PokerStars, vers un bad-beat à 731 Millions de $ ?

• 06 mai 2013
• petiteglise
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PokerStars a déboursé 731 Millions $ pour le rachat de Full Tilt, dans le but de dominer le marché américain en ligne, après la prochaine régulation. Mais PokerStars a perdu la première bataille pour sa réimplantation aux USA, face au principal lobby des casinotiers, l’American Gaming Association.

Le rachat de Full Tilt par PokerStars

Lorsque PokerStars a racheté Full Tilt, acceptant de verser 731 Millions $ à la justice américain, dont 330 Millions pour rembourser les joueurs lésés, ce n’était pas pour que justice soit faite et victimes dédommagées. PokerStars s’était assuré de pouvoir être candidat à la licence une fois le marché régulé. Un pari à long terme de 731 Millions, dans lequel, pour sortir gagnant, PokerStars doit parvenir à un quasi-monopole aux USA. Mais, alors que Ultimate est devenu le premier détenteur d’une licence légale de poker en ligne aux Etats-Unis, PokerStars a perdu le premier gros pot de ce cash-game aux caves à 9 chiffres.

L’Atlantic Club Casino, porte d’entrée sur le poker en ligne

L’assemblée du New Jersey a adopté une loi permettant aux casinos de proposer également du poker en ligne dans l’Etat. Le plan de PokerStars était alors limpide : racheter l’Atlantic Club Casino et sa licence, pour s’ouvrir au marché américain. Il est en effet urgent de s’implanter en vue de la régularisation généralisée qui ne devrait tarder. Les joueurs se tourneront probablement vers les acteurs déjà installés. Mais, tout le monde ne voit pas d’un bon œil le monopole dont pourrait disposer PokerStars.

Atlantic Gaming Association 1 - 0 PokerStars

L’AGA est un puissant lobby de casinotiers aux USA. Dans un long rapport envoyé à l’Etat du New Jersey, l’AGA a mis la pression en faveur du refus de la licence de PokerStars, arguant que « le groupe a été dirigé pendant plusieurs années par une entreprise criminelle ». Le but de l’AGA n’est sûrement pas de protéger les joueurs américains, mais de tout faire pour empêcher le monopole de PokerStars, contre lequel ils ne pourraient pas lutter. Fort de sa place de leader mondial, PokerStars s'est déjà vu proposer des offres intéressantes, comme le rachat du Rio à Vegas, et des WSOP. PokerStars avait alors refusé, car sa priorité est le marché du poker en ligne aux Etats-Unis. Mais si jamais PokerStars arrivait à s’imposer aux Etats-Unis, il serait probable qu’ils écraseraient toute concurrence, non seulement en ligne, mais également dans les casinos. C’est du moins ce que craint l’AGA.
Le Wall Street Journal croit savoir que les puissants casinotiers ont eu gain de cause. Le journal rapporte que l’accord pour l’achat du casino et l’obtention de la licence a expiré, compromettant le retour de PokerStars sur le marché américain.

PokerStars, un futur incertain

Suite au Black Friday, on pouvait être tenté de parier sur la rapide chute de PokerStars. Il n’en a rien été : la firme a remboursé ses joueurs, continué de s’accroître et domine maintenant le poker mondial. Quand elle a racheté Full Tilt, on pouvait s’attendre à une rapide domination du marché américain. Mais, alors qu’au Nevada, on joue déjà sur Ultimate, PokerStars a perdu une importante bataille dans le New Jersey. Cependant, PokerStars s’est mis dans la poche le sénateur du New Jersey, lequel reste favorable à l’octroi rapide d’une licence pour PokerStars. Le combat pourrait donc perdurer à Atlantic City, en attendant que la guerre éclate dans le reste des Etats-Unis. Le futur de PokerStars semble aussi incertain que l’était son passé. Et une question reste sans réponse : le move à 731 Millions $ était-il Ev- ou Ev+ ?