Je suis d’accord avec Nik000 et Hesodius. Il n’est pas allé cracher sur le monde du poker ou faire un laius ou quoi que ce soit, au contraire, il n’a rien dit. Ce qui lui a été reproché c’est de n’avoir pas parlé. Il a rempli ses obligations contractuelles et ensuite il s’est éclipsé et a refusé de répondre aux interviews. Et c’est pour ce silence qu’il s’en prend plein la gueule et que ça fait, pour reprendre le titre de l’article, “scandale”.
A force, il décide de s’expliquer, et il ne le fait pas sur les sites d’informations, pas dans une interview ou dans une lettre ouverte, mais sur le forum 2+2. Son message n’a que pour but d’expliquer pourquoi il n’a pas assisté à une fête et pourquoi il n’a pas répondu aux interviews.
On peut citer déjà ce que dit son ami : Daniel n’avait “aucun intérêt dans la promotion du poker”
Et puis ce qu’il dit lui-même : “les marchés sont basés sur la publicité pour jouer sur les pulsions des joueurs et cibler leurs faiblesses afin de leur faire prendre des décisions irrationnelles. Je comprends si quelqu’un a envie de jouer au poker de sa propre volonté mais je n’accepte pas que le secteur du jeu soit utilisé par la publicité comme je n’accepte pas que ce soit le cas pour l’alcool ou le tabac.”
“Et oui, je suis conscient que je suis en pleine contradiction. Je profite de ce jeu qui cible les faiblesses des gens. J’aime vraiment ce jeu, j’adore son aspect stratégique mais je le vois effectivement comme un jeu très malsain.”
Ca me semble assez clair, son problème ce n’est pas le jeu lui-même, mais l’effet qu’il a sur les gens faibles et le fait que le jeu exploite la faiblesse, cette faiblesse c’est ce que vise précisément la publicité, et ce qu’il refuse, ce n’est pas de jouer, c’est de participer à la promotion d’une activité qu’il considère dangereuse.
Je pense qu’il est moins en contradiction qu’il ne le pense lui-même, ou plutôt, que ce type de contradiction caractérise des choses que l’on fait tous les jours, à longueur de journée. Qu’on pense aux questions écologiques, on fait sans cesse des choses qu’on sait mauvaises pour la planète. Peut-être qu’on va partir en vacances en avion plutôt que d’aller à pied. On sait que c’est mauvais mais on estime que ça vaut le coup. Ou alors qu’on pense à tous les objets qu’on achète parce qu’ils ne sont pas chers, on sait que pour faire ces prix, ils ont dus être produits dans des conditions de travail déplorables, mais on les achète quand même. On peut aussi prendre les exemples qu’il donne lui-même : l’alcool et le tabac. On peut être fumeur et admettre que c’est mauvais pour la santé. On peut être fumeur et être contre la publicité sur le tabac. On a tous des limites au-delà desquelles d’autres considérations prennent le pas sur les principes. On peut appeler ça des contradictions si vous voulez, ou de l’hypocrisie, mais c’est peut-être aussi du poker, on pèse le pour et le contre, et si on a la cote, on y va.
Si c’est de l’hypocrisie de jouer quand on sait que le poker a des conséquences malsaines, on peut dire qu’on est tous hypocrite sur ce coup-là.