laisse ca aux “inexploitables” [/quote]

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PAbluestar.jpg[/right]
6) Over-calls et squeezes.

Un premier joueur a open raise et un second a call. Quelle doit-être votre stratégie? Il vous faudra adapter votre range à cette configuration en callant avec des mains qui se comportent bien en multiway et en squeezant celles qui se comportent mieux en HU. L’idée à retenir, c’est que la force moyenne d’une main à l’abattage augmente avec le nombre de joueur. Quelles sont ces deux types de mains?

[quote] - Les mains qui se comportent bien en multiway: Ce sont les mains qui ont une faible équité PF mais un bon potentiel pour faire de grosses mains: les petites PP, les Axs et les SC.
Attention! Pour jouer ces mains il faut une cote implicite suffisante, ne les jouez pas contre les short stacks![/quote]

Les PP moyennes sont problématiques. A vous de voir si vous préférez les jouer comme celles de la première catégories, donc essentiellement pour setmining, soit comme celle de la seconde et il faudra les squeezer.

a) Un reg a ouvert et un joueur récréatif a call (ou l’inverse):

  • On 3bet mergé pour isoler un joueur récréatif avec une main qui domine son range. Des mains avec lesquelles vous auriez call un open deviennent des mains à squeezer avec l’idée de faire folder le reg et garder le joueur récréatif (on est light contre le premier et en value contre le second). On peut donc squeezer avec des mains comme TT, KQ ou AJ si le range du reg n’est pas trop strong. Attention, on va être plus tight dans la configuration « joueur récréatif a ouvert et reg a call », car le premier va souvent call ce qui donnera de bonnes cotes au second qui suivra plus souvent, nous obligeant à jouer un multiway (nous avons raté l’isolation du joueur faible).

  • On peut éventuellement over-call avec des mains qui peuvent faire nuts: les petites PP, les Broadways suited et des SC. Mais je serais beaucoup plus serré en SB et ne suivrais qu’avec le haut de mon range (22+ ATs+ QJs+).

[center]Exemple de range d’over-call IP[/center][center]

over-callIPpourPA.png[/center][center]Légende: en bleu: range de base; en jaune: over-call possible selon la situation.[/center]

b) Un reg a ouvert et un autre reg a call:

Notre range de call sera plus serré puisque nous rentabiliserons plus difficilement nos sets, nos str8 et nos flushs contre deux regs compétents. Il y a moins de chance que l’un d’eux overplay (surjoue) une TPGK dans un multiway. Donc certaines mains avec lesquelles nous aurions complété avec un joueur récréatif dans le coup peuvent être utilisées pour un squeeze light. Par exemple vous avez 87s de BB, dans la situation précédente on aurait pu envisager de call (mais jamais de squeeze), ici contre deux regs, si le spot est bon, le squeeze est possible. Cependant si on a la position relative (SB a call), je préfère quand même call.

Attention cependant! Au plus petites limites, beaucoup de « regs » n’aiment pas folder sur les 3bets. Vous en verrez qui cold call un open puis un squeeze cher avec des petites PP complètement hors cote! Donc quand vous squeezez light, vérifiez bien votre FE sur l’open raiser, mais aussi sur le caller, même s’il n’est pas sensé avoir une grosse main.

Quand vous êtes en BB contre un open du BU et un call de SB, vous pouvez suivre avec un large éventail de mains avec une excellente cote et la position relative sur la SB. Vous aurez donc un range un peu plus large qu’en BB vs BU, vous enlèverez cependant quelques mains qui se comportent mal en multiway (A9o ou KTo par exemple ne valent rien en multiway) et rajouterez des gappers suited et des Axs, voir de bons Kxs et Qxs. Dans cette configuration, vous aurez aussi de bonnes opportunités de squeezes lights avec des mains qui ne sont pas assez bonnes pour call (2 gappers ou petits 1 gappers par exemple, ou encore quelques Kxs et Qxs).

Equité de quelques mains face à deux joueurs:

Joueur 1, OR: Range 19%: 22+,A2s+,KTs+,QTs+,JTs,T9s,98s,87s,76s,65s,ATo+,KJo+,QJo
Joueur 2, caller: Range 7%: 22-JJ,AJs-AQs,KQs,QJs,JTs,T9s,AQo

[center]
quitovercallPFpourPA.png[/center]

Pour aller plus loin:

Revenir au sommaire.

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PAbluestar.jpg[/right]
7) Contrer les 3bets et les resteals.

A noter que les dynamiques PF peuvent être différentes d’une room à une autre et évidemment d’une table à une autre. Ce qui aura une grosse incidence sur votre jeu. Ce que je veux dire c’est que par exemple si vous subissez un 3bet light une fois tous les dix tours de table il sera inutile de prendre des contre-mesures. Mais si cela devient trop fréquent vous serez obligé de vous adapter.

Donc vous avez open raise et un joueur vous re-raise (3bet).

Vous devez d’abord tenter de définir la stratégie de 3b/4b/5b de vos adversaires afin de les contrer. Ce n’est pas forcément évident mais c’est important. Tant que vous n’avez pas défini cette stratégie jouez-les comme s’ils avaient un range fort (voir alinéa c). Pour définir leur stratégie il vous faudra utiliser votre tracker et vos observations. Quelques indices:

  • S’ils ont un écart VPIP/PFR très faible, c’est à dire qu’ils call peu, et un 3bet relativement élevé (6-8%), on peut supposer que ces joueurs 3bets des mains que l’on est plus habitué à voir call, comme des PP ,des broadways et parfois des bonnes SC. Ce sont souvent des joueurs TAG, agressifs PF et post-flop, généralement difficiles à jouer.

  • Des joueurs qui on un 3bet élevé, mais qui call aussi assez souvent, par exemple avec un cc (cold call) à 8%, peuvent avoir une stratégie polarisée, puisqu’ils call une grande partie de leurs mains jouables.

  • Des joueurs avec un fold to 4bet élevé sont des joueurs qui 3bet polarisé (ou alors ils foldent beaucoup de leurs bonnes mains sur les 4bets et leur stratégie de 3bet est mauvaise). Attention, cette stat met beaucoup de temps à converger.

  • Des joueurs avec un 3bet élevé, mais un 4b+ ratio (ou range) faible, on une stratégie polarisé s’ils call peu les 4bets. Je rappelle quelques stats basiques: range de 0.90% = KK+, 1.4% = QQ+, 2.5% = QQ+ AK.
    Par contre s’ils ont un 4b+ ratio plus élevé on ne peut pas en déduire de range selon s’ils sont mergés ou polarisés. Je vous conseille cependant de prendre cet indice avec des pincettes, d’autant plus que le 4b+ ratio est extrêmement long à converger, surtout en micro limites où les dynamiques de 3b/4b/5b sont plus calmes qu’aux limites supérieures.

  • Regardez les deux stats 3bet et resteal, certains joueurs resteal beaucoup mais sinon ne 3bet qu’avec leurs premiums. Je vous conseille de mettre en pop up les stats de 3bet par position et contre toutes les autres positions. D’ailleurs je vous conseille de commencer par vous défendre principalement contre les resteals et de jouer les autres 3bets comme si vilain avait un range solide (voir alinéa c).

  • S’il s’agit de joueurs compétents, pensez à la façon dont ils vous perçoivent. Vous foldez beaucoup sur les 3bets? Il y a de forte chance qu’ils vous 3bet polarisé.

Une fois que vous avez défini la stratégie adverse, il va falloir vous adapter.

a) vs 3bet polarisé.

  • Si votre adversaire est un reg qui 3bet beaucoup et polarisé, la première adaptation à faire n’est pas de call plus, mais de 4bet plus (surtout en LP), donc d’avoir une stratégie de 4bet polarisé. Vilain aura certainement un fold to 4bet élevé, donc vous pouvez 4bet-bluff avec bloqueurs (si possible). Attention! Ne pas 4bet systématiquement dès que vous avez un bloqueur! Parfois on sent les choses à la table (situation, timing tell, fréquence de 3bet, etc…) et on se doute que cette fois Vilain a réellement une main. Et au contraire si vous n’avez pas de bloqueur mais que vous pensez que la situation est bonne, allez-y. Pour info, l’influence des bloqueurs sur les probabilités que les vilains aient une grosse main est de 10 à 20%, selon les ranges des vilains (plus un joueur est tight, plus les bloqueurs ont de l’importance).

Si Vilain s’adapte par des 5bets-bluffs, il faudra revoir votre stratégie pour élargir votre pole de 4bet-value. Mais en micro limite, vous serez peu confrontés à des regs capables de 5-bet-bluff fréquemment.

  • Call les 3bets avec vos bonnes mains, surtout IP contre des resteals des blindes (très peu OOP ou hors resteal). Laissez tomber les petites PP (sauf si les cotes sont vraiment trop bonnes) et privilégiez les mains à bonne jouabilité comme les browdways suited. Attention, avec cette stratégie il ne faut pas se contenter de jouer fit or fold post-flop! Préparez-vous à semi-bluffer ou à jouer un minimum tricky, sinon foldez PF. Evitez tout de même les spots trop compliqués.

  • Fold. Et oui, même contre un gros 3betteur la plupart du temps vous folderez. Mais ce n’est pas grave, dites-vous que de toute façon ce n’est pas contre ce genre de joueur que vous gagnerez beaucoup d’argent.

b) vs 3bet mergé.

Sans doute plus difficile à contrer surtout si vilain mixe ses ranges de 3bet mergés et de 3bet polarisés. Plus difficile parce qu’il faut définir son range de stack-off et notre équité face à ce range. Ensuite il faut aussi voir comment il réagit aux 4bets. Certains joueurs qui 3bet mergé call beaucoup les 4bets. Ce sont des joueurs qui parfois ne savent pas exactement pourquoi ils 3bet, ils ont une belle main et ne veulent pas folder sur le 4bet mais ne veulent pas non plus stack-off PF avec. Pas de 4bet-bluff contre ces joueurs! On va donc 4bet avec nos mains suffisamment en avance sur leurs ranges et call celles qui ont une bonne équité, le reste sera évidemment foldé.

c) vs 3bet d’un NIT ou d’un inconnu.

Nous considérerons le cas du joueur inconnu de la même manière que celui du NIT. Je me suis trop souvent fait déstacker par un inconnu qui venait d’arriver à la table et qui 3bet shove sur mon open avec JJ. Je me level, me dit que c’est un degen, je call, et il retourne AA. Donc sans read sur un joueur, considérez-le comme très tight dans ses 3bets. Le seul cas où vous pourrez élargir vos ranges sera quand il est short stack.

Qu’est ce j’appelle NIT? Je ne parle pas ici du NIT au sens large, mais du NIT dans ses 3bets. Un 25/22/3 rentrera dans cette catégorie pour ce paragraphe. Au sens propre, ce sera un joueur qui ne 3bet que ses premiums, qui aura donc une stat en dessous de 3%. Cependant des joueurs à 4-6% gardent des ranges solides et seront à considérer à peu prêt de la même façon, bien que leur stratégie de 3bet peut pour certains être très polarisée en ayant un pole value très strong. Par exemple un 3bet à 6% mais avec un pole value à 1% (KK+)!

Je précise aussi que je parle du 3bet dans une configuration précise. Si j’open du BU et que SB me 3bet, je regarde son resteal et pas son 3bet total (et si possible son resteal SB vs BU). L’inverse est plus compliqué, le 3bet n’influant pas sur le resteal mais le resteal influant sur le 3bet.

Maintenant que nous avons précisé toutes ces choses, comment réagir à un joueur qui 3bet peu? Ben on va simplement presque tout folder. AQ ne vaut plus rien, toutes les broadways sont archi-dominées, vous n’aurez pas la FE post-flop nécessaire pour jouer les SC. Dans certains cas, vous pourrez call avec les PP si vous avez la cote (mais ne vous trompez pas en la calculant): environ 12 contre 1 IP et 15 contre 1 OOP. Cette cote est plus loose que pour un simple raise (15 contre 1 et 20 contre 1) parce qu’on peut estimer que vous déstackerez plus souvent votre adversaire quand vous aurez touché votre set (plus grosse cote implicite). Par contre si vous ne touchez pas votre set mais que le board semble bon pour votre main ne vous enterrez pas dans ce coup, vous n’avez pas touché ce que vous êtes venu chercher, vous abandonnez, ne détruisez pas vous-même votre cote en collant un CBet pour folder au Turn sur un deuxième barrel. Parfois ces joueurs vous blufferons, mais vous affrontez un range et il y a peu de bluffs dedans.

Quant aux premiums QQ et AK comment les jouer face à ces joueurs? J’y réponds dans l’alinéa suivant.

d) AK et QQ vs 3bet.

Vous ne jouerez pas ces mains de la même façon selon les positions, le profil adverse et la dynamique du moment.

Une première chose: AKs et AKo sont des mains différentes qu’il faut parfois jouer de manière différente. Dans beaucoup de situations PF, AKs a une équité de presque 3% supérieure à AKo. Ca peut paraître peu, mais ça compte quand même. Pour info: AKs vs AA = 12.14% et AKo vs AA = 6.83%.

Quelques chiffres à titre indicatif pour vous rendre compte de la force réelle de ces trois mains:

- Contre un range de 2.5% (QQ+ AK)
QQ = 40.21% d’équité.
AKs = 41.90%
AKo = 38.82%

- Contre un range de 3% (JJ+ AK)
QQ = 47.37%
AKs = 42.81%
AKo = 39.79%

- Contre un range de 4% (TT+ AQs+ AKo)
QQ = 52.99%
AKs = 45.70%
AKo = 42.87%

- Contre un range de 5% (99+ AQ+)
QQ = 57.89%
AKs = 51.15%
AKo = 48.65%

Le 4bet n’est donc pas automatique! Surtout si vous avez ouvert en EP. On est en micro limites et beaucoup de regs ne 3bet que très peu et ne stack-off qu’avec KK+! A vous de savoir lesquels. La plupart du temps, contre les joueurs les plus serrés vous vous contenterez de call, même OOP. Il serait affreux de 4bet et de se retrouver face à un shove d’un joueur qui ne stack-off qu’avec KK+. Le fold est possible avec AKo contre les ranges de 3bet les plus serrés (3%), et même AKs et QQ dans certains cas.

Cependant, quand le range de 3bet de Vilain n’est pas trop strong, le 4bet n’est pas une erreur mathématiquement parlant. Puisqu’en prenant en compte toutes les fois où Vilain va folder sur notre 4bet (voilà pourquoi son range de 3bet ne doit pas être trop serré) et notre équité dans les autres cas, le move reste EV+.

Je conseillerai de 4bet (pour stack-off) en combat de blindes (sauf contre les serrures), et de call un 3bet si vous avez ouvert en EP (sauf contre les adversaires les plus agressifs, essayez alors de savoir s’ils tiennent compte des positions dans leurs stratégies de 3bet).

A noter qu’à des limites plus hautes, quand vos adversaires commenceront à beaucoup 3bet et a avoir des ranges de 5bet-bluff, il deviendra nécessaire de 4bet ces mains (du moins fréquemment) afin de ne pas déséquilibrer vos ranges de 4bet vers les bluffs.

Bonus:
KK vs range de 0.90% = 22.62%
KK vs range de 2.5% = 57.19%

Un range de moins de 1% de 3bet, ça existe! Pas de stack-off contre eux même avec KK. Si vous avez la cote pour setminer, payez, sinon foldez. Oui on peut folder KK PF dans certains cas très rares contre ceux qui ne 3bet que KK+. J’ai perdu quelques caves avant de m’en convaincre. Et les quelques fois où j’ai foldé KK par la suite, vilain a toujours retourné AA.

e) vs 3bet d’un joueur récréatif à un montant inhabituel.

Plusieurs cas de figure se présentent.

  • Un joueur passif min-3bet puis CBet pot.

Vu le faible montant du 3bet vous serez souvent obligé de suivre avec tout un tas de main plus ou moins jouables. Mais ayez conscience que votre adversaire aura très souvent KK+. Le setmining est évidemment très profitable. Attention si vous avez QQ il faudra savoir lâcher votre main. Les mains autres que les paires sont un peu plus compliquées à jouer parce que vous suivez le 3bet pour toucher DP+ (double paire ou mieux). Avec vos draws vous n’aurez pas les cotes directes pour suivre le CBet, mais les cotes indirectes compenserons si Vilain possède un tapis suffisamment profond. Si vous ratez le turn, il faudra abandonner sur un 2 barrel pot. Ne jouez pas vos draws agressivement, votre FE est très faible.

  • Un joueur récréatif 3bet à un montant élevé et CBet à tapis.

Souvent une premium que Vilain sur-protège. Vous folderez quasiment tout pré-flop (parfois même des AK et QQ).

  • Un joueur agressif min-3bet de façon répétée.

Certains sont étrangement assez straighforward post-flop et d’autres au contraire over-agro. Vous ne jouerez évidemment pas les deux de la même façon. Votre jeu post-flop sera mis à contribution mais restez prudent surtout contre la première catégorie (si Vilain montre de la force post-flop, jouez-le comme un joueur passif qui min-3bet puis CBet pot).

  • Un short stack en tilt 3bet-shove.

Ils ont en général un range très loose. Il faudra donc aussi élargir le votre. Plus le stack de Vilain est short, plus vous élargirez votre range.

[b]Pour aller plus loin:

Revenir au sommaire.

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8) Contrer les 4bets.

Que faire face à un 4bet quand on a 3bet? D’abord il faut que vous ayez anticipé le 4bet et déjà savoir ce que vous aller faire avant même de le subir.

a) Quand on a 3bet mergé.

  • Si votre but était qu’il call avec moins bien parce qu’il call beaucoup les 3bet avec des mains dominées, mais que vous savez qu’il ne 4bet que ses premiums, vous pouvez folder une grande partie de votre range: des JJ et des AQ, dans certains cas QQ et AK si vous savez que Vilain ne 4bet que KK+.

  • Par contre si Vilain fold peu sur les 3bets mais 4bet beaucoup, on va stack-off avec notre range de 3bet. Si on le 3bet ce sera pour partir à tapis, on devra donc avoir un range suffisamment solide. La stat « fold to 5 bet » peut être très utile. Attention! Jeu à grande variance contre ce profil.

b) Quand on a 3bet polarisé.

Situation beaucoup plus facile à gérer. On shove notre pole value et on fold nos bluffs. Evidemment, quand vous 3bettez votre pole value, celui-ci doit être suffisamment solide contre le range de stack-off de votre adversaire.

Je ne vous recommande pas de 5bet bluff. Il y trop peu de 4bets bluff en micro limites pour que ça en vaille le coup.

9) Contrer un joueur difficile.

Comment s’adapter si vous avez un gros 3beteur en position sur vous ou un bon joueur au BU quand vous êtes au CO?

- Changer de table. A moins que celle-ci ne soit vraiment trop profitable. Mais un seul joueur peut rendre votre session cauchemardesque! N’hésitez donc pas à mettre votre égo de coté et à partir. Ce qui compte, c’est de gagner de l’argent, rien d’autre. Si vous voulez progresser en jouant contre des bons joueurs, essayez alors d’avoir la position sur eux et de voir comment ils s’adaptent, ça sera plus pédagogique et ça vous coûtera moins cher.

- Resserrez votre range. Vos mains seront donc en avance sur les siennes et vous pourrez plus facilement faire face à son agression.

- Evitez de vous level et jouez simple. Beaucoup se sont fait déstacker parce qu’ils n’ont pas cru leur adversaire qui les a poussé à la faute.

  • Si c’est un gros 3betteur, essayez de comprendre sa stratégie de 3bet contre vous et de voir comment il réagit aux 4bets. Vous pourrez alors mettre en place une stratégie de call 3bet et de 4bet light ou 4bet mergé. Mais n’oubliez pas que vous n’êtes pas là pour jouer à savoir qui a la plus grosse! Votre première préoccupation doit être de prendre de l’argent aux joueurs faibles et pas d’entrer dans des guerres contre les autres regs (ce sont souvent eux qui vous 3betteront beaucoup dans cette configuration). Votre edge contre eux sera rarement suffisant, surtout OOP, pour vaincre et le reg, et le rake.

10) BvB.

BvB pour BB vs SB. Je parlerai donc ici des adaptations à faire pour défendre sa BB contre les steals de la SB.

Si la SB steal beaucoup, disons 35% et plus, vous allez pouvoir utiliser la positon pour exploiter son range trop faible.

Pour bien comprendre comment un range faible va le mettre dans une situation compliquée post-flop, voici quelques chiffres:

Si SB a un range de 50%, sur un flop T62 il touche TPTK+ à peu près 7% du temps et top pair ou mieux une fois sur six (17%). S’il CBet 70% du temps, il a top pair ou mieux une fois sur quatre (source: vidéo Cashane).

La stratégie contre les gros stealers en SB sera donc d’avoir un range de call assez loose, à peu près autant que le leur, mais réparti légèrement différemment, et de profiter de la positon post flop en utilisant le raise CBet, le floating et en misant souvent dès qu’il check. Vous tenterez donc de lui mettre une grosse pression (sans pour autant devenir over-agro). Et essayez de voir s’il semble s’adapter, soit en stealant moins, soit en devenant plus agressif post flop par exemple.

Exemple de range en BB vs SB >50% de steal. Quand vous gagnerez en expérience, vous pourrez même élargir ce range.

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BvBvsrangelarge.png[/center]

Pour le pole bluff la fréquence et la situation sont à privilégier sur le range, celui-ci n’est là qu’à titre indicatif. Si vous avez une de ces mains celle ci doit être un déclencheur pour vous demander si la situation est bonne pour un 3bet. Soit elles ont soit un bloqueur, soit elles sont dans le haut de notre range de fold.

Et si SB a un steal « normal »?

Evidemment, si votre adversaire a un range plus strong, il faudra aussi resserrer le votre et jouer en conséquence post-flop. Voici un exemple de range contre un steal de 25% de SB (22+,A2s+,K8s+,Q9s+,J9s+,T8s+,98s,87s,76s,65s,54s,A8o+,KTo+,QTo+,JTo)

Exemple de range en BB vs SB 25% de steal.

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BvBvsrangeserr.png[/center]

Pour le pole bluff la fréquence et la situation sont à privilégier sur le range, celui-ci n’est là qu’à titre indicatif. Si vous avez une de ces mains celle ci doit être un déclencheur pour vous demander si la situation est bonne pour un 3bet. Soit elles ont un bloqueur, soit elles sont dans le haut de notre range de fold.

NB: Comme pour tous les ranges de défense contre les steals, ce sont ici des ranges face à des opens à 3bb de joueurs non short stacks. Si les Vilains ouvrent plus cher ou sont short stack, il faudra resserrer ces ranges. Si les Vilains open moins cher, il faudra au contraire défendre plus.

Revenir au sommaire.

Eh bien quel travail !

Je lirais tout ça tête reposée mais ca m’a l’air très intéressant.

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PAbluestar.jpg[/right]

Le jeu post-flop étant très complexe, je ne vais donner dans ce chapitre que quelques lignes directives. Pour vous améliorer je vous renvoie au chapitre IX qui détaille les différents outils à la progression. Mais gardez à l’esprit quelques concepts de base:

  • Essayez de décider si votre main est bonne à tout moment d’un coup.

  • Beaucoup value bets contre les joueurs CS. Et de manière générale jouez relativement ABC contre eux.

  • Respectez les joueurs passifs qui se mettent à bet et surtout à raise. Le jeu contre ces joueurs pourrait se résumer à b/f sur trois streets avec TPGK-DP et go broke avec set+.

  • Laissez les degens tenter de vous bluffer, mais sachez lâcher une bonne main quand le board devient mauvais pour vous.

  • Ne pas se compliquer la vie et évitez d’entrer dans des coups difficiles.

  • Utiliser les scary cards pour bluffer mais évitez de trop bluffer sans équité.

  • Tenter d’exploiter les leaks des regs.

  • Evitez de call parce que vous hésitez entre raise et fold. On call uniquement parce que le raise et le fold sont mauvais. Vos choix d’actions doivent être dans l’ordre : raise/fold/call.

1) REM.

Qu’est-ce que c’est? Il s’agit juste d’une méthode mnémotechnique pour un processus de décision. REM pour Range/Equity/Maximisation.

  • Range. Attribuer un éventail à votre adversaire. Mais pensez aussi à notre range perçu par lui (contre les bons joueurs).

  • Equity. Notre équité dans le coup. Où se situe notre main par rapport au range de vilain.

  • Maximisation. Rentabiliser au mieux notre main. C’est à dire comment en extraire le plus de value, y compris en bluff. Mais aussi, comment minimiser nos pertes dans certains cas. Par exemple, un Vilain très passif nous raise à la river et on a TPTK. Maximiliser notre main est le fold, EV=0, si on call notre EV sera négatif.

Il faut que toutes vos actions suivent le REM.

Pour aller plus loin:

2) Pourquoi miser et combien?

Il vous faut d’abord estimer votre équité face au range de votre(vos) adversaire(s). Ce sont les R et E du REM. Reste le M:
[quote]Quelles sont les actions et les sizings les mieux adaptés pour extraire le maximum de value de ma main?[/quote]Il s’agit du plan de jeu post-flop que vous réévaluerez à chaque street.

Donc avant de miser, que ce soit en value, en bluff ou pour capitaliser la dead money, prévoyez un plan d’action pour les streets futures. Allez-vous bareller sur tel ou tel type de carte, ou alors GU?

Il n’y a que trois raisons de miser:

a) En value.

Evidemment. Mais il ne faut pas miser seulement parce qu’on pense avoir souvent la meilleure main, mais aussi parce qu’on pense pouvoir se faire payer par moins bien. Ce n’est pas du tout la même chose. Si on pense être devant mais que Vilain n’a rien, autant le laisser miser lui-même en bluff (bluff induce). Et même si on est IP à la river mais qu’on ne peut se faire payer que par mieux, on check. A noter que selon l’adversaire nous miserons ou pas certaines mains. Plus il est faible et CS, plus son range global et de call est large, et plus nous pourrons miser de manière thin. L’exemple classique c’est le 3 barrel avec TPGK. Il est évident contre un 40/10 WTSD 35 mais à proscrire contre un joueur très solide (sauf si vous savez qu’il est du genre à bluffcatcher et que vous avez une mauvaise image).

Le bet « pour protection » n’est qu’un bet pour value sur les tirages.

b) En bluff.

Nous misons avec un jeu faible dans le but de faire coucher une meilleure main, c’est la seule façon de remporter le coup.

Mais il faut bien choisir ses spots et surtout ses « victimes ». On raise bluff river parce qu’on a un bloqueur sur les nuts? Chouette, mais si vilain est très mauvais, il ne regardera que sa main et s’il veut voir un SD, rien ne l’en empêchera! Il faut donc toujours estimer sa FE dans un coup, si elle est trop faible, on GU.

Le semi-bluff n’est qu’un cas particulier du bluff, on n’a pas de SV, mais quelques issues de secours si on est suivi. Je conseille cependant de ne pas trop semi-bluffer en micros contre les mauvais profils. Contre un joueurs très CS, il est souvent préférable de prendre ses cartes gratuites et de ne faire grossir le pot qu’après avoir touché. D’ailleurs, contre ces profils, évitez de trop jouer les mains qui ont besoin de beaucoup de FE pour être rentables, comme les SC. Privilégiez les grosses cartes, encore plus quand vilain n’est pas full-stack.

c) Pour capitaliser la dead money.

Typiquement sur un CBet (mais aussi dans plein d’autres cas). Aucun jeu moins bon ne nous payera (nous ne sommes pas en value), on ne fera folder aucun jeu meilleur (nous ne sommes pas non plus en bluff), mais nous voulons récupérer l’argent mort (la dead money) qu’il y a dans le pot et empêcher vilain de réaliser son équité. Notre but est donc de prendre le coup tout de suite.

Deux exemples:

  • En HU avec 55 sur un flop 662r, nous faisons un CBet pour faire folder à Vilain des mains comme JTs qui ont 27.83% d’équité face à nous. Nous ne bluffons pas (nous ne ferons pas folder mieux que notre main) et nous ne faisons pas de value bet (il ne nous payera pas avec moins bien). Nous misons donc pour prendre la dead money.

  • En 3-way (multiway à 3 joueurs), au turn, avec 99 en main et ce board: T446. Tout le monde a checké jusque-là et nous sommes au BU. Admettons que l’on connaisse les cartes de nos adversaires: AQo et KJo. Nous misons pour prendre l’argent mort et empêcher que l’un des vilains ne réalise son équité (il y a quand même 28.58% de chance que l’un des deux Vilains touche une de ses cartes). Nous ne cherchons donc ni à value ni à bluffer.

d) Combien miser?

Voici quelques pistes:

Bet flop et turn:

  • Plus le board est drawy, plus on va miser cher. Entre 2/3 et over-bet.
  • Plus le board est dry, moins on va miser cher. Entre 1/2 et 2/3, dans certains cas moins.
  • On va miser un peu plus cher OOP que IP.
  • Dans les pots limpés, les sizings sont généralement plus gros, le pot étant petit.
  • On va garder les mêmes sizings contre un reg. Mais on va les varier en fonction de notre main contre un joueur récréatif. Contre eux on peut miser 1/2 pot en bluff sur un flop drawy et 3/4 pot en value sur un flop dry. S’il n’a rien il foldera et s’il a quelque chose il suivra, quelque soit le montant (sans aller dans des extrêmes). Un reg, lui, fera un peu plus attention aux sizings et à la force que vous représentez.

Bet river, ça dépend de beaucoup de paramètres:

  • De la taille du pot.
  • De la force de notre main.
  • Des actions précédentes.

Si on pense que Vilain a une main faible, on va miser petit si on veut se faire payer, parfois moins d’un tiers du pot, et fort si on bluff. Mais si on pense qu’il a une main forte, on ne va pas se gêner pour miser cher avec nos nuts, en overbet, voir à tapis. A noter que plus Vilain est faible, plus on va pouvoir moduler la taille de nos bets.

En général, plus nous avons un range polarisé, plus nous aurons tendance à miser fort (voir l’alinéa h sur l’overbet), mais contre des profils faibles et/ou CS nous pourrons aussi miser fort de manière mergée (3 barrels w/TPGK vs loose passif CS).

CBet flop dans les 3bet pots:

  • 1/2 pot contre les regs quelque soit la texture du board et votre position. Celà vous permettra de barreller turn et river avec de bons sizings (en bluff ou en value). Dans certains cas (comme les pots squeezés ou contre un short stack) on peut faire plus cher pour pouvoir shove au turn sans over-bet.
  • Contre les joueurs récréatifs, faites ce qui vous semble le plus profitable. Vous pouvez donc miser 3/4 pot en value si vous pensez être suivi, et 1/2 pot en bluff si vous pensez que celà suffira à faire coucher votre adversaire.

CBet flop dans les 4bet pots:

  • Entre 1/3 et 1/2 pot contre les regs et ce qui vous semble le plus profitable contre les joueurs récréatifs.

Raise: (c/r ou raise CBet par exemple)

  • OOP (c/r): entre x3 et x4 dans les SRP (plus le flop est drawy plus vous raiserez cher). En général moins dans dans les 3bet pots (x2 à x2.5), sauf si le pot est déjà très gros par rapport au tapis effectif, dans ce cas-là ce sera souvent à tapis.
  • IP: entre x2.5 et x3.5 dans les SRP (plus le flop est drawy plus vous raiserez cher). Un peu moins dans les 3bet pots (x2 à x2.5), sauf si le pot est déjà très gros par rapport au tapis effectif, dans ce cas-là ce sera souvent à tapis.
  • Dans les petits pots limpés faites plus cher, x4 ou x5.
  • Face à des min-bets, il faut raise évidemment plus que x3 ou x4. Dans ces cas-là faites un raise proche de la hauteur du pot, sauf si le pot est déjà gros, vous pourrez alors faire moins.

Revenir au sommaire.

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3) Attaquant PF.

Nous avons raisé PF et un (ou plusieurs) joueur(s) nous a (ont) suivi.

Je vais commencer par quelques probabilités qui devraient vous aider à comprendre pourquoi certains flops sont meilleurs à CBet en bluff que d’autres.

Prenons une mains typique de défense, une SC (suited connector), et voyons à quelle fréquence elle peut frapper un flop aléatoire:

  • 7.30% des fois elle aura touché une main forte (DP+).

  • 26.90% des fois elle aura touchée une paire splitée (une carte privée + une carte du flop).

  • 19.80 % des fois elle aura touché un draw.

Ce qui fait un total de 54%.

Voyons maintenant comment la même main se comporte sur un flop dry (aucun draw possible, ce qui représente 27% des flops):

  • 5.10% des fois elle aura touché une main forte ( DP+)

  • 26.90% des fois elle aura touché une paire splitée.

Ce qui ne fait plus que 32%.

Les chiffres parlent d’eux mêmes, on comprend pourquoi plus le flop est sec, plus il est bon à CBet en bluff.

Prenons maintenant l’exemple d’une main typiquement défendue par un joueur récréatif loose passif, K4s:

  • 6% des fois elle aura touché une main forte (DP+).

  • 26.90% des fois elle aura touché une paire splitée. Mais dont la moitié des fois une paire de 4 et l’autre moitié un K sans kicker!

  • 10.90% des fois elle aura touché un FD.

Ce qui fait 43.80% (mais 32% sur un flop sans draw possibles), dont une grande majorité de mains très faibles.

A retenir: [quote]Si Vilain n’a pas de PP en main*, il s’améliore au flop moins d’une fois sur trois sur un flop sec, mais touche quelque chose beaucoup plus souvent sur un flop drawy.[/quote]*: Un joueur touche en moyenne une PP 5.9% du temps, soit une fois sur 17.

Evidemment ces probabilités s’appliquent aussi à vous! Mais comme vous êtes l’agresseur c’est vous qui avez l’initiative et représentez une forte main. Si Vilain avait lui-même une main forte il vous aurait théoriquement 3bet PF.

Je rajoute un petit tableau sur les probabilités d’avoir chaque texture de flop.

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texturedufloppourPA.png[/center]

a) Le CBet.

Un CBet (ou CB, pour « Continuation Bet » ou mise de continuation) est une mise effectuée au flop par le dernier relanceur PF, il a donc la possibilité de continuer son agression en représentant une main forte.

Quand CBet?

Voici les raisons qui nous pousse à effectuer un CBet.

  • Pour capitaliser la dead money. Je vous renvoie au paragraphe consacré: « Pourquoi miser et combien ». Beaucoup de vos CBets se feront pour cette raison. En gros, les deux joueurs n’ont rien ou pas grand chose et le CBet vous permet de prendre le coup tout de suite.

  • En value.

Quand vous pensez pouvoir être payé ou relancé par moins bien.

  • En bluff.

Je vais essentiellement parler des cas où nous nous trouvons en HU, en multiway les probabilités que quelqu’un ait touché quelque chose étant bien plus grandes, nous blufferons beaucoup moins souvent.

Parfois (souvent, en fait) vous raterez le flop. Mais il ne faut pas pour autant abandonner systématiquement! Ici, la texture du flop et la lecture du range de votre adversaire sont importantes, il vous faut déterminer si vous pouvez faire folder suffisamment souvent votre adversaire pour qu’un CBet en bluff soit profitable. On se rend compte ici de l’importance de l’initiative: quand vous avez raté le flop, vous pouvez utiliser cette initiative pour faire coucher à votre adversaire une main meilleure.

[quote]Un CBet-bluff est immédiatement profitable s’il passe:
[color=#0000ff]- 1 x sur 3 (33% du temps) pour un CBet 1/2 pot.

  • 2 x sur 5 (40% du temps) pour un CBet 2/3 pot.
  • 1 x sur 2 (50% du temps) pour un CBet pot.[/color][/quote]
    Ce tableau est à mettre en corrélation avec les chiffres du début de paragraphe. Sur l’exemple du CBet à 2/3 du pot, il faut qu’il passe 40% du temps en bluff. En admettant que Vilain ne suive qu’avec un draw ou une paire (ou mieux), il ne suivra que 32% du temps sur un flop sans tirages. Le CBet-bluff est donc extrêmement profitable.

Vous allez donc CBet en bluff sur les flops qui ont peu percuté le range de votre adversaire:

  • Sur flop dry, surtout s’il est hauteur A ou K. Sur les flops hauteur K, vous pouvez même miser contre plusieurs adversaires (mais c’est à éviter sur les flops hauteur A, il y a plus d’As que de K dans les ranges).

  • Les flops avec une grosse carte et deux petites.

  • Sur flop bas, il y aura beaucoup d’over-card au turn qu’on pourra barreller. Attention, ce sont aussi des flops sur lesquels vous vous ferez souvent floater par certains joueurs, il est donc ici important d’avoir un plan de jeu et ne pas GU systématiquement quand vous êtes payé.

  • Les flop pairés et monocolores (avec cartes espacées) sont bons théoriquement à CBet, mais aussi à raise en bluff! Donc si vous avez un adversaire agressif, méfiez-vous.

  • Utilisez la stat « fold to F CBet ». Parfois vous pourrez miser sur un flop à priori mauvais à CBet. Si vilain a un « fold to flop CBet » élevé mais qu’il call quand même, n’envoyez pas d’autres barrels en bluff. Par contre si cette stat est basse, il faudra sans doute multibarreler puisque son range sera plus faible. Donc, contre un « fold to CBet » élevé on CBet beaucoup mais on barrel peu, et contre un « fold to CBet » bas on CBet peu, mais quand on le fait on va plus souvent barreller. Je reviendrai là-dessus dans le paragraphe 9 a (Comment jouer les différents profils).

Quand vous hésitez, prenez en compte les backdoors, elles peuvent vous amener des cartes à barreler.

  • En 1/2 bluff avec nos draws.

Cela vous permet à la fois d’avoir une chance de remporter le coup tout de suite, ce qui est un bon résultat (votre main n’est pas faite), et de construire le pot au cas où vous touchez votre tirage. A des limites un peu plus hautes, il vous faudra commencer à penser à l’équilibrage de vos ranges et ne plus CBet automatiquement tous vos draws, mais nous n’allons pas aborder ça ici.

Quand ne pas CBet.

Maintenant les cas où vous n’allez pas effectuer de CBet.

  • En value.

-S’il y a peu de chance de vous faire payer par moins bien. Evaluez toujours le range de Vilain et pensez aussi à votre range perçu. Si vous avez open UTG AJo, Vilain CO (joueur solide) call et vient un flop AT2, quelle main moins bonne que la votre vous suivra? Vous passerez alors dans un mode défensif (c/c) sur une ou plusieurs streets selon vos reads sur votre adversaire.

-Avec une main qui ne supporterait pas un raise si vous êtes face à un joueur très agressif.

-Quand vous avez une main correcte mais que vous savez que vous ne prendrez pas 3 streets de value. Vous pouvez reportez votre mise au turn (delate CBet).

-Quand vous écrasez tellement le flop qu’il y a peu de chance que votre adversaire possède quelque chose. Vous pouvez alors slowplayer et espérer qu’il touche quelque chose au turn ou qu’il tente de bluffer.

Voici les conditions pour passer en mode c/c:

  • Vous avez une main suffisamment solide (situation WA/WB, voir glossaire)

  • Vous avez peu de value à prendre sur le range de votre adversaire.

  • Vilain est suffisamment agressif pour miser avec moins bien (notamment en bluff).

  • En bluff.

  • Contre plusieurs adversaires. Du moins, moins souvent. Les conditions devront être plus favorables qu’en HU (notamment la position et un flop très favorable).

  • Peu de CBet sur les flops drawy (surtout avec des cartes moyennes à hautes) ou qui touchent fortement le range de votre adversaire. Mais essayez d’avoir des ranges de c/c et c/r, pour qu’un check de votre part ne signifie pas forcément un GU, surtout dans les 3bet-pots ou contre les autres regs. On peut par exemple c/c TPTK sur un flop de type A98 bicolore contre un joueur très agressif qui pourrait facilement vous raise. Il ne s’agit pas de slowplay, mais plutôt d’une combinaison de pot-control et de bluff induce.

Que ce soit en value ou en bluff, tenez compte de votre position:

  • IP, on va plus souvent CBet en bluff que OOP mais aussi plus souvent c/b notre SV faible pour bluff induce ou pot control (typiquement w/TPWK ou une paire intermédiaire comme avec QQ sur un flop Axx, contre un joueur agressif).

  • OOP, on va plus souvent GU (c/f) mais aussi plus souvent bet notre SV faible (essentiellement pour capitaliser la dead money, et si on est payé on peut encore améliorer). On va aussi avoir un range de c/r et de c/c pour qu’un check ne signifie pas forcément un GU de notre part.

b) Faire face à un donk bet.

Un donk bet est une mise effectuée hors de position par un joueur qui n’est pas le dernier relanceur du tour d’enchère précédent. Ici, nous palerons du cas où nous faisons face à un donk bet au flop et en HU (en multiway les donk bets représentent souvent plus de force, surtout venant de regs).

Premièrement soyez attentif à la texture du flop! Vous vous souvenez des chiffres du début du paragraphe? Alors sur un flop qui touche bien un range de défense, ne cherchez pas midi à quatorze heure et jouez simple. Ne bluffez pas et soyez très prudent avec vos top pairs et over-pairs.

- Le min-bet. Souvent 1bb. En général on l’ignore et on le considère comme un check. Si on avait l’intention de CBet on raise à environ 3/4 pot (à adapter selon la texture du flop et la taille du pot).

Ce que je fais quand un joueur me fait ça et que je n’ai pas grand chose, je le raise pour voir comment il réagit et je prend note pour les coups suivants. Cependant, essayez de ne pas faire grossir un pot sans un minimum d’équité (au moins des over cards au flop). Voir aussi CHAPITRE VII-9-a Le faux loose agro. Par contre, quand j’ai une petite SV je me contente parfois de call et d’essayer d’aller à un SD pour pas cher. Je vois ainsi sa main et je prends une note. Le min-donk a aussi l’avantage de nous laisser jouer nos draw avec une très bonne cote (quand on pense ne pas avoir de FE sur un raise).

- Le bet pot. Vous pouvez difficilement call pour rééval turn. J’en ai vu bet pot au flop pour GU ensuite, mais sans read sur vilain c’est plus souvent un fold sans une bonne main. Mais soyez très attentif à la façon de jouer de cet adversaire et surveillez ses betting patterns dans tous les coups qu’il joue. Et bien sûr jetez un coup d’œil à sa stat de donk bet, si celle-ci est très élevée vous pouvez flat plus souvent pour prendre le coup au turn ou raise dès le flop. Attention cependant, ces moves sont assez coûteux et se contenter d’attendre une bonne main pour trapp est tout à fait possible et certainement plus safe.

- Le donk bet d’un reg. Faites très attention aux sizings. S’il met 1/2 à 2/3 pot sur un flop bas il s’agit très souvent d’une over pair moyenne, du type 99. En général ils envoient une autre mise au turn et check river. Mais si le bet turn est important (3/4 pot+) commencez à vous méfier! Quant au NIT qui vous envoie un gros bet dès le flop, c’est plus souvent qu’il a trouvé son set.

c) Faire face à un raise CBet. (et ranges de stack-off)

Nous effectuons un CBet et notre adversaire nous raise (ou c/r s’il est hors de position).

Ici la prise de notes est capitale. En effet la stat « raise F CBet » ne vous donnera qu’une fréquence, utile certes, mais insuffisante. Elle ne vous dira pas le type de mains que Vilain raise. Certains ne raise jamais top pair, d’autres si. Il y en a qui raise TPNK ou deuxième paire « pour info » ou encore systématiquement leurs draws. Pour vous aider essayez, si vous le pouvez, de noter les mains avec lesquelles ils call les CBets. Par déduction cela pourra vous aider à identifier leurs ranges de raise CBet. Par exemple si Vilain call les CBets avec ses TPTK, vous pourrez supposer qu’il ne raise pas ce type de main. Mais n’oubliez pas de noter aussi le type de flop (dry ou drawy), en effet vos adversaires ne jouerons pas forcément les mêmes mains de la même façon selon la texture du tableau.

Si Vilain a un « raise F CBet » (fiable) inférieur à 6%, vous devrez pratiquement tout folder, y compris des TPTK! Par contre au dessus de 15% c’est un joueur très agressif qui doit avoir un très large éventail de mains (attention y compris des mains fortes!), le coup ne fait alors que commencer et il faudra souvent jouer sur trois streets. Mais même contre ces joueurs il faudra parfois savoir folder s’ils continuent leur agression. En effet, beaucoup de joueurs peuvent raiser un CBet soit en bluff soit avec une main relativement faible, mais peu mettront tout leur tapis en jeu avec ces mains (à vous de repérer ceux-là). Il ne faut surtout pas vous dire: « il a un « raise F CBet » à 20%, il est super agro, alors je call tout jusqu’à la river! ». C’est bien d’avoir un plan de jeu, mais il faut être capable de réévaluer la situation à chaque street. Essayez donc, en plus d’avoir des notes sur les ranges de raise CBet, de noter aussi comment vos adversaires jouent ces mains sur les deux sreets suivantes. Il est particulièrement intéressant par exemple de savoir s’ils sont capables de shove leurs miss draws à la river.

Parmi vos notes au flop, le range de stack-off de vos adversaires est peut-être la plus importante. Il est très utile de savoir s’ils sont capables de partir à tapis contre vous avec draw, top pair, over-pair, DP ou set. Notamment pour mettre en place des stratégies de setmining contre les joueurs qui overplay TPGK et over-pair.

Une stat que vous pouvez ajouter en pop-up: « Fold to F 3Bet », peut être utile mais est très longue à converger. Elle vous sert à savoir si re-raise en bluff peut-être profitable.

d) Le 2 barrel.

C’est à dire miser au turn après avoir effectué un CBet au flop.

  • En value.

Avec des jeux forts. Si vous êtes OOP, vous pourrez aussi alternerez avec des c/r ou des c/c selon le profil de Vilain.

Avec des jeux un peu plus faibles, il sera aussi souvent bon de continuer à miser au turn pour garder l’initiative et checker la river (vous vous achetez une river). Si vous êtes IP ça sera assez facile, mais OOP vous aurez parfois des situations un peu compliquées à la river; mais le fait d’avoir misé le turn vous aura permis de dicter le sizing.

  • En bluff ou semi-bluff.

Utilisez les cartes qui touchent peu le range adverse mais beaucoup le votre. Vous ne barrellerez donc pas forcément sur les mêmes cartes selon le profil de votre adversaire.

Utilisez les scary cards, comme les cartes montantes. Evitez (surtout contre les CS) sur les briques, les doublettes ou les cartes connectées au flop, ou alors il faudra souvent 3 barrel et on veut éviter de se mettre dans de gros pots compliqués en micro. Mettez les stats « fold to T CBet » et « WTSD » dans votre HUD, même si elles sont assez longues à converger. Certains foldent peu sur les « flop CBet » mais ont un « WTSD » bas ou un « fold to T CBet » haut, contre ceux-là le multi-barrel est envisageable.

Utilisez les cartes qui améliorent votre équité mais pas votre SV, surtout OOP. C’est à dire les cartes qui vous donnent un draw (d’où l’importance des backdoors).

Pour résumer:

Pour aller plus loin:

e) Théorème de Baluga.

Ce théorème explique que si on est raisé sur un 2[sup]nd[/sup] ou 3[sup]rd[/sup] barrel, notre adversaire possède la plupart du temps au moins double paire.

Respectez-le et restez rigoureux! Quand un joueur vous raise au turn ou à la river, il vous dit: « je bas une over-pair! », alors croyez-le le plus souvent. Et plus ce joueur a un profil passif, plus son raise représente de la force, beaucoup ne vous raiseront jamais avec moins bien que set.

Cependant, sachez reconnaître les joueurs qui sont capables soit de bluffer en raisant, soit d’overplayer leur main (notamment les short stacks qui vont shove plus light). Cela viendra avec l’expérience, et malheureusement aussi avec les erreurs.

Mais en micro, vous commettrez moins d’erreurs à (presque)toujours folder vos TPTK qu’à toujours les caller. Là où ça devient plus compliqué, c’est quand nous avons top two ou set sur un tableau drawy. Il faut savoir reconnaître si notre adversaire a nuts, ou alors s’il a ce qu’il croit être une main forte (comme une DP).

Pour aller plus loin:

f) Le bet river.

Comme son nom l’indique il s’agit d’une mis à la river, parfois un 3 barrel (quand nous avons CBet le flop et continué à miser au turn et à la river).

Evitez de value bet trop thin contre des adversaires très agressifs, ils pourraient vous faire jeter la meilleure main en vous raisant (mais ils sont assez rare en micro). Par contre, contre un vilain loose et passif, n’ayez pas peur de souvent miser. Vous pouvez même de petits 3 barrel (1/3 pot à la river, voir moins) avec des mains relativement moyennes. Mais surtout n’oubliez pas: il ne faut pas penser avoir la meilleure main pour miser, mais penser qu’on peut se faire payer par moins bien. Une bonne lecture du tableau est donc importante.

Un exemple: si nous sommes OOP avec TPTK et que les draw ont raté, on va le plus souvent c/c contre un joueur agro (qui bluffe ses miss draw) et b/f contre un joueur loose passif.

g) L’overbet.

Un overbet est une mise dépassant le montant du pot avant cette mise.

Je parle de l’overbet dans le paragraphe sur l’attaquant PF, mais évidemment ce move ne lui est pas réservé. Vous pouvez bien sûr être le défénseur ou l’utiliser dans les pots limpés. D’ailleurs personnellement je le pratique surtout dans ce dernier cas.

En général on utilise l’overbet à la river (mais on peut aussi l’utiliser sur d’autres streets) quand nous avons un range polarisé ou vilain un range capé.

Voici les trois cas possibles:

- Avec les nuts: Surtout quand nous ne représentons pas notre main, par exemple sur un backdoor. mais il faut avoir de bonnes raisons de penser que Vilain a une main suffisamment forte pour nous payer.

- En bluff: Soit quand nous avons beaucoup de nuts dans notre range, soit si Vilain est weak.

- En value bet thin: Quand Vilain est face up sur un range capé et qu’on représente un arrachage, comme un miss draw. Nous n’avons pas une main extrêmement forte, mais nous pensons que Vilain peut tenter de nous bluffcatcher avec moins bien.

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4) Défenseur PF.

a) Vous avez fortement percuté le flop.

Quand on a touché un gros jeu au flop, doit-on call ou raise le CBet de vilain? Plus le flop est drawy et plus nous avons intérêt à raise. Avec under-set (brelan le plus bas du flop) sur JT4 bicolore ou sur AT9 bicolore on va pratiquement toujours raise. Il y a deux raisons à ça:

  • Plus le flop est drawy plus il risque d’y avoir de cartes bloquantes au turn ou à la river. C’est à dire des scary cards (pour vous et pour votre adversaire) qui stoppent l’action.

  • Ce sont aussi des flops que vous pouvez raiser avec vos draws en semi-bluff. J’ai précédemment dit que l’équilibrage des ranges n’était pas nécessaire en micro, mais ici ce qui est important c’est que Vilain pense que vous puissiez avoir des draws et donc qu’il engage son tapis avec des mains qu’il aurait foldées s’il pensait que vous n’avez que de gros jeux faits dans votre range.

Sur un flop sec ou semi-sec, il est en général préférable de juste call. Par exemple avec KQ sur un flop KQ2, nous avons tellement touché le board que vilain a peu de chance d’avoir quelque chose et très peu de mains payeront un raise. (sans doute aucune que l’on bat à part AA et AK).

b) Le floating.

On call le CBet de notre adversaire avec très peu d’équité dans le but de prendre le coup plus tard, généralement en misant au turn si celui-ci vient à checker. A utiliser surtout dans les configurations BU vs CO et BB vs SB, et contre les bons profils sur les bons boards (ceux qui favorisent des ranges de défense, comme des flops connectés ou assez bas). Les bons profils à floater sont les regs relativement looses qui CBet beaucoup au flop (70%+, voir 80%+) mais qui barrelent peu au turn (<40%). Vérifiez aussi leur stat « fold to turn float bet ». Si vous débutez juste, je vous déconseille de trop utiliser ce move. Et quand vous commencez à l’utiliser, choisissez des mains avec un minimum de possibilité d’amélioration comme des gutshots. Vous pouvez aussi floater avec de bonnes over-cards puisque Vilain barrellera souvent en bluff vos outs (vous avez AQ sur un flop 933 par exemple). Et n’oubliez pas d’avoir un plan: que faites-vous si Vilain c/c ou c/r au turn?

Si vous êtes attaquant PF et soupçonnez votre adversaire de faire beaucoup de floating, quelles sont les adaptations à faire? La première et la plus simple est de plus souvent envoyer un 2[sup]nd[/sup] barrel. La seconde est d’avoir des ranges de c/c et de c/r au turn, afin qu’un check de votre part ne signifie pas obligatoirement un abandon.

On peut aussi faire du floating OOP (floating inversé) dans le cadre d’une défense de blindes, voir l’alinéa d.

Pour aller plus loin: Review de session en NL100 par Batmax part2 (excellente vidéo de Batmax qui explique bien le concept du floating (en début de vidéo)).

c) OOP.

Je conseille de moins slowplayer vos gros jeux OOP que IP. Si on c/c flop et c/r turn, notre main est téléphonée. Il faut vraiment penser que vilain ait très rarement de mains fortes pour c/c.

Quand donk bet? Ces exemples sont surtout utiles en combat de blindes, on va beaucoup moins faire de donk bet contre un open en EP.

  • Avec une main forte quand Vilain CBet peu ou risque de peu CBet, comme sur un flop mauvais à CBet.

  • Pour ne pas laisser de carte gratuite sur un flop drawy si Vilain joue ses tirages passivement et que vous avez une bonne main faite.

  • En value avec de gros jeux pour inciter un spew contre les vilains très acrocheurs et agressifs qui peuvent mal réagir à un donk bet.

  • En bluff sur les adversaires fit or fold. Mais contre eux, il est généralement préférable de check et s’ils c/b on bet le turn.

d) BB vs BU.

Voici les armes post-flop pour se défendre en combat de blindes contre le bouton, et dans une moindre mesure contre le CO. Pourquoi un paragraphe dédié? Parceque vous tenterez plus souvent ces moves contre un vol de blindes que contre une ouverture en EP. Les ranges de vilain étant normalement plus faibles.

  • Le donk bet sur flop drawy (qui théoriquement favorise les ranges du défenseur). En bluff et en value. Alterner avec le c/r, le c/c et le c/f selon vilain.

  • Le c/r sur les flops drawy et semi-drawy. Parfois (rarement) en pur bluff, souvent en value (DP+) ou en semi-bluff (voir paragraphe 5). Pour les c/r en bluff voici la règle principale: on va utiliser ce move en bluff si Vilain va souvent CBet et qu’on peut représenter une main forte. Donc si Vilain CBet beaucoup (Cbet Flop à plus de 70%) ou si le flop est favorable à CBet, et si on peut représenter plusieurs mains fortes. Par exemple sur K87ss, on peut représenter les brelans de 8 et de 7, ainsi que des doubles paires, on peut même représenter un draw qui rentre au turn ou à la river si une carte complète le board. Attention cependant à bien bluffer les bons profils (toujours évaluer sa FE), il ne faut pas chercher à représenter une quinte qui rentre à la river en envoyant tapis si Vilain est incapable de folder une top paire!

  • Le floating inversé. c/c flop et si vilain check au turn, miser la river.

e) Les PP (et paires intermédiaires).

Les PP sont assez difficiles à jouer, surtout OOP. Elles ont souvent une bonne équité, mais ont peu de jouabilité si elles n’ont pas touché set. Contre les open en EP, vous étiez surtout venu pour setminer, vous n’avez pas touché votre set, abandonnez les plus petites PP (22-77) dès le flop, et les autres (88-JJ) sur les flops défavorables (avec des over-cards). Contre un open en LP d’un joueur relativement loose, il faudra être un petit peu plus combatif avec les meilleurs PP (66+ et surtout 88+). Parfois vous pourrez même en transformer certaines en bluff, mais ce devra être l’exception et ce sera contre les bons profils, comme contre un reg ABC qui CBet beaucoup mais ne s’accroche pas trop ensuite.

En général, s’il y a plus d’une overcard au flop, il vaut mieux abandonner le coup. Et paradoxalement, contre un bon joueur un baby flop peut être relativement compliqué à jouer. En effet, il y aura souvent une carte montante au turn sur laquelle votre adversaire compétent va barreler et vous mettre la pression. Alors que si vous payez son CBet sur un flop avec une carte haute, il barrelera moins souvent s’il n’a pas cette carte.

f) En multiways.

Lead ou pas en value? ça dépend de l’attaquant PF, si vous pensez qu’il va souvent faire un CBet, inutile de miser avant lui. Dans un 3-way avec un reg et un récréatif, essayez de mettre ce dernier entre vous et le reg:

  • vous êtes en BB, reg MP et récréatif SB: checkez pour laisser reg CBet et fish call.

  • vous êtes en SB, reg MP et récréatif BB: misez (en value obv) si vous pensez que le reg va trop souvent c/b.

Et laissez tomber vos SV faibles, comme les paires intermédiaires et parfois les over-pairs faibles. Il vous faudra en moyenne des mains plus fortes pour payer une mise dans un pot relancé en multiway.

5) Jouer ses draws.

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Oh la vache…

J’pense pas que je pourrais tout lire mais ça me parait réellement considérable et bien fait,j’espère que tu aura le droit à une sorte de prime!!!