Pourquoi les femmes ne peuvent pas gagner au poker

Pourquoi les femmes ne peuvent pas gagner au poker

A la vue de ce titre, quelque peu tapageur, beaucoup d’entre vous doivent déjà craindre (ou espérer) un papier teinté d’un vieux fond de misogynie. Il me faut donc, d’entrée de jeu, clarifier les choses, notamment vis-à- vis des quelques féministes qui pourraient échouer par hasard sur Poker Académie. Non, Mizar n’est pas un immonde phallocrate, un pauvre macho peut-être influencé par les racines calabraises de son arrière grand- père paternel. Bien au contraire.

Le poker et les femmesJe suis un amoureux des femmes. Bon… euh… c’est vrai que ce terme n’est pas le plus approprié. Surtout depuis que les proches de Dominique Strauss-Kahn se sont emparés de l’expression pour défendre leur ami. « Amoureux des femmes » étant une façon pudique de ne pas dire « obsédé sexuel ». « L’homme aime la femme comme le loup aime l’agneau », écrivait à ce sujet Platon. Je dois le confesser, je reste difficilement insensible à la beauté, voire à la plastique d’une jolie nana. Comme sans doute la majorité d’entre vous (mis à part Basou et Como, pour les raisons que vous savez, mais cela ne nous regarde pas…). La différence fondamentale entre DSK et nous restant toutefois notre capacité à contrôler nos pulsions primitives.

Non seulement, je ne pense pas être fondamentalement sexiste, même s’il m’arrive parfois de balancer quelques vannes de mauvais goût avec des potes (on est tous pareil, hein !). Mais au contraire, par moments, je peux même sombrer dans une certaine forme de misandrie. Après avoir passé quelques heures dans un cercle de jeu par exemple… Plus généralement, j’estime d’ailleurs que sur certains sujets fondamentaux, et notamment sur le plan éthique, les hommes sont intrinsèquement inférieurs aux femmes. Comme dans tous les exemples qui vont suivre dans mon article, vous pourrez évidemment dénicher des exceptions, des cas contraires. Précisons donc qu’il s’agit à chaque fois d’une tendance forte, pas d’une règle absolue.

Difficile de nier en effet que les hommes sont globalement plus violents, plus agressifs, ou même plus égoïstes que les femmes. Comme l’explique très bien Steven Pinker, spécialiste en psychologie de l’évolution (dans le « Philosophie magazine » de mai 2012) : « Chez la plupart des mammifères, les mâles sont plus brutaux que les femelles. Ils ont recours à la violence car ils ont plus à gagner dans les confrontations physiques que les femmes. Cette tendance se retrouve chez les humains : l’écrasante majorité des crimes, dans toutes les société humaines, est commise par des hommes. » De fait, dans notre pays, selon le ministère de la Justice, 85% des homicides sont commis par des hommes. Près de 98% des crimes sexuels, y compris sur mineurs, sont perpétrés par des hommes. Et 96,8% de la population carcérale est masculine… Dans l’histoire de l’humanité, les guerres, les actes de cruauté ou de barbarie ont été essentiellement l’apanage de l’homme, au sens propre, non au sens large. Certes, vous pourrez toujours me citer Ilse Koch, la « chienne de Buchenwald », et quelques autres. Mais en proportion, il doit exister, depuis la nuit des temps, une Ilse Koch pour cent Himmler.

Je pense enfin qu’en politique, et à compétence égale (très important), la présence des femmes est une nécessité et même un réel atout. Que l’on éviterait bien des conflits, bien des crises - y compris économiques -, si le « sexe faible » tenait les manettes de l’Etat. Le paradoxe étant que, dans ce milieu impitoyable et excessivement masculin qu’est la politique, un certain nombre de femmes, pour pouvoir percer, ont dû développer une forme d’insensibilité, voire de psychorigidité. Je pense à Margaret Thatcher en Grande-Bretagne, ou à Ségolène Royal et à Michel Alliot - Marie en France (et je ne cite ni Marine Le Pen, ni Arlette Laguiller, qui ne sont pas des femmes à mes yeux…). Elle ne doivent cependant pas nous faire oublier Aung San Suu Kyi, Cory Aquino ou encore Simone Veil…

Aucune femme parmi les meilleurs

Mais trêve de disgression, revenons à notre sujet initial. Ma thèse est la suivante : de même qu’une femme est désavantagée par rapport à l’homme sur le plan sportif, pour des raisons notamment physiques ou physiologiques (elle court moins vite, saute moins haut, développe moins de puissance ou moins d’endurance, etc…) , elle l’est également au poker. Non pas à cause de ses capacités intellectuelles (loin s’en faut), mais plutôt pour des motifs liés à la psychologie et au mental.

Un constat tout d’abord. Très simple et purement objectif. Il n’y a, à ma connaissance, aucune femme durablement gagnante dans les plus hautes limites du poker online. C’est-à-dire là où l’on trouve les meilleurs. J’ignore même s’il existe une seule gonz…, pardon une seule femme qui amasse régulièrement de l’argent en NL400, sur le .com ou le .fr. Aujourd’hui, aucune demoiselle ne fait intrinsèquement partie des 100 meilleurs joueurs du monde en cash game online (en terme de gains nets ou de gains horaires, c’est comme vous voulez). Et j’oserai même aller jusqu’à dire des 1000 meilleurs…

On pourrait rétorquer que, puisqu’il y a sans doute 10 fois plus de mecs qui jouent au poker que de nana, c’est mathématiquement plus difficile pour elles de faire partie de l’élite. C’est ici l’éternel problème de la poule et de l’œuf. Est-ce que les femmes n’ont pas de bons résultats au poker parce qu’elles sont peu nombreuses ? Ou est-ce qu’elles sont peu nombreuses au poker parce qu’elles n’ont pas de bons résultats… ?

La grande majorité des joueuses qui participent aux grands tournois internationaux sont sponsorisées, moins pour la courbe de leur winrate, que pour la courbe de leurs seins ou de leur popotin. Oh ! On connaît tous certaines filles qui manient plutôt bien les cartes, ont une connaissance stratégique du jeu plus qu’honorable et martyrisent même certains gars à une table de poker… Les premiers noms qui me viennent à l’esprit, en France, sont ceux d’Alexia Portal, Almira Skripchenko, Lucile Cailly ou encore notre Maju nationale. Mais j’espère qu’elles ne m’en voudront pas trop si j’écris qu’elles n’ont aucune chance, sur le long terme, en cash game online.

Le poker est sans pitié

Le poker, je l’écris souvent, est un jeu cruel, violent, sans pitié. Surtout si l’on y joue régulièrement, et encore plus s’il l’on en vit. Le sentiment d’injustice est fréquent, tout comme les rushs d’adrénaline. Mentalement, c’est pour beaucoup de joueurs parfois très difficile à encaisser. Tout ce stress, cette tension, ces bad beats, ces ascenseurs émotionnels. Bref, si vous n’avez pas le mental nécessaire, vous ne pouvez pas survivre à ce jeu.

Tant que cela reste ludique, que vous participez occasionnellement à quelques parties, à quelques tournois… pas de problème ! Mais dès qu’il s’agit de grosses sommes ou d’en vivre, donc de jouer régulièrement, ce n’est plus du tout la même musique. La sélection, y compris parmi les meilleurs joueurs, se fait à terme sur le plan mental. Sur la capacité à encaisser les coups durs, à ne pas tilter, à garder la tête froide, à rester lucide en toute circonstance, à ne pas avoir peur, à gérer le stress et ses émotions, si nombreuses dans ce jeu de m… Car, dans l’absolu, mieux vaut être un joueur moyen avec un gros mental, qu’un bon joueur avec un mental moyen. Le premier gagnera sans doute plus (ou perdra moins) que le second, à la fin de l’année.

On pointe là le handicap principal de la gente féminine à ce jeu. Les femmes sont (en moyenne) plus sensibles, plus émotives que les hommes. Ce qui, au passage, leur donne un avantage sur nous dans de nombreuses circonstances, on l’a vu. Humainement, je préfère d’ailleurs quelqu’un qui sait faire preuve de sensibilité dans certains domaines. Au poker, hélas, c’est clairement un inconvénient. L’empathie - dont les femmes sont capables, peut-être plus que nous - est une force. L’émotivité une faiblesse.

Les études scientifiques et l’expérience montrent que les femmes, dans une situation de compétition, sont plus facilement submergées par leurs émotions que les hommes. Qu’une situation stressante va avoir tendance à inhiber la plupart d’entre elles. Prenons l’exemple, vous savez que j’aime ça, de mes deux sports de prédilection : le tennis et le golf. Au tennis, les trois meilleurs joueurs du monde (Djokovic, Nadal et Federer) ont cette capacité à sortir le meilleur d’eux mêmes dans les grandes occasions, à ne pas flancher, à lâcher des coups gagnants sous pression. C’était déjà plus ou moins le cas avec leurs prédécesseurs, les Sampras, Borg, McEnroe et consorts… Chez les femmes, c’est plutôt le contraire. Sous pression, le niveau de jeu a tendance à baisser. Amélie Mauresmo en est l’exemple flagrant. Longtemps n°1 mondiale, son rêve a toujours été de remporter Roland- Garros, dont elle était à chaque fois l’une des grandes favorites sur le papier. Ecrasée, inhibée par la pression, elle a systématiquement déjoué du côté de la porte d’Auteuil, n’y dépassant jamais le stade des quarts de finale. Je joue en compet depuis tout petit au tennis, que ce soit en tournoi ou en match par équipe. Et je peux vous assurer, pour l’avoir observé maintes et maintes fois, que sous pression (à 5-5 au troisième set par exemple) et à tous les niveaux, ont assiste souvent chez les joueuses à un festival de coups ratés ou de double-fautes en tout genre.

Au golf, c’est un peu la même chanson. Tiger Woods à longtemps eu cette capacité à sortir le meilleur de lui-même sous tension, à réussir le coup parfait au moment où il le fallait. Loin de l’inhiber, la pression le transcendait. C’était avant qu’il ne sombre personnellement (à cause des femmes !). Pierre-Michel Bonnot, le journaliste golf à « L’Equipe », me confiait il y a quelques années que ce qui le frappait le plus lorsqu’il couvrait un tournoi féminin, c’était cette tendance qu’avaient les golfeuses, y compris les meilleures, à rater des petits putts faciles sous pression. Ce sport à de nombreuses similitudes avec le poker. C’est un jeu très mental, stressant, facilement irritant, où la tension est forte. Une tension que l’on ne peut évacuer en partie grâce à la dépense physique, comme c’est le cas dans de nombreux sports. Au poker, je ne suis pas certain qu’il y ait beaucoup de femmes qui participent aux gros tournois avec leurs propres deniers, comme le font de nombreux hommes. Ce jeu est bien plus stressant lorsque c’est votre propre argent qui est en jeu… Je ne pense pas non plus qu’il y ait beaucoup de joueuses prêtes à supporter longtemps la vie mouvementée et angoissante d’un cash gameur live ou d’un grindeur online. Question d’état d’esprit. Et finalement, ce n’est pas plus mal. Car mesdemoiselles, mesdames, vous valez bien mieux que ça !

Pas assez de testostérone

Cette dernière envolée lyrique de ma part aurait pu servir de belle conclusion à mon papier. Mais, il y a une autre raison que je voudrais évoquer, et qui fait qu’à mes yeux les femmes peuvent difficilement se mettre au niveau des hommes au poker. Notons bien, là encore, qu’elle n’est pas forcément élogieuse pour la gente masculine. Elle est à la base hormonale et a pour nom la testostérone. Cette hormone, typiquement masculine, est à l’origine de notre agressivité, parfois débordante. Dans la vie de tous les jours, c’est pas toujours très beau à voir. Entrez dans le troquet du coin ou dans un stade de foot, et vous comprendrez tout de suite ce que donne un trop plein de testostérone.

Au poker, hélas, c’est un avantage indéniable. Non pas sur les forums (sauf celui de PA évidemment ), qui regorgent parfois de concours de bites, prises de becs et insultes en tout genre, laissant à penser que, peut- être, le taux de testostérone est-il inversement proportionnel au quotient intellectuel d’un individu. L’agressivité est surtout un avantage à une table de poker. Là encore, non pas sur le plan verbal ou comportemental, mais sur le plan stratégique. La plupart d’entre vous savent sans doute que le jeu agressif est la clé du succès dans cette discipline. Vous pouvez jouez plus ou moins tight, plus ou moins loose. Mais si vous voulez gagner de l’argent, vous ne pouvez pas vous permettre d’être passif. Check-raise, 3-bet ou encore bluff doivent faire partie de votre arsenal si vous voulez survivre.

Evidemment, les meilleures joueuses pratiquent un jeu agressif. Mais j’ai envie d’ajouter qu’elle se forcent à jouer agressivement, là où de nombreux joueurs (pas tous évidemment) le font instinctivement. Encore une fois, par expérience, une majorité des femmes que j’ai pu affronter, ici où là, se montraient beaucoup trop passives, les cartes en main. Dans le doute, le « sexe faible » a sans doute naturellement tendance à vouloir minimiser les risques, à préserver ses jetons. Ce qui n’est pas forcément la meilleure stratégie. J’attends d’ailleurs toujours la première nana qui osera me 3-barrel bluff overbet à la river ! De toute façon, j’aurais foldé dès la turn…

Une autre raison, enfin, explique que le poker est un milieu essentiellement masculin. Outre l’agressivité, l’esprit de compet, le goût du risque, l’appât du gain ou encore les tendances à la manipulation sont des caractéristiques plutôt viriles, qui siéent parfaitement à notre jeu de carte préféré. D’ailleurs, au poker, le Roi n’est-il pas plus fort que la Dame ?

Pour conclure, je voudrais souligner deux points. Le premier, c’est qu’en aucun cas le fait d’être un bon joueur de poker implique une quelconque supériorité dans d’autres domaines. On connaît tous certains pros qui se sont mal comportés à une table, ont tenté de tricher ou d’arnaquer leurs pairs (en live ou online)… Sans parler du black friday, qui a fait tomber de leur piédestaux quelques « grands » noms du poker. Au-delà du tapis vert, exceller dans un domaine où même être un génie n’implique pas être quelqu’un de bien. Voyez Maradona. Regardez Paul Gauguin ou Jean-Jacques Rousseau, lesquels ont abandonné leurs enfants pour pouvoir se consacrer tranquillement à la peinture ou à la philosophie… Matez Bobby Fischer, sans doute le plus grand joueur d’Echecs de tous les temps (avec Kasparov). Ce « génie » était accessoirement un névropathe mégalo, parano et antisémite… Non. Dans l’absolu, il vaut clairement mieux être une femme (ou un homme) bien… qu’un bon joueur.

Le second point que je voudrais souligner, c’est que la femme n’est pas désavantagé au poker pour des raisons intellectuelles. Evidemment pas ! D’un point de vue global, nos potentialités sont les mêmes quel que soit le sexe, mais varient selon les individus. L’intelligence est de toute façon un sujet complexe. Il n’existe pas une mais plusieurs formes d’intelligence. A commencer par le quotient émotionnel (QE), bien distinct du quotient intellectuel (QI), comme on peut le constater avec Bobby Fischer. Ce même QE qui, au poker, me semble bien plus important que le QI. Des études scientifiques tendent même à montrer que l’intelligence verbale des femmes est (en moyenne) plus élevée que celle des hommes. L’intelligence spatiale serait en revanche supérieure du côté des mâles. Ce que l’on savait d’ailleurs tous déjà. Ceux d’entre vous qui vivent en couple en ont déjà fait l’expérience au moins une fois : si vous êtes perdu en voiture, que vous hésitez et que votre compagne vous conseille de tourner à gauche… il est alors sans doute EV+ de tourner à droite. Misogyne, moi ?!

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