[Twitch/Challenge/Guide] Atomiser la NL2© - Guide à peu près pratique du débutant au poker

Et bien bonjour/bonsoir les académiciens z’et les académiciennes

J’entame aujourd’hui la création de ce guide « pratique » ( par pratique entendez « simple » ) qui est le résultat d’un challenge que je me suis lancé pour la chaine twitch Poker-académie consistant à jouer 30k mains de NL2 en essayant le plus possible d’y maximiser les gains afin d’y trouver une attitude/manière de jouer qui y est le plus possible profitable.

Ce guide se voudra volontairement très général, parfois imprécis et d’un point de vue poker mathématique et théorique en plus de rentrer assez peu dans les détails ( on parlera néanmoins de côtes directes, implicites, de risk-reward et d’EV ) on restera volontairement sur des notions plus concrètes.
Pour ce qui est d’une approche plus approfondie et plus précise sur ces points je vous invite à consulter l’excellent Maraver la NL2 de @Lacerta_max dont ce challenge/thread s’inspire

Ici on essayera surtout de vulgariser ( sans insultes hoho humour ) le poker de manière générale, l’attitude globale que je pense il est bon d’avoir aux tables de NL2. On y verra ainsi les grosses exploitations que j’ai été personnellement amené à y faire pour je pense ( subjectivement donc ) maximiser le plus mon profit durant ce challenge.
A noter que ces adaptations n’ont de sens que si on vient d’une base différente, ce qui paraît logique, si j’ai un jeu A et que je décide d’en dévier pour atteindre un jeu B que j’estime plus profitable, j’avais par conséquent déjà un jeu A dont j’ai dévié. Le but ici sera de vous amener directement le jeu B ce qui je l’avoue ne sera pas chose aisée.

Pour tout les termes et néologismes très fréquemment utilisés je vous renvoie au lexique poker-académie : Lexique

Bon trêve de papotage, ce premier post servira d’introduction et ce thread s’étoffera ou s’étouffera au fil du temps quand ma légendaire flemme me permettra de coucher par écrit ce que je dois y mettre :monkey_face:

Disclaimer : Ce challenge et ce volume intégralement diffusés en live porte sur 30 000 mains, ce qui est un échantillon correct mais n’a pas vocation à en tirer des CERTITUDES, j’ai décidé d’arrêter à 30 000 mains afin de montrer autre chose, d’autres limites et éviter de trop tourner en rond. Les résultats présentés sont soumis à variance et ne sont en aucun cas une garantie ( non vous n’aurez certainement pas 40bb/100 de winrate facile ) ni une preuve en elle-même. C’est une indication, relativement forte mais qui frappe un sample encore faible à défaut de pouvoir en fournir un gros. Voilà vous êtes prévenus :monkey_face:

Je clôture ce premier post ici. Dans le prochain j’essayerais de parler de l’attitude et de la manière de jouer générale que j’ai essayé de mettre en place dès le début de ce challenge basé sur les connaissances que j’avais de la limite. Je n’ai pas la prétention de dire que mon point de vue et mes adaptations seront les meilleures possibles de manière absolue mais elles sont je pense en tout cas fortement gagnantes.

Académiciens, académiciennes je vous donne rendez-vous le plus tôt possible juste en dessous pour le prochain post, zoubis ! :see_no_evil:

Edit : ajout du lexique.

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Step 1 : Mindset, attitude, plan de jeu, conditions de grind

Ici on va parler vraiment de notre plan, ce que l’on cherche à accomplir quand on va s’asseoir aux tables. On a tous sur P-A ou hors P-A une conception et un but différent dans le poker. Pour certains c’est un amusement comme un autre, pour d’autres c’est le loto gamboule, pour d’autres un moyen d’arrondir leurs fins de mois et pour d’autres une ambition avec pour but de gravir les limites.

Chacune de ces visions ( ainsi que d’autres positives que je peux oublier exit l’addiction ) est respectable et on trouve dans le poker comme dans bien d’autres domaines ce qu’on y cherche et pas plus.

Ce guide s’adresse plus principalement aux joueurs ayant soit pour but de continuer à s’amuser mais d’une manière plus comment dire “cadrée” et éventuellement plus profitable ainsi qu’aux joueurs désireux de gravir les limites, on commence ici par la NL2 mais on verra aussi ensemble la NL4/5 puis la 10 puis etc… jusqu’à ce que soit je ne sois plus à même d’avoir les capacités de pousser plus loin soit je finisse écrasé par un mammouth.

  • Mindset et attitude :

On va démonter quelques choses ensemble directement.

On ne s’assied pas à une table de poker pour gagner. On s’assied à une table de poker pour jouer notre jeu, et si possible le meilleur jeu que l’on est capable de fournir. Gagner est une récompense subsidiaire qui si l’on applique un bon jeu et notre meilleur jeu si tant est qu’il soit un jeu “gagnant” arrivera normalement de soit.

La NL2 étant la plus faible limite de cash game disponible et la limite où le niveau ( en toute logique ) y est le plus faible la place à l’erreur, notre marge d’erreur possible, y est extrêmement grande et donc si notre jeu est propre discipliné et gagnant il n’y a aucune raison que les résultats escomptés n’arrivent pas un jour ou l’autre. Si on est gagnants on sera gagnants.

Quand on s’assied aux tables on va donc préférer le faire dans les meilleures conditions, il n’est pas toujours évident d’être dans les meilleures conditions à chaque fois que l’envie de grind nous prend, pour ça des outils sont disponibles, je vous invite à rechercher les termes “warm-up” ou “cooldown” qui vous permettront surement d’avancer un peu vers la réalisation de ce premier petit objectif.

  • Plan de jeu :

Chacun a le sien, pour ceux qui en ont un, je parlerais ici du mien, qui est particulier mais il me paraît important d’avoir un but, une idée de ce que l’on cherche à accomplir quelle que soit la limite ou la session qu’on joue.

Pour le mien j’avais pour but de réaliser un challenge, 30 000 mains avec pour objectif le meilleur winrate possible, j’ai donc cherché, en NL2 comment l’atteindre.

J’ai opté pour du 3-tabling, deux tables normales et une zoom qui pour le live me paraissait être un bon compromis, l’action était présente mais pas trop ce qui permettait d’avoir un peu de temps pour détailler et expliquer mains et thinking process.

Ensuite pour rentrer plus dans le détail et caricaturer, connaissant un peu la NL2 je me suis d’entrée mis pour léger objectif d’éviter un peu la variance, un peu mais pas trop au point de la fuir néanmoins.
C’est une limite où à mon sens la multiplicité des spots EV+ fait que l’on peu naturellement faire un tri assez grossier, entre les très et les moyennement EV+ sur lesquels on va sauter à pieds joints et les spots un peu plus close un peu plus borderline que j’ai parfois mais pas toujours préféré éviter.

Mon but était donc de battre, voir même “crush” la limite sur 30 000 mains, le votre sera peut-être d’y être gagnant de tel bb/100 sur tel nombre de mains plus important, sera peut-être d’y faire un passage avant de pouvoir grimper ou sera peut-être celui d’y rester mais plus sereinement, plus sainement.

Quoi qu’il en soit on a cheval de bataille qu’on amène avec un plan, qui se basera sur notre ressenti, nos connaissances, notre façon d’aborder le poker et notre façon d’exploiter les vilains.
Pour donner un exemple simple, on connait tous le profil typique du récréatif passif, il y a mille et une façons bonnes d’exploiter les erreurs que fait ce profil, toutes sont bonnes mais certaines sont probablement meilleures. Dans le prochain post on cherchera ce que l’on pense être les meilleures façons d’aborder le field de cette NL2.

Des zoubis les académiciens et les académiciennes, la suite au plus vite au prochain post :monkey_face:

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Step 2 : Room, field, formats, adaptations générales

Et bien re-coucou les académiciens z’et les académiciennes :monkey_face:

Pour ce 3ème post on va encore rester général et dans le autour de la technique et des tables pour se concentrer sur les derniers points importants, ou jouer, comment, pourquoi ?

  • Format :

N’étant pas un expert des autres formats ( loin de la :see_no_evil: ) on parlera évidemment ici de cash game uniquement. Ce que je vais dire n’a pas but de décourager qui que ce soit mais au fil du temps, du nivellement du niveau de jeu par le bas ainsi que la relative désertification du poker par les joueurs récréatifs la variante du cash game NLHE est celle ayant le plus souffert ( façon de parler ).
A mon sens, et celui de nombreux joueurs ayant fait la transition, le cash game est à l’heure actuelle la variante la moins EV+, entendez par là que c’est encore évidemment profitable de jouer en CG NLHE et particulièrement en NL2 évidemment mais probablement moins que les autres formats ( MTTs/Spins/Omaha ) du fait de la raréfaction des récréatifs. Après hein y’en a encore et surtout en NL2.
Mais soyez conscients que la voie du CG si telle est celle que vous choisissez sera probablement plus difficile à aborder que l’apprentissage d’un autre format/variante et qu’il faudra aussi souvent plus de temps avant que les connaissances portent leurs fruits.

  • Room et field :

Du peu que j’en sais je dirais que le field NL2 a tendance à être sensiblement le même peu importe la room ou le réseau que vous jouez, je ne peux pas me prononcer pour ce qui est du .com n’y ayant pas accès mais en ce qui concerne le .fr cette limite semble relativement homogène, donc je dirais qu’en terme de préférence de room pour la NL2 je dirais que ça n’a aucune importance celle que l’ont choisit, le rakeback sera minime peu importe la room, je dirais que pour cette limite, et cette limite uniquement, on peut aller où on veut, là où notre confort de jeu est le meilleur.

Pour ce challenge j’ai choisi pokerstar, parce que c’est une room que je ne joue pas hors stream parce qu’elle présente trop d’inconvénients à mes yeux. J’aime garder une certaine honnêteté intellectuelle dans l’esprit poker-académie et je pense que les choix de pokerstars pour le poker français sont désastreux, d’un côté ils baissent le rakeback des joueurs réguliers ( je fais souvent la blague quand j’ouvre un coffre en stream de prendre la calculatrice à côté, je dois avoisiner les 2.4% de rakeback ) sous couvert de protéger les joueurs récréatifs tandis que dans l’autre sens ils laissent entrer sur un réseau France/Espagne/Portugal tout les joueurs évidemment réguliers des pays de l’est ou d’amérique du sud.

Bref, pour la NL2 n’importe où, et on parlera plus tard de où aller ou non ( à mon avis, subjectif encore donc ) pour les limites supérieures.

  • Adaptations générales :

Maintenant qu’on a débroussaillé le autour on va entrer dans le vif du sujet. En restant encore un peu vague. :monkey_face:

Disclaimer 2 : Ce sont les adaptations que J’AI faites, MOI, je ne dis pas que c’est ni ne sera à jamais éternellement et pour toujours la meilleure chose à faire, ce sont des adaptations et une manière de jouer personnelle qui n’engage que moi , je pense que ma façon de faire a été extrêmement profitable mais des façons de faire il y en a une par joueur ( pour caricaturer ) et peut-être que d’autres adaptations peuvent être meilleures/plus profitables.

  • Première étape et la plus importante de toutes en NL2 : le table select.

On a à faire à une limite très jouée avec un fort volume de joueurs et énormément de tables disponibles. D’un autre côté la plupart du temps quand on joue en NL2 on cherche à apprendre et/ou à consolider les acquis appris récemment. Alors c’est simple, on joue les bonnes tables rentables, celles où les récréatifs sont présents. Et on évite le plus possible les tables avec plusieurs regs. Certes ces regs ne sont probablement pas des foudres de guerre mais peu importe le niveau technique et mental du reg il sera toujours moins rentable de le jouer lui qu’un magnifique récréatif 80/0 très passif qui pullulent à cette limite.

  • Seconde étape : s’adapter aux belles tables.

On va donc jouer des tables avec de nombreux récréatifs, qui vont souvent vouloir voir de nombreux flops passivement ( limp ) avec des mains à très faible potentiel et fortement dominées, montrant peu de résistance/agressivité post-flop.
Je pense que c’est là que l’on doit faire un choix et se dire que l’on va souvent préférer amener ces joueurs plus faibles techniquement post-flop plutôt que d’essayer de créer des énormes coups pré-flop contre eux.

Pour étayer mon propos par exemple, je trouve ça très contre-productif voir suicidaire de 3bet par exemple un combo comme AQs contre un 60/8 qui open raise UTG à 50bb de profondeur alors qu’on a un ou deux récréatifs derrière dans les blindes.

Cet exemple ci-dessus veut dire : il est relativement simple d’avoir une meilleure compréhension du postflop, de mieux tirer parti des erreurs postflop adverses ( mauvais sizing trop faibles/forts, mauvais runouts à barrel, bet/call de mauvais combo, se marrier à la force absolue de sa main préflop ) que de prendre la variance préflop contre des profils que l’ont peut “Atomiser” postflop.

Ca ne veut pas dire qu’on ne veut jamais 3bet AQs, ou qu’on va se mettre à overlimp toutes les positions pour voir des flops, ça veut dire que je pense sincèrement qu’il est préférable de resserrer nos ranges agressives préflop et de les basculer postflop. On verra plus tard l’overbet river 8x le pot en value qui justifie à lui seul quasiment ce postulat :speak_no_evil:

Donc partant de ce prédicat, j’ai choisi la voie de la “réalisation d’équité”, j’ai eu des ranges préflop relativement larges pour la limite, je pense qu’on peut être plus serré que moi en terme de VPIP/PFR et y être plus profitable et que l’idée générale sera de choisir les bons combos à emmener postflop, ceux qui font des nuts, ceux qui ont de belles côtes implicites ( explication plus tard ) et postflop de tenter soit de réaliser notre équité le moins cher possible face à l’agression tout en essayant de la réaliser en grattant un peu de fold équité quand on agresse nous-même.

Je proposerais des tableaux de ranges par position, qui seront comme à chaque fois que l’on propose ce genre de tableaux imprécis, beaucoup de combos seront modulables et dépendront de la texture de la table, de sa dynamique et des profondeurs ( qui sont comme en MTTs assez variables à cette limite :see_no_evil: ). Mais qui serviront d’une base que j’estime “solide” et relativement simple à naviguer postflop pour un joueur débutant.

Dans le prochain post on parlera donc de ces ranges preflop et de comment je ( subjectif*** ) pense que l’on préfère se comporter préflop à ces limites.
En essayant de le produire au plus vite, suite au prochain post !

Bisous les académiciens z’ainsi que les académiciennes :monkey_face:

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Step 3 : Le préflop

A mon sens ( subjectif**** ) beaucoup de notre réussite en NL2 découlera du préflop car de notre préflop découlera la cohérence de notre postflop. Par cohérence j’entends la facilité, l’automatisme que l’on pourra mettre en place postflop en étant rigoureux avec nos ranges préflop.
Qui ne s’est jamais retrouvé postflop avec un combo un peu trop bas sans faire exprès et à pas trop savoir comment manœuvrer telle ou telle texture ? :speak_no_evil:

Dans un premier temps ici je parlerais des spots de RFI ( Raise First In = Relance quand rien avant, ni limp ni relance avant nous ), je vais proposer des ranges, un peu tight à certaines positions, surtout early. Ces ranges sont une proposition. Bien que je pense fortement qu’elles marchent telle quelle tout l’intérêt est de pouvoir en dévier et de savoir comment faire. J’étofferais sûrement ce post précis au fur et à mesure, afin de proposer des ranges de 3bet, des ranges d’isolation et présenter des combos amovibles suivant certaines caractéristiques de tables. Pour l’instant le plus important car le plus récurrent sera nos RFI.

  • Je propose :

  • UTG ( 6 joueurs ) :

UTG2

  • MP ( 6 joueurs ) :

mp2

  • CO ( 6 joueurs ) :

CO2

  • BTN ( 6 joueurs ) :

BTN2

  • SBvBB :

SB2

  • Isoler les limpers :

On fera souvent face à des limpers et surtout en NL2, leurs ranges sont souvent faibles et des mains considérées par les vilains comme bonnes, ou belles, Jc2c devient une belle main verte, 7h8h c’est rouge c’est joli, bref, des mains dominées qu’on aura surtout envie de jouer IP.
Je propose ici des ranges d’isolation, un peu plus large CO, la même bouton qui est déjà bien large et se défend autant en RFI qu’en isolation, de même pour la range MP, la grosse subtilité viendra des blindes où on jouera hors position et finira souvent en multiway, j’ai tendance à fortement resserrer cette range d’isolation particulière.
Comme d’habitude c’est soumis à conditions et variable suivant un peu tout, la table, les profondeurs, vous-même.

  • CO ( 1+ limp ), en vert les combos rajoutés à la range de RFI.

COLIMP2

  • SB/BB ( 1+ limp )

SB_BB_limp2

Je choisis de garder cette range relativement strong, j’ôte les très low pocket qui nous forceront la plupart du temps à jouer très agressivement OOP postflop des boards ou on a totalement miss avec multiples overcards, chose qui me paraît très spewy à cette limite compte tenu de la passivité et de la tendance CS des vilains.

Ce qui nous fait un total de 29.34% de RFI, attention ça ne veut pas dire que vous serez X% de VPIP/29% de PFR car ici ça ne tient compte que du RFI, donc la relance avec aucune action avant nous. Ces ranges me paraissent être un bon compromis, celles de bouton/SB peuvent éventuellement être un peu large pour un joueur débutant.
Ce qu’il faut comprendre c’est que la largeur, la quantité de combos que l’on peut avoir dans notre range d’open ou d’iso préflop dépendra de nos capacités postflop. Plus on sera/estimera être compétent face à nos adversaires postflop et plus on pourra se permettre d’élargir nos ranges préflop.
Élargir mais sans être dans l’excès, les vilains de NL2 défendant beaucoup il ne sera certainement jamais une bonne idée peu importe nos compétences d’open K2o MP par exemple.

Je rappelle que ces ranges sont seulement une proposition et que le but est d’en dévier, de créer les votre, celles qui vous sont propre, vous aurez peut être, surement, plus d’expérience du field NL2 et de comment il réagit que moi à terme et serez plus à même avec de l’objectivité de réaliser quels sont les combos qui marchent et ceux qui sont à retirer ou à ajouter.

Je vous donne rendez-vous au prochain post, qui traitera soit directement du postflop soit qui s’attardera encore un peu sur le preflop et nos objectifs si après relecture du présent post je pense qu’il y a assez à rajouter.

Bisous les académiciens z’et les académiciennes :monkey_face:

Edit : Ajout propositions de ranges d’iso vs 1+ limp.

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Step 4 : Le postflop, amélioration, côte directe

Et bah coucou les z’académiciens z’et les z’académiciennes :monkey_face:

On va cette fois parler ensemble du postflop, et plutôt que de prendre mille et un exemples et de dire là faut faire ci parce que blabla, là faut faire ça parce que lolilol on va plutôt aborder le postflop de manière générale.

Si on regarde les ranges que je propose et on va s’attarder sur celle UTG assez caricaturale et qui illustre bien ce que je veux montrer pour la NL2 on remarque :

UTG2

On emmène des mains postflop qui font des “nuts”, des sets, des flush max, deuxièmes flush, des grosses topères ( top pair ), des straight max.

L’idée va être de réaliser notre équité le plus possible, ou faire fold celle adverse et le tout sans faire d’erreurs, oui mais comment ?

  • Amélioration

C’est quelque chose qui à terme devrait devenir intuitif, savoir quelles cartes améliorent notre main, combien elles sont et leurs fréquences d’arriver. Pour ça très simple prenons un exemple :

On a AcQc le flop arrive 5cThJc. Pour l’instant on a Ace high donc pas très fort. Mais un K, un trèfle, un Q ou un A améliorent notre main.

Tout l’idée sera de faire la part des choses et de savoir si les cartes qu’il nous reste à tirer et vont améliorer notre main seront “clean” ou non. C’est à dire si les cartes qui peuvent tomber et qui amélioreront notre main seront suffisants pour que notre main devienne meilleure que celle de notre/nos adversaires encore présents.

Exemple : on a AcQc le flop arrive 8c8h9h on voit une turn gratuitement c’est 9c le board est donc 8c8h9h9c et vilain mise ( un vrai montant pas 1bb ) il y a fort à parier que la force de notre couleur si on l’obtient river sera fortement remise en question sur une texture ou il y a déjà des fulls présents.

L’idée est donc de faire la part des choses et d’évaluer objectivement la force de notre main après amélioration.

  • Côte directe :

Maintenant qu’on sait quelles cartes améliorent notre main la question va être de savoir à quelle fréquence on va l’obtenir et si il est bon d’entrer ou de rester dans un coup où on peut les obtenir. Il existe des concepts sous-jacents, des liens mathématiques entre les divers éléments qui sont à notre disposition qui regroupent : Notre main et nos chances d’être devant/améliorer, la taille du pot, le montant à y ajouter pour continuer dans le coup.

Pour ça rien de mieux qu’un exemple :

On a AcQc nous sommes IP ( en position ) postflop sur un joueur récréatif agressif, le pot fait 10. Disons 10€.

Le flop est 5cThJc

Instinctivement maintenant on sait que : les K vont nous donner quinte max donc nuts, les trèfles vont nous donner flush max donc nuts et parfois les Q et les A vont nous donner topère qui sera suffisant.

Vilain mise ( donk ) 5€ dans le pot de 10€, que faire ?

Et bien il y a au minimum deux choses à faire qui devraient devenir un automatisme premièrement compter nos “outs”, les cartes qui vont améliorer notre main et établir la fréquence en % à laquelle elles vont arriver si on se contente de payer, puis ensuite comparer ce résultat au rapport qui nous est demandé d’investir par rapport au total du pot.

Les K sont “clean”, les trèfles sont “clean”, les Q et A moins car peuvent donner DP ou quinte à vilain, on va donc tabler sur ce qu’on sait être tout à fait propre soit : 4 K et 8 trèfles ( 9 trèfles moins le K de trèfle déjà compté ), attention au T de trèfle qui peut parfois rentrer full chez vilain.
Ce qui nous donne 12 cartes.

Maintenant dans un jeu de cartes utilisé pour le poker il y a 52 cartes ( exit le petit au bout ), nous avons à ce stade 2 cartes privatives face visible pour nous et 3 sont communes et révélées.
Il est impossible de conjecturer efficacement sur les cartes cachées de vilain ni sur celles fold par les adversaires plus tôt dans le coup, il reste donc dans le paquet : 52 - ( 3 communes + 2 privatives ) = 47 cartes restantes.

Nous avons 12 cartes qui nous aident sur 47 donc : 12 / 47 = 0.2553 soit 25.53%.

Ce qui veut dire que l’une de nos 12 cartes donnant nuts à notre main va arriver 25.53% du temps turn soit une fois sur 4.

Outre le fait que parmi nos options on puisse coucher ou relancer vilain, qui sera souvent la meilleure façon de jouer cette main, on va s’attarder si il n’est pas aussi une bonne option de simplement payer ?

On a donc 25.53% de chance d’améliorer notre main sur une nuts indémontable ( attention Tc ) et vilain nous mise 5€ dans un pot de 10€ c’est à nous de jouer le pot fait maintenant 15€ et on a 5 à y mettre si l’on souhaite poursuivre.

Si l’on veut pouvoir simplement payer une mise il faut donc que notre % d’amélioration si on compte en % ( on verra en odds plus tard ) soit supérieur ou égal ( on parlera du rake plus tard ) à la côte, ou au % d’amélioration qui nous est demandé par le pot, ici :

On a 5 à mettre dans 15 on a un rapport de 15 / 5 = 3 ( ici c’est exprimé en odds on a du 3 contre 1 ) -> 1 fois 5 à mettre pour 3 fois 5 dans le pot.
Pour basculer en % on a du “((1 / ( 3 + 1 )) x 100” ou pour simplifier du “100 / ( 3 + 1 )” ce qui nous donne donc 100 / 4 = 25.

Ce calcul vient de : 100% divisé par ( 3 chances de rater + 1 chance de réussir ) pour y mettre des termes simples.

Tandis que l’expression en côtes ou odds nous propose du 3 contre 1, soit 3 chances de rater contre 1 de réussir ( ou toucher ).

C’est du barbarisme compliqué mais ça veut dire que lorsque notre adversaire nous demande 5 dans 15, on a donc un rapport de 3, du 3 contre 1, et par conséquent besoin de 25% de chances d’améliorer ou plus pour que notre call soit simplement un call profitable disposant de la côte directe.

Attention : ça ne veut en aucun cas dire que si l’on dispose de la côte directe dans un coup il est préférable ni bon ni meilleur de payer que de relancer voir de coucher. Des facteurs entrent en jeu, le nombre d’adversaires, le fait que nos outs soient propres ou non, la profondeur de vilain.
Ca ne veut pas non plus dire que si l’on a pas cette côte directe par exemple si vilain misait 10€ dans 10 on aurait donc du 2 contre 1 soit besoin de 33% pour simplement payer profitablement que l’on doit coucher nos mains car d’autres concepts seront à l’oeuvre, notamment la côte implicite, plus subjective, que l’on verra au prochain post.

En espérant que tout ça aura été clair. Je vous donne rendez-vous au prochain post où on parlera de cette côte implicite, de comment l’évaluer, de comment calculer comment récupérer notre déficit si jamais l’on décidé de call “hors côtes” et de la subjectivité de ces petites erreurs.

Bisous les z’académiciens z’et les z’académiciennes :monkey_face:

Edit: éclaircissement, ciao les bonbecs.

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Step 4.5 : Côtes implicites, subjectivité, particularité du postflop NL2

Et bah coucou les z’académiciens z’et les z’académiciennes :monkey_face:

Précédemment on a abordé les quelques petits mathématiques qui sont probablement indispensables au poker, ça fait beaucoup à ingurgiter quand on ne connait pas et il y en a encore un tout petit peu à venir.

  • Côte implicite :

On a vu comment évaluer si payer une mise est mathématiquement bon ou non, sans envisager encore l’option de relancer à la place, mais parfois il y a un peu plus que simplement comparer la côte ( ou % ) d’amélioration de notre main contre celle offerte par le pot. Parfois il est bien plus rentable de faire un “mauvais call” flop ou turn avec une main qui a de l’équité qui tire vers une nuts parce que l’on sait que l’on pourra compenser cette erreur.

Je vous donne un exemple :

Petite subtilité du replayer, il y a en réalité 0.58€ dans le pot au flop, vilain mise pot.

Dans cet exemple :

On s’est fait 3bet x2 par un vilain récréatif un peu énervé par les mains précédentes ( de mémoire il perd déjà 2 à 3 caves en une dizaine de mains avant ce coup précis ). Malgré ces informations on estime quand même que sa range ( son éventail de main possible ) quand il 3bet préflop relativement fort.

On se retrouve sur 5dJhQh on a un tirage couleur max que l’on considèrera “nu”, il est trop difficile d’imaginer que notre A soit bon trop souvent tellement vilain aura de meilleurs A dans sa “range”, typiquement AK, AT, AJ, AQ voir AA rarement ou simplement une main qui nous massacre déjà comme JJ/QQ. Notre A ne sera pas une turn “clean”.

Vilain décide de nous cbet pot. On a donc 9 outs ( 9 coeurs ) propres à venir turn pour améliorer notre main avec encore la spécificité du 5h qui dans les quelques cas ou vilain aura JJ/QQ sera ce qu’on appelle un “reverse”, un out inversé mais ça reste négligeable.

Nous avons 9 outs sur 47 cartes restantes dans le paquet : 9 / 47 = 0.1914 = 19.14%

Tips pour basculer en côtes directement : il reste 47 cartes dans le paquet dont nos 9 outs, il y a donc 38 cartes qui ne sont pas des outs pour 9 outs une division 38 / 9 = 4.222 sera notre côte : du 4.222 contre 1.
Si nous avions 4 outs il resterais 43 cartes qui n’en sont pas et 4 qui le sont le calcul serait 43 / 4, etc…

Une simple vérification comme au post précédent sur la côte directe : 100 / ( 4.222 + 1 ) = 19.149

Les deux manières de calculer amènent au même résultat, l’expression en pourcentage nous paraîtra humainement plus intuitive, 20% c’est une fois sur 5 c’est tangible, mais c’est l’expression en côtes ou odds qui nous intéressera pour la suite de ce calcul, pouvoir basculer de l’un à l’autre efficacement et rapidement est un grand plus.

Nous avons donc une côte d’amélioration avec notre main dans cette situation de 4.22 contre 1, ce qui veut dire que l’on va rater nos outs, ici un coeur 4.22 fois pour une fois ou on le trouvera.

Vilain mise pot : 0.58€ dans 0.58€ à notre tour nous avons donc 0.58€ à mettre dans un pot de 1.16€.

Nous allons avoir besoin de déterminer la côte qui nous est offerte par le pot, pour ce faire la formule est très simple : taille du pot totale / montant à y ajouter
Dans notre exemple : 1.16 / 0.58 = 2 : il y a déjà dans le pot deux fois 0.58 pour une fois 0.58 demandés donc du 2 contre 1 en expression côtes/odds.

On a encore une fois, comme dans l’exemple sur la côte directe comparé notre côte d’amélioration avec celle du pot, celle du pot étant nettement supérieure ( ou inférieure, dépend comment on voit les choses ) à celle qui est accordée par notre main 4.22 > 2 si on call on s’apprête à faire un call hors côtes, pourquoi le faire ?

  • Subjectivité :

Les raisons d’un call hors côtes sont des raisons subjectives, on va call hors côtes parce qu’on estime qu’il est profitable de le faire, je donnerais dans ce paragraphe la manière de calculer, qu’il est préférable de pouvoir faire en temps réel aux tables de tête ou à la calculatrice pour les plus rapides.
Il sera profitable de call hors côtes si on pense vraiment que l’on pourra de part soit l’agressivité de vilain, son faible niveau technique qui ne lui permettra pas de se rendre compte qu’il est battu, de son “tilt” ou du fait que nos outs soient “cachés” ( façon de parler ), si on pense que ces éléments nous permettront de récupérer assez pour rembourser la différence monétaire de notre erreur.

On a payé hors côtes, fait une erreur mathématique qui nous coûte de l’argent, combien doit on récupérer pour la rembourser ?

Il y a une formule relativement simple pour exprimer cette différence et qui utilise les odds/côtes :

( côte d’amélioration - côte au pot ) x montant à mettre = montant à récupérer- Dans notre exemple :
( 4.22 - 2 ) x 0.58 = 1.2876 = 1.29€

Ce qui veut dire que si l’on veut compenser le call hors côtes que l’on s’apprête à faire au moment du flop dans notre exemple il faudrait pour revenir au 0 absolu et que notre erreur soit simplement juste compensée pouvoir récupérer par la suite au minimum 1.29€.

Si on veut aller plus loin dans le détail, l’impact du rake aux tables étant ce qu’il est on peut pondérer ce résultat d’une vingtaine de % afin de trouver un nombre un peu plus proche de la réalité, ici pour compenser notre erreur ainsi que le rake généré on tablera plutôt sur entre 1.55 et 1.60€ simplement pour compenser notre erreur. Si jamais on prend plus que ce montant par la suite alors le call hors côtes aura été largement profitable.

Dans notre exemple, vilain semble très énervé et sans pour autant lui attribuer un éventail de main faible je m’attends à ce qu’il soit même sur les coeurs entrants très agressif et son all in turn puis le showdown le confirme, haha en plus d’avoir à la fois de l’implicite au flop on était en réalité devant :see_no_evil:

  • Le postflop en NL2

En NL2 le postflop sera rempli de ces toutes petites situations, des adversaires qui donkbet 1bb, nous qui avons des petits tirages, des double overcards, des backdoors et des vilains qui auront beaucoup de mal à nous mettre dans des situations ou nous devons soit call hors côtes soit compenser beaucoup d’implicite pour que nos calls soient bons.
C’est pour cette raison que j’ai adopté un style de jeu relativement passif postflop à cette limite. Les vilains de manière générale nous mettant dans des situations simples dans lesquelles nous avons beaucoup beaucoup d’implicite à aller récupérer à faire soit des calls bons avec la côte directe soit des calls remplis d’implicite à récupérer.

J’espère que cet énorme message encore théorique ne sera pas trop difficile à digérer. Je vous donne rendez-vous au plus vite au prochain post qui traitera probablement encore du postflop et abordera les grosses spécificités de la river en NL2

Bisous les z’académiciens z’et les z’académiciennes :monkey_face:

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Step 5 : Le postflop en tant qu’agresseur, généralités et spécificités de la NL2

Oh bah re-coucou les z’académiciens et ( pas de liaison enfin ) les z’académiciennes :monkey_face:

Les deux posts précédents étaient probablement un peu lourds en contenu, on y a vu comment évaluer la force de notre main, ses capacités d’amélioration et si il était mathématiquement bon ou non de rester dans le coup de manière passive face à l’agression d’un adversaire.

On va maintenant parler de manière générale du postflop en tant qu’agresseur et plutôt que de dérouler encore une fois des centaines de boards qui n’auront pourtant même par leur nombre aucune vocation de preuve je vais préférer rester vague.

On m’a par exemple demandé récemment “est-ce qu’on cbet quand on a touché middle pair ?”. La question est tellement vague et tellement large qu’il est simplement impossible d’y répondre de but en blanc.

  • Agresseur postflop : les généralités

Il y a certains faits acquis indémontables sur le postflop en tant qu’agresseur et qui découlent de la logique pure mais qu’il est parfois bon de rappeler :

Quand on est IP postflop c’est plus simple. Bah ouais on voit ce qu’a fait vilain qui lui est du coup oop dans une position inconfortable bras ouverts à recevoir toute sorte de pression sur sa main. C’est cette raison qui fait que notre range d’open varie en fonction des positions et qu’on se permettra de l’étoffer au fur et à mesure jusqu’à arriver au bouton où elle sera la plus large parce que bouton sera toujours IP postflop.

Quand on agresse “on se donne plus de chances de gagner le coup”. C’est un fait, on gagne le coup à l’abatage ou en faisant coucher notre adversaire. Décider d’aller 100% à l’abatage sans jamais miser nous donne donc logiquement moins de “chance de gagner” que miser.

Donc être agresseur c’est rock et stylé, être IP c’est mieux et miser ça fait mal, oui mais quand et comment le faire ?

  • Les raisons de miser au poker :

Il y a deux grandes raisons importantes de miser au poker qu’il me paraît important de définir ou rappeler.

On mise en value quand on estime qu’on est devant la main de notre adversaire et qu’on peut lui soutirer de l’argent ou des blindes, on cherche à valoriser notre main.

On mise en bluff ( semi-bluffs type tirages inclus ) quand on estime que notre main est trop faible pour être amenée telle quelle à l’abattage et/ou qu’on estime pouvoir faire fold mieux que nous à notre adversaire.

Ces deux grandes raisons sont volontairement caricaturées, car nos raisons de miser découlent de ces deux grands groupes mais ont en réalité à mon sens bien plus de petites sous-raisons.

Pour en citer quelques unes on a le “deny d’équité”, admettons qu’on ait AQo au bouton sur 23Tr et que l’on décide de miser contre un adversaire régulier standard de notre limite qui défend en BB.
Il est difficile d’affirmer de but en blanc si on décide de miser ce flop pour quelle raison on le fait. On a très peu de valeur à prendre sur AJ qui est la main juste inférieure à nous, on arrivera certainement à bluff en une seule street pas mal de mains qui nous battent, typiquement quelques 2x comme A2 et parfois quelques petites paires comme 44/55/66 suivant la limite à laquelle on est, notre sizing et qui est vilain.

Mais on accompli à la fois d’autres choses, plus difficilement tangibles et qui découlent d’une stratégie générale sous-jacente. Suivant le sizing que l’on va prendre on va aussi lui faire fold et si possible au moindre frais tout un tas de mains qui ont encore dans ce coup pas mal d’équité ( de chances d’améliorer devant notre main ). Si sur ce flop on arrive à faire fold KJo par exemple on fait fold à vilain dès le flop les 25% d’équités restantes à sa main ( 6 outs flop, les mêmes turn, 12.76% sur la turn + 13.04% sur la river = 25.1% ). Soit 25% de chances avec cette main particulière de finir pour lui devant.

Ce qui reviendrait à dire que si mon adversaire a KJo et moi AQo, que le flop arrive 23Tr, si je décide de checker ma main flop et turn peu importe la turn j’accorde à mon adversaire en plus du droit de me bluffer par la suite l’équivalent de 25.1% du pot déjà existant alors que j’ai au flop la meilleure main.

Un gros pavé, tout ça pour dire qu’il y a deux raisons majeures de miser au poker, en value ou en bluff mais que d’autres se greffent, la protection pour protéger notre propre équité contre celle de notre adversaire, le deny d’équité, empêcher que vilain réalise la sienne et d’autres raisons plus avancées qui découlent de stratégies générales.

  • Spécificités de la NL2 :

Comme on a pu le voir dans les précédents posts on a en NL2 affaire à une limite où le traffic est élevé et où le niveau théorique stratégique et technique y est très faible, ce qui est normal, c’est la plus petite limite financièrement parlant et donc celle où on y trouvera le plus de joueurs récréatifs.
Récréatifs que l’on va être amenés à jouer le plus souvent et en priorité.

Par définition le joueur récréatif est un joueur qui s’amuse, qui n’a pas conscience des concepts évoqués plus tôt, qui ne sait pas quand il est bon ou non de suivre pour son tirage, qui n’a pas de grands repères sur le fait d’évaluer la force de sa main.
De manière générale la plus grande faiblesse du joueur récréatif sera de trop call, c’est là qu’on veut tirer partie de cette très grosse faiblesse.

La logique veut que si mon adversaire paye beaucoup trop j’ai moins envie de le bluffer, moins ne veut pas dire pas du tout, ça veut dire moins.
On aura évidemment envie de moins bluffer les récréatifs et de bien plus essayer de valoriser nos mains contre eux, avec si possible des sizings chers qui appuieront encore plus sur les concepts évoqués ci-dessus et feront commettre une erreur plus grande à notre adversaire.

A contrario on aura envie de le bluffer parfois, souvent en semi bluff avec une main qui réalisera un bon draw lorsque vilain n’arrivera pas à coucher river quand il rentre car vilain fait déjà de base l’erreur de trop payer. On veut glisser par-ci par-là de petits bluffs, dans de petits pots, pour par cher, pour faire grossir le pot avec notre tirage, parce que vilain adopte une ligne passive et que le pot ne semble pas l’intéresser et éviter les énormes bluffs pour 100 blindes toutes les trois mains à la casino royale :monkey_face:

  • Le concept du “toujours” et du "jamais"

Je m’amuse un peu à rajouter cette section parce qu’elle me fait rire.

Il faut bien comprendre que le poker étant un jeu avant tout humain, malgré les tics dans la façon de s’exprimer ( vilain a jamais ça ! ) il n’y a jamais de jamais au poker et même si’il y a de temps en temps des toujours il n’y a pas toujours de toujours.

Il y a quelques idées préconçues devant lesquelles j’ai été mis dernièrement, on m’a dit par exemple en le pensant fortement “un vilain récréatif ne fold jamais top pair”.

Alors on peut tous être marqués par le fait qu’on se retrouve extrêmement souvent ( pas toujours :stuck_out_tongue: ) devant des vilains récréatifs qui sont allés avec top pair jusqu’au bout du monde et on l’a vu !
Oui certes, mais vu que ce joueur ne paye certainement pas 100% des mises qu’on lui met sur 100% des coups qu’on joue avec lui jusqu’à 100% des rivers et qu’en plus un joueur sera toujours différent d’un autre comment on peut arriver à ce faux postulat ?

C’est prendre les choses du côté visible de l’iceberg. Oui les vilains auront tendance à beaucoup s’accrocher à leurs top pairs, parce que ce sont des mains qu’ils estiment être fortes souvent, même si cette top pair fini par être une paire de 8 river et est battue par quantité d’overpairs. Et donc on aura tendance à en voir beaucoup si jamais on va à l’abattage.

Mais il y a la face cachée de l’iceberg, qui sont toutes les mains que notre/nos adversaires vont fold et il me paraît bien présomptueux de pouvoir affirmer avec certitude que dans l’intégralité de ce que tel ou tel joueur a fold ou va fold il n’y a pas telle ou telle main d’une telle ou telle force.

D’ailleurs si vous voulez mon intime conviction, invérifiable quasiment, c’est que beaucoup de vilains qualifiés récréatifs fold en réalité parfois des monstres insoupçonnés, ça ne m’étonnerait pas que parfois par un formidable instinct des vilains fold des mains extrêmement fortes et loin devant parce que tout comme ils ne savent pas évaluer quand ils sont battus ils ne savent pas non plus évaluer quand pratiquement rien ne les bats.

Tout ça pour dire, le jamais au poker n’existe pas, si vilain se retrouve dans telle position après telle ligne de jeu ça ne veut pas dire qu’il aura jamais ce combo, tout au plus extrêmement rarement.
Si vilain prend cette ligne qu’on aura déjà vérifié comme étant très forte et représentant souvent une main incroyable ça ne veut pas non plus dire un toujours absolu car pour démonter un toujours et un jamais il suffit d’un seul contre-exemple et ils sont légions.

Faites de vos toujours ce que vous savez pouvoir en être un, celui de pouvoir toujours s’améliorer par exemple, ou bien celui de ne jamais baisser les bras.

Voilà qui clôture le postflop général, en espérant que ce soit digeste, et juste surtout :see_no_evil:
Je vous donne toujours rendez-vous au prochain post avec la chance infime qu’il n’arrive jamais. :speak_no_evil:

Bisous les z’académiciens z’et ( bah oui la liaison enfin ! ) les z’académiciennes :monkey_face:

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Step 6 : L’étrange river en NL2

Coucou les z’académiciens et les z’académiciennes :monkey_face:

Bon globalement on étalé le plan de jeu, on veut ouvrir des mains qui font nuts, on va jouer des multiways plein et pas par plaisir, avec des mains qui nuts en multiway, on va à la river pas chère parce qu’on nous donne les côtes directes, parce qu’on a une implicite de mutant à cette limite, on complète nos draws.Mais pourqui pourquo pourquoi on a une implicite de mutant ?

Parce que la river en NL2 est une street extrêmement particulière, on bascule du poker au blackjack, 21 à la banque pif paf.

Comme rappelé plusieurs fois au cours de ce thread on fera majoritairement face à des joueurs récréatifs qui ont assez peu conscience de la force relative de leur main ainsi que des runouts qui peuvent affaiblir voir annihiler la force de la si belle main qu’ils avaient préflop. Malheureusement comme toutes les belles histoires ont une fin, celle-là se fini à la river.

Petit tas d’exemples issus du challenge en vrac :

https://www.poker-academie.com/replayer/session/3211528
https://www.poker-academie.com/replayer/session/3211535

( bugs replayer )

Shove x50 le pot value détente.

C’est quelque chose que l’on peut à cette limite se permettre. Si on peut se le permettre alors ça chamboule les streets précédentes et notre plan de jeu.
Alors je ne dis pas qu’il faut shove toutes les rivers value dès qu’on est nuts, c’est très profil dépendant, parfois pour maximiser notre gain long terme il sera préférable de basculer sur un petit size qui fera call une portion de range plus importante. Mais parfois vilain est juste… est juste… est juste un vilain qui ne sait pas, trop curieux, trop attaché à sa main. Et c’est important de pouvoir identifier à la fois les profils avec ces prédispositions et les boards sur lesquels on va pouvoir le faire.

Pour ce qui est des profils ce sera souvent les récréatifs très passifs qu’on appelle « calling station » sur des textures qui frappent de bonnes top pairs, typiquement des boards non pairés qui finissent en A/K/Q high, des boards à straight apparentes quand on a nut straight, des boards pairés sur des low cards quand on a un bon full des boards avec plusieurs straights possibles quand on a flush. Ce genre de textures parce que vilain aura beaucoup beaucoup de mal peu importe les signaux qu’on lui envoie à fold une bonne TP, des straight même split straight, des trips ou des nut straight.

C’est typiquement la street que j’ai choisi pour être le plus exploitant sur cette limite, non pas que les autres ne se prêtent pas à des exploitations mais celle-ci semblait tellement caricaturale ( et marrante ) qu’on arrive parfois à des résultats qui n’ont aucun sens :

Globalement à la river contre récréatifs on veut être très déséquilibrés value et presque value en fonction de la force de notre main. Ça n’exclut pas de passer des bluffs mais il faut comprendre qu’à cette limite bah 2€ c’est un ticket de métro et un call à 0.40€ river c’est un bubble-gum, l’impact monétaire y est très présent et ancré et que ce soit 80bb pour un reg devient un faible 1 balle 60 pour un récréatif, et 1 balle 60 c’est pas beaucoup finalement :monkey_face:

Voilà qui conclut à peu près ce « guide », on est entrés un peu dans les détails, un peu, juste ce qu’il fallait, j’ai essayé d’y délivrer une approche relativement exploitante tout en gardant une petite base mathématique cohérente.
Je me doute bien que ce guide ne se suffit pas en lui-même, je peux toujours pas répondre à la question « est-ce qu’on doit bet middle pair flop ? » ni « j’ai A2 sur A89 je bet ? combien ? ». Il y a des choses qu’on apprend aussi en jouant, peut-être que je garderais le prochain post en appendice, parler un peu de profiling, d’utilisation de tracker, de quels sont les éléments qui doivent très rapidement sauter aux yeux quand on voit un vilain inconnu et éventuellement de vos suggestions si il y a des points que vous souhaitez aborder, si vous estimez que des choses cruciales manquent dans ces posts.

Sur ce je conclus ( enfin presque ) ce guide, qui je l’espère vous aura été utile, et qui j’espère sera utile à toi lecteur académicien de l’an 2033 avec ton casque à réalité virtuelle commandé par la pensée.

Je vous fais des bisous les académiciens ( quelle est votre profession ?!!! ) et académiciennes. :monkey_face:

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Reservé

Réservé

Résumé

:slight_smile:

Up post n°3 :hear_no_evil:

UP post n°4 :hear_no_evil:

UP edit post 4 et post n°5 :hear_no_evil:

Mais qui c’est ce Tilapin ?

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C’est celui qui a 8 bonbons dans la poche, il en donne 3 combien il lui reste de bonbons ? :see_no_evil:

Il m’a aidé à apprendre à compter en primaire…

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OK. Moi j’ai appris à compter avec Grorenar. Mais lui il gardait les bonbons pour lui… Du coup je suis une buse en maths.

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J’avoue être un peu surpris par le peu retour sur ce thread pour le moment, j’ai tendance à penser que c’est parce qu’il n’est pas terminé.

Je pense qu’il manque un petit plus un petit piquant, une petite sauce ketchup bien forte à rajouter, genre un petit avis de coach qui permettrait de légitimer ( ou de détruire totalement :see_no_evil: ) ce qui a pour l’instant été dit.

Que ce post soit mon sacrifice et que de ce sacrifice soient invoqués @Freudinou @Master @muraille @bibibiatch @Benjamin_Shal @ilares.

Pour du cash game NL2 merci… :speak_no_evil:

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Toujours aussi agréable à ce que je vois :monkey_face:

Ben franchement ça intéresse personne un énième blog sur comment crush la NL2, qu’est ce qu’on s’en fout sérieux :thinking:

Puis mouflos je comprends pas ce qui t’ai arrivé, en début 2018 tu avais des gros et jolies objectifs pour l’année et j’y croyais vraiment, tu me semblais être un des rares capable d’y arriver mais te voila aujourd’hui et depuis quelques mois enfaite à faire ce genre de “challenge”… alors d’accord c’est pas facile le poker mais bon tout de même :face_with_monocle: