Comment lutter contre 3 moves de fish qui vous énervent ?

Comment lutter contre 3 moves de fish qui vous énervent ?

Freudinou s'intéresse à 3 moves souvent utilisés par certains joueurs récréatifs : Le donkbet d'une blinde, le min raise sur continuation bet, et la relance à tapis dans un pot 3bet. Il vous donnera les armes pour y lutter efficacement. 
 

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Lutter contre 3 moves de récréatifs qui vous enervent


Je suis prêt à parier une entrée dans un parc animalier éco responsable que vous avez tous vécu la situation suivante : un joueur récréatif prend une ligne de jeu qui n’est pas autorisée par les règles internationales des bons joueurs (édictées par vous-même), vous vous écriez dans votre tête « encore un move de fish, c’est n’importe quoi » et pourtant vous regardez votre main qui n’est pas extraordinaire…et vous voici en grande difficulté. Il y a d’un côté la volonté de « punir le fish », de l’autre, force est de constater que le caractère imprévisible de votre adversaire du jour pourrait empirer la situation si vous ne choisissez pas la bonne action.

Je vais discuter avec vous de trois de ces fameux moves et vous proposer des solutions afin que vous ne vous transformiez pas vous-même en regréatif (oui je suis fier de ce jeu de mots si vous vous posez la question). Les héros du jour seront le donk bet d’une blind, le min raise du continuation bet et la relance à tapis dans un pot 3bet, le tout au flop. 

 

Quelle méthodologie ai-je utilisé ?
 

Ma méthodologie sera la suivante : j’ai extrait de ma base données assez conséquente (plus de 5 millions de mains) des échantillons sur ces lignes pour les étudier. Les avantages d’une telle approche est de se vouloir objective. En effet, dans de telles situations, il y a fort à parier qu’on ne puisse pas toujours se fier à notre mémoire tant elles sont parfois…émotionnellement gourmandes.
On se souviendra bien plus volontiers du joueur qui paye 2 fois deux énormes relances et qui touche ses deux outs à la river pour prendre notre tapis que de celui qui se couche sur notre relance bien gentiment après sa mise d’une blind au flop.

Cependant, cette méthode a ses limites. Pour commencer, je n’ai pas accès à la valeur des mains qui n’iront pas au showdown. De plus, elle est biaisée par le fait que mon échantillon concerne avant tous les limites, les horaires et les sites où je joue. Or il peut y avoir des disparités dans les résultats suivant ces paramètres. Prenons l’exemple d’un bluff à la river, si vous mettez 50 blinds, un récréatif n’aura pas la même réaction dans une situation similaire à deux limites différentes car de son côté, il est en train de jouer de l’argent. Or, payer 1 € en NL 2 ou 50 € en NL 100 n’est pas la même chose avec une main très moyenne, même pour un récréatif.



Le donkbet d'une blind


Les précautions étant prises, rentrons dans le vif du sujet avec la star incontestée des moves de récréatif, le donk bet d’une blind au flop ! Prenons par exemple la situation suivante : vous ouvrez au BTN, payé par un récréatif en big blind. Le flop est et le récréatif donk bet en misant une blind, que faire ? Pour répondre à cette question, il faut se demander ce qu’il a en général dans cette situation. Voici un tableau récapitulatif extrait de ma base de donnés :
 

Etude de la range au flop d'un joueur qui donk bet une blind

Double paire ou mieux Paire Rien (Air ou tirage)
5.3% 80.5% 14.2%
Echantillon de 888 mains de cash game


De très loin, la paire l’emporte. En y regardant de plus prêt, il s’agit généralement de paires qui vont des paires les plus faibles aux top paires ayant rarement un très bon kicker. Notons une nouvelle fois que la range du joueur est souvent plus faible que ce que ce tableau laisse entendre car lorsqu’il a rien, il va souvent se coucher à un moment du coup et nous ne verrons pas l’abattage.
 

  • Conclusion n°1 : quand votre adversaire donk bet une blind, il a généralement quelque chose en main
     
  • Conclusion n°2 : ce quelque chose est rarement une main forte.


Par conséquent, si vous ne possédez pas vous-même une main forte, la stratégie à adopter pourrait être de relancer pour mettre la pression sur la main relativement faible de votre adversaire afin de le faire abandonner, par exemple 6 ou 7 fois sa mise. Cela tombe bien, sur la base d’un échantillon de 1406 mains, j’ai étudié les réactions des joueurs sur les différentes agressions qu’il peut subir. Sur une relance de son donk bet au flop, vilain va payer en moyenne 58 % du temps. Notons que sur une relance de notre part entre 5 et 7 bb, celle-ci doit passer autour de 40 à 50 % du temps suivant la taille du pot. Notons aussi que la croyance répandue « ils payent tout ! »  est infondée.

A la turn, après un check et donc après avoir payé la relance au flop, si vous continuez de miser, vilain va payer en moyenne 27 % du temps. 

A la river, après un check, si vous continuez encore de miser, vilain va payer en moyenne 47 % du temps mais je me dois de préciser que mon échantillon sur cette situation est petit, 94 mains.
Je vous connais, cela commence à faire beaucoup de chiffres et vous êtes en train de vous dire que vous n’êtes pas venus vous fatiguer à décrypter des lignes de statistiques, vous voulez des propositions concrètes du coach, il est payé pour ça et tout de suite ! Et bien voici :
 

Dans un coup où vilain commence en faisant un donk bet de 1 blind au flop, le bouton miser/relancer est votre ami durant tout le coup :
 

  • Au flop, c’est là où vilain se défend le plus, il le fait tellement que notre relance ne fera peut-être pas un profit immédiat. Néanmoins, l’équité de votre main agira sûrement comme un bonus qui rendra votre relance rentable sur le long terme (EV+).
     
  • A la turn, si vilain a payé votre relance au flop, c’est vraiment là que vous avez le plus intérêt à miser et si je devais vous suggérer une ligne à prendre, ce serait de systématiquement relancer au flop et miser à la turn.
     
  • A la river, bien que la situation soit plus close comme on dit dans le jargon, les premiers échantillons tendent à montrer qu’une mise d’environ 2/3 du pot sera rentable sur le long terme.
     

A noter que j’ai fait aussi l’étude dans la variante où vilain s’amuse à continuer à miser 1 blind sur la street suivante après avoir payé votre relance précédente. Dans cette situation, je vous mets en garde, vilain va en moyenne payer 64 % à la turn mais va ensuite folder une fois sur deux à la river sur un échantillon relatif. Il faut donc faire attention si vous faites une relance à la turn avec une main qui possède une très faible équité, surtout si vous ne comptez pas miser la river ensuite.

Petite observation, sachez que quand vilain a touché une bonne main, il ne pourra pas s’empêcher de vous le dire par le biais d’une augmentation de la taille de sa mise à un moment dans le coup. Attention, si vilain vous revient dessus au flop, même du montant minimum, quand vous ne possédez pas une bonne main, mon conseil est simple : fuyez.

De manière générale, dans le cas où vous possédez une bonne main, je vous invite également à relancer et miser en value dans l’ensemble du coup. Simplement, je pense qu’il est bon de subtilement baisser un peu vos sizings afin de déclencher la curiosité de vilain.

Dans tous les cas, je vous conseille de mettre des sizings solides, on évite les ½ pot !
 

 

Le min raise du continuation bet au flop, un petit raise pour le récréatif, un grand problème pour le régulier.

 

Un autre grand classique. Vous êtes en Small blind avec , vous ouvrez et votre relance est payée par le joueur récréatif en big blind. Le flop est et vous faites votre continuation bet. C’est alors que le joueur récréatif vous fait un min raise, il relance votre mise simplement au double.

Vous voici un peu dans l’embarras. D’un côté, cette main est juste impossible à abandonner. Sachez que sur un min raise au flop, vous avez besoin entre 15 et 18 % d’équité pour payer. Difficile de se coucher dès que vous avez une main à potentiel ou qui a fait une paire. D’un autre côté, vous sentez les problèmes venir, ce n’est peut-être que le premier épisode de la future agression de vilain et il y a de nombreuses cartes à la turn qui peuvent vous embêter.
 

Afin d’y voir plus clair, rien de tel qu’une étude de field

Double paire ou mieux Paire Rien (Air ou tirage)
27.1% 58.3% 14.6%

Echantillon de 550 mains de cash game


L’information principale à retenir est que vilain dans cette situation semble relancer une range linéaire. Autrement dit, il prend les meilleures mains au sens large du terme, et il choisit de les relancer. Sachez que la moitié des Airs sont en réalité des tirages, il ne s’agit pas de bluffs purs à proprement parler. Concernant les top paires, la majorité sont des paires relativement faibles, top paire mauvais kicker et moins.


Il est également important de comprendre les différentes logiques derrière ce move. En effet, ce n’est pas parce que vilain a une mauvaise logique qu’il n’en possède pas. Voici mes interprétations sachant que je m’inspire d’années de pratique où j’ai eu le loisir d’entendre les justifications des joueurs, soit durant les coachings, soit durant les parties lives :
 

  • Quand il a une main moyenne, vilain veut souvent acheter une carte gratuite à la turn (tout un concept). Il espère qu’après avoir payé sa relance, vous allez check la turn afin qu’il puisse également check et arriver à la river avec une taille de pot qu’il juge raisonnable. C’est là le paradoxe : prendre une ligne qui fait grossir le pot…dans l’espoir de le garder petit ! Il fait souvent cela avec une paire d’une force moyenne. Dans notre exemple, quand il a 66 ou même 87, vilain ne veut pas faire face à un grosse mise sur un Roi à la turn par exemple, il sera soulagé de faire un check après vous. Il peut également faire cela avec un tirage. D’ailleurs, cette stratégie avait été suggérée dans l’ouvrage Poker is war, longtemps resté une référence.
     
  • Toujours avec une main de force moyenne, vilain cherche à se situer. Par exemple avec une top paire comme T8s, il vous demande si vous avez mieux.
     
  • Quand vilain a un très bon jeu, il cherche à faire grossir le pot discrètement (ce qui est en général tout sauf discret…)
     
  • Il arrive que vilain emploie cette ligne en pur bluff. J’ai pu constater en coaching que certains joueurs n’ont pas la notion de la cote qu’ils laissent à leur adversaire pour payer, ils ont l’impression de mettre la pression avec ce sizing alors que c’est loin d’être le cas.

 

L’antidote

Je pense qu’il faut vous demander où se situe votre main par rapport à la range de vilain. Si vous jugez qu’elle est devant c’est très simple : sur-relancez en value. En effet, il sera souvent prêt à payer. Le paradoxe étant qu’avec les mains qu’il relançait pour info, vous avez beau le situer, lui dire que vous avez mieux…vilain a rarement la force mentale de se coucher…Sinon, payez toute main qui est faite ou qui est un tirage à 4 outs ou plus. S’il vous revient dessus, la prudence est de mise car n’oubliez pas que sa « logique » de base n’était pas forcément de faire grossir le pot.

Quand vous payez, sachez que votre opposant va souvent vous dire ce qu’il a la turn. Une nouvelle fois, dans notre exemple, vous pouvez abandonner tranquillement s’il met un sizing du type 2/3 du pot et que vous n’avez pas au moins une Top paire/bon kicker. N’oubliez pas que la base de sa stratégie était de trouver un check à la turn. Cependant, gardez à l’esprit que c’est une généralité qui a des exceptions.

 

 

Le raise all-in dans un pot 3bet
 


Vous effectuez un 3bet hors de position et vous êtes payé par un récréatif assez actif. Vient le flop et vous avez . Vous faites un continuation bet d’un montant solide, estimant que votre adversaire peut payer avec de nombreuses paires, tirages et belles overcards. Vous n’êtes pas déçus…car celui-ci relance à tapis !

Il y a un peu de profondeur et 100 blinds restent à payer. Vous avez beau vous dire « c’est un récréatif, il fait n’importe quoi », vous vous souvenez que ce n’est pas parce que un récréatif fait n’importe quoi qu’il le fait n’importe comment...Le flop est connecté, de nombreuses mains peuvent vous battre et en général, un récréatif qui investit son tapis n’est généralement pas bon signe, même s’il a été un peu actif.

L’étude statistique qui porte sur 232 mains va être un peu différente dans ce cas car sachez que vilain a ici une range qui est orientée vers une paire 75 % du temps, parfois accompagnée d’un tirage. Les « purs » tirages à 8 outs ou plus ne représentent que 5 % de l’échantillon, à ma surprise je dois l’avouer. 3 % du temps il est sur une main merguez oriented, comme deux overcards, 17 % sur une double paire ou mieux. Maintenant, il est essentiel de savoir la force moyenne de la paire de vilain pour pouvoir situer votre main par rapport à la range adverse et décider de payer ou non.
 

Voici le détail de la répartition de la force des paires chez Vilain sur mon échantillon :

Over paire Top paire Seconde paire ou moins
8% 62% 30%



Concernant la question des paires, la range adverse semble donc orientée vers des top paires. De ce que j’ai pu constater, il n’y a pas vraiment de force type, cela va de 87 sur 842 à AK sur AT4. Ces paires sont finalement rarement accompagnées de tirages. Il est également difficile de comprendre s’il y a une logique suivant les textures de board. En effet, nous ne savons pas à quel point un adversaire peut estimer qu’un board est dangereux pour sa main.

Quoiqu’il en soit, étant donné la cote du pot, retenez qu’il vous sera difficile de coucher une top paire avec un kicker décent. Dans le cas qui nous occupe, je ne conçois pas d’abandonner une main du type .

 

Le point mental

Il n’est pas rare de voir un joueur partir en tilt quand la situation tourne mal contre le récréatif. La réaction typique est « comment il peut payer ça ??? ». Réponse : il fait ce qu’il veut, rien ne l’interdit. Il peut payer ça en appuyant sur le bouton payer de son logiciel si vous voulez vraiment savoir…Souvenez-vous que votre mission sur une table de poker est de vous adapter au mieux à votre adversaire, pas de passer votre temps à émettre des jugements sur son niveau de jeu. Retenez-vous également de vouloir toujours punir le récréatif, la domination d’un adversaire passe par le fait d’accepter parfois de se soumettre. Bien trop souvent, j’entends des joueurs justifier de continuer un coup désespéré par « Oui mais si je check je perds le coup là ». Ma réponse est : et alors ? Vous n’êtes pas là pour gagner des coups, vous êtes là pour faire ce qui doit être fait, et ce qui doit être fait parfois c’est de tout simplement passer au coup suivant.

J’espère que cette étude vous aura donné une base de travail qui vous permettra de prendre des décisions plus objectives. J’espère surtout qu’elle vous aura donné l’idée de faire vos propres études qui vous permettront de prendre des décisions optimales dans des situations récurrentes sur les tables et qui ont par conséquent une importance capitale sur votre winrate !

 

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Présentation de Freudinou


Joueur de poker professionnel et coach sur Poker Académie depuis 2013, Freudinou a coaché à ce jour plus de 150 joueurs dont certains sont aujourd’hui professionnels. Il peut coacher des joueurs jusqu’en NL 30, son approche se veut construite et organisée. Psychologue de formation, l’aspect mental du jeu, encore bien souvent négligé, fait partie intégrante de ses coachings. Il a également une bonne maîtrise des logiciels poker (Trackers, Flopzilla, PIO Solver…). Pour plus d'informations, cliquer sur sa fiche coach.

 

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