Un dernier petit passage avant d’enlever PA de mes favoris.
Pour ceux qui ne me connaissent pas, j’étais un membre actif il y a 4 ans de cela. A l’époque je travaillais à mi-temps et caressais le projet de vivre du Poker. Je jouais en CG après avoir commencé par les Double or Nothing (DoN). Je battais tranquillement la NL50 et j’étais légèrement positif sur mon premier shoot à la NL100 (avec un gros table select). PA était le pilier de ma progression avec son contenu et pas mal de coaching! Sur cette dernière année de “vrai” Poker j’ai gagné un petit 10 KEUR en passant 2/3h par jour aux tables et 2/3h de plus à bosser mon jeu. Un bon 35h par semaine de Poker.
Sur mon autre mi-temps je bossais dans un grand groupe français de Finance. Lors d’une mission au Chili, le patron de l’Amérique Latine m’a proposé le job de CFO (Directeur Financier) de la zone. J’ai accepté autant pour le poste que pour l’opportunité de vivre à Santiago du Chili et de découvrir une nouvelle culture, apprendre une nouvelle langue. Je me suis remis à bosser à temps plein du 10h par jour, 5 jours sur 7. Du coup j’ai mis le Poker en veilleuse, j’ai cash out de PMU, gardé mon compte Wina où je continue à jouer à l’occasion. D’abord en NL20 ou 30, puis en NL10, en NL5 et maintenant en NL2. J’ai aussi refait pas mal de DoN à un moment.
J’ai accepté de baisser de limite au fur et à mesure que mon niveau baissait. J’ai continué à être gagnant mais avec un bon niveau de merde, sans volume, sans aucun travail hors table, juste pour le fun. Voila mes stats sur les 4 dernières années, jugez par vous même!
En parallèle avec un effort bien moindre, moins de pression, tout se passait bien coté boulot, au bout d’un an et demi j’ai été nommé Deputy CEO de la zone (numéro 2 de l’Amérique Latine), je finis mon contrat d’expatriation cet hivers et un nouveau beau défi m’attend: soit CEO du Chili (numéro 1 du pays Chili) soit Deputy CEO de l’Asie (numéro 2 de l’Asie, expatrié à Hong-Kong). Je suis parti avec un package d’expat: logé et voiture fourni, plus un équivalent de 140 KEUR de salaire brut et 60 KEUR de bonus annuel. J’ai du râler un peu pour me faire bien augmenter chaque année et toujours avec mon logement 150m2 dans le meilleur quartier de Santiago et ma voiture de fonction, ça me met autour de 270 KEUR annuel équivalent brut, fixe plus variable. Et avec ma promotion à venir ça devrait encore augmenter pas mal les prochaines années.
Si je vous donne les chiffres de ce que je gagne c’est pour que vous puissiez comparer: 10 KEUR gagné au Poker avec sueur (froide le plus souvent), travail application, arraché euro par euro. Ça me plaisait, me passionnait, mais que c’était difficile! Bosser dans la Finance, ce n’est pas une passion, intellectuellement moins captivant que de bosser mon jeu au Poker. Mais tellement plus facile! Sans doute je suis plus doué, ou mieux préparé pour cela que pour le Poker mais la réalité reste incontestable: le retour sur investissement dans je pense n’importe quel autre domaine est beaucoup plus important que pour le Poker. Le rapport dans mon cas est de 1 à 30.
L’autre message sur le Poker (mais cela s’applique sans doute à bien d’autres domaines) cette fois, c’est l’importance de la discipline et de la lucidité sur son niveau. Je jouais en NL100, je suis en NL2. Ainsi va la vie.
Le Poker a eu une place énorme dans ma vie, il m’a aussi beaucoup appris. Je m’en sers indirectement quotidiennement dans mon travail. Pour ça merci à PA, merci à mes coachs et à tous ceux qui m’ont aidé durant mes années Poker.
Et pour ceux que mon histoire n’aura pas trop découragé, bonne chance aux tables