L'impact psychologique de la "limite"

Bon nombre de théoriciens du poker constatent que ce qui va différencier un bon joueur de poker d’un très bon est son mental. En effet, nous avons tous constaté que lorsque nous jouons soucieux, énervé (on tilt), fatigué, désintéressé,… le niveau de notre jeu s’en ressent et par voie de conséquence nos résultats vont être mauvais (ou moins bons qu’espéré).

Outre les éléments propres à chacun (sa personnalité, sa vie privée, son travail et son niveau de vie,…) qui influent sur notre façon de jouer; il existe aussi des éléments propres au jeu qui auront un impact direct sur notre mental durant une partie. Par exemple, nombreuses ont été les discussions à propos de l’effet de bad beat sur le psychisme d’un joueur. D’autres sujets traitaient à l’inverse de l’effet euphorisant lorsque l’on démasque un beau bluff de son adversaire,…

Toutefois j’ai constaté que chez moi, un autre élément avait une importance capitale sur mon jeu et conditionnait fortement la façon que j’avais d’abordé ma partie (je parle de cash game vous l’aurez tous compris, quoique à moindre mesure cela peut aussi s’appliquer aux MTT ou SNG)
Cet élément, c’est la Limite. Bref le montant de l’enjeu financier inhérent aux résultats.

Pour faire court, j’ai remarqué que je jouais mieux lorsque l’enjeu financier était juste au bon niveau, à savoir: pas trop petit sinon j’avais tendance à ne pas m’appliquer assez et à quasiment me transformer en fish, et pas trop haut sinon je jouais trop tight dans la peur de perdre une somme qui était importante pour moi (scared money pour les connaisseurs).
Je suis convaincu que certains fish qu’on rencontre en microlimite (ou parfois plus haute), jouent de la sorte car pour eux l’enjeu financier est quasi nul.

Bref, il me semble que chaque joueur doit trouver (une fois qu’il est aguerri techniquement) la limite dans laquelle il sera le plus à l’aise psychologiquement. Alors bien sur, le respect de la gestion de bankroll (les fameuses 20 caves) a ce coté rassurant qui convient à certains. Mais Les plus téméraires joueront avec 10 caves, les plus prudents avec 50. L’important est d’être le plus impliqué et concentré dans sa partie. Et je me répète : je pense que l’impact psychologique de la limite à laquelle on joue va fortement influer sur notre façon de jouer.
En effet, j’ai remarqué, que même en cas de bad beat à une limite « convenable », je réagissais beaucoup mieux : je restais concentré et était relativement peu affecté.

Est ce que vous partagez aussi ce constat?

Salut,

Je suis évidement du même avis que toi. C’est une des raisons qui font que la monté de limite est difficile.

On es habitué à jouer avec une certaine somme d’argent et lorsque on augmente ca fait dessuite beaucoup plus dans un pot, relance, etc…

Je pense aussi que c’est juste une question de temps pour l’adaptation.

Salut !

Oui, c’est clair que, pour moi, la limite influence mon jeu, mais c’est surtout parce que je suis sur la charniere entre la NL25 et la NL50. Je ne suis pas sur que ce soit psychologique mais davantage strategique, et la volonte d’arriver sur des tables cheres avec le bagage necessaire. Je ne pense pas que ce soit la notion de « money scare » qui intervienne ici.

Je precise que j’ai les 20 caves pour jouer en NL100.

Je suis tres lent a passer de niveau. Je prefere faire de ma limite courante mon jardin avant d’aller voir au dessus.

Actuellement, je connais beaucoup de joueurs sur la NL25. J’aime y jouer assez loose aggr (autour de 25/25/6), le style qui m’amuse le plus, meme si ce n’est pas toujours possible a cause des donks en position ou des short stacks. Je fais mes 12/16 BB par 100 mains relativement tranquillement.

En NL50 par contre, je decouvre les joueurs et les particularites de la limite. Je joue TAG classique. Je change de table frequemment pour rencontrer un max de joueurs et savoir ou m’assoir plus tard. Je joue aussi moins de tables pour pouvoir les observer (3 max alors que je peux en jouer 6 avec mon petit ecran en NL25).

Quant aux bad beats, je pense etre plus tolerant, du fait de l’experience qui s’accumule, quelque soit la limite, meme si un post recent a prouver que je pouvais peter les plombs sur UNE main degueulasse de NL25.

Yep idem pour moi aussi.
C’est une barrière - mais qui se passe avec le temps et … l’expérience.
Je pense que le mieux pour attaquer une limite supérieure, c’est pas de caver max mais d’y aller en progressif. Une bonne idée est par exemple de caver à mi-stack. Ca permet, en terme d’argent, d’être au même niveau de stack finalement que ce qu’on a l’habitude de jouer. Si tu joues habituellement full stack en 1/2 et que tu veux tenter les 2/4 et bien tu caves à 200 sur ta nl 400 au lieu de 400.
Et tant que tu n’es pas satisfait de ton jeu sur cette limite, tu continues de caver à mi-stack. De cette manière, tu amoindris l’impact psychologique de l’argent et ca te permet de gagner l’expérience et SURTOUT la confiance.
Si tu as une gestion rigoureuse de ta BK, avec la confiance et l’expérience de cette limite acquise… tu finis alors par tenter le deep stack. Il suffit alors de quelques sessions en deep stack sans déconvenues pour passer définitivement le cap.

Salut Blizzzzz !

Je rebondis en vous faisant part d’une situation qui m’est arrivée il y a quelques jours :

J’ouvre un table de SnG SH à 10$ sur Everest.

Comme à mon habitude, je regarde les stats des joueurs sur Shark en attendant le début du tournoi.

Je me base sur le ROI et les gains cumulés pour me faire une première idée du niveau respectif des joueurs et de la stratégie que je vais employer contre eux.

2 fishs, 2 mecs entre 0 et 5% de ROI, et un mec à plus de 20%, avec plus de 1500$ de profits.

En règle général, je focalise sur les fishs avec un jeu solide, et je me permets quelques bluffs contre les mecs positifs.

Je suis à environ 700 de tapis.
Les blinds sont à 30/60. On est 4.

Tous les joueurs me couvrent sauf le requin assis à ma droite qui doit avoir juste quelques jetons de moins que moi.

De mémoire, je suis en grosse blind.

Pré flop : Fold, fold, relance à 120.
J’ai 88 en main.
Voilà ma réflexion :

Le gars n’est pas commité. Je le vois sur un range assez large, plutôt en vol de blind qu’autre chose.
J’ai une main plus qu’honorable, mais fragile.
Vu ses stats, il sait jouer au poker, et sera donc capable de coucher face à une forte relance avec un jeu moyen ou convenable plutôt que de jouer son tournoi à pile ou face.

Je décide donc de relancer à tapis, plutôt confiant par rapport à ma fold equity.

Sauf que le mec me chat : « OK, u want gambling ? »
Et il paie avec A5o !

Il touche son A. Je sorts une ou deux mains plus tard.

J’ai chaté avec le mec après ce coup, parce que je voulait comprendre à quel niveau de ma réflexion j’avais foiré.

Il m’a gentillement répondu qu’il jouait à de bien plus grosses limites et qu’il n’accordait que très peu d’importance au résultat de ce SnG.

Il voulait juste se divertir et il savait que j’avais plus que probablement une petite paire en main.

Il a fini par me dire que j’avais très bien joué le coup, et qu’il m’attendait avec impatience sur des Buy-in de 50 et 100$.

Conclusion :

Il est clair que le niveau des limites influence mon jeu.

Mais il ne faut pas oublier qu’il influence aussi celui des adversaires.:wink:

Ne pas tenir compte de cet élément peut conduire à de grosses déconvenues !:laugh:

Je suis d’accord, j’ai tendance a jouer plus weak/tight, je limpe derrière les autres avec des mains que je relancerais a la limite inférieure(style SC, PP2.)…peur du gros pot…

bosco écrit:

Lol moi c’est l’inverse, quand je monte de limite, je me mets à jouer totalement loose aggro et aprés je me calme en général.
J’ai envie de m’imposer à la table, faut vraiment que je me calme !

J’ai fait quelques shoots en NL 50 et c’est les mêmes symptomes que ma montée NL10/25.

Salut Bill !

Perso, vu le decalage horaire, je me retrouve en matinee sur des rooms vides… vides de chez vides.

Je vois des regulars de NL100 ou 200 jouer sur des tables de NL25.

Vu qu’il doit y avoir 5 tables de NL100 et 2 de NL200, je prends le temps de tagger les gars… Je me mets a l’abri de quelques surprises…

NB : je tagge aussi les membres de Pokac :laugh: :laugh: :laugh:

Edit : Le short stacking progressif dont parle Nico est en effet une methode qui permet de se frotter aux limites superieures « a pas cher ». Perso, je panache les tables. Par exemple, je vais jouer 1 table de NL50 et deux de NL25. NB : il ne faut pas se melanger les crayons dans les relances pre-flop.

Yo Behe !

Comme j’aime pas ne pas savoir, et que je préfère passer pour une quille plutôt que de rester dans l’ignorance… c’est quoi « tagger » en français de chez nous ?:stuck_out_tongue:

C’est ecrire son pseudonime de maniere plus ou moins artistique sur la table ,ou le joueur, avec une bombe de peinture ou un gros marqueur.
Je ne vois que ça!:wink:

Ou alors c’est mettre une marque,un drapeau par exemple,de couleur comme le permet le sys de prise de note d’everest.
Ca me parait plus logique et utile mais c’est moins marrant…

Voila…

Merci pour la traduc Guy !

Desole pour le franglais… Je me jeanclaudevandamise avec l’eloignement et la fatigue :laugh:

Tagger : mettre un tag, une etiquette a l’oreille des vaches et des academiciens :laugh:

Merci les gars !

Y’m’semblait que ça avait à voir avec les notes… :stuck_out_tongue: