[Article PA] Où placer ses gains au poker?

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[center]Où placer ses gains au poker ?[/center]

Même si mes connaissances pokeristiques ne sont aujourd’hui pas au niveau de la plupart des membres de cette belle communauté qu’est Poker Académie, je pense pouvoir vous apporter quelques clés s’agissant de l’investissement en général ainsi qu’en terme de gestion puisqu’il s’agit d’une de mes plus grandes passions.
En effet, on retrouve quelques similitudes en termes d’investissement boursier et de Poker comme le fait de ne pas être result oriented à court terme ou encore le fait de ne pas investir une trop grande partie de son patrimoine sur une seule et même action (buyin pour le poker).
Le but de ce topic sera de présenter dans un premier temps les différents types d’investissement possibles pour les résidents fiscaux français, puis dans un second temps de voir ce qu’il est possible de faire lorsque vous vous serez expatriés pour éviter d’avoir à payer trop d’impôts sur vos gains faramineux :wink:
Il n’y aura aucune recommandation à l’achat dans mes posts, je n’incite personne à privilégier tel ou tel investissement, chacun doit choisir et se sentir à l’aise avec ses positions. Il n’existe aucune méthode universelle pour gagner de l’argent et c’est ce qui rend passionnant le monde de l’investissement.
Chacun est libre de faire ce qu’il souhaite de ses gains, que ce soit au poker, aux paris sportifs, ou tout autre jeu d’argent, à titre personnel je vois l’investissement comme un moyen d’être libre à moyen terme du modèle de société que l’on m’impose.

Prélude :
Dans un premier temps, il faut accorder vos violons entre votre gestion de bankroll et vos cashout.
Suivant la limite où vous jouez, vous devez avoir une bankroll suffisante pour pouvoir encaisser la variance. Prenons une fourchette large, je suis plutôt conservateur dans mon approche, et partons du principe qu’il faudra avoir 100 buyin dans votre bankroll suivant la limite où vous jouez concernant du cash game et 250 buyin s’agissant des joueurs MTT. Bien entendu chacun est libre de revoir à la hausse ou à la baisse ces plafonds, il ne s’agit ici que d’un exemple.
Ensuite il faudra pour vous faire un sizing quant à la répartition de vos gains et surtout le respecter quel que soit la situation, ainsi plusieurs postes sont à remplir :

  • Une partie devra être alloué à votre bankroll afin de la renforcer et monter petit à petit de limite ;
  • Une partie devra être retirée afin de sécuriser vos gains et investir ailleurs ;
  • Et enfin pour certains une partie devra être retirée afin de vous faire vivre dans votre quotidien pour ceux qui ne perçoivent comme revenus que leurs gains au poker.
    Lorsque vous serez en micro limite, je pense qu’il n’y a pas d’intérêt pour vous à faire des cashout pour investir, toutefois à partir de la NL50 voir NL200 la question peut commencer à se poser.
    Le plus important sera de respecter quoiqu’il arrive les pourcentages décidés en amont. Ne vous laissez pas prendre par vos émotions, procédez à vos retraits de manière mécanique afin d’être le plus discipliné possible. Cette qualité est d’ailleurs indispensable en matière d’investissement.


Passons aux choses sérieuses :

Vous venez de décider quelle part de vos gains vous alliez allouer à l’investissement, passons maintenant à la deuxième étape.
L’investissement doit être vu selon moi de manière entrepreneuriale. Vous devez avoir un business plan pour le court terme, le moyen terme et le long terme. L’argent est votre outil de travail, retenez le bien.
En terme de rendement un livret d’épargne bancaire n’est pas intéressant, toutefois vous devez disposer d’épargne à court terme en cas de coup dur, de dépenses imprévues ou même d’opportunités à saisir rapidement afin d’éviter d’avoir recours au crédit à la consommation.
Suivant le type de placement choisi, le cash investi peut être plus ou moins bloqué, il convient donc de choisir des supports adaptés suivant notre vision court/moyen/et long terme.
Pour se faire une idée du rendement servi par les différents supports depuis les années 1900, je vous invite à lire « Les placements de l’épargne à long terme » du professeur LAULANIE.

1) L’épargne bancaire

Dans cette partie nous allons surtout voir des placements court-terme. Les rendements ici ne sont pas le but recherché, nous cherchons à avoir de l’épargne disponible. Suivant votre niveau de vie, je vous conseille d’avoir en disponible environ 6 mois de salaire minimum afin d’être tranquille.

1-1 Les différents livrets non fiscalisés :
Il existe aujourd’hui 3 livrets non fiscalisés :
Le livret A : aujourd’hui rémunéré à 0,75% avec un plafond de 22 950€, c’est la solution de facilité si vous ne souhaitez pas vous prendre la tête.
Le livret de développement durable : idem que le Livret A avec une rémunération à 0,75% mais un plafond réduit à 12 000€, un bon complément si vous souhaitez avoir un peu plus d’épargne disponible à disposition.
Le livret jeune : rémunération déterminé suivant la banque, en moyenne nous sommes à 2,5% mais un plafond à 1 600€ et une fermeture automatique dès votre 25ème anniversaire.

1-2 La solution PEL
Le PEL peut être également un placement intéressant, la rémunération proposée aujourd’hui est de 1,5% brut soit 1,27% net après paiement des prélèvements sociaux.
Attention cependant l’épargne investie ne peut être débloquée qu’après 2 ans sous peine de voir le plan se clôturer et la rémunération réduite au taux du CEL soit 0,50% brut donc 0,42% net après paiement des prélèvements sociaux.
De manière générale, tout retrait avant 4 ans entrainera la fermeture de votre PEL et si vous le clôturez avant son 4ème anniversaire plusieurs avantages ne vous seront pas accordés :

  • Nous avons vu ci-dessus la conséquence d’une clôture avant 2 ans, auquel nous ajoutons la perte du droit à prêt et à prime.
  • Entre 2 et 3 ans vous conservez le taux du PEL mais pas le droit à la prime d’Etat et au prêt.
  • Enfin entre 3 et 4 ans vous conservez le taux du PEL mais vos droits à prêts et à prime sont diminués.
    Ce produit est intéressant car vous oblige à épargner chaque mois, en effet vous devez effectuer des versements périodiques d’un montant minimal de 45€ par mois sur votre plan, cela peut être intéressant pour vous inculquer un profil épargnant. Vous pouvez bien évidemment effectuer des versements exceptionnels ou augmenter vos versements périodiques. Le montant total pouvant être alloué à celui-ci est de 61 200€ avant intérêts.
    Attention, une fois la durée de 10 ans passée, aucun versement ne pourra être fait sur votre PEL mais celui-ci continuera à produire des intérêts pendant encore 5 ans.
    Une fois la durée de 12 ans atteinte, vos intérêts seront toujours imposés aux prélèvements sociaux mais il faudra également ajouter l’imposition au taux progressif de l’impôt sur le revenu.
    Je ne vais pas détailler ici la prime d’Etat que vous pouvez obtenir grâce au PEL car celle-ci n’est pas forcément intéressante.
    En revanche sachez que vous pourrez bénéficier d’un droit à prêt spécifique grâce au PEL avec un taux garanti, depuis le 1er février 2016 le taux est de 2,70% ce qui est un peu au-dessus du marché aujourd’hui pour un prêt immobilier mais qui pourra être intéressant dans quelques années si les taux remontent. Attention le prêt devra être destiné à l’achat de votre résidence principale seulement ou éventuellement à des travaux affectés au bénéfice de celle-ci.

1-3 Les placements bancaires à éviter
L’un des tout premiers placements à éviter est le compte à terme, je doute que certains d’entre vous en possède mais j’ai déjà vu certains clients lorsque je travaillais au sein d’un cabinet en gestion de patrimoine qui en avait, on m’a même demandé d’en vendre lorsque j’étais en banque ! …
Le principe est que vous bloquez votre argent pour un rendement bien souvent inférieur à 0.50% brut auquel vous devez retirer les prélèvements sociaux ainsi que votre taux marginal d’imposition, en gros il ne vous reste rien et cela peut même augmenter votre fiscalité. A savoir que votre argent est bloqué un certain temps, et pour avoir droit à la rémunération complète il y a une certaine durée à faire. Par exemple la première année vous êtes à 0.20% et si vous allez jusque la quatrième année vous aurez droit à 0.40% brut. Bref, à éviter.
Même chose pour les livrets d’épargne. En général vous avez un rendement boosté pendant 3 mois avant de revenir « à la normal ». Placement à éviter car vous devez retirer les prélèvements sociaux ainsi que votre taux marginal d’imposition de vos intérêts.

2) L’assurance-vie
On dit dans les journaux qu’il s’agit du placement préféré des français, c’est faux en terme de chiffre le livret A est encore devant même si cela évolue. Toutefois cette enveloppe fiscale permet de bénéficier de nombreux avantages.
Avant de présenter celle-ci sachez qu’il faut que vous ouvriez un contrat afin de prendre en date, pour vous et vos enfants, nous allons voir pourquoi ensemble.

2-1 Composition (fonds euro / UC)

Pour prendre une image très simple, l’assurance-vie est une enveloppe dans laquelle vous pouvez insérer plusieurs boîtes.
D’abord le fonds euros, il s’agit du placement sécurité, vos fonds sont investis en général dans des obligations d’Etat ou d’entreprise pour certains contrats. Un bon fonds euros rapportait en 2015 en moyenne 2.80% pour les bons contrats.
Ensuite les unités de compte, afin de dynamiser votre contrat vous pouvez investir dans différents fonds. Ceux-ci sont tenus par des gérants qui peuvent investir dans des actions, obligations, du monétaire, des indices boursiers (à travers les trackers que nous verrons plus tard), de l’immobilier (à travers les SCPI), etc. Ici il existe un risque de perte en capital suivant les fonds choisi.

2-2 Fiscalité/abattement

Je vous disais ci-dessus d’ouvrir un contrat d’assurance-vie afin de prendre date. Les banquiers expliquent souvent que vos fonds sont bloqués pendant 8 ans, cela est faux, vous pouvez les retirer à tout moment mais vos intérêts seront imposés.
En effet, la fiscalité dépend de la date à laquelle vous avez ouvert votre contrat.

Précision importante, lorsque vous procédez à un rachat, vous rachetez une part du capital investi initialement et une part des intérêts qui elle seule est imposée. Voici un schéma pour bien comprendre le système :

Ainsi, après 8 ans je vous laisse imaginer le capital à avoir sur votre contrat pour payer de la fiscalité au vu de l’abattement dont vous bénéficiez. Par conséquent vous pourrez y placer votre épargne court terme puisque vous pourrez procéder à des rachats sans fiscalité (sauf énorme montant investi sur votre contrat) et ainsi bénéficier d’un meilleur rendement.
Enfin, les prélèvements sociaux diffèrent selon votre investissement. Ils sont prélevés chaque trimestre sur le fonds euros mais ne le sont qu’au moment de la vente pour les unités de compte.

2-3 Avantage successorale

L’assurance-vie permet de cumuler un réel avantage fiscal en plus de l’abattement de 100 000€ en ligne direct.
En effet, vous bénéficiez d’un abattement de 152 500€ réparti sur la totalité de vos contrats pour les versements effectués avant 70 ans, nous ne parlerons pas ici des versements effectués après 70 ans.
Vous allez donc en plus de défiscaliser les revenus de cette enveloppe défiscaliser votre succession.
Dernière chose, la clause bénéficiaire désigne à votre décès qui va hériter de votre contrat. Cette clause est à modifier si vous ne souhaitez pas que votre conjoint hérite de la totalité du montant des contrats, il faut même l’optimiser quant à sa rédaction avec un démembrement de propriété si vous souhaitez aller plus loin mais nous nous égarons un peu trop du sujet initial :slight_smile: :stuck_out_tongue:

2-4 Possibilité de diversifier l’investissement

En investissant par le biais de cette enveloppe fiscale vous pouvez diversifier votre investissement. D’une part vous pouvez opter pour de la sécurité avec le fonds euros, et d’autre part aller chercher un rendement plus intéressant sur un fonds actions par exemple.
L’avantage d’investir dans un fonds action ou un fonds obligataire est que le fonds que vous achetez est déjà diversifié, en effet les gérants ont des règles strictes à respecter et doivent avoir un pourcentage de leur portefeuille maximal à allouer à chaque position. Vous investissez dans un panier d’actions en quelque sorte ce qui dilue le risque. C’est la solution idéale quand vous souhaitez diversifier votre épargne mais que vous n’avez pas assez de liquidités pour le faire.
Enfin, vous pouvez même acheter de l’immobilier à travers cette enveloppe puisque certains contrats vous permettent d’investir dans des SCI ou des SCPI notamment. Nous définirons celles-ci plus tard.

2-5 Les points à regarder avant de choisir votre contrat

Ouvrir un contrat d’assurance vie est un bon conseil, toutefois tous les contrats ne se valent pas et plusieurs éléments sont à bien checker avant de valider votre choix.
D’abord regardez le rendement du fonds euros, même si celui-ci est en baisse chez tous les assureurs il doit être supérieur à 2.50% en 2015 en moyenne dirons-nous.
Ensuite regardez les frais de gestion, si vous souhaitez gérer seul votre contrat ils doivent être au minimum pour ne pas entacher votre performance, les plus intéressant se situent entre 0,60% et 0,85%.
Regardez également les frais de versement et d’arbitrage, ceux-ci doivent être de 0€ un point c’est tout.
Il est également important de vérifier le montant des différents versements sur votre contrat à savoir à l’ouverture, complémentaire et programmé ainsi que les montants de rachat partiels minimum pour voir si cela est en adéquation avec votre train de vie.
Si vous souhaitez investir à travers les unités de compte, regardez le nombre de supports éligible au contrat, et surtout regardez quels sont ses fonds afin de savoir s’ils vous intéressent ou non.
Enfin, certains contrats d’assurance vous permette d’opter pour une gestion pilotée de votre placement, ici un gestionnaire va s’occuper de répartir votre épargne suivant votre objectif en échange de frais de gestion, à voir si cela peut vous intéresser à titre personnel je gère seul donc n’utilise pas cette option.
Si vous le souhaitez je peux vous parrainer si vous choisissez l’assurance-vie de Fortuneo, vous aurez un bonus de 80€ B)

3) La Bourse
Parlons maintenant de l’investissement en bourse. C’est sans doute la partie qui divisera le plus, casino ou pas casino ?
Nous resterons objectifs et présenterons certaines manière d’investir, la fiscalité des deux principales enveloppes, quel broker choisir, etc.
Commençons par le cycle classique d’investissement chez le petit porteur :

La moralité n’étant pas ici que n’importe quelle action peut rapporter de l’argent en la gardant ad vitam aeternam mais qu’une action choisie pour de bonnes raisons doit être conservée même si son cours se dégrade, voir même être renforcée à la baisse à condition que les raisons pour lesquelles vous avez investi dedans n’aient pas changés.
Deux enveloppes permettent aujourd’hui d’investir dans des actions en direct :

3-1 Le PEA

Ouvrez un PEA dès maintenant afin de prendre date comme pour l’assurance-vie.
Le plafond de versement est ici de 150 000€.
Retenez que vous ne pouvez investir ici que dans des actions européennes. La fiscalité y est très favorable après une certaine durée mais attention votre argent y est bloqué pendant quelques années. Ci-dessous le tableau indiquant la fiscalité s’agissant des plus-values et des dividendes.

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3-2 Compte titre [/u][/b]
Au sein d’un compte titre, vous pouvez investir dans toutes les actions du monde y compris les actions européennes. A savoir que vous pouvez également acheter des obligations en direct.
Ici les plus-values sont imposées selon votre taux marginal d’imposition après un abattement suivant la durée de détention du titre. Les dividendes sont imposés quant à eux d’abord à la source suivant la fiscalité du pays où côte l’action, vous avez droit à un abattement de 40% puis vous payez les prélèvements sociaux et votre TMI.
Voici un comparatif des différentes d’un investissement suivant les différentes enveloppes que nous venons de voir :

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  • Quel broker choisir ? [/u][/b]
    Evitez de passer par votre banque, les frais y sont trop importants. Je vous invite à passer par des courtiers en ligne, perso je suis chez Binck je peux vous parrainer nous aurons ainsi des frais d’ordre gratuit pour 100€ :laugh :
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  • Quel univers d’investissement ? [/u][/b]
    Nous avons vu que vous pouvez investir dans des actions et des obligations, vous pouvez également investir dans des ETF. Il s’agit d’un produit financier reproduisant à l’identique un indice boursier, par exemple le CAC 40. Vous pouvez également investir en direct dans des fonds comme pour l’assurance-vie. Enfin, vous pouvez investir dans de l’immobilier à travers les foncières cotées qui permettent d’obtenir un rendement assez intéressant au-dessus de 5% en évitant les frais inhérent à l’immobilier en direct ou par le biais des SCPI par exemple.
    Je ne vais pas parler des investissements en turbo, forex et autres car je suis méfiant à l’égard de ces produits.
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  • Comment acheter une action ? [/u][/b]
    Vous devez passer un ordre sur le marché. Nous allons voir seulement deux types d’ordre :
    D’abord l’ordre au marché, ici c’est très simple votre ordre est passé en priorité sur le carnet d’ordre, vous achetez au prix du marché, en tout cas au prix du vendeur au marché.
    Ensuite l’ordre à cours limité, vous choisissez ici le prix pour lequel vous souhaitez acheter ou vendre l’action, vous n’êtes pas prioritaire mais vous maitrisez le prix. C’est à privilégier pour les actions peu liquides afin d’éviter toute catastrophe en terme de prix d’achat.
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  • Quelle stratégie privilégier ? [/u][/b]
    Il n’existe pas LA méthode universelle pour gagner de l’argent en bourse. En revanche plusieurs méthodes peuvent vous permettre d’obtenir des gains si vous les respectez scrupuleusement. L’investissement en bourse nécessite une discipline de fer, ne suivez jamais vos émotions.
    D’abord la stratégie des dividendes. Vous investissez dans des entreprises solides dont les dividendes sont versés continuellement depuis plusieurs années, vous pouvez les retrouver au sein de la fameuse liste des dividend aristocrat. Chaque mois vous réinvestissez les dividendes perçus + vos gains dans l’action qui a le plus baissé. Le but ici est de générer à terme une rente pérenne. C’est la méthode établie par le gérant du site des investisseurs heureux.
    Ensuite la méthode daubasse, ici vous investissez dans des actions dont personne ne veux mais qui respectent les critères établis par Benjamin Graham le maître de Buffett. Il faut diversifier un maximum afin de répartir le risque car la volatilité est ici importante. Un site y est consacré.
    Il existe également des personnes n’investissant que dans des trackers/ETF, ils estiment que l’on ne peut pas battre le marché à long terme donc autant investir sur celui-ci afin d’être gagnant. On parle souvent de portfeuilles lazy.
    Vous pouvez également investir dans des entreprises décotés sur le marché alors que leurs valeurs comptables sont bonnes, vous vous plongerez ici dans les bilans annuels et autres documents afin de trouver la perle rare. Le site l’investisseur français pratique cette méthode par exemple, on parle d’investissement value.
    Enfin vous pouvez également investir dans les entreprises présentant les meilleurs potentiels de croissance sur le long terme, j’ai choisi cette option pour ma part après être passé par la recherche des dividendes puis l’investissement value.
    Attention il ne s’agit pas de faire la publicité de certains sites ou certaines méthodes, je souhaite simplement vous orienter vers des contenus vérifiables afin que vous puissiez de votre côté trouver la méthode qui vous correspond le plus chose qui est assez difficile en réalité sans investir en vrai.
    Essayez de ne pas vous focaliser sur les variations de cours c’est primordial si vous ne souhaitez pas passer de mauvaises nuits !

4) L’immobilier
Nous allons maintenant nous consacrer à l’immobilier, enfin de l’actif tangible comme certains le diront :laugh : Mais pas forcément, nous pouvons aussi détenir de l’immobilier à travers certains produits financiers.
Là encore nous pourrions en parler pendant des heures, nous allons essayer d’aller à l’essentiel.

4-1 L’immobilier en direct

Détenir de l’immobilier en direct peut vous rassurer car il s’agit d’un actif tangible, toutefois il ne faut pas oublier que cela vous demandera beaucoup de temps sauf si vous faites gérer la location mais là encore il faudra trouver une agence respectant votre intérêt. De plus vous investissez une grosse somme d’argent sur un seul bien, difficile donc de bien diversifier, vous êtes donc dépendant de vos locataires.
Il s’agit du rare moyen pouvant vous permettre d’utiliser l’effet de levier du crédit.
Difficile d’être exhaustif en termes de fiscalité, très simplement vous êtes exonéré d’impôt sur le revenu après 22 ans de détention et de prélèvements sociaux après 30 ans de détention …
Concernant les revenus fonciers, 2 régimes d’imposition existent :

  • Le régime micro foncier : il est appliqué lorsque vos revenus fonciers sont inférieurs à 15 000€ annuels. Ici vous bénéficiez d’un abattement de 30% et le reste est imposé selon votre taux marginal d’imposition.
  • Le régime réel : s’applique de droit au-delà de 15 000€ annuels ou sur option en dessous. Ici pas d’abattement mais vous pouvez déduire toutes vos dépenses liés à votre bien y compris les intérêts d’emprunt.
    Je vous évite les détails s’agissant des différentes lois défiscalisantes, le prix des biens neufs étant souvent surévalué.

    4-2 SCPI

    L’objet de ce type de société consiste dans l’acquisition et la gestion d’un patrimoine immobilier locatif. Ses revenus nets sont répartis entre les porteurs de ses parts. Leur gestion est assurée par une société de gestion qui collecte les capitaux par appel public à l’épargne, recherche et sélectionne les immeubles achetés par la société. Elle gère à la fois les immeubles et les comptes des associés auxquels elle distribue les revenus correspondants au nombre départs auxquelles ils ont souscrits.
    Les revenus sont soumis aux prélèvements sociaux ainsi qu’au taux marginal d’imposition.
    Vous pouvez acheter des parts de SCPI à crédit, et donc de déduire les intérêts d’emprunt de vos revenus fonciers si vous optez pour le régime réel.
    L’avantage de ce placement est de bénéficier d’un rendement d’environ 4 à 5% trimestriel, la gestion est indirecte, le montant à investir moins élevé qu’en direct, chaque SCPI est déjà diversifié en terme de géographie et de secteur, etc. Les inconvénients sont en revanche des frais de souscription élevés, en moyenne 10%, et le fait que les revenus ne soient pas garantis.
    Avant d’investir par ce mode il est important de vérifier le taux d’occupation, la variation du prix de la part dans le temps et des dividendes, l’univers d’investissement de la société, son ancienneté, etc.

    4-3 Foncière cotée

    Il s’agit d’entreprises cotées dont le but est d’investir dans des biens immobiliers. Le placement est intéressant car certaines d’entre elles comment les REIT sont obligés de reverser 85% des loyers perçus ainsi que 50% des plus-values aux actionnaires, et ce au minimum. Cela vous permet de vous diversifier car chaque société se spécialise plus ou moins dans certains types d’immeubles comme les hôtels, les biens résidentiels ou encore les bureaux. Ici les frais seront beaucoup moins élevés que tout autre investissement immobiliers, en effet il ne s’agira que de frais de courtage. La liquidité du placement est donc assuré par rapport à un bien tangible qui est bien plus difficile à vendre comparé aux trois clics à faire sur internet via votre broker ici.
    Je vous invite à vérifier certains éléments avant d’investir, à savoir le taux d’occupation, ou d’autres éléments comptables comme l’ANR ou encore le flux AFFO. Je vous invite à lire le livre de Philippe Proudhon si vous souhaitez en savoir plus sur ce type d’investissement.
    4-4 SCI à l’IS [/u][/b]
    Comme il s’agit de quelque chose à la mode, je fais le choix d’en parler ici.
    Pour constituer une SCI il faut être au moins deux associés. Les bénéfices de la société sont imposés à 15% jusque 38 120€ puis 33.33% au-delà. A savoir que lorsque vous décidez de vous verser les dividendes de la société, un abattement de 40% s’applique de droit mais vous devez ensuite les déclarer sur votre déclaration d’impôt donc les soumettre à votre taux marginal d’imposition. Double imposition donc. Le but de la SCI est de faire du « frigo » et de ne distribuer vos dividendes qu’à partir du moment où vos revenus sont peu élevés afin d’éviter de payer trop d’impôt dessus, typiquement à la retraite donc.
    Toutes les charges faites dans l’intérêt de la SCI sont déductibles du bénéfice, même l’amortissement des biens achetés ce qui vous permet d’éviter l’imposition car vous déduisez du bénéfice une partie de la valeur des biens immobiliers détenus dans la SCI chaque année.
    En revanche, plusieurs inconvénients sont à présenter comme le fait de devoir tenir une comptabilité et surtout le fait d’être soumis au régime de la plus-value professionnel. Pour calculer cette dernière on compare le prix de vente avec la valeur nette comptable du bien c’est-à-dire sa valeur auquel on retire l’amortissement fait. Autant vous dire que vous allez payer une large imposition même si vous vendez au même prix auquel vous aviez acheté le bien. Lorsque vous investissez à travers une SCI il faut donc se dire que vous allez conserver au maximum le bien.

Ce premier post sur l’investissement à travers vos gains au poker est terminé, je ne sais pas s’il y aura une suite. J’espère vous avoir ouvert l’esprit sur cet univers passionnant, n’hésitez pas à poser vos questions j’y répondrais en échange d’heures de coaching :stuck_out_tongue:
Nous avons pu voir qu’il y en avait pour tous les goûts et qu’au final on pouvait investir dans tous les types de placement au sein d’une même enveloppe comme l’assurance vie ou le compte titre par exemple.
N’hésitez pas à donner votre avis sur les divers types d’investissement présentés ou tout simplement à en rajouter si vous en avez d’autres auquel je n’ai pas pensé ou n’a pas voulu mettre dans mon post.
A bientôt sur les tables B)

Énorme travail Eikhaa !

Merci de faire partager ça à la communauté !

j’ ai bien d’autres idées mais bon :woohoo: :kiss: :kiss: je dirais partout sauf la :girl4: - je vais me faire défoncer je me :jv6:

Pas taper mesdames

pastaper.jpg

Nice post, merci, je suis sur que ca interessera du monde.

Tu pourrais meme en faire un article de mois et peut etre gagner quelques PPA :slight_smile:

Il suffit de changer le title et rajouter [Article PA] au début, ainsi que mettre le tag #articledumois au début du 1er post.

Pourquoi pas tenter l’article du mois, je modifie les éléments !

J’ai essayé d’aborder un large éventail en essayant de ne pas trop détaillé non plus pour ne pas perdre de monde, si vous avez des questions n’hésitez pas. Bien sur il ne s’agit que de mon avis, certains vous diront l’inverse de ce que j’ai écris c’est ce qui rend la matière intéressante.

Merci !

Article intéressant mais 95% des joueurs au poker étant perdants ou breakeven, ça ne concernera pas grand-monde au final.
Personnellement, je réinvestis mes gains dans les courses de lévriers afghans…

Cet article a toutes ses chance pour le concours d’article du mois.

[quote=“reyj, post:913816”]Article intéressant mais 95% des joueurs au poker étant perdants ou breakeven, ça ne concernera pas grand-monde au final.
Personnellement, je réinvestis mes gains dans les courses de lévriers afghans…[/quote]

Je pense que sur PA, tu peux descendre fortement ce chiffre (en tout cas du côté des membres actifs !)

Ça c’ est un article GTO :slight_smile: j’appel Alexonmoon et Zug B)

[quote=“reyj, post:913816”]Article intéressant mais 95% des joueurs au poker étant perdants ou breakeven, ça ne concernera pas grand-monde au final.
Personnellement, je réinvestis mes gains dans les courses de lévriers afghans…[/quote]
Comme nous sommes sur un forum poker j’ai choisi ce titre, maintenant vous pouvez remplacer vos gains au poker par votre épargne tout simplement. Je pense qu’il ne faudra compter que sur nous même pour la retraite :slight_smile:

Enorme boulot !! Pour un 1ier article, il a pas fait semblant !!

Très intéressant d’autant plus que çà peut nous servir “hors” poker comme tu le dis.

Merci !

Quelques recherches rapides m’ont apporté quelques réponses s’agissant de l’impact de l’expatriation sur la gestion de patrimoine :

  • Vous pouvez conserver votre PEA même si vous devenez résident fiscal étranger depuis le 20 mars 2012, sauf si vous partez dans un pays faisant partie de la liste ETNC (Etats et Territoires non coopératifs) à savoir Botswana, Brunei, Guatemala, Iles Marshall, Nauru, Niue et Panama qui sont inscrits dessus en 2016. Mieux encore pas de prélèvements sociaux et d’impôt sur le revenu après 8 ans sur les retraits fait sur le plan, par contre si entre temps vous revenez vous installer en France vous supporterez la fiscalité française.

  • Vous pouvez également conserver votre assurance-vie.
    Attention la fiscalité va dépendre de la convention fiscale conclue entre le pays où vous vous serez expatrié et la France.
    Tant que vous ne procédez à aucun rachat, les intérêts produits annuellement ne sont soumis à aucune imposition en France : la taxation n’intervient que l’année du dénouement du contrat ou de son rachat partiel
    Attention aux États-Unis par exemple, les intérêts produits sont taxés de manière constante.
    Quand vous faites un rachat, la fiscalité va dépendre de la convention. Rassurez-vous il n’y aura pas de double imposition France-Nouveau pays car l’État de résidence accorde au souscripteur un crédit d’impôt à valoir sur l’impôt à payer dans cet État si vous êtes prélevé par la France.
    Attention ici vous n’aurez pas droit à l’abattement de 4600€ pour un célibataire et 9200€ pour une personne marié ou pacsé après 8 ans, et surtout le prélèvement forfaitaire libératoire sera de 75% dans un Etat inscrit sur l’ETNC…

  • Vous pourrez conserver votre épargne bancaire en particulier le LDD et le Livret A mais impossible de les ouvrir depuis l’étranger.
    Il faudra en revanche clôturer votre livret jeune et vous ne pourrez pas bénéficier des diverses réductions d’impôts liés à l’investissement immobilier de défiscalisation type Pinel ou Duflot par exemple.

  • Votre immobilier locatif peut être conservé, vos revenus fonciers seront alors imposés en France selon votre tranche marginale d’imposition. Les prélèvements sociaux de 15,5% seront dus en plus sur vos revenus fonciers.

Y a vraiment matière à écrire un ebook sur le sujet, un jour peut être :whistle:

très bon article sur des notions dont on ne parle pas assez postule pour l’article du mois

Je sais pas pourquoi cet article m’a fait pensé a ce sketch des inconnus:

Le meilleur endroit pour placer son argent, c’est encore dans la popoche !

Donc si je comprends bien une assurance-vie qui te prélève 3,5% sur les versements c’est de la merde ?