Suite à vos différents messages, je me suis rendu compte que ce qui différencie les 3 gros « blocs » que j’ai voulu identifié dans mon article, c’est le « rapport à l’argent et à la fluctuation de la bankroll » du joueur.
Connaître et comprendre cette distinction permet de faire une introspection afin de comprendre les émotions que l’on ressent, en fonction de nos résultats, afin de mieux les contrôler.
Dans ce qui suit, le joueur est « modélisé » comme une « agrégation » de 3 joueurs, chacun percevant différemment les sommes engagées. Chacun étant présent de manière plus ou moins importante selon le joueur.
1) « Poker investissement – pro / semi-pro / grinder » : Rapport à l’argent purement comptable :
-> Le joueur sait qu’il domine et grinde pour la monnaie
Cette partie-là du joueur, si elle agit avec une bankroll suffisamment solide, ne s’intéresse pas aux résultats à court terme, et n’est pas soumis au tilt.
(Je l’ai déjà souligné sur le blog CG de surferpro ou dans des discussions MTTs avec camilero-31)
Pour « ce joueur », la variance au poker est quelque chose destinée à être lissée sur le long terme.
Emotion ressentie :
Sans objet. (Evidemment, dans la réalité, aucun joueur n’est composé uniquement de cette partie)
2) Poker « Jeu de casino » : Rapport “affectif” :
Le rapport à l’argent « parié » n’est plus le même.
Le joueur s’intéresse aux résultats de ses paris. C’est ce qui le fait vibrer.
Même si ce joueur se plaint souvent de la variance « négative », un poker sans variance lui semblerait bien fade.
Emotion ressentie :
La partie « 2 » du joueur qui prend un bad beat peut réagir « comme un enfant à qui l’on confisque son jouet ». Il trouve cela injuste. Certains débutants pensent « poker is rigged ! »
Inversement, c’est cette partie du joueur qui le fait « sauter de joie » quand il gagne.
- Poker « Jeu de société / jeux vidéo » : Rapport “personnel” :
Cette partie regroupe toutes les motivations intrinsèques qui font que l’on peut s’intéresser poker en tant que jeu, en dehors de toute considération financière.
Le poker est ici un jeu de réflexion personnelle, il peut être un moyen de s’accomplir.
Un moyen d’entrer en interaction, en compétition (voire en guerre), avec d’autres joueurs.
Emotion ressentie :
Le joueur peut en vouloir à son adversaire, par exemple, quand il se prend un 2-outer.
Il s’en veut à lui-même d’avoir suivi river alors qu’il « savait » que vilain avait la flush…
Inversement, quand il gagne en ayant la sensation d’avoir bien joué, le joueur est fier de lui.
Un même joueur au fil de son expérience va évoluer et voir ses « facettes » 1, 2 ou 3 s’exprimer plus ou moins fortement.
En général, il va plutôt commencer avec les facettes 3 et 2 pour idéalement terminer avec les facettes 3 et 1.
Selon la limite à laquelle il joue, ses facettes vont s’exprimer différemment. (lors d’un passage ou un « shot » à une limite supérieure, le joueur va potentiellement à nouveau laisser parler sa facette n°2, qu’il avait réussi à mettre de coté).
N’hésitez pas à “critiquer” cette petite « MAJ » ;-).
Greg