A trois semaines de l’ouverture de la Coupe du Monde de Football, quelque deux millions de Français misent déjà sur des sites illégaux. « La législation va faire tomber un tabou et rendre plus acceptable socialement la pratique du jeu en ligne », a indiqué Jean-Pierre Martignoni, sociologue à l’Université de Lyon au Figaro. Si aujourd’hui, l’appât du gain est la motivation majeure d’un cinquième des joueurs en ligne, certains y voient un moyen de prendre du plaisir ou de s’occuper. « Les amateurs de poker son plutôt à la recherche d’un lien social, alors que les parieurs sportifs ou hippiques aiment passer du temps à préparer, à étudier les statistiques », commente Olivier Goulon, Fondateur de Rue des Joueurs. Les opérateurs recevront les premiers agréments très prochainement, la publicité sera quant à elle autorisée de manière encadrée, ce qui inquiète les psychiatres. « Le mélange d’Internet et du jeu d’argent fait craindre une potentialité addictive très forte », a précisé de son côté le Professeur Michel Lejoyeux, psychiatre et chef de service à l’hôpital Bichat. Selon lui, « les personnes attirées par le goût du risque et les sensations fortes sont vulnérables, tout comme les tempéraments réservés et socialement en retrait ». Interdits aux mineurs, les sites auront l’obligation de diffuser un message de prévention et de donner un numéro d’appel pour les joueurs en difficulté. Les sites devront également faire un lien avec le fichier des interdits de jeux, géré par le Ministère de l’Intérieur.