Salut !
Si quelqu’un avait la formule pour gérer le tilt en temps réel, ça se saurait !!!:laugh:
En attendant cette découverte, tu peux effectivement réfléchir rétrospectivement à des situations de tilt vécues et tenter d’y mettre un sens, ou du moins de les contextualiser pour tenter de les atténuer.
D’abord, il me semble qu’il y a tilt et tilt !:huh:
Le classique, que toute le monde a vécu suite à deux ou trois bad beats contre un gros fish -pour faire dans la caricature.
Celui-ci est relativement facile à comprendre : Le sentiment d’injustice irrationnel (puisque c’est un fish !) vient titiller ton égo là où ça fait bien mal. Comme la plupart des rooms ne son pas des univers régit par un état de droit, et qu’on y trouve rarement un bureau des contestations qui permette un remboursement immédiat lorsque l’on est victime de ce genre de mésaventures (
), le ressentiment et l’émotion prennent le dessus sur la raison : œil pour œil…
J’ajouterai que le désir de justice irait même jusqu’à te faire jubiler d’avantage si tu te rembourses sur un énorme gut shot touché à la river, pour que la notion d’irrationnel soit elle aussi conjurée !
Pour parer à ce genre de tilt, à mon avis, la solution est de quitter la table, voir la room, voir l’ordi, voir si vraiment ça va pas, la maison et d’aller prendre l’air !:laugh:
Il existe une autre forme de tilt, qui bien souvent est la cause du premier, c’est celui que j’appellerais le tilt euphorique.
Il apparaît progressivement et de manière moins spectaculaire que le tilt classique ; il est d’autant moins facile à déceler.
C’est l’émotion qui te prends quand tu as gagné beaucoup d’argent en peu de temps.
Le sentiment d’auto-satisfaction, de pleinitude narcissique, de toute puissance qui t’envahit au fil des victoires brouille petit à petit ta raison et te rends moins lucide.
Tu te mets à ouvrir ton jeu, et surtout (il me semble) à défendre trop de mains préflop.
Il n’est pas facile de se sentir en tilt euphorique parce que ses effets ne sont pas toujours très visibles : il arrive après des gros gains, donc tu as le temps de virer côté tilt classique avant que ton stack soit suffisamment atteint pour que tu prennes son poids comme « agent d’alerte ».
Je pense que sortir de la table lorsque tu atteins un seuil maxi que tu t’es fixé au préalable peut aider à réguler les envolées dû à la sensation de domination qui émane d’un stack énorme.
Tu peux aussi te donner un seuil de perte relatif à tes gains. Par exemple tu sorts si tu perds une cave. C’est à dire que si tu en as gagné deux et que tu en reperds une, tu as atteint ton seuil de perte.
Bon. Tout ça , c’est bien, mais c’est un peu comme mettre de la pommade contre les boutons à quelqu’un qui a chopé la varicelle !
Pour le reste, c’est à dire concernant la régulation de tes émotions dans des contexte donnés, cela dépasse à mon avis le cadre du poker.
Chaque émotion, chaque ressenti éprouver dans des situations précises t’appartiennent, et c’est toute ton histoire, ton cheminement affectif et ton développement psychique qui sont au travail.
Nombre de sportifs de haut niveau l’on bien compris et ils font appel à des spécialistes dont les compétence et l’expérience, la plupart du temps, relève plus de la psychologie de l’individu et du comportementalisme que de la discipline qu’ils pratiquent.
Pour conclure, je dirais qu’il ne faut pas oublier qu’une table de poker, surtout en CG, est une entité où tu retrouves les schémas expliqués par les spécialistes du groupe, avec le mec qui veut se faire des amis, celui qui concentre toute la tension de la table et devient bouc-émissaire, celui qui veut dominer, celui qui reste en retrait, etc…
Pas grand chose à voir avec le tilt, mais ça m’y fait penser. Et le savoir, c’est certainement se doter d’une distance qui permet de ne pas se faire enfermer dans les interactions entre individus, et donc de moins agir en fonction de ses affects, mais plus de son raisonnement.
On s’y retrouve un peu…