Les côtes coupées

Petite question sur le NLH aux profs, et à tous nos joueurs de la communauté qui auront leur avis !

Ces derniers mois je constate que sur les tables sur lesquelles je joue (sur PP en 3-6$), une pratique de plus en plus répandue est d’effectuer des bets ou raise moyens de plus en plus importants.

Les mises sont de plus en plus disproportionnées (enfin c’est l’impression que j’ai), juste dans l’optique de couper complètement les côtes des combinaisons potentielles des adversaires pré et post-flop. C’est surtout vrai pour les continuation bet dont les montants standards sont bien plus souvent à hauteur du pot voire plus, qu’à la moitié ou à 2/3.

Je me suis amusé vendredi, à essayer de voir ce que çà ferait en retravaillant une partie et en regardant les décisions que j’aurais prise si je n’avais joué qu’en fonction des côtes (simple et implicites). Et là encore une fois, sur la table je me suis aperçu que je n’aurais quasiment joué aucun coup en suivant le principe …

Est-ce une tendance général que vous constatez également à vos tables ? ou bien est-ce que c’est simplement moi qui choisi mal mes tables ces derniers mois ? (enfin façon de parler parce qu’on s’y adapte assez bien également et çà peut-être rentable :lol:)

Salut ju, effectivement ton analyse est tres pertinente, je me suis rendu compte, pour ma part, que je jouais pratiquement uniquement sur les cotes implicites (les cotes simples etant detruites 80% du temps par les bets des adversaires).
J’ai d’ailleurs du considerablement changé une partie de mon jeu postflop afin d’induire mon adversaire en erreur pour obtenir une cote implicite plus importante, et donc me faire payer plus cher au cas je toucherais ma carte.

Maintenant,les seuls personnes a meme de pouvoir nous repondre correctement sur cette question sont les profs, je pense.
Mais j’attends d’autre avis sur ce post car je pense que tu a fais mouche avec ce message tres tres interessant.

Je ne suis pas spécialiste du poker, mais il est vrai que j’ai l’habitude de miser pratiquement à la hauteur du pot en continuation bet et miser souvent le pot sur les rooms qui proposent un bouton « bet pot ». Le but est effectivement de couper les côtes, de les couper franchement et même dissuader les relances. Pour les limites auquelles je joue (0,25$/0,50$), ça fait également réfléchir ceux qui ne calculent pas leur côtes. Après, vos limites n’ont en principe que peu de personnes qui ne connaissent pas les cotes.

Pour ma part je prendrais la question d’un autre côté.
Le but du poker a mon avis et de faire moins d’erreurs que ses adversaires. Harrington dit quelque chose du genre « nos gains correspondent à la somme des erreurs de nos adversaires moins la somme de nos erreurs », et je pense que c’est assez juste (sur le long terme évidemment).
Si nous jouons un coup contre les côtes c’est nous qui faisons une erreur à moins qu’on obtienne les côtes implicites, mais ça on ne peut pas le savoir tant qu’on n’a pas touché. Dans l’ensemble, j’ai l’impression qu’on a en général beaucoup moins de côtes implicites que ce sur quoi l’on compte. Bref quand on paye contre les côtes, on embellit souvent la situation.
Si un joueur estime que l’on est à tirage, son but doit être de miser la somme maximum que l’on serait capable de suivre pour aller chercher notre tirage. Bref plus la mise de l’adversaire est élevée, plus notre erreur est grosse si l’on suit et plus il a eu raison de faire sa mise.
Maintenant à l’inverse, si on décide de se coucher, c’est lui qui a fait une erreur, puisqu’il a misé trop.
Bref si un joueur mise trop haut, ce qu’il faut c’est tout simplement coucher les mains à tirage. De cette manière, c’est lui qui a fait une erreur et nous qui avons eu raison : il ne maximise pas ses gains, nous minimisons nos pertes.
On peut alors obtenir deux résultats :
-soit le joueur voyant que ses mises ne sont pas suivies va devoir miser moins et donc moins couper les côtes.
-soit le joueur va continuer à miser la même somme, ce qui signifie que quand on aura une grosse main, on pourra la lui faire payer très cher, car il misera beaucoup trop.
Ces considérations ne prennent certes en compte que les cas où notre adversaire mise avec une main légitime et où il devrait en théorie espérer qu’on paye.
Maintenant si il n’a rien mais est juste en train de bluffer ou faire un continuation bet, il veut qu’on se couche. Ce n’est pas pour autant qu’il a raison de miser autant ou qu’on a tort de se coucher.
En effet, il ne sait pas si on a vraiment quelque chose, et une mise au pot semble trop élevé pour le découvrir à mon avis. Donc c’est probablement une erreur de sa part. Il faut essayer d’obtenir ce genre d’informations pour le moins cher possible.
Quant à nous, on peut supposer qu’en dehors du tirage, on n’a rien et donc que notre main ne gagnerait peut-être même pas contre un bluff. Donc on a raison de se coucher.
Qui plus est si l’on estime que sa mise est probablement un bluff et signifie qu’il espère qu’on se couche, alors la meilleure chose à faire est sans doute de le relancer, donc les questions de cote deviennent assez secondaires pour nous en l’occurence.
Voilà mon avis sur le sujet. Bien sûr ce n’est pas facile à appliquer, il faut faire pas mal de profiling et de lecture du joueur, mais dans la théorie pure, ça me semble être logique.
J’aimerais bien aussi les avis des profs pour savoir si je n’ai pas dit de bétises.

Merci de ton avis John T. Chance mais ce n’était pas exactement le sujet que je voulais poser :laugh:. Je connais le principe des côtes ;-), ce n’était pas mon point d’interrogation.
Ma question était de savoir si vous constatiez également cette tendance sur vos tables, à savoir des mises de plus en plus disproportionnées en terme de bet ou de raise moyen ? (sutout pour ceux qui ont du recul sur la question en jouant depuis assez longtemps)

:laugh: :laugh: :laugh: :laugh: :laugh: :laugh:

OK désolé, j’avais pas compris. :laugh:
Donc pour répondre à la question je ne sais pas trop, vu qu’il y a encore deux semaines de ça je ne faisais quasiment que des tournois.
En tout cas l’impression que j’ai (et que j’avais déjà avant), c’est qu’aux limites très basses où je joue, les joueurs n’ont tout simplement pas la moindre idée de la hauteur des relances qu’ils doivent faire. En général les relances que je vois le plus sont celles pour lesquelles il y a des boutons spéciaux, à savoir la mise minimum et selon les sites, bet pot, voire all in.
L’idéal, dans ces cas-là, c’est donc de jouer sur des sites qui ne proposent pas de boutons bet pot.
Ceci dit, je ne crois pas que ce soit ta question non plus :woohoo:, car tu joues sur des limites bien plus élevées que moi.
En tout cas ma première réponse était quand même relativement pertinente en la comparant à celle de biodj dans le sens où je ne suis pas sûr qu’il faille prendre ces mises plus élevées comme modèle et se mettre à les faire à son tour. Mais c’est un vaste débat.

Je ne suis pas sûr qu’une mise au 4/5 du pot soit disproportionnée. Certes, elles doit carrémént dissuadé les calling stations, mais après tout c’est le but. Selon les profondeurs de tapis, elle peut permettre de gagner le coup directment. Miser un demi pot et se faire raise all in par un gars qui n’a qu’un tirage de quinte ventral, c’est un tantinet énervant, non ? En misant le pot, le mec réfléchi à 2 fois avant de balancer son tapis pour seulemnt 17% de chance de toucher son jeu. Ceci dit, je pense également que cela sera plus vrai en full ring qu’en short handed.

Oui, bien sûr. En fait la question majeure dans ce cas-là c’est est-ce qu’on veut être payé ou pas ? Et une fois qu’on sait cela, il faut savoir en fonction de l’adversaire quelle mise peut atteindre notre but. Et ça c’est très difficile.