Il a de la chance, je pense que les cellules du dépot (si c’est bien celui sous le palais de justice sur l’ile de la Cité) ont été rénovés.
J’avais eu l’immense honneur d’y passer deux jours de GAV pour un motif futile il y a un peu plus de 10 ans, c’est la jungle là dedans. D’abord tu rentres à la pré-fouille. C’est une grande cellule où il fait environ 50°C replie de gens sympathiques qui parlent un amusant langage inconnue (le “wesh batard” je crois). Deux petites heures d’attente là dedans ont un effet certain sur le moral. Heureusement une gardienne a eu pitié de moi (le seul mec en costard dans ce machin ça a du l’étonner) et m’a fait passer avant les autres pour la fouille.
La fouille, c’est 5 mecs de l’administration pénitientiaire qui te gueulent dessus pour que tu vides tes poches, enlève tes lacets, et tu finis à poil histoire de vérifier si tu n’as pas un lance roquettes caché dans le cul.
Après, comme les flics étaient sympas et ont demandé que je sois seul dans ma suite royale, on m’a emmené à l’après fouille, où j’ai fait connaissance avec XXXXX, dealer de drogue et accro au crack qui s’était enfui d’une permission en volant une moto. Très sympa mais on n’a pas échangé nos cartes de visites, j’éspère qu’il va bien.
Vers ce que je pense être 3h du matin (pas de montre) j’ai eu droit à ma cellule privée, un truc minuscule sans fenêtre (enfin un vague truc de 20 cm recouvert de plexi opaque et dégueu), des chiottes infectes, et des puces qui m’ont bouffé toute la nuit.
J’ai ressenti la même chose que Lellouche, on s’emmerde à mourir, il gèle même en plein été (j’avais qu’une chemise puisqu’on crevait de chaud dehors) et les minutes paraissent durer des heures. J’ai commence à faire des abdos, mauvaise idée, ça fait transpirer et mieux vaut éviter lorsqu’on ne sait pas à quelle heure on pourra rentrer chez soi prendre une douche.
Après une nuit pourrie pour cause de bruits infernaux (certains passent leur nuit à foutre des coups dans les portes en métal, plus le bruit des grosses serrures qui claquent, les éclats de voix), café offert par les matons qui finissaient leur service et qui se demandaient ce que je foutais là, puis audition par les flics et fin de GAV.
C’est EPUISANT moralement et physiquement. Surtout moralement. On ne sait pas vraiment où on est, quelle heure il est, à quel moment on va sortir, parler à quelqu’un, etc…
D’après le détenu de l’après fouille, il faut toujours demander à voir un toubib, ils sont obligés de vous emmene à l’Hotel Dieu et ça fait passer le temps et voir le jour (pas testé).
Vraiment une expérience de merde malgré des flics très sympas.