Article du monde sur les paris en ligne

Bien qu’ils soient, pour l’heure, illégaux, les paris en ligne prospèrent. Selon la Française des jeux, les sites de jeux sur Internet réaliseraient 500 millions d’euros de chiffre d’affaires par an, et certains avancent le chiffre d’un demi-million de parieurs en ligne. « Ces données sont par définition invérifiables puisqu’elles concernent une activité illégale », juge le sénateur François Trucy (UMP, Var), auteur de plusieurs rapports sur ce thème.

Le phénomène est loin d’être marginal. Zeturf, par exemple, site Internet de paris sur les courses hippiques dirigé par Emmanuel de Rohan-Chabot, ancien banquier français, revendique plus de 75 000 utilisateurs actifs. Christian de Cailleux a, quant à lui, lancé, mardi 14 octobre, WinComparator, qui compare les cotes des bookmakers sur plus de vingt sports.

Cet ancien cofondateur de Steameo, une entreprise de télécoms spécialisée dans les cartes prépayées, a voulu prendre date car le marché des jeux en ligne devrait être libéralisé partiellement en France d’ici à la fin 2009. L’originalité du site est de compiler l’information sportive et de comparer les cotes des bookmakers. « Avant, il fallait se connecter sur les sites d’information sportive sur chacun des sites des bookmakers pour comparer les cotes proposées. Désormais, toutes ces informations sont réunies pour permettre aux parieurs d’optimiser leurs gains », explique M. de Cailleux.

Basé au Royaume-Uni, un pays où les paris en ligne sont encadrés, WinComparator ne redoute pas particulièrement le courroux des autorités françaises. En cliquant sur le logo d’un bookmaker, l’internaute français pourra y avoir directement accès. Et pas la peine de maîtriser la langue de Shakespeare : ces sites sont en français. Tout juste le joueur pourra-t-il lire un avertissement selon lequel « les loteries et jeux de hasard sont interdits en France à l’exception de ceux organisés par les entreprises jouissant d’un monopole d’Etat ».

SOURCE DE MANIPULATIONS

Que risque l’internaute français en passant outre ? « Rien », assure Antoine Dorin, président de la Fédération française des joueurs de poker. « Il est interdit d’organiser, pas de pratiquer », justifie-t-il. « Les risques sont considérables, juge pour sa part le sénateur François Trucy. Le nombre de joueurs dépendants augmente et les mineurs ou les interdits de jeux peuvent s’inscrire sur les sites étrangers. » Une chose est sûre : avant de vivre le grand frisson du jeu sur Internet, il convient de prendre quelques précautions.

La première est de ne pas se laisser tenter par les nombreux mails publicitaires reçus. Ils incitent généralement à jouer à des loteries ou à des jeux de casino, activités qu’il vaut mieux proscrire sur Internet. Le poker en ligne peut être aussi source de manipulations. A priori, on joue contre des joueurs réels, mais il est déjà arrivé qu’un participant à la table soit en mesure de voir le jeu de ses adversaires.

Certains sites de paris sportifs autorisent les mises sur près d’une centaine de disciplines sportives et des milliers de matches. Or il existe un danger de manipulation du résultat. Le risque est relativement faible lorsqu’on se limite aux premières divisions des grandes disciplines sportives dans de grands pays. Il peut être élevé lorsqu’on s’aventure sur des sports « exotiques » comme le jeu de fléchettes. Il convient aussi d’éviter de parier sur des moments d’un match - le premier joueur qui touchera le ballon, par exemple - « car le risque de corruption est très fort », estime un porte-parole de la Française des jeux.

D’une façon générale, avant de s’inscrire à un site, il convient de se renseigner sur sa réputation. « Il ne faut pas hésiter à fréquenter les forums pour recueillir le sentiment des autres joueurs ou encore à s’assurer qu’il existe une « hot line » que l’on sollicitera avant de parier », explique Antoine Dorin.

Faute de cadre législatif, le parieur en ligne n’a pour l’instant aucune véritable garantie. L’activité des sites étrangers irrite les autorités françaises. Samedi 11 octobre, les policiers de la section judiciaire des courses et des jeux ont saisi à Tours des jetons, des jeux de cartes et le matériel publicitaire lors d’une étape de qualification du France Poker Tour. Ce tournoi n’avait pourtant rien d’illégal, plaident les organisateurs, mais c’était Winamax, un site de jeux britannique, qui parrainait la rencontre.
Joël Morio
Article paru dans l’édition du 21.10.08.

Alors…Jolie hein, l’image que donne ce grand journal de notre jeu préféré…A peine quelques affaires de triche sur internet pour des miliards de donnes jouées, et voila ce qu’on retrouve dans les articles de presse…chapeau !

Merci pour avoir fait remonté cet article. :wink:

Sinon « poker is rigged » non ? C’est bien connu…

WinComparator est un acteur européen liant l’information sportive et la comparaison de cotes de bookmaker. La régulation prochaine du marché des jeux laisse entrevoir de belles possibilités pour le parieur en ligne.

Les autorités françaises sont engagées dans un processus de libéralisation du marché du pari en ligne et, selon les dernières déclarations du ministre Eric Woerth, un projet de loi verra le jour début 2009. L’ouverture effective du marché français des jeux aura lieu début 2010.

Dans ce cadre légal bientôt favorable, le site Wincomparator propose de comparer les cotes de + 10 sites de paris sportifs (comme Bwin, SportingBet, Unibet etc.)

J’imagine bien la causerie d’avant match de l’entraineur : « Bon alors surtout vous passez tout de suite le ballon a machin, il y a des millions en jeu ! »