Maraver la NL2

Voici la fin de la première partie qui concerne les stratégies PF. J’avais déjà posté la section sur les ranges de stack off mais je trouve qu’elle a plus sa place ici. Je l’ai d’ailleurs un peu remaniée. Comme toujours n’hésitez pas à poster vos commentaires, je rappelle qu’il ne s’agit encore que de versions provisoires qui seront encore un peu travaillées.

[quote][/quote]

[quote][center]Contrer les 3bets[/center]

On va adopter une stratégie simple et légèrement weak. mais N’oubliez pas que notre but en micro limites est surtout de profiter des livraisons des mauvais joueurs et de capitaliser la dead money, et pas de nous compliquer la vie dans des dynamiques PF contre les autres regs. Même si nous sommes un peu meilleurs qu’eux nous y perdrons de l’argent (seule la room sera gagnante à cause du rake énorme en micro limites). Nous ferons juste ce qu’il faut pour ne pas être trop exploité et montrer qu’on peut un peu se défendre. Comme nos ranges d’open sont serrés ce ne sera pas trop difficile sans avoir besoin de très souvent nous mettre dans des spots borderlines.

Sizings de 4bet et de 5bet.

4bet: Entre 20 et 25bb selon la hauteur de 3bet. Si le 3bet est cher et ne vous permet pas de faire un sizing de 4bet compris dans cette fourchette, faites tapis (uniquement en value) sauf si le tapis effectif est profond (120bb+). Dans ce cas-là référez vous aux ranges de stack off avec tapis profond et faites un 4bet (value) compris entre 25 et 33% du stack effectif. Face aux joueurs contre lesquels vous n’allez jamais 4bet bluff mais toujours en value (NIT et récréatifs) faites le plus cher possible. Face à ceux contre lesquels vous aurez un range de 4bet bluff faites un peu moins cher avec vos deux poles (bluff et value).

5bet: Généralement à tapis. Si le stack effectif est profond et qu’un shove serait disproportionné, et si un sizing cohérent vous le permet, faites entre 25 et 33% du tapis effectif (en value uniquement). Face à un min 4bet qui rendrait un sizing de 5bet classique trop gros, adoptez la même règle des 25-33% (et toujours en value).

Cas généraux, contre les regs:

La plupart des 3bets que vous subirez proviendront des regs, je vais donc surtout parler de ces cas-là. En micro limites les ranges de stack-off des regs sont souvent très strongs vous adopterez donc une stratégie générale tight et solide, low variance. Il n’est pas bon de partir à tapis PF avec QQ et AK contre des joueurs qui ne stack off que QQ+ AK et souvent même que KK+ (et vont call des 3bets ou des 4bets avec QQ et AK, même s’ils 3bet beaucoup. Ce n’est pas parce qu’ils 3bet un range large qu’ils vont 5bet large.

>> Si leurs stats de 3bet sont serrés (4 à 6% environ):

  • On 4bet pour stack-off KK+. A partir d’un open du BU on peut souvent aussi stack off QQ et AK si Vilain a plus de 5% de 3bet.

  • Hors combats de blindes, on call QQ et AK pour jouer post-flop. On pourra parfois call des PP pour setminer si les cotes directes et implicites sont bonnes. Pour les SRP (single raise pot, ou pots seulement relancés sans sur-relance PF, c’est à dire sans 3bet+), on cherche a avoir au minimum du 15:1 (15 contre 1) IP et du 20:1 OOP pour suivre une relance. En cas de 3bet face à notre open raise nous diminuerons nos exigences à du 12:1 IP et du 15:1 OOP. En effet les ranges des Vilains seront en moyenne plus serrés et nous aurons plus souvent de meilleures cotes implicites, surtout contre des joueurs qui 3bet peu. D’ailleurs comme pour nos ranges de call contre un open raise, nos ranges de call contre un 3bet seront plus orientés PP contre les ranges serrés (meilleures cotes implicites) et broadways (si possible suited) contre les ranges looses. Si vous callez pour setminer, ne payez rien post-flop si vous n’avez pas trouvé votre brelan, vous détruiriez vous-même vos cotes.

En combats de blindes (à partir d’un open du CO) on pourra être plus loose (voir tableaux) si Vilain peut resteal light (stratégie polarisée contre vous) en dépit de son faible taux de 3bet général (à partir de 8% environ de « 3bet vs steal » si vous utilisez cette stat). S’il 3bet mergé vous ne défendrez pas KJs QJs et JTs au BU et resterez très tight. Donc pour défendre ces mains il faut que vous l’ayez vu 3bet bluff des mains comme des petits Ax, des suited connectors ou des petites PP.

Si vous payez avec TT-JJ et AQ, ne payez pas 3 gros barrels post-flop avec moins bien que DP. Avec QQ (over-pair) et TPTK (A ou K), restez encore prudent face aux joueurs les plus NITs ou les plus weaks, surtout hors combats de blindes.

  • On va souvent folder sinon.

>> Si leurs stats de 3bet sont plus larges (plus de 6-7% environ):

Ici on va devoir commencer à se défendre un peu. Les joueurs avec moins de 6% de 3bet ne nous exploitent pas, il est donc inutile de beaucoup défendre contre eux. Mais à partir de 6-7% environ ce n’est plus la même chose. Je vais donc vous proposer des ranges qui devraient vous permettre de ne pas trop vous faire marcher dessus (inutile d’être plus loose pour l’instant, surtout si vous n’avez pas le niveau pour défendre des mains marginales). Je rappelle cependant que la meilleure adaptation à faire contre un joueur qui nous 3bet beaucoup et qui est IP sur nous, est de changer de table.

  • On 4bet pour stack off KK+, et QQ+ AK en combats de blindes à partir d’un open du CO. Parfois, contre les joueurs les plus agressifs vous pourrez stack off QQ et AK même hors combats de blindes, mais il faut être sûr de vous. A noter que nos ranges de stack off ne sont pas très différents que contre les autres regs, je le répète ce n’est pas parce qu’ils 3bet plus qu’ils vont stack off plus light.

  • On call 99+ AQs+ AKo en EP. On call 88+ AQs AQo KQs au CO et en SB, et éventuellement si vous êtes IP et à l’aise avec ces mains vous pouvez aussi call AJs ATs KJs QJs et JTs mais il faudra être prudent post flop avec les mains potentiellement dominées. Au BU on peut call un peu plus loose: 77+ (attention, ne payez pas trop cher avec vos petites PP), les broadways suited et quelques broadways offsuit fortes (AJo+ KQo). Quand vous commencerez à connaitre les tendances post flop de Vilain (barrel beaucoup ou GU souvent après un CBet), vous pourrez légèrement élargir vos ranges et suivre le tableau présenté plus bas (on rajoute A9s, J9s et T9s).

  • On fold le reste, sauf si nous avons la cote pour setminer (15 contre 1 OOP et 12 contre 1 IP). Si vous caller pour setminer, ne payez rien post-flop si vous n’avez pas trouvé votre brelan (j’insiste, c’est très important).

Dans tous les cas, dans les pots 3bet encore plus que les autres, pas de hero call post-flop sauf reads très précis.

Tableaux.
Ces tableaux ne sont valables que contre les joueurs qui 3bet plus de 4-5% environ. Comme les autres ne vous exploitent pas vous défendrez moins que ça et en fonction de leurs taux de 3bet.

#rangesPF

[center]
14contrerles3betsenNL2contreregs4.png[/center]

Cas particuliers:

- vs NIT.

Je parle ici du NIT du 3bet et non pas de son profil global. C’est à dire de joueurs ayant moins de 4% de 3bet. Vous ne défendrez que vos premiums et les PP si les cotes sont correctes. Si Vilain a moins de 3% de 3bet (stat fiable) vous folderez aussi AKo! En dessous de 2% vous folderez aussi QQ (sauf si vous pouvez setminer) et AKs! Et enfin dans certains cas rares, si Vilain a moins de 1% de 3bet, vous ne jouerez votre tapis qu’avec AA et folderez le reste sauf si vous pouvez setminer.

- vs degen.

J’estime qu’à partir d’environ 15-20% de 3bet, si les autres stats sont en adéquation nous avons à faire à un degen. Attention un 70/40 avec seulement 3% de 3bet ne fait plus partie de cette catégorie à partir du moment où il vous 3bet! Vous affrontez dans ce cas-là un range de 3% et non plus de 40% ou 70%.

Vous pouvez adopter deux stratégies. Soit vous jouez low variance et les jouez plus ou moins comme des regs agros avec les mêmes ranges de call 3bet, et avec des 4bets en value un peu plus large (JJ+ AK voir AQ) en étant sûr qu’ils peuvent stack off avec moins bien. Mais pas de 4bet light (ils aiment call les 4bets)! Ou alors vous acceptez de jouer plus high variance et de stack off plus light, avec des gros Ax et des PP assez hautes, en faisant attention à rester en avance sur leurs ranges et de ne pas vous retrouver seulement en flip (50/50).

Pensez à resserrer vos ranges d’ouverture et quittez la table si vous n’arrivez pas à gérer ce surplus d’agressivité.

- vs strong sizings.

Oubliez évidemment les PP. En fait foldez presque tout. Si Vilain 3bet peu, aucun problème, vous ne changez rien et continuez à beaucoup folder sur ses 3bets. Mais s’il 3bet beaucoup, plutôt que de vous mettre à plus défendre, ce qui sera souvent une mauvaise adaptation, resserrez vos range d’ouverture, encore plus que pour la catégorie précédente, quitte à devenir très NIT.

- vs weak sizings.

Les min-3bets ont un avantage: ils permettent de faire diminuer notre stat de fold to 3bet de manière artificielle en nous autorisant à beaucoup défendre.

On voit souvent des 3bet à 5 ou 6bb (sur des opens à 3bb). Il y a deux éléments à prendre en considération: Ses fréquences de 3bet PF et son profil post-flop. pour le premier élément, ça ne changera pas le fait que vous défendrez beaucoup à cause des cotes offertes mais ça aura une incidence sur vos ranges de 4bet et sur votre jeu post-flop. S’il 3bet très peu, vous n’allez 4bet (20bb environ) que KK+ et défendre presque toutes vos mains en callant si elles sont un minimum jouables, pour toucher un gros jeu post-flop (DP+). S’il 3bet beaucoup, vous pourrez plus 4bet, mais toujours en value avec un range mergé. Attention cependant s’il 5bet, son range n’est plus le même. Tenez compte aussi de son jeu post-flop. Certains 3bet beaucoup mais sont très passifs à partir du flop s’ils n’ont pas touché.

- vs limp/3bet (souvent à tapis).

Vilain limp puis re-raise sur votre iso-raise.

Pour les situations à tapis référez-vous aux ranges de stack off du tableau plus bas. Sinon réagissez comme face à un 3bet normal en tenant compte du sizing et du profil de Vilain (voir les conseils donnés plus haut).

Situations de cold call 3bet.

C’est à dire qu’il y a eu un open raise puis un 3bet avant que la parole ne vous arrive. Vous pouvez donc fold, call le 3bet (avec le risque que l’open-raiser 4bet), ou cold 4bet (avec le risque que l’open-raiser ou le 3betteur 5bet).

Le mieux est encore de ne pas avoir de range de cold call 3bet. Il vous faut décider si votre main est bonne ou pas et soit folder soit placer un cold 4bet. Vous ferez peu de cold 4bet-bluff en NL2 puisqu’il y aura relativement peu de bonnes situations et que jouer high variance est inutile. Je vous conseille de ne jouez que les plus fortes mains et de ne 4bet que vos ranges de stack off. Il s’agit d’ailleurs de la prochaine section.

Ranges de stack off

Il s’agit des ranges avec lesquels vous êtes prêt à partir à tapis pré-flop.

Ces ranges sont, je pense, les ranges les plus tights acceptables et permettent de jouer low variance. Cela signifie qu’il sera souvent possible de les élargir un peu lorsque le profil de Vilain le permet (joueur over-agro ou en tilt après avoir perdu un gros pot), ou que vous êtes prêt à jouer plus high variance. Ils seront valables jusu’en NL10.

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15stackoffrangesNL2.png[/center]

[center]- - -[/center]

[center]Idées principales à retenir sur le jeu PF

[b][color=#0000ff]>> Jouer avec l’initiative en position contre des joueurs plus faibles que vous.

Sinon compenser par des mains fortes qui dominent les ranges adverses ou faciles à jouer (grosses broadways et PP).

En défense il vaut mieux être trop tight que pas assez, faites des tests d’équité!

Rester discipliné.[/color][/b][/center]
[/quote]

Bien, voici pour la partie PF. Je risque de mettre un peu de temps pour poster la seconde partie sur le jeu post-flop. En effet ce n’est pour l’instant qu’un gros brouillon et je dois tout mettre en ordre pour présenter quelque chose de lisible.

Quand ce sera fait je pense grinder la NL2 de manière intensive pendant quelques temps (au moins 10Kh par réseau) pour voir si je dois apporter quelques modifications avant valider tout ça.

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Prend ton temps, hein! ils faut qu’on est le temps de lire tout ça déjà. Merci Lacert@x pour la communauté

Pris dans mon élan j’ai rajouté un chapitre avant d’aborder le jeu post-flop. Il concerne l’utilisation du HUD. Comme je pense qu’il s’agit d’un outil extrêmement important et qu’il faut absolument savoir l’utiliser correctement, je le rajoute donc. Dans la version définitive ce sera le chapitre III même si ici il précède le chapitre sur le jeu post-flop.

[quote][center]Chapitre III: LE HUD[/center]
[center]pour définir les ranges et adopter les bons plans de jeu[/center]

Le HUD (“Head-Up-Display” ou “affichage tête haute”) est l’un des outils les plus utile proposé par les trackers. Il affiche à l’écran des statistiques en temps réel des joueurs. Mais encore faut-il savoir quelles stats afficher (connaître les plus utiles), et surtout apprendre à les interpréter.

Comme vous êtes débutants je vous conseille d’avoir un HUD allégé en mettant le moins de stats possibles. Il est plus judicieux d’avoir peu de stats mais de savoir les utiliser, que beaucoup et être très vite perdu. En plus certaines d’entre elles mettent beaucoup de temps à converger et vous risquez de les utiliser alors qu’elles ne sont pas encore fiables. Pensez à vérifier les occurrences pour savoir à quel point une stat est fiable.

Je vais donc vous donner les stats principales et expliquer comment les interpréter. Vous ne mettrez cependant pas encore toutes ces stats dans votre tracker mais les rajouterez petit à petit (allez à la fin du chapitre pour voir celles que je vous conseille de mettre au début). Utilisez les fourchettes que je vous donnerai pour y adjoindre des codes couleurs, c’est particulièrement utile.

Note: Je vous donnerai l’appellation que Poker Tracker 4 adopte, puisque c’est le tracker que j’utilise, mais les stats devraient avoir plus ou moins la même appellation sur les autres trackers.

Note 2: L’interprétation des stats que je donnerai ne sera valable que pour du CG 6-max.

Les trois premières “stats” sont sont en réalité des informations générales.

> “Player Name Short”.

Le nom du joueur (version courte pour gagner de la place). Utile pour être sûr d’utiliser le bon HUD. Comme il y a un décalage entre les informations du HUD et la main que vous jouez (un seul coup en général), il se peut que le HUD affiche les informations d’un joueur qui vient de quitter la table.

> “Hands Abbreviated”.

Nombre de mains que vous avez sur le joueur (version courte pour gagner de la place). Il s’agit d’une information capitale. En particulier pour savoir si les stats que vous avez sont fiables.

Parfois vous croiserez des joueurs qui ont des stats de récréatifs mais qui sont des “réguliers” aux tables dans le sens qu’ils jouent souvent, sur qui vous aurez donc un grand nombre de mains. Je vous conseille de bien étudier leurs stats dans le détail: ils ont beaucoup de leaks et comme vous les croiserez souvent, les exploiter vous fera gagner beaucoup d’argent. Notez cependant qu’en général ces “récréatifs réguliers” sont moins mauvais que les autres récréatifs et essaient de bien tenir les cartes.

> “Live Amt BB”.

Profondeur du tapis en BB. Les joueurs non cavés max sont en général des récréatifs. Mais cela est moins vrai dans les toutes petites limites où on voit souvent des regs qui ne se cavent pas au maximum.

J’ai hésité à mettre cette information puisqu’elle n’est absolument pas nécessaire (il vous suffit de la calculer de tête, c’est pas trop compliqué). Mais comme vous aurez beaucoup d’élements à prendre en considération, ça peut vous permettre de gagner un peu de temps et de pouvoir plus vous concentrer sur d’autres parramètres. Par exemple pour vous laisser plus de temps pour calculer vos cotes en connaissant déjà la profondeur du tapis de Vilain.

Attention: Le chiffre indiqué est la profondeur de tapis que le joueur avait à la fin du coup précédent. Il a pu rebuy et dans ce cas le chiffre indiqué n’est plus bon.

Les deux stats suivantes résument le profil général PF.

> “VPIP”.

Voluntary Put $ In Pot. % des coups PF dans lesquels le joueur a volontairement mis de l’argent. Ça ne comprend donc pas la pose des blindes.

Il s’agit d’une des stats les plus importantes, peut-être même la plus importante. Elle permet d’estimer les ranges du joueur. Devient assez fiable plutôt rapidement pour les joueurs looses et récréatifs, quelques dizaines de mains. Elle est plus longue à converger pour les joueur serrés, quelques centaines de mains.

- En dessous de 18. Le joueur est très serré, il ne joue que de bonnes mains. Il s’agit de ce que l’on appelle un NIT. Ce terme est plutôt péjoratif, mais je l’utiliserai par facilité. Pour moi c’est juste une façon plus rapide de désigner un joueur trop serré. Quand ces joueurs montrent de la force, PF ou post-flop, ne restez qu’avec de très gros jeux! En dessous de 12 environ, nous avons un ultra-NIT.

- Entre 18 et 25. Il s’agit des stats “normales”, ni trop tights ni trop looses. La plupart des bons regs aurons un VPIP compris dans cette fourchette.

- Entre 25 et 32. Le joueur commence à être un peu trop loose même s’il fait une sélection de mains. Il commence à y avoir quelques mains bancales dans son jeu. En fait ce sont toutes des mains qui sont jouables dans de bonnes conditions, mais ce joueur ne les joue pas forcément dans les bonnes situations et comme il le faudrait.

Pour vous faire une idée réelle du joueur vous devez absolument mettre cette stat en corrélation avec d’autres, en particulier avec le PFR. En gros si l’écart entre le VPIP et le PFR est faible (moins de 6 pts), nous avons à faire à un joueur LAG (reg loose agressif), souvent difficile à jouer. Si l’écart est moyen (6 à 10 pts), il s’agit probablement d’une sorte de “reg-fish”, c’est à dire d’un joueur régulier mais possédant beaucoup de leaks. Si l’écart est plus grand, le joueur est certainement un récréatif. Le genre de joueur qui comprend un peu la valeur des mains mais qui ne sait pas bien les jouer et qui commettra beaucoup d’erreurs.

- Au dessus de 32. Le joueur est trop loose, son range est faible. Et au dessus de 40 nous avons les joueurs sur qui nous ferons le plus d’argent. Il faut absolument privilégier les tables avec ce genre de joueurs, surtout si en plus ils font n’importe quoi post-flop (ce que l’on appel une “baleine”, un joueur qui distribue son argent).

Ouvrez un calculateur d’équité comme Equilab et mettez-y des ranges, 5%, 12%, 20%, 40%, 80%, etc… Comme ça vous vous rendrez vraiment compte de ce que cela représente. Au début, pendant vos reviews de sessions, visionnez systématiquement les ranges des Vilains pour que leurs estimations deviennent instinctives par la suite. Mais surtout ne vous trompez pas dans les ranges, si Vilain vous a 3bet ne mettez pas son VPIP ou son PFR mais bien son taux de 3bet (s’il est fiable). Un 80/40 (VPIP/PFR) avec 2% de 3bet qui vous 3bet sera strong!

> “PFR”.

Pre Flop Raise. % des coups relancés PF par le joueur (raise, 3bet, 4bet, 5bet+), ne prend donc pas en compte ni les limps ni les calls. Converge à peu près aussi vite que le VPIP. Comme je le disais, il est nécessaire de mettre cette stat en corrélation avec le VPIP afin de bien se faire une idée du profil PF du joueur. Comme la précédente cette stat est indispensable.

La première chose à prendre en considération est l’écart entre le VPIP et le PFR. J’en ai déjà parlé dans le paragraphe précédent et pour ne pas me répéter je vais juste dire que les bons joueurs, quelque soit leurs profils ont un écart faible (entre 3 et 6 pts), et que plus l’écart est important plus le joueur est à priori mauvais.

- En dessous de 14. Je joueur ne relance que de bonnes mains. Si son écart VPIP/PFR est faible il s’agit d’un NIT, s’il est plus important il s’agit d’un joueur passif PF. Faites bien attention à utiliser cette stat quand les joueurs relancent, contre un 60/8 qui open-raise nous affrontons un range de 8% et non pas de 60%, ça n’a rien à voir. Du moins s’il open son top 8% et qu’il ne s’amuse pas à limper ses premiums. Si vous voyez un joueur faire ça, notez-le absolument et prenez en compte.

- Entre 14 et 20. Stats classiques. Si l’écart avec le VPIP est faible il s’agit d’un reg. Ranges normalement solides en EP et plus de mains marginales en LP s’il s’agit d’un reg.

- Entre 20 et 25. Le joueur commence à relancer des mains marginales même en EP (ou alors il steal vraiment beaucoup). Si l’écart avec le VPIP est faible il s’agit d’un reg-LAG. Si l’écart est plus important c’est sans doute un récréatif agressif PF.

- Au dessus de 25. Ranges d’open sérieusement affaibli. Joueur trop agressif PF.

Les deux stats qui viennent donnent une idée du profil post-flop du joueur. Avec les cinq stats précédentes elles donnent toutes les informations générales.

> “Total AF”.

Total Agression factor. Facteur d’agressivité post-flop. Il ne s’agit pas d’un pourcentage (à ne pas confondre avec l’AFq) mais d’un ratio entre les actions agressives et les actions passives. Plus il est élevé plus le joueur est agressif post-flop. Stat indispensable qui converge assez vite pour les joueurs récréatifs, mais relativement lentement pour les regs. Plus un joueur sera serré PF, plus il sera normalement agressif post-flop (meilleures mains qui permettent de jouer agressivement). Si un joueur est loose PF et agressif post-flop il agresse avec beaucoup de mains faibles.

- En dessous de 1. Joueur très passif. On misera beaucoup en value mais nous deviendrons très prudent s’il se met à bet, et encore plus s’il se met à raise.

- Entre 1 et 2. Reste passif. Il faut être moins craintif lorsqu’ils bet, mais rester vraiment très prudent lorsqu’il raise (ils ne raise pas leurs draws jusqu’à preuve du contraire).

- Entre 2 et 3. Commence à devenir plus agressif. Va savoir miser en bluff (CBet, petits bluffs, un gros de temps en temps), mais va rarement raise sans un gros jeu ou un semi-bluff.

- Entre 3 et 4. Joueur agressif. Un reg TAG sera normalement autour de 3. Un NIT entre 3 et 4 (range plus tight), voir un peu plus si son écart VPIP/PFR est très faible. Un LAG sera au dessus de 2.5, et jusqu’à 3-3.5 environ (au dessus il sera trop agressif par rapport à son range et sera théoriquement exploitable). Un récréatif dans cette fourchette sera pastillé comme “fish agro”. Ce joueur mise beaucoup et sans doute avec des mains assez faibles. Faites très attention à ses sizings. Certains sont très agressifs mais avec de petits sizings et d’autres avec de gros.

- Au dessus de 4. Joueur “over-agro”, trop agressif. Sauf pour les ultra-NITs qui ont des ranges excessivement serrés.

> “WTSD”.

Went To Showdown. % de SD (showdown ou abattage) par flop vu. Plus il est élevé plus le joueur va à l’abattage. En gros plus un joueur est passif et CS plus son WTSD sera élevé, et plus un joueur est agressif et/ou weak plus il sera bas. Stat très longue à converger pour les joueurs serrés (plusieurs milliers de mains), un peu moins pour les joueurs looses (quelques centaines de mains, mais pour les plus looses en quelques dizaines de mains on peut parfois avoir une idée). Stat pas forcément nécessaire au début car peut être un peu compliquée à interpréter à cause des interactions avec les autres stats. Je conseille de ne l’utiliser au début que pour les joueurs récréatifs si de grosse tendances se dessinent.

- En dessous de 24. Soit très weak, soit over-agro si l’AF est très élevé.

- Entre 24 et 26. Un peu bas mais correct. Pour les récréatifs looses: Si l’AF est très élevé ils sont certainement trop agressifs et bluffent beaucoup ou value bet n’importe quoi. Si l’AF est moyen ou bas, ce sont des récréatifs “ABC” (ou “fit or fold”), c’est à dire qui jouent leurs cartes. Ils aurons alors certainement aussi un “fold to CBet” élevé.

- Entre 26 et 28. Stat parfaite.

- Entre 28 et 32. Commence à être un peu CS. On ne va pas trop les bluffer.

- Au dessus de 32. Joueur très CS. Possède aussi sans doute un “fold to CBet” très bas.

On va maintenant aborder les stats PF liées aux 3bets+. Les deux premières sont très importantes, les deux suivantes sont dispensables en NL2 mais je vais quand même vous les présenter.

> “3Bet Preflop”.

% de 3bet (re-raise) PF. Met plusieurs centaines de mains pour converger et plusieurs milliers pour vraiment être fiable si le profil de Vilain n’est pas extrême. D’abord deux choses extrêmement importantes: Familiarisez-vous avec les ranges. Je vous l’ai déjà dit pour les VPIP et PFR, mais ici on a moins le droit à l’approximation. Il faut vraiment que vous compreniez ce que représentent des ranges de 2%, 3%, 6% ou 15% par exemple et comment vos propres ranges se comportent face à ça. Il faut bien comprendre qu’une main comme AQs, tout aussi sexy qu’elle parait est complètement démontée contre un range de 3bet de 3% (JJ+ AK) avec 32% d’équité et sera absolument foldée sur un 3bet. Même chose d’ailleurs pour JJ (sauf si on peut setminer) et même AKo dans cet exemple. La deuxième chose importante est de comprendre la stratégie de 3bet de Vilain. Si son 3bet est bas ou élevé ce n’est pas trop important parce que le premier aura un range strong et le second sera loose. Mais avec un taux moyen il faut savoir si Vilain est mergé ou polarisé, car vos propres ranges ne se comporterons pas tout à fait de la même façon. Normalement les regs devraient plus merger leurs ranges en resteal OOP et plus les polariser IP ou vs EP, mais dans la réalité des micro-limites c’est très différent.

- En dessous de 4. Joueur NIT dans ses 3bets. 3bet bluff très rarement (et à peu près jamais si son 3bet est en dessous de 3). Faites des tests d’équité contre des ranges très strongs et vous verrez que vous devrez presque tout folder, même de très bonnes mains.

- Entre 4 et 6. Fourchette basse pour les micro limites. Se sera sans doute votre propre stat. Les ranges restes strongs mais il y aura quelques resteals lights et quelques 3bet bluffs IP. Cependant vous ne serez pas exploité par ces joueurs, restez donc tigh dans vos défenses et placez peu de 4bets bluffs.

- Entre 6 et 9. Fourchette haute pour les micro limites (mais standard au dessus). Référez-vous à la section “Contrer les 3bets”.

- Au dessus de 9. Joueur qui 3bet trop. Évitez de l’avoir à votre gauche et sinon resserrez vos opens.

> “Fold to PF 3Bet After Raise”.

% de fold sur un 3bet après avoir raise. Ne confondez pas avec le “Fold to PF 3Bet” qui regroupe toutes les situations. L’interprétation des chiffres n’est pas du tout la même. Vous utiliserez cette stat pour savoir quelle stratégie de 3bet adopter. Elle est assez longue à converger, plus que le 3bet.

- En dessous de 50. Fold peu sur les 3bets. Si Vilain a un range loose vous allez 3bet mergé vos bonnes mains. Je vous conseille toutefois de vérifier son taux de “4Bet+ Preflop After Raising”, vous ne voulez en effet pas vous prendre de 4bet avec certaines de vos mains. Contre les joueurs serrés, évitez de 3bet mergé, leurs ranges vous dominerons, et de 3bet bluff, ils ne folderont pas assez souvent.

- Entre 50 et 60. Stat standard à partir de la NL20, mais jusqu’en NL10 une bonne stat devrait se située autour des 60%. Contre ce profil on devrait normalement 3bet polarisé IP et resteal mergé OOP. Mais en NL2 facilitez-vous la vie et ne 3bettez que vos ranges value standards selon les positions.

- Au dessus de 60%. Joueur qui commence à beaucoup folder sur les 3bets, surtout si sa stat est au dessus de 65%. A partir de 60-65% vous commencerez à 3bet bluff IP et au dessus de 65-70% aussi OOP.

> “4Bet+ Preflop After Raising”.

% de 4bet après avoir raise. Très dépendant de son range de raise dans la position donnée, donc difficile à estimer pour un débutant. Mettez-le juste pour voir si le joueur a une forte tendance à 4bet ou pas, ce qui est utile si vous voulez le 3bet mergé ou en bluff. Stat longue à converger, prenez-la avec des pincettes.

- En dessous de 10. 4bet généralement orienté value.

- Entre 10 et 15. Stat classique équilibrée.

- Au dessus de 15. Si le joueur n’est pas trop tight, il commence à beaucoup 4bet.

> “Fold to PF 4Bet After 3Bet”.

% de fold sur un 4bet après avoir 3bet. Très long à converger. A n’utiliser que contre les joueurs sur qui vous avez plusieurs milliers de mains. Absolument pas nécessaire en NL2. Sachez cependant qu’au dessus de 60% environ les 4bets bluffs deviennent très rentables.

Et enfin les stats pour le jeu post-flop. Celles qui sont vraiment utiles sont celles liées aux actions au flop. Vous pouvez vous passer des autres pour le moment.

> “CBet Flop”.

Continuation Bet Flop, ou mise de continuation au flop. % de bet au flop du dernier relanceur PF, il continue ainsi son agression au flop. Comme en moyenne nous touchons le flop une fois sur trois, vous doutez qu’un joueurs qui CBet beaucoup sera souvent en bluff.

- En dessous de 50. Joueur qui CBet très peu. Certains ne CBet que lorsqu’ils ont quelque chose et d’autre au contraire aiment piéger et c/c.

- Entre 50 et 70. Stat standard. Vous devriez être autour de 60-65%.

- Au dessus de 70. Abuse clairement des CBets. On va pouvoir plus souvent envisager de raise en bluff. Attention, un joueur qui ne CBet pas sur un bon flop à CBet mais qui par ailleurs CBet beaucoup est suspect.

> “CBet Turn”.

% de bet au turn après avoir effectué un CBet au flop. Communément on dit aussi “2 barrel”. Attention il faut absolument mettre cette stat en corrélation avec la précédente afin de correctement l’évaluer.

- En dessous de 40. Continue rarement son agression. Si le “CBet Flop” est élevé on peut penser qu’il s’agit d’un joueur qui a une stratégie de CBet au flop puis GU s’il est payé. Bon profil à float, c’est à dire que vous allez peu folder sur son CBet (mais n’allez pas suivre avec rien du tout non plus), puis s’il check au turn vous miserez. S’il paye au turn, vous devrez évaluer votre FE à la river pour savoir s’il faut encore miser si vous êtes en bluff.

- Entre 40 et 60. Stat standard. Vous devriez être autour de 50.

- Plus de 60. Joueur qui barrel trop, ne doit pas savoir maîtriser son agressivité, en particulier si son CBet au flop est aussi élevé. Dans ce cas pas de float et plus de GU ou de raise dès le flop. Par contre s’il CBet peu au flop c’est normal que son 2 barrel soit haut puisqu’il a plus souvent une main.

Vous pourrez éventuellement rajouter la stat “CBet River” (% de bet à la river après avoir CBet au turn, ou “3 barrel”), mais elle est très longue à converger.

> “Fold to F CBet”.

% de fold sur un CBet au flop. Stat très importante qui détermine nos stratégies à partir du flop. Il peut être utile, lorsque vous maîtriserez ces stats, de la mettre en corrélation avec le “Fold to T CBet”, le “Total AF”, le “WTSD” et les “River AF” et “Bet River” pour déterminer le profil général post-flop de Vilain, en particulier s’il s’agit d’un récréatif (CS, passif, fit or fold, etc…), ainsi qu’avec la texture du flop et le range de Vilain (stats PF). C’est ici que nous choisissons notre plan de jeu et que nos décisions seront les plus importantes, il faudra commettre le moins d’erreurs possible. CBet correctement est, juste après une bonne sélection de mains PF, la chose la plus importante qu’un débutant doit apprendre.

- En dessous de 40. Fold peu sur les CBets. Pas de CBet en bluff ou pour capitaliser la dead money, ou alors rarement sur les très bons flops, et toujours CBet en value. Si le “Fold to T CBet” n’est pas lui aussi bas on va aussi CBet en bluff si nous avons des cartes à barreller (montantes). Voici un profil CS typique contre qui nous ne blufferons pas: “Fold to F CBet” < 40, “Fold to T CBet” < 40, “WTSD” > 32. Si son total AF est bas et que son “River AF” l’est aussi: nous ne miserons qu’en value (généralement en bet/fold avec nos top pairs et bottom DP). Ce qui est bien avec ce profil c’est que nous pourrons souvent aller à l’abattage avec nos showdown value faibles. Si son total AF est bas mais que son “River AF” et son “Bet River” sont hauts: on misera en value flop et turn pour check/call river si les draws ont miss et que nous sommes OOP, mais on misera s’il n’y a pas de draw. Enfin si son total AF est haut nous miserons aussi en value (puisqu’il ne fold pas), mais avec nos gros jeux nous pourrons check/raise. A la river avec des TP il faudra estimer son range pour choisir entre bet/fold et check/call (ou check/fold sur mauvais tableaux) si nous sommes OOP.

- Entre 40 et 60. La plupart des joueurs sont dans cette fourchette. Nous adopterons une stratégie “par défaut”. Votre propre stat se situera autour des 45-55, mais en NL2 on peut encore accepter une stat jusqu’à 60, en particulier parce qu’on aura souvent une stratégie de setmining avec beaucoup de petites PP dans nos ranges de défense que nous devrons abandonner au flop.

- Au dessus de 60. Joueur fit or fold (ou ABC), qui joue ses cartes. On va quasiment toujours Cbet en bluff. Sur les flops vraiment mauvais à CBet on préférera delayed CBet (c’est à dire reporter notre CBet au turn si Vilain check). Dans un multiway avec deux adversaires ayant plus de 60, nous pourrons plus souvent CBet en bluff que nous le ferions autrement. Mais il faudra être très méfiant si un de ces joueurs montre de la résistance. S’il paye au flop, très peu de 2 barrel puisqu’il ne suis qu’avec de bons jeux, sauf si son “Fold to T CBet” est lui aussi haut et qu’une scary card tombe au turn. S’il raise notre CBet, on jette un œil sur son “Raise F CBet”, mais on foldera généralement même nos top pairs.

> “Fold to T CBet”.

% de fold sur un CBet au turn. S’il est élevé, nous enverons souvent un 2 barrel, en particulier si nous estimons le range de Vilain faible.

> “Raise F CBet”.

% de raise sur un CBet au flop. Quand on est débutant c’est assez tiltant de se faire raise. Gardez votre calme et dites-vous que les joueurs disent souvent la vérité. N’utilisez pas cette stat au début et concentrez-vous sur le fold to flop CBet, ça vous évitera des erreurs.

- En dessous de 6. Vous folderez beaucoup. Il y a beaucoup de gros jeux (DP+) en face.

- Entre 6 et 10. ranges plus difficiles à évaluer, mais reste assez strong en général. Au dessus de 8 il commence à être difficile de folder une TPTK.

- Entre 10 et 15. Joueur qui commence à être bien agressif, difficile à jouer. Essayez au maximum de savoir avec quoi il raise. Des jeux moyens (top pair faible kicker, 2[sup]nd[/sup] pair) pour info? Dans ce cas ils continuent rarement leur agression ou alors ils misent peu cher au turn. Des draws? Des airs complet ou des jeux très faibles? On voit des raises avec des hauteurs As ou des PP faibles qui raise parce qu’ils ne savent pas quoi faire (ne veulent pas folder mais n’aiment pas call), en particulier sur les flops pairés. Des gros jeux en plus des draws ou des raises “pour info”? Tant que vous ne connaissez pas la stratégie de Vilain restez solide. Avec TP2K (top pair 2[sup]nd[/sup]) et over-pair payez le raise s’il n’est pas trop gros et que le flop n’est pas trop connecté, et réévaluez la situation au turn. Soyez particulièrement attentif aux sizings.

- Au dessus de 15. Joueur très agressif. Deux profils: Celui qui raise tout et n’importe quoi et celui qui raise dès qu’il croit avoir un bon jeu (une top pair sans kicker est un bon jeu pour certains et sont prêts à l’overplayer).

> Donk Flop.

% de bet OOP au lieu de laisser le dernier relanceur PF effectuer son CBet au flop. Utilisez cette stat et les sizings utilisé pour estimer le range de votre adversaire selon le tableau. Ne cherchez surtout pas à outplayer parce que ça vous agace de vous faire donk bet! N’hésitez pas à GU si vous n’avez absolument rien. D’ailleurs comme pour la stat précédente ne l’utilisez pas au début. Je reviendrai sur la stratégie à adopter dans le chapitre suivant sur le jeu post-flop.

> “WWSF”.

Won Wen Saw Flop. % de coups gagnés lorsque le joueur a vu un flop. Stat très dispensable, mais j’aime bien l’utiliser pour évaluer l’agressivité post-flop d’un joueur. Plus il gagne de coups plus il est à priori agressif, en particulier s’il est loose PF.

- En dessous de 42. Joueur qui abandonne beaucoup de coups. Il est Fit or fold et joue ses cartes. A certainement aussi un WTSD bas et un fold to CBet haut.

- Entre 42 et 45. Fourchette normale basse. Vous aurez certainement cette stat si vous suivez mes recommandations.

- Entre 45 et 48. Fourchette normale haute. Pour de la NL2 c’est assez élevé à cause du grand nombre de multiways joués dont les nombreux pots que vous jouerez en checkant votre BB.

- Au dessus de 48. Élevé. Joueur certainement très agressif.

> “River AF”.

Facteur d’agression à la river. Comme toutes les stats de la River elle est longue à converger. Peu de gens l’utilise dans leur HUD de base mais j’aime bien comparer cette stat à l’AF total. La plupart des regs auront un AF qui diminue à chaque street. Les bons joueurs auront un AF régulier qui restera assez haut. Les récréatifs auront des AF bas ou hauts sur toutes les streets, ou parfois haut seulement à la river. En effet beaucoup de mauvais joueurs veulent voir toutes les cartes et jouent passivement flop et turn, mais pensent que c’est à la river qu’il faut bluffer.

> “Bet River”.

% de bet à la river. Tout aussi dispensable que la stat précédente, ou du moins interchangeable. Vous pouvez n’utiliser qu’une seule d’entre elle ou aucune. J’utilise les deux car elles permettent de se confirmer l’une et l’autre ou pas, en effet quand le nombre d’occurrences est faible les deux stats peuvent se contredire. Les décisions à la river sont celles qui coûtent ou qui rapportent le plus et avec des stats longues à converger avant d’être fiables, il peut être bon d’avoir un garde-fou. Mais attention, comme la stat précédente elle peut amener du leveling: “il mise cher? le board est dégueulasse, mais il a un “Bet River” très haut et j’ai top pair, je paye même si mon kicker est pourri. Oups j’ai perdu le coup…”

- En dessous de 25. Faible. Bluff peu, beaucoup de bets pour value.

- Entre 25 et 30. Standard. Pas trop de bluffs. Votre propre stat se situera autour des 28-30 si vous savez faire suffisamment de value bets thin et de petits bluffs.

- Entre 30 et 40. Devient assez agressif et bluff régulièrement. Attention pas de leveling et soyez attentif aux sizing ainsi qu’aux ranges et au déroulement du coup. Parfois il n’y a juste aucun bluff dans le range adverse. Un reg qui call deux barrels IP et qui mise cher à la river quand vous checkez sur un tableau sans draw ne vous bluff pas. Ne payez pas avec une main faible!

- Au dessus de 40. Joueur très agressif à la river.

Présentation du HUD de base.

Comme je vous l’ai dit en début de chapitre, pour commencer n’utilisez que les stats indispensables qui permettent d’évaluer les ranges et d’élaborer au flop un plan de jeu simple. (ligne 1: “Player Name Short”-“Hands Abbreviatedligne 2: " VPIP"-"PFR"-“Total AF”- ligne 3: “3Bet Preflop”-“Fold to PF 3Bet After Raise”-“CBet Flop”-“Fold to F CBet”):

[center]
16HUDdebasemaraverlaNL2.png[/center]

Vous rajouterez progressivement les autres stats afin d’affiner vos lectures de ranges et vos plans de jeu post-flop et seulement qu’après savoir correctement utiliser les premières.[/quote]

[quote][/quote]

J’ai commencé hier à grinder la NL2 en suivant les ranges et plans de jeu proposés ici. Et malgré quelques spews en jouant des draws trop agressivement, j’ai bien run avec des set up en ma faveur (full vs full, flush vs flush, AA vs KK). J’ai fini un peu en dessous de 19/16 avec 5.75 de 3bet et un CBet à 66% bien plus haut que ce que j’ai d’habitude. On verra sur la durée si ces stats évoluent. A priori le 3bet devrait descendre.

encore un énorme travail pour la communauté !!!
un très grand MERCI lacert@X ! :slight_smile:

Merci lacert@x pour tous se travail fourni!!

Une petite question sur la manière d’interpréter les ranges d’iso raise.

Admettons que je sois en MP avec A2s que UTG limp.
D’après le tableau d’iso raise, je devrait isoraise à 4bb.

Mais A2s n’est pas dans le tableau d’open raise pour la position MP. Que conseilles tu de faire, iso raise ou fold?

Dans mon esprit, il fallait une meilleure main pour isoler que pour open du coup, j’aurais tendance à fold. Est ce le bon raisonnement?

Dans le post sur l’iso-raise je recommandais d’être un peu plus tight en MP et un peu plus loose au BU par rapport au range d’iso. Mais si la table est facile on peut iso un range très proche du range par défaut, et si elle est plus difficile (joueurs agressifs à parler derrière ou beaucoup de CS), on se rapprochera plus du range d’open de MP.

Reste à savoir si on va over-limp ou fold les mains type Axs si on ne veut pas les iso. Je pense que si la tables est agressive autant les fold, et si elle est CS-passive c’est pas mauvais de les over-limp. Pour les nano PP, j’ai tendance plutôt à les iso quand même si le limper a plus de 40bb deep. J’avais vérifié dans mon tracker l’an dernier, et de mémoire mon WR était assez proche en les isolant et en les over-limpant en micro limites.

J’en profites avec une autre question qui concerne les tableaux contrer un 3 bet et notamment au bouton ou l’on peut 4 bet/fold avec KJo ou A2s.

Ca fait beaucoup d’investissement préflop pour une main pas top si elle ne s’améliore pas au flop.

Vilain 3 bet donc il montre de la force, j’ai du mal à me dire avec KJo que je peux le 4 bet profitablement??? Idem avec A2s???

Des exemples concrets? Parce que j’y arrives vraiment pas à m’en convaincre.

Disons en NL2 On open 6 centimes au bouton avec A2s, On est 3 bet par SB à hauteur de 20 centimes.On peut le 4bet à 40 centimes avec une main comme A2s. Aidez-moi car j’aurais fold mon A2s…

Ce tableau propose des ranges pour se défendre contre les joueurs qui commencent à t’exploiter. C’est à dire qui commence à pas mal te 3bet. (Contre les autres tu ne tenteras pas de 4bet bluff). Tu ne peux pas défendre uniquement en 4bet value et en call, tu perdras de l’argent sur le long terme puisque soit tu folderas trop, soit du vas trop défendre en call avec de mauvaises mains. Les mains que je propose pour 4bet-bluff (dans ton ex je mettrais entre 0.42€ et 0.48€, sinon tu risques de trop te faire call ton 4bet), sont des mains qui ont soit de bons bloqueurs (KJo a des bloqueurs sur AK KK KQ AJ et JJ), soit moins de bloqueurs mais plus de jouabilité (Axs) pour semi-bluff post-flop au cas où tu te fais call. Je conseille plutôt de 3bet ou 4bet bluff les broadways offsuit lorsqu’on est IP pour minimiser le risque de call puisqu’elles ont moins de jouabilité.

Le but est justement de ne pas voir de flop, on veux gagner le coup PF.

On parle de regs qui 3bet plus de 6-7%. Il est plus que probable qu’il n’y a pas que de bonnes mains dans leurs ranges. Et quand tu 4bet tu montres encore plus de force.

Bien sûr rien ne t’oblige au début de tenter des 4bets bluff. On peut s’en sortir sans ça en NL2, et changer de table lorsqu’on a un reg qui 3bet beaucoup à notre gauche est préférable. Cependant, commencer à repérer quand tu peux le faire te sera profitable pour le jour où tu monteras de limites. D’ailleurs les situations de 4bet bluff sont rares en NL2. J’ai joué 8Kh en NL2 depuis le 11/04 pour tester ces ranges et j’ai presque pas eu d’occasion de 4bet bluff.

Merci pour les explications,

Est ce qu’il est possible d’avoir un échantillon ou la totalité des mains que tu as joué en NL 2 pour s’entrainer à avoir le même raisonnement mais hors des tables pour sentir à quel moment tu décides de 4 bet bluff par exemple?

Ca me permettrait de m’entrainer sur les décisions Préflop et postflop avant de dévoiler l’action préflop et postflop que tu aurais fait toi et comparer ma décision préflop/postflop avec la décision préflop/postflop que tu “préconises”.

Le replayer PA semble idéal pour cela car l’action est interruptible à n’importe quel moment du coup.
Je veux bien participer à la publication de ce sample de main si toutefois t’es OK pour partir sur ce concept d’apprentissage.

Cela permettra d’avoir une vrai discussion autour des concepts présents dans Maraver la NL 2 car pour t’avouer la chose… le pavé est dur à digérer pour moi :blush: même si je suis hyper volontaire :wink:

[quote=“sboss59, post:821998”]Merci pour les explications,

Est ce qu’il est possible d’avoir un échantillon ou la totalité des mains que tu as joué en NL 2 pour s’entrainer à avoir le même raisonnement mais hors des tables pour sentir à quel moment tu décides de 4 bet bluff par exemple?
[/quote]

Pour les 4bets bluffs je suis aller vérifier dans ma database, et sur 9Kh je n’ai 4bet que 11 fois. 9 premiums. 1 fois AQo en cold 4bet mergé contre un short stack. Et une seule fois en 4bet bluff… qui n’est pas passé.

Je suis en train de revoir le paragraphe “contrer les 4bets” car effectivement je trouve que j’incite trop à 4bet bluff alors qu’il s’agit d’un move high variance, de combat d’ego contre les autres regs, et absolument inutile lorsqu’on commence en NL2. Je crois qu’il est plus judicieux de l’ajouter à son arsenal à partir de la NL4/5 et qu’il doit rester rare en NL2. Du moins de ce que j’ai vu sur iPoker. Je verrais plus tard si ça se confirme sur les autres réseaux. Je vais donc refaire le paragraphe concerné.

En ce qui concerne de poster des mains, c’est prévu. Lors des sessions j’en tag quelques unes lorsque je pense qu’il s’agit de situations récurrentes. Je reviendrai en poster ici bientôt.

Merci Lacert@x pour tout ce boulot.

Si t’as moyen de me faire parvenir tes sessions de NL 2 qui pourrait me permettre, mieux que quelques mains choisies car répondant à certains critères, de sentir la dynamique (par exemple je call un all in d’un vilain avec une main qui n’est pas une premium car je viens de voir les deux mains précédentes ou vilain était également en all in). Sentir quand une table est loose ou CS ou tight et comment y adapter son jeu.

Déplacé (ça m’étonne de ne pas l’avoir fait plus tôt). J’en ai profité aussi pour l’épingler. :wink:

Je suis toujours dans la lecture de l’article et sur la partie ou nous faisons face à un open.

La tu nous expliques 2 stratégies :

  • 3 bet mergé
  • 3 bet polarisé

Et tu dis qu’il y a des “situations” ou on 3 bet mergé et d’autres ou on 3bet polarisés.

Est-ce qu’il faut adopter une stratégie de base? et quand savoir quelle situation est adéquate pour le 3 bet en bluff?

[quote=« sboss59, post:822111 »]Merci Lacert@x pour tout ce boulot.

Si t’as moyen de me faire parvenir tes sessions de NL 2 qui pourrait me permettre, mieux que quelques mains choisies car répondant à certains critères, de sentir la dynamique[/quote]

Je ne sais pas trop comment je peux poster des sessions complètes de 1000 mains sans que ce soit vite barbant. Par contre je vais réfléchir à l’idée d’enregistrer des sessions. Je n’ai jamais fait de vidéo commentée donc je ne garanti rien (en plus faut que j’achète un logiciel comme Camtasia).

Pour en revenir au 4bet bluff, j’ai rajouté un conseil dans le chapitre consacré suite à une main jouée (et perdue) hier. En gros j’explique qu’il ne faut pas 4bet en bluff les regs-fishs qui 3bet uniquement mergé et vont souvent call les 4bets parce qu’ils ne veulent pas lâcher leur main.

Au passage, je pense que les premières sections (jusqu’à « Ranges et stratégies de jeu face à un open-raise ») sont maintenant définitives et ne devraient plus (ou très peu) être modifiées.

[quote]Et tu dis qu’il y a des « situations » ou on 3 bet mergé et d’autres ou on 3bet polarisés.

Est-ce qu’il faut adopter une stratégie de base?[/quote]

Disons qu’il y a des ranges de base et qu’on fait « glisser » certaines mains entre les compartiments « 3bet »/« call »/« fold » selon les profils et les positions.

Le plus simple est de connaître ses ranges « par défaut », comme ceux que je présente dans mes tableaux: « Tableau IP (en position), stratégie polarisée », « Tableaux OOP (hors de position), stratégie polarisée » et « Tableau 3bet mergé et squeeze », et quand on se retrouve dans une situation de 3bet, call ou fold, de tout de suite profiler Vilain (reg/fish/nit/…) pour choisir la meilleure stratégie à adopter avec notre main.

Si notre main ne rentre dans aucun de nos ranges nous foldons évidemment. S’il rentre dans nos ranges de 3bet bluff nous regardons si Vilain a le bon profil pour une stratégie polarisée: en général un reg avec un « fold to 3bet after raise » à plus de 60% (voir 70% si on est OOP et/ou qu’il ouvre en EP). Mais parfois des joueurs récréatifs foldent aussi beaucoup sur les 3bets, en particulier lorsqu’ils ouvrent à 2bb. Si Vilain n’a pas ce profil nous foldons notre main puisqu’elle n’est pas assez forte pour call.

Enfin si notre main est suffisamment forte pour soit call soit 3bet en value, il faut choisir ce qui est le plus profitable. L’idée principale quand on 3bet en value est de faire gonfler un pot avec la meilleure main. Dans une stratégie polarisé notre range value sera très serré puisque Vilain ne va garder que de très bonnes mains et nous risquons de perdre ses moins bonnes mains. Alors que dans une stratégie mergée Vilain va garder plein de mains moins bonnes.

En gros dans une stratégie polarisée on va 3bet value les mains avec lesquelles on veut partir à tapis. En micro limites se sera souvent KK+ contre un open en EP et QQ+ AK contre un open en LP. 3bet AQ vs UTG n’a pas de sens, Vilain ne va pas call AJ. Et 3bet pour stack off AKo contre un joueur qui ne 4bet qu’avec QQ+ AK est assez mauvais. Après dans certains cas 3bet/fold avec AKo quand on pense que Vilain peut call suffisamment d’As dominés mais ne 4bet que ses monstres peut être envisagé, mais on se retrouve alors plutôt là dans une stratégie mergée où on veut se faire call mais pas 4bet.

Dans une stratégie mergée on veut avant tout prendre l’initiative avec une meilleure main que celle de notre adversaire. Ici c’est un peu plus difficile qu’avec une stratégie polarisée puisqu’il n’y a pas de ranges très précis. Plus Vilain est loose et call plein de mains plus on peut élargir notre range. Un range mergé peut aller de JJ+ AQ+ à 88+ broadways suited et broadways offsuit correctes, voir Axs et grosses SC. Ici tout est dans l’évaluation des ranges. Le tracker et la prise de notes sont indispensables.

Normalement, nous connaissons déjà tous les Vilains à notre table et la prise de décision se fait de manière de plus en plus automatique.

Typiquement quand Vilain est en late position (pour que son range soit le plus loose possible) et contre ceux qui fold beaucoup sur les 3bets. C’est finalement assez simple. Dès que tu as une main qui rentre dans ton range de 3bet bluff dans une position, tu vérifies si ton adversaire fold bcp et si c’est le cas tu 3bet.

Merci Lacert@x,

Je relis l’intro et j’ai un terme que je ne connaît pas “SRP”?

… Autant pour moi le terme est dans le glossaire :blush:

[quote=« lacertX, post:813458 »][right]Mars 2015[/right]

[center]Maraver la NL2[/center]

Il y a un an je créais « Notions de base pour débutants » qui était un condensé de mes connaissances pokeristiques du moment. J’ai aujourd’hui un autre projet afin d’aider les débutants. Il repose sur une approche différente, il s’agit plus d’une mise en application du jeu. L’idée est de donner les bases d’un jeu gagnant en nano-limites en proposant des ranges PF et en expliquant concrètement comment jouer chaque situation courante.

Il y aura certainement deux parties (édit: il y en aura finalement trois). La première s’articulera autour des ranges PF et nous projettera dans le jeu post-flop selon les types de mains joués. La seconde partie sera axée sur le jeu post-flop, j’essaierai de parler de toutes les situations couramment rencontrées et comment les aborder. Il y sera surtout question de plans de jeu basés sur le REM dans des situations concrètes pour faciliter les décisions des joueurs débutants.

Pour « Notions de base pour débutants » j’avais travaillé tout seul dans mon coin et avais d’abord accouché d’un produit mal fini bourré de maladresses et de coquilles que j’avais dû ensuite peaufiner des mois avant d’être satisfait du résultat. Pour « Maraver la NL2 » j’aimerais m’y prendre autrement afin de rendre un produit propre dès le début. Je voudrais pour ça faire appel à l’esprit communautaire de PA. Je vais poster ici-même les tableaux et paragraphes non finis pour vous les soumettre et recevoir vos avis et conseils avant de les retravailler et d’en tirer un produit fini satisfaisant.

Je fais surtout appel aux joueurs ayant une grande expérience des nano-limites et de ses spécificités, et qui évidement les crush. Je m’appuierai sur un jeu tight/low variance qui est à mon avis le plus adapté aux plus petites limites pour les joueurs qui possèdent peu d’expérience.

Je post d’abord l’introduction que j’ai préparée. Je reviendrai pour poster les premiers ranges et leurs commentaires.

____________________________________________________________________________________________________________________

[quote][center]Maraver la NL2.[/center]

Cet article fait suite au guide « Notions de base pour débutants », mais avec une approche différente et une mise en application plus facile en donnant des exemples concrets de jeu. Je m’appuierai essentiellement sur une base de jeu très solide et low variance, plutôt de syle long ball (ranges serrés et gros sizings pré-flop et post-flop), qui pour moi est la meilleure approche en NL2. Le but n’est pas tant de vous améliorer techniquement, mais plutôt de construire facilement une bankroll en suivant des concepts simples et gagnants. Vous aurez un range très solide et peu de décisions difficiles. Gardez en tête que je vais présenter un jeu extrêmement solide (trop pour les limites supérieures) qui pourrait paraître un peu nit/weak dans certaines situations, mais qui vous fera gagner assez facilement en NL2 si vous le suivez à la lettre. Cette article pourra, j’espère, vous apprendre à jouer avec plus de rigueur. Effectivement le manque de rigueur (avec les leaks mentaux et souvent liés à eux) est à mon avis la principale raison qui empêche pléthore de joueurs de crusher les petites limites, bien plus que des soucis techniques.

Je sais qu’il y a beaucoup de choses à retenir par cœur et que c’est assez contraignant (mais pas tant que ça si vous saisissez bien les idées cachées derrière chaque range et conseil) mais les résultats sont garantis si vous êtes suffisamment rigoureux. Ce dernier point est essentiel et c’est pour ça que j’insiste dessus. Quand je vous dirais: « ne jouez pas votre tapis contre un reg dans un SRP avec une simple paire », appliquez ce concept à la lettre! (sauf read très précis, j’en reparle un peu plus bas). Quand je vous dirais: « après un 3 barrels ne payez pas le raise de Vilain avec TPTK », idem. Un point important pour battre les micro limites, c’est que ce que vous gagnerez en destackant vos adversaires qui ne savent pas lâcher leurs over-pairs, il ne faudra pas le reperdre en vous faisant vous-même destacker bêtement. D’ailleurs être rigoureux c’est souvent savoir folder, quand vous avez un doute il est souvent préférable de folder que de caller (croyez ce que les Vilains vous disent en NL2).

Un leitmotiv: no spew, jouer en ligne, restez rigoureux!

Présentation.

« Maraver la NL2 » va se présenter en trois grandes parties distinctes mais il ne faut pas perdre de vu qu’elles sont étroitement liées entre elles et que les décisions du jeu pré-flop (PF) se répercuteront dans le jeu post-flop et seront prises en fonctions des indications que vous donnera le HUD. C’est d’ailleurs entre autre pour ça que je présenterai des ranges PF très solides qui devraient permettre des prises de décision post-flop plus faciles.

La première partie sera essentiellement consacrée aux ranges PF (pré-flop): nos ranges d’open, d’iso, de 3bet, de call, de 4bet, etc… A chaque fois j’essayerai de donner des indications pour adapter ces ranges aux profils adverses (reg, nit, fish passif et fish agro), aux stacks effectifs et aux situations. J’essayerai aussi de donner des conseils pour appréhender toutes les situations particulières que l’on peut rencontrer PF.

La deuxième partie traitera du jeu post-flop. Je donnerai des modes opératoires selon les ranges et les profils des Vilains (et leur nombre ainsi que leurs stacks), la force relative de notre main, le type de board, etc… Ces modes opératoires comprendront les betting patterns, les sizings et la prise en compte des actions des Vilains et de l’évolution du board. En gros, j’essayerai de détailler toutes les situations courantes. Ces conseils ne seront pas pas aussi rigides que pour le jeu PF pour lequel il faut surtout suivre rigoureusement des tableaux (même si on les adapte à chaque situation). Pour le jeu post-flop si mes conseils sont en contradiction avec vos reads, suivez ceux-ci! Je donnerai des conseils qui sont corrects EN GÉNÉRAL, mais pas toujours. Vous ferez moins d’erreurs à toujours les suivre qu’à ne jamais les suivre, mais de temps en temps vous aurez remarqué quelque choses chez Vilain qui vous fera penser qu’il faut dévier de mes recommandations. Cette aptitude à sortir d’un jeu standardisé est une qualité primordiale et le sera encore plus aux limites plus hautes, mais là c’est toute la « méthode » qui sera mauvaise. En effet le jeu que je vais présenter ne s’applique qu’aux nano-limites, pour plusieurs raisons:

  1. Les ranges conseillés ici seront inadaptés aux limites supérieures car trop tights. Je dirais qu’à partir de la NL10 ça devient tendu. Il faut comprendre pourquoi des ranges aussi tights sont corrects en NL2 mais pas au dessus:
  • A cause du rake énorme en nano limites. Le rake est le prélèvement du site sur chaque pot joué qui voit un flop. Il est proportionnellement plus élevé dans les plus petites limites. Certaines mains théoriquement légèrement EV+ deviennent EV- (au lieu de vous faire gagner un peu d’argent, elles vous en font perdre), mais aux limites supérieures elles redeviennent EV+ grâce à la baisse du rake.

  • Ces mains nécessitent souvent d’être jouées parfaitement pour être gagnantes. Or si vous êtes en NL2 vous commettrez inévitablement des erreurs post-flop, rendant ces mains encore plus perdantes. Il faut comprendre qu’en jouant plus de 21/17 environ, vous serez souvent sur le fil du rasoir post-flop puisque vous jouerez plus de coups compliqués. Ajoutez à ça la faune de la NL2: beaucoup de joueurs récréatifs short stacks qui vous empêcheront de jouer correctement certaines mains (je pense en particulier aux suited connectors (SC) qui ont besoin de FE et de profondeur pour être jouées).

De plus des ranges trop tights vous rendent trop lisibles. En NL2 on s’en fiche, mais à partir des low stakes ça devient problématique.

  1. Dans cet article je proposerai un jeu principalement exploitant/exploitable qui ne prend pas en compte l’équilibrage des ranges, ni PF, ni post-flop. Ce style de jeu est le plus gagnant (et le plus simple) aux plus petites limites mais sera exploité par vos bons adversaires aux limites plus hautes.

  2. Le style de jeu proposé est trop low variance. Qui dit low variance dit un peu weak (pas de gros moves ou de gros hero calls, pas de stack off light comme des 5bets bluffs ou de dynamiques agressives) et donc trop exploitable par les très bons joueurs (ou même par tous les joueurs suffisamment agressifs). En NL2 c’est la bonne approche (à mon humble avis), mais au dessus on risque de se faire un peu marcher dessus (à partir de la NL25 je dirais).

Voilà pourquoi suivre quasiment à la lettre les conseils de cet article est correct en NL2 mais pas en NL100. Cependant beaucoup de conseils sont de pur bon sens et vous obligeront surtout à adopter un jeu rigoureux, ce qui vous aidera certainement pour la suite.

La troisième partie sera consacrée au HUD. Le HUD affiche les statistiques de vos adversaires aux tables. Je vous présenterai celles qui sont les plus utiles et vous expliquerai comment les interpréter et les utiliser pour vous adapter aux Vilains (terme du jargon pokeristique qui désigne nos adversaires aux tables, par opposition à Hero qui désigne nous-même).

Quelques mots rapides pour conclure cette introduction sur des sujets parfois délaissés: le mental, la fatigue et l’échauffement. J’ai parlé un peu plus haut de la rigueur dans le jeu, le mental est ce qui va vous permettre de garder cette discipline. C’est la capacité à rester rigoureux lorsque tout va mal qui fait la différence entre ceux qui crushent et les autres. Continuez à faire de bons folds (pas de calls de frustration) et ne changez pas vos ranges. Dans une moindre mesure il vous faudra aussi rester rigoureux en période de run good, car même si les spews sont moins visibles et d’une autre nature, ils sont quand même là. Donc ne vous mettez pas à faire tout et n’importe quoi parce que vous avez l’impression de marcher sur l’eau.

Évitez aussi de jouer fatigué, c’est très important. En effet jouer fatigué est aussi mauvais que jouer tilté: la baisse de concentration altère les capacités de raisonnement et diminue notre rigueur de jeu, et finalement on spew sans forcément s’en rendre compte.

Enfin, un échauffement adéquat est important pour préparer une session et se mettre dans un bon état d’esprit. Je vous conseille donc de commencer chaque session par un petit échauffement de 10-15 minutes environ. Regardez d’abord un bout de vidéo « pour vous donner envie » de jouer. Puis relisez un ou deux passages de ce guide en essayant de bien le mémoriser. Par exemple revoir un tableau de ranges et les commentaires qui vont avec afin de vous en imprégner, puis un passage sur le jeu post-flop en essayant de bien l’assimiler. Ensuite mettez vous dans l’état d’esprit d’une « machine », en vous convainquant de la force de votre jeu basé sur des notions solides. Dites-vous: « je joue comme une machine qui prend les bonnes décisions ». Cette auto-suggestion se reflétera sur les tables par un jeu plus assuré sans vous pousser à devenir over-agro (trop agressif). Ça marche pour moi, alors pourquoi pas pour vous?

Note: Comme vous êtes certainement débutant il est possible que j’utilise des termes propres au jargon du poker que vous ne comprenez pas. Dans ce cas-là vous pouvez les chercher dans ce glossaire.

GL à tous.[/quote][/quote]

Salut lacert@X je viens de tomber sur ce thread, j’en avais pas connaissance. Je tenais à te féliciter pour cet EXCELLENT travail, je pense que tout joueur sérieux désirant progresser devrait s’inspirer de tout ce que tu écris. C’est d’une aide précieuse pour tous les débutants.

Désolé d’avoir autant tardé depuis le dernier post, comme j’ai revu la structure générale de la série d’articles, l’ensemble sera plus long que prévu (“maraver la NL2” n’est plus qu’une étape du projet si je le mène à terme).

Voici donc la première section du jeu post flop en NL2. Il n’y a rien de nouveau, il s’agit juste d’une synthèse des concepts de base du jeu post flop.

Il y a encore sans doute quelques passages un peu brouillons qu’il faudra certainement que je rende plus clairs. N’hésitez donc pas à faire des commentaires pour m’aider à améliorer ça.

[quote][center]Chapitre II: Le jeu post-flop[/center]

Dans la première section de ce chapitre je vais reprendre les principaux concepts du jeu post-flop. Ils ont déjà été mainte fois expliqués dans de nombreux livres et ebooks. Je les rappelle cependant ici pour ceux qui ne possèdent pas encore ces notions qui sont absolument indispensables. Dans la seconde section je donnerai des conseils concernant les situations les plus courantes.

D’abord quelques conseils généraux.

-> Eviter l’over-play et évaluez la valeur relative de votre main et non sa valeur absolue.

-> Réévaluer la situation à chaque street en prenant son temps.

-> Se battre pour les petits et moyens pots. Plus vous monterez de limites plus la différence se fera sur ces pots.

-> Savoir correctement value.

-> Apprendre à estimer correctement sa FE pour faire de nombreux petits bluffs. Par la suite vous aurez l’expérience pour en tenter de plus gros, mais en NL2 les gros pots seront très déséquilibrés vers la value.

-> En micro ne transformez pas inutilement votre SV en bluff.

-> Ne pas être calling station (CS) et savoir GU très tôt dans un coup avec des mains marginales et difficiles à négociées les streets suivantes.

-> De manière générale jouez simple et évitez de vous mettre dans des coups compliqués.

-> Ne pas être result oriented (RO). La seule chose importante est de prendre la bonne décision.

-> Le mental doit être une de vos forces et non une de vos faiblesses.

[center]Comment raisonner post-flop?[/center]

Quel range? Quelle équité? Quel plan de jeu? Et pourquoi miser? (!) Toujours, toujours garder ces questions en tête!

Le REM.

Répond aux trois premières questions: Quel range? Quel équité? Quel plan de jeu?

Il y a trois fondements dans le jeu post-flop qui sont synthétisés par le sigle mnémotechnique “REM”:

  • “Range”: Avoir une idée des ranges adverses et de nos ranges perçus. Le second point est un peu moins vrai en NL2 (les joueurs ont tendance à surtout jouer leurs cartes), mais le premier point est absolument capital. On ne jouera pas de la même façon un NIT qui open UTG et un degen qui ouvre sa SB, leurs ranges seront très différents. Mais il ne suffit pas d’évaluer les ranges pré-flop, à chaque street vous devrez réévaluer les ranges selon l’action, la texture et l’évolution du board. A tout moment d’un coup il faut vous demander ce que Vilain peut avoir.

  • “Equity”: Que vaut ma main sur tel tableau face au range adverse, c’est à dire quel est mon équité. Vous devrez évaluer la force de votre main contre le range de votre adversaire.

  • “Maximisation”: Quel plan de jeu adopter, c’est à dire comment maximiser les gains ou minimiser les pertes. On synthétise le R et le E et on choisi quel est le plan le plus profitable. Mon équité est faible, mais le range de Vilain aussi, j’ai de la FE et ne peux pas gagner le coup autrement, je tente un bluff. Ma main est moyenne, comment je peux l’amener à l’abattage pour pas trop cher? J’ai un monstre, comment je peux value selon le profil (agro/passif) et le range (strong/weak) de Vilain? Pensez à toujours réévaluer le REM à chaque nouvelle street!

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Les bonnes raisons de miser.

Maintenant vous devez toujours vous demander pourquoi vous misez. Voici les trois seules raisons pour lesquelles on mise. Les deux premières sont des raisons primaires et la troisième est une raison complémentaire:

  • En value pour se faire payer (ou raise) par moins bien. Attention on peut bet en value dans le but de se faire call, mais si on se fait raise nous avons une nouvelle information qui nous dit que Vilain a un range strong et que nous sommes peut-être battu (un peu comme quand on 3bet mergé PF). S’il n’y a pas de mains moins bonnes qui peuvent payer, nous ne miserons pas même si nous pensons être devant. Il faut que nous ayons au moins 50% d’équité sur le range de call de Vilain pour justifier une mise pour value, et non pas 50% sur son range tout court. A noter que moins nous miserons cher, plus nous élargirons le range de call de Vilain et plus nous pourrons value bet thin (c’est à dire avec une main relativement faible pour se faire payer par une main encore plus faible). La mise “pour protection” est une mise pour value: on veut se faire payer pas des draws contre lesquels nous sommes favoris.

  • En bluff pour faire coucher une main meilleure. Pour cela il faut avoir de bonnes raisons de penser que Vilain va folder, comme par exemple sur un flop qui n’améliore pas son range. En NL2 essayez de bluffer beaucoup de petits pots mais peu de gros. Quand on bluff il faut toujours se demander ce qu’on veut faire folder: pour miser en bluff il faut que notre adversaire soit capable de folder une main meilleure que la notre.

  • Pour capitaliser la dead money et empêcher Vilain de réaliser son équité (on veut faire folder son équité qui tourne souvent autour des 25%). Conditions: nous avons souvent la meilleure main, mais elle ne peut pas aller au showdown (SD) et Vilain a de l’équité dans le coup (il peut améliorer et nous battre). Nous ne sommes pas en bluff puisque nous ne ferons pas passer une main meilleure, et nous ne sommes pas en value puisque aucune main moins bonne ne nous payera (même si parfois on a des surprises), mais nous misons pour récupérer l’argent mort et empêcher Vilain de toucher une carte qui nous batte. Par exemple nous avons KQ sur le flop A72, avec un Vilain qui aurait J9, nous sommes devant mais avec une main relativement fragile (vilain a 22% d’équité) et nous ne pouvons supporter une mise adverse. Nous misons donc ni en bluff ni en value mais pour faire coucher Vilain qui nous battra 22% du temps sinon (on fait coucher ses 22% d’équité). En NL2 les ranges des joueurs étant très looses (c’est d’ailleurs en partie pour ça que c’est à cette limite que les CBets passent le mieux), nous miserons très souvent dans ce but. La même situation se retrouve par exemple sur un flop K22 avec 55 en main, nous pourrions CBet en value AK, en bluff 76, mais avec 55 c’est dans le but de capitaliser la dead money et empêcher Vilain de réaliser son équité (je me répète, c’est voulu), ici avec J9 il aurait plus de 25% d’équité (nous avons nous-même moins de chances d’améliorer que dans le cas précédant). Par contre avec QQ si nous pensons que Vilain ne va pas nous suivre avec moins bien qu’un K, nous n’avons aucune raison de miser: nous ne bluffons rien et n’avons aucune value, et capitaliser la dead money est inutile car notre main est plus solide et Vilain a très peu d’outs pour nous passer devant (ici il a moins de 1% d’équité); il s’agit là d’une situation WA/WB (way ahead/way behind ou loin devant/loin derrière, situation post-flop où nous pensons que notre main a peu de chance de passer derrière si elle est devant et vice-versa).

De plus nous ne pouvons pas payer une mise de notre adversaire s’il décide de nous bluffer, et miser nous-même nous simplifie la vie. Même si ce n’est pas le meilleur choix prendre les décisions les plus faciles en NL2 quand on débute est généralement OK. Si notre main ne peut pas servir de bluffcatcher il faut préférer miser pour capitaliser la dead money ou GU. Donc si vous ne vous sentez pas capable de subir le coup, préférez CBet si vous êtes OOP, même parfois dans des situations WA/WB. Par la suite, avec l’expérience vous pourrez modifier votre stratégie pour prendre de meilleures décisions.

Mais nous ne miserons pas dans ce but contre les joueurs très collants (moins de 40% de fold to CBet) puisque nous ne parviendrons pas assez souvent à collecter la dead money. Contre ceux-ci nous ne miserons qu’en value élargie et en semi-bluff avec nos bons draws.

Contrairement au bet pour value et au bet en bluff, nous ne pouvons bet pour capitaliser la dead money qu’au flop et à la turn, mais pas à la river.

En petites limites, la majorité de nos adversaires auront tendance à trop payer plus qu’à trop folder. C’est pourquoi nos mises, en particulier si le pot commence à être important, serons déséquilibrées vers les mises pour value.

Les mauvaises raisons de miser.

Les mises "pour info "ou “pour protection” ne sont pas de bonnes raisons à elles seules pour miser, comme il n’est pas suffisant de penser avoir la meilleure main pour miser. Cependant il faut les comprendre car vous verrez vos adversaires miser pour ces raisons et vous pourrez essayer de profiter de leurs erreurs.

  • Miser parce qu’on pense avoir la meilleure main (au lieu de miser pour se faire payer ou raiser par une main moins bonne). Si on ne value rien (ou pas suffisamment de combos) il ne s’agit plus d’une mise pour value. Comme je l’ai dit un peu plus haut il faut que nous ayons au moins 50% d’équité sur le range de call de Vilain pour justifier une mise pour value.

  • Miser parce que c’est la seule façon de gagner le coup. Si nous n’avons pas assez de fold equity (FE), miser en bluff n’est pas une bonne raison de miser. Il faut savoir estimer notre FE en tenant compte du range de Vilain, de son profil et de la texture du flop, et savoir GU si notre FE est insuffisante. D’ailleurs la plupart du temps nous misons en semi-bluff plutôt qu’en bluff pur. La combinaison FE + equity rend le move plus profitable que seulement FE: on peut faire folder, on peut améliorer et on a un meilleur plan de jeu pour les streets suivantes.

  • Miser pour protection. Si nous misons en value avec une bonne main pour nous faire payer par des draws, il s’agit d’une mise pour value et d’une bonne raison de miser. Si nous le faisons pour d’autres raisons il s’agit d’une mauvaise raison. Par exemple si nous misons avec une main moyenne ou faible, disons avec 88 sur QT6s (bicolore), nous misons en réalité essentiellement pour capitaliser la dead money et sur ce type de flop il s’agit souvent d’une mauvaise raison (on capitalise la dead money principalement sur les boards que les Vilains auront rarement touchés), en effet ici même les draws auront une forte équité contre notre main.

Nous verrons aussi beaucoup de mauvais joueurs sur-protéger leurs mains: avec des top pairs ou des over-pairs ils ferons de trop gros sizings et s’isolerons contre des mains très fortes et ferons coucher tout ce qu’ils battent. Sur-protéger une main est un over-play (on surjoue notre main) et donc une erreur.

  • La mise pour info (c’est à dire miser pour obtenir de l’information, savoir où on en est) est mauvais. Le principal inconvénient c’est que nous isolons notre main contre des mains meilleures. Par contre miser pour obtenir de l’information est une raison complémentaire de la mise pour value. Nous misons pour value et cette action nous donne de l’information. Dit autrement, on peut obtenir de l’information par nos actions mais nous n’accomplissons pas ces actions pour obtenir de l’information. Par exemple si nous misons avec une top pair kicker moyen (TPMK) et que nous sommes payé, nous avons misé pour value mais nous avons obtenue de l’information: Notre adversaire a quelque chose et peut-être que notre main n’est pas bonne, mais comme nous n’avons pas été relancé nous avons encore souvent la meilleure main. Si nous sommes relancé notre main n’est certainement plus bonne.

Sizings de base utilisés:

  • Flop sec: 60% pot à 2/3 pot. Contre des joueurs très fit or fold un peu plus de 1/2 pot en bluff suffit souvent.

  • Flop semi-drawy: 2/3 pot à 3/4 pot. En multiway 60% suffit généralement si vous ne voulez pas trop faire gonfler le pot.

  • Flop drawy: 3/4 pot à pot.

  • En 3bet pot: 55 à 60% pot environ. Si nous voulons tout mettre à la turn on peut faire 1/4 à 1/3 du tapis effectif si ça reste un sizing cohérent.

  • En 4bet pot: 1/3 à 1/2 pot. Parfois un peu plus si vous voulez tout mettre au turn.

Jouer sur les sizings.

N’hésitez cependant pas à modifier légèrement ces sizings pour grappiller quelques blindes si vous êtes en value et en économiser quelques unes si vous êtes en bluff. Les deux idées principales à retenir sont de miser le maximum que Vilain est prêt à call lorsque vous êtes en value, et le minimum lorsque vous êtes en bluff tout en gardant une FE optimale. L’estimation des ranges adverses (hand reading) est donc une qualité qu’il vous faudra développer pour maximiser vos gains.

  • Si vous êtes en value vous pouvez miser un peu plus cher et si vous êtes en bluff un peu moins cher, tant que vos adversaires ne s’en rendent pas compte. Particulièrement s’ils payent trop lorsque vous êtes en value ou s’ils se couchent trop lorsque vous êtes en bluff.

  • Misez petit en value si vous pensez rarement vous faire call et fort si vous pensez souvent vous faire call, en particulier à la river.

  • Anticiper les montants de mises dès le flop pour arriver à une taille de pot qui vous convienne à la river. Une astuce utile si vous voulez jouer pour tout le tapis effectif:

-> Sur trois streets (donc au flop): Misez environ 10% du stack effectif si ça reste un sizing cohérent, puis entre 1/4 et 1/3 du tapis effectif au tour d’enchère suivant afin de pouvoir tout mettre à la river avec un sizing normal.

-> Sur deux streets: Misez entre 1/4 et 1/3 du tapis effectif si ça reste un sizing cohérent afin de pouvoir tout mettre au tour d’enchère suivant avec un sizing normal.
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La dernière partie du jeu en NL2 traitera des plans de jeu post-flop standards dans les situations courantes. Pourquoi CBet, quand 2 barrel, comment jouer ses draws en attaque et en défense, apprendre à bluffer les pots orphelins, gérer les donk bets, quelles questions doit-on se poser avant de bet ou de call à la river…

Pour l’instant c’est un grand chantier désordonné et ça risque de prendre un peu de temps avant de le terminer, je le posterais peut-être en plusieurs parties si c’est trop long.

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Je continue de bosser tout le chapitre préflop :slight_smile: Je vais bientôt le connaître par cœur!!

Une petite question sur le passage sur les ranges lorsque l’on fait face à un open :

Si je comprend bien ce passage, les broadways offsuits sont de bonne mains d’attaque mais pas top pour call.

et quand je regardes les tableaux que tu proposes, j’ai l’impression que tu proposes de call une très très grande partie d’entre eux… Pourquoi? Je suis parti sur la version tableau mais n’y a t’il pas une contradiction?

Je pense que l’acertax te répondra mieux que moi, mais si tu regarde les tableaux les BW qu’il te fait call ne sont pas si nombreux est dans des positions tardives et rapproché ex COvsBU quand on est ip il est surement plus profitable de just call KQo par ex que de le 3bet vs un reg après si tu est vs un fish il est plus intéressant de le 3bt et là on rentre dans le 3mergé pour value.

Et pareil oop les pos sont en général tardive et rapproché ex: SBvsBU là le call est encore ev+ car vilain à un range large que l’on domine et si on 3bt vilain peut call ou 4bt plus facilement étant ip. Par ex bu OR tu defent KQo en callant et tu 3bet QJo en bluff l’avantage de cette main c’est que si tu est callé tu as des bloqueurs.