Je poste rarement dans ce type de sujets, parce qu’en général une fois qu’on a posté dans un sujet polémique, ça devient super dur de s’en sortir.
Je me suis juste demandé en lisant ce thread s’il n’y a pas une sorte d’opposition entre deux camps qui pensent exactement la même chose mais appliquée à des objets différents, et refusant d’admettre qu’un même effet pourrait bien venir d’une même cause.
Je parle ici des violence urbaines et des violences policières. Par violence je ne parle pas forcément uniquement de violences physique, mais peut-être plus généralement un comportement agressif.
J’aime bien les posts de Personne parce qu’ils représentent un point de vue qui n’a à mon sens pas la voix au chapitre, du moins auquel j’ai pour ma part un accès très limité. Mais en somme ce dont il nous parle, c’est d’une grande frustration, c’est du fait de vivre dans des situations de merde au quotidien. Je me souviens d’un mail qu’il avait envoyé à propos de l’enterrement d’un policier, et dont aucun média n’avait parlé tandis que la moindre violence policière est montée en épingle.
Et j’ai l’impression à le lire que ces violences policières, seraient explicables par cette frustration. Moi-même, à mon niveau de petit blanc bien sous tout rapport, avec une chemise propre et des chaussures cirées, je me sens en permanence agressé par l’attitude méprisante, agressive, de la police. Pourtant je ne demande qu’à éprouver de la sympathie pour la police et pour leur action. Il faut dire que leurs uniforme n’arrangent rien et qu’on a plus l’impression d’avoir affaire tantôt à des loubards tantôt à une opération commando qu’à des gens devant faire respecter l’ordre. Je pense vraiment que la police gagnerait beaucoup de points de sympathie à adopter un uniforme qui ne soit pas en lui-même agressif. Mais ça n’explique pas tout. Il y a quelques années, j’ai pas mal travaillé avec la gendarmerie, la police et la douane. De mon expérience, les gendarmes était très sympathiques et plaisantaient avec nous. Les douaniers c’était plus variable. Quant aux policiers, ils restaient toujours dans leur coin et ne nous parlaient que pour donner des ordres.
Mon propos ici, c’est de dire que si la situation de merde que la police affronte au quotidien explique les violences policières, pourquoi la situation de merde dans les cités n’expliquerait pas les violences urbaines ?
Et la réciproque est vraie. Si la frustration des pauvres explique les casseurs, pourquoi la frustration des policiers n’expliquerait pas les bavures ?
Je ne comprend pas comment penser l’un sans l’autre et comment penser que l’un serait plus excusable que l’autre. Le processus psychologique est le même. Même causes, mêmes effets. Nous sommes au coeur d’un cercle vicieux : plus les populations sont violentes, plus les policiers sont agressifs, plus les policiers sont agressifs, plus les populations seront violentes.
Je ne dis pas ça pour affirmer que cette interprétation psychologique de la violence (qui me paraît d’ailleurs un peu simpliste) serait juste. Mais si vous l’admettez pour une catégorie de personnes, vous devez l’admettre pour d’autres catégories de personnes.
Avant qu’on me dise que je n’ai pas droit à le parole depuis mon confort de classe moyenne. Oui, je ne connais pas du tout les problèmes en question, je ne les ai pas vécus, je n’ai fait aucune recherche dessus. Du reste je pense qu’on voit mieux quelque chose quand on est à l’extérieur que quand on est dedans, et l’esprit humain tire sans doute des conclusions plus raisonnables que les passions. Quoi qu’il en soit, ce n’est même pas du problème que je parle ici mais des discours, d’un certain type de raisonnement qui me semble biaisé. Ou comme je le disais au début, on a deux camps qui pensent la même chose, mais refusent de penser que ce qu’ils pensent pourrait s’appliquer à plusieurs objets.