Mon post precedantsur l’esperance mathematique et les pots odds ayant receuilli un certain sujet je continue donc un peu l’exploration
Dans son excellent bouquin Dan Harrington émet (traduction libre) :
Les « pot odds » sont d’une « importance suprême ». Sans connaître les pot odds, vous ne pouvez même pas prendre une décision éclairé quand à l’opportunité de pousser vos jetons dans le millieu. Calculer les pots odds doit être automatique et routinier !
Pour bien comprendre l’importance qu’il lui accorde, ce point est le second dans son résumé de la dernière page de son premier bouquin. Et en résumé, ce qu’il dit, si vous ne calculer pas les pots odds, vous jouez peut-être aux cartes, mais sûrement pas au poker !
Nous traiterons ici des « pot odds » dans l’optique ou nous « callons » et que ce call met fin aux mises (nous sommes dernier à parler et « callon » all in).
Le pot odds generator et le petit pocket
Dans le présent exemple, nous prendrons pour acquis que les deux autres joueurs avaient le même stack de départ et que nous les couvrons.
Pot odds generator : Qu’est-ce que t’a folder ?
Player : Pocket 7. J’aurais tu du caller ? J’aurais eu un gros stack sale ! J’aurais surfer FACILE jusqu’au top 3.
NDLR : En passant, c’est dans le TOP 3 qu’est habituellement réparti une TRÈS FORTE proportion des bourses dans les tournois traditionnel.
Pot odds generator : Les deux blinds étaient all in ?
Player : Oui
Pot odds generator : Et tu crois que tes 7 étaient gagnants ?
Player : Pas du tout, je suis même certain que l’un et/ou l’autre avait une paire plus forte.
Pot odds generator :
Est-ce que tu devais caller ? Regardons de plus près.
Habituellement nous devrions calculer le nombre de jeton dans le pot et comparer avec le nombre que nous devons miser. Ici cependant nous prendrons un « commode » raccourci.
Comme chacun des 3 joueurs est all-in, chacun des 3 joueurs dans cet exemple a parier 1 stack (que ce soit 10 ou 10 000 jetons importe peu ici). Donc quand nos deux adversaires ont parier chacun 1 stack, nous pouvions gagner 2 stacks si nous acceptions le pari (de payer 1 stack). Le pot nous donne donc des « pot odds » de 2 : 1.
Comme nous l’avons vu dans le dernier concept, si nous pouvions jouer le présent pari à pile ou face (donc des chances de 1 : 1) nous serions satisfait d’une cote de 2 : 1. Si au contraire on devait choisir l’une des 6 faces du dé (donc 5 : 1), nous devrions refuser ce pari. Il s’agit donc maintenant de déterminer qu’elles sont les chances de notre pocket 7.
Si nous partons de la prémisse que l’un de nos adversaires à un pocket plus haut (pour ceux qui « refuse » ma prémisse car il souhaite toujours que les autres ait de la bouette, prenez pour acquis que l’un des adversaires à montrer son over pocket par erreurs et que ses cartes ne sont pas mortes !) nous frapperons notre 3ème 7 environ 1 fois sur 5 (donc 1 : 4) ou 20 % des fois. Donc nous gagnerons 20 % des fois, pour un pot dans lequel nous avons contribué pour 1/3 ou 33 %. Ce n’est évidemment pas un bon pari.
Il est possible de « voir » l’équation sous la présente forme des %, et c’est « visuellement » plus habituel pour le commun des mortel. Cependant vous n’êtes pas le commun des mortels, mais plutôt des joueurs en voie de devenir des Dieux du Poker, alors la façon habituel de voir sera plutôt de dire : « le pot me donne du 2 : 1, et je suis négligé à 4 : 1, FOLD ».
Si 9 joueurs étaient all-in (tous le même stack), le pot nous donnerait du 9 : 1. Puisque nous avons du 4 : 1 de frapper un 7, nous devrions caller, SI ET SEULEMENT SI, nous sommes certain de gagner la main en frappant le 7 (ce qui est loin d’être évident avec 9 joueurs all-in !).
Dans l’exemple ci-haut, nous n’avions pas tenu compte de la possibilité que l’adversaire frappe son pocket et batte notre brelan car nous n’avions pas les cotes de toutes façons. Dans l’optique ou nous aurions eu les cotes très juste, la possibilité de frapper notre 7 et de perdre quand même pourrait nous enlevé les cotes nécessaire et rendre le call mauvais.
Le Cheminement
Premièrement, calculer les « pots odds », soit ce que le pot nous paieras versus ce que nous devons investir. Dans l’exemple ci haut, nous avons pris un raccourci, mais le calcul aurait été le même si nous avions 10 000 dans le pot et devions payer 5 000 (encore 2 : 1).
Deuxièmement, est-ce que nos chance de gagner sont meilleur que les « pots odds ». Si par exemple le pot nous donne du 2 : 1 et que nous ne sommes négligés qu’à 1,5 : 1, nous avons un call facile.
Les « Pots odds »
Imaginons, comme second exemple donc, qu’il y a 10 000 dans le pot et que notre adversaire pousse all in, sur le flop, pour son dernier 5 000. Il y aura donc 15 000 dans le pot que nous pouvons gagner (oui, il faut ajouter le pari de l’adversaire à la somme déjà dans le pot) et nous devons donc miser 5 000.
Donc 5 000 pour un gain potentiel de 15 000, nous avons du 3 : 1.
.
Les cartes
Flop : Roi pique, 8 pique et 7 cœur
Adversaire : As cœur-Roi trèfle
Notre adversaire a donc Top Pair avec Top Kicker (dans la vraie vie il est parfois difficile de définir aussi précisément la main de l’adversaire, mais nous ne traiterons pas de ce problème dans le présent texte). De notre côté nous avons l’une des mains suivantes :
a) As pique 2 pique
b) As pique 7 pique
c) 9 pique 10 carreau
d) 9 pique 10 pique
Pour savoir si nos chances de gagner sont suffisamment élevé, il faut connaître les probabilités des principaux « match up » ou se référer à une « cheat sheet » comme celle que j’ai publié plus tôt dans mon mon-blog.
Dans l’exemple 1 a) nous pourrions donc voir que notre flush draw contre Top Pair Top Kicker (TPTK) est négligé à 2 : 1. Comme le pot nous donne plus que 2 : 1 (ici 3 : 1), il s’agit donc d’un call facile.
Comme il est cependant peu évident de se souvenir de toutes les probabilités que nous pouvons rencontre, et comme il n’est pas toujours possible d’avoir une « cheat sheet » avec soi, il existe une méthode plus « efficace ».
Les outs ?
Un « out » est une carte qui nous fera gagner. Dans l’exemple 1a) ci-haut, Les 9 cartes de piques restantes (il y en a 2 dans nos main et 2 sur le flop sur les 13 qui sont disponibles) sont des cartes qui nous feront gagner. Nous avons donc 9 outs. Une fois que nous connaissons le nombre de « outs », il est facile de transformer ces informations en probabilités de gain ou pertes.
Dans un jeux comme le stud à 7 cartes, comme le nombre de cartes que l’on connaît peut fortement varié, les calculs sont parfois plus laborieux. Au No limit holdem, le jeux qui nous intéresse ici, le nombre de cartes connu est toujours relativement stable, et il est donc possible de créer un tableau.
Vous trouverez ce tableau sur le cheat sheet dont je parlais précédemment, sous la mention outs. Vous noterez que la première colonne donne le nombre de outs que vous avez (on verra comment les compter sous peu), la seconde donne vos « cotes » (probabilité de gain) avec une seule carte à venir (donc quand votre décision de caller ou non se prend après le turn) et la troisième colonne donne vos cotes avec 2 cartes à venir (donc sur le flop).
Dans notre exemple 1 a) ci haut, nous pouvons donc voir qu’avec 2 cartes à venir, et avec 9 outs (les 9 piques restants), nous sommes négligés à 1,9 : 1 (que j’ai arrondi à 2 : 1 plus haut). Nous avons donc un call facile.
Compter les outs !
Essayer de compter les « outs » pour les exemples 1 b, c et d) avant de lire les « réponses ».
1 b) As pique 7 pique.
Ici nous avons donc les 9 piques qui sont des outs, mais nous avons aussi les deux autres 7 restants qui nous donne un brelan et nous ferons probablement gagner contre top pair top kicker (j’oublie, pour simplifié, la possibilité que l’adversaire obtiennent un plus fort brelan). Nous avons donc 11 outs, ce qui selon la cheat sheet (voir poste strategie) nous donne du 1,4 : 1, soit mieux que le pot de 3 :1, donc call facile.
Notez que le call serait aussi le bon jeux si le pot nous donnais du 1,5 : 1 (nous ne somme négligés qu’à 1,4 : 1) alors que si nous utilisions l’exemple 1 a) (As pique 2 Piques), dans lequel nous étions négligé 1,9 : 1, nous ne pourrions pas « caller ». 2 petits « outs » supplémentaires peuvent ainsi changer un fold en call !
1 c) 9 pique 10 carreau.
Nous avons donc une possibilités de « straigh » « par les deux bouts » (open ended straight draw, OESD). Nous avons donc les quatre « 6 » et les quatres « valet » qui nous donne une straight gagnante. Nous avons donc 8 « outs », ce qui nous donne, si on réfère à la charte, à être négligé à 2,2 : 1. Comme le pot nous donne du 3 : 1, nous callons.
Notez que nos 8 « outs » nous donnais amplement les cotes pour « caller » et nous n’avons pas cherché plus loin. Cependant, certaines situations peut-être plus rare, mais pas impossible (et au poker TOUT ce qui n’est pas impossible se produira) peuvent se produire et « ajouter » des « outs », comme par exemple un « runner runner » 9 ou 10 qui nous donne un brelan qui bat la TPTK de l’adversaire, ou runner runner pique pour la flush. Selon les circonstances, ces « autres outs » pourraient représenter 1 ou 2 « outs » de plus, ce qui, comme émis dans l’exemple 1 b) : « 2 petits « outs » supplémentaires peuvent ainsi changer un fold en call » !
1 d) 9 pique 10 pique.
Ici, nous avons un « flush draw » ET un « straight draw ». Comme nous l’avons vu précédemment un flush draw est habituellement 9 « outs » et un straight draw habituellement 8 « outs ». CEPENDANT, nous ne DEVONS PAS additionné les deux car le 6 de pique et le valet de pique que nous « compterions » dans les 8 « outs » de la straight furent déjà compter dans ceux de la flush (dans les 9 piques). Nous avons donc 15 « outs » soit les 9 piques et les 6 cartes qui complète notre straight et qui ne sont pas des piques (et un peu plus avec les runner runner tel que vu). Avec 15 « outs », la charte nous dit que nous sommes FAVORI à 0,9 : 1 !!! (14 outs est environ un 50-50). Donc comme nous sommes favori, nous callons évidemment le pot qui nous donne du 3 : 1. En fait comme favori, nous callerons TOUT LE TEMPS, car peu importe le montant que l’adversaire nous fera payer, il en mettra autant et nous donneras donc toujours au MINIMUM du 1 : 1.
Je répète pour être bien clair, même si nous n’avons « rien » (dans le sens de main faites) et que l’adversaire à Top pair Top kicker comme ici, et que sa main nous bat facilement MAINTENANT, nous avons quand même LA MEILLEURE MAIN, car la main ne se termine pas MAINTENANT, mais seulement après deux autres cartes !!! Ne pas caller est une erreur grave.
Méthode d’évaluation alternative
Si vous n’avez pas accès à la « cheat sheet » et n’avez pas « mémoriser » les principale situations rencontré (flush draw 1,9 : 1, straight draw 2,2 : 1, etc…), il est possible d’obtenir une approximation raisonnable en utilisant la formule suivante :
Nombre de « outs » X 4 %
Donc dans notre exemple 1 a) :
9 « outs » x 4% = 36 %
Comme 33 % est 1/3 donc 2 : 1, on peut voir que 36 % ressemblera au 1,9 : 1 déjà vu dans le tableau.
Avec une seule carte à venir
Avec une seule carte a venir, la méthode est la même, mais vous utilisez la seconde colenne (et non la troisième) du tableau.
Quant à la méthode du pourcentage, vous multipliez par 2 % plutôt que par 4 %.
Conclusion
Au début du texte, nous citions Harrington qui dit que les « pots odds » sont de la plus haute importance. Nous sommes toujours d’accord avec cette affirmation.
Nous souhaitons cependant, mettre un léger bémol quant à la précision requise. Nous sommes d’avis (en accord avec une affirmation semblable de Scott Fischman dans son bouquin online ace) qu’il n’est pas primordiale de calculer à la 12ème décimale vos chances de gain, et que « l’erreur » est petite si vous croyez avoir de 2 : 1 et avez seulement du 2,2 :1.
Il n’est donc pas nécessaire de calculer précisément pour bien jouer au poker, mais si vous « n’évalué pas » vos pot odds, vous jouez peut-être aux cartes ou au bluff, mais vous ne jouez pas au poker !
Cheat Sheet :
http://rapidshare.com/files/87370114/cheat_sheet_odds.pdf.html